Oh nice, more drama!

Andrei Kostitsyn a sans doute commis le faux pas de trop en critiquant son coach. (Photo Bernard Brault/La Presse)

Andrei Kostitsyn est un joueur de talent, c’est une certitude. Même s’il ne jouera sans doute jamais au niveau où l’espèrent les fans montréalais au vu de ses considérables aptitudes. Des attentes qui auront pesé sur lui tout au long de sa carrière montréalaise, et qui empêchent beaucoup de constater l’apport du Biélorusse au Canadien. Mais Andrei, comme son frère Sergei, a aussi le don de se placer au cœur du marasme médiatique. Après l’affaire de ses liens présumés avec des membres de la pègre montréalaise, le gros ailier marqueur a choisi cette fois une voie plus traditionnelle, mais guère plus profitable. Frustré par sa saison, Kostitsyn s’en est ouvert au site biélorusse goals.by (http://goals.by/hockey/articles/75219, si vous parlez russe). Dans le détail, voici les citations les plus marquantes de cette interview:

« Ce n’est pas moi qui ai commencé à mal jouer, simplement, on m’a mis sur la troisième et la quatrième ligne »

« C’est difficile de prédire comment se passera la saison prochaine. Ma relation avec le coach n’est pas très bonne. »

« J’ai essayé plus d’une fois de lui [Jacques Martin] parler, mais il n’en a rien à faire. »

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce genre de déclarations ne risquent pas d’améliorer les relations d’Andrei avec son entraîneur… En s’en prenant directement au coach montréalais, Kostitsyn fait en tout cas une grosse faute de communication. Ce genre de discussion n’a pas à sortir du vestiaire, surtout dans un marché aussi délirant que Montréal. Ce faisant, « AK », qui vient de resigner pour un an et 3,25 M$, se soulage sans doute d’un poids, mais risque de provoquer une saison plus compliquée encore, d’autant que le recrutement d’Erik Cole pourrait bien le reléguer sportivement sur le troisième trio sans qu’il n’y ait rien à redire. Sur le fond, néanmoins, force est de reconnaître que la manie de Martin de chambouler ses lignes n’aide pas les joueurs comme Kostitsyn qui ont besoin de confiance et d’automatismes pour évoluer à leur maximum (manie qui n’est d’ailleurs pas propre à Martin et qui interpelle ma culture de footeux, où l’importance des automatismes est sans cesse soulignée). En début de saison dernière, l’entraîneur montréalais avait mis en place une ligne où l’ailier biélorusse évoluait avec Cammalleri et Plekanec. Une ligne qui faisait d’ailleurs un début de saison fracassant jusqu’à ce que Martin décide de la modifier, visant en l’occurrence à relancer deux joueurs de l’autre ligne offensive, Brian Gionta et Scott Gomez. Quelque part, Kostitsyn a été un dégât collatéral dans l’opération réveil des deux vétérans – opération qui n’a au passage qu’à moitié réussi. Et l’on peut comprendre son amertume. Mais Andrei doit aussi montrer qu’il peut produire lorsque les conditions ne sont pas idéales. Sinon, son passage dans la métropole québécoise se résumera à beaucoup d’espoirs déçus. On voit mal en effet comment l’entente entre l’ailier biélorusse, agent libre en fin de saison, et le CH pourrait se poursuivre au-delà de cette année. Si le tourbillon médiatique n’incite pas Pierre Gauthier à l’échanger plus rapidement. Un échange qui sera, fatalement, perdant pour le Canadien, forcé à négocier en position de faiblesse.