Season preview : Minnesota Wild

Western Conference – Northwest division

La métamorphose continue

Leader indiscuté du vestiaire du Wild, le capitaine finlandais Mikko Koivu dispose enfin de plusieurs ailiers de qualité.

Onze ans. Cela fait désormais onze ans que le « state of hockey » a retrouvé une équipe de la LNH, après avoir perdu ses bien-aimés North Stars en 1993, et les avoir vus soulever la Coupe Stanley sous le nom des Dallas Stars en 1999. En onze saisons, le Wild, dernière équipe d’expansion de la Ligue avec les Blue Jackets de Columbus, n’aura connu, avant cet hiver, que deux directeurs généraux et deux entraîneurs. Le premier duo est remarquable par sa longévité puisque Doug Risebrough (DG) a passé dix ans aux commandes et Jacques Lemaire (entraîneur), huit. Lemaire implanta dès son arrivée son fameux système de jeu défensif qui lui permit d’emmener les Devils du New Jersey à la conquête de la Coupe Stanley en 1995, malgré un effectif sensiblement inférieur en talent à celui des Red Wings de Detroit, vainqueurs de la Conférence Ouest cette saison-là. Ce système permit au Wild d’atteindre les séries dès sa troisième saison (2002-2003), et de passer les deux premières rondes avant d’échouer en finale de conférence contre les Ducks d’Anaheim. Cet exploit resta cependant isolé et l’équipe, malgré deux nouvelles qualifications pour les séries en 2007 et 2008, pour autant d’éliminations en première ronde, resta enlisée dans cette posture d’équipe défensive et laborieuse, qui n’est jamais battue d’avance, qui ne fait jamais moins de 80 points, mais qui ne fait jamais non plus d’étincelles.

L’été 2009 marque un tournant dans l’histoire de la concession. Jacques Lemaire démissionne pour une dernière pige avec ses Devils, et la direction de l’équipe en profite pour remercier Risebrough. C’est à Chuck Fletcher (DG) et Todd Richards (entraîneur), que revient alors la mission de faire évoluer la franchise, pour lui donner un visage plus offensif. Le tout, sans Marian Gaborik, tout premier choix de repêchage de l’histoire du Wild, et figure emblématique de l’équipe depuis ses débuts. Deux ans sans séries et des tentatives de retouches plus tard, Chuck Fletcher décide d’un grand coup de balai, en remplaçant Todd Richards par Mike Yeo, 38 ans, qui vient de conduire l’équipe-école du Wild, les Aeros de Houston, à la finale de la Coupe Calder. Fletcher s’attaque ensuite à son alignement et conclue deux échanges chocs avec San Jose, dans le but de donner du punch offensif à son alignement : il acquiert Dany Heatley en échange de Martin Havlat, ainsi que Devin Setoguchi, l’espoir Charlie Coyle et un choix de première ronde en échange de Brent Burns. Le message est clair : après les années de « trappe » de Jacques Lemaire et 3 dernières saisons sans séries et avec la plus basse moyenne de lancers au but par match dans la Ligue, il va falloir offrir du spectacle aux 18 000 fidèles de l’Xcel Energy Center.

L’équipe sera plus que jamais bâtie autour de son capitaine, le Finlandais Mikko Koivu, qui, comme son illustre grand frère il y a 16 ans, vient d’offrir à la Finlande un titre de champion du monde au printemps dernier. Un Dany Heatley encore une fois à la relance, un Pierre-Marc Bouchard qui cherchera à oublier définitivement ses pépins physiques et un Devin Setoguchi à la recherche de son efficacité d’il y a 3 ans seront ses principaux lieutenants offensifs. Du talent pour autant de points d’interrogations, Koivu mis à part. Le puissant Cal Clutterbuck, le buteur montréalais Guillaume Latendresse, le besogneux Kyle Brodziak et l’expérimenté Matt Cullen apporteront le « secondary scoring » nécessaire. On notera enfin l’embauche du dur à cuire Darroll Powe, en provenance de Philadelphie, et les départs de l’historique Andrew Brunette ainsi que de John Madden, Antti Miettinen et Chuck Kobasew. La défense est quant à elle orpheline de son leader et quart-arrière, Brent Burns. C’est à un Marek Zidlicky longtemps blessé l’an dernier qu’il incombera de le remplacer. Autour de lui, les expérimentés défenseurs défensifs Nick Schultz et Greg Zanon auront beaucoup de temps de glace. Clayton Stoner, le nouvel arrivant Mike Lundin (en provenance de Tampa Bay) et les jeunes Jared Spurgeon et Marco Scandella complèteront la brigade défensive. Dans les buts, on retrouvera le solide gardien finlandais Nicklas Bäckström, épaulé par le jeune Josh Harding, remis de sa rupture du ligament croisé qui lui a fait rater l’ensemble de la saison 2010-2011.

L’an dernier :

12ème de la Conférence Ouest avec 86 points. Non qualifié pour les playoffs. Meilleur pointeur : Martin Havlat et Mikko Koivu (62 points). Meilleur buteur : Martin Havlat (22 buts).

Le joueur à suivre : Dany Heatley

L’ancien compagnon d’Ilya Kovalchuk à Atlanta, de Spezza et Alfredsson à Ottawa, et de Joe Thornton à San Jose débarque dans le Minnesota, pour se relancer, encore une fois, après sa pire saison en carrière en NHL, d’un point de vue statistique. Cette fois, ce n’est pas lui qui a demandé à être échangé, et cette fois, il débarque dans une équipe où il sera la vedette offensive numéro 1, chargé de faire oublier un certain Marian Gaborik, repêché juste après lui il y a un peu plus de 11 ans. Il pourra compter sur Koivu et Bouchard pour lui servir des passes décisives à profusion, mais il se devra de concrétiser et marquer beaucoup de buts. Le Wild compte sur sa production offensive.

La relève : Mikael Granlund, le nouveau Koivu

Après avoir drafté des joueurs clés lors de ses premiers repêchages (Gaborik, Schultz, Koivu, Bouchard, Burns, voire Harding), les années suivantes se sont soldées par des résultats nettement moins probants, si bien qu’aujourd’hui, le Wild a peu de prospects susceptibles de faire le grand saut. Pour cette saison, on citera néanmoins le centre Casey Wellman, et les défenseurs Marco Scandella et Tyler Cuma. Les deux premiers ont d’ailleurs déjà fait leurs débuts en NHL, mais chercheront à se tailler un poste régulier cette saison. Cependant, celui qu’on attend avec impatience du côté du Minnesota, c’est le jeune Finlandais Mikael Granlund, héros du dernier championnat du monde et auteur du but de l’année en demi-finale contre la Russie. Mais Granlund jouera encore dans le championnat finlandais en 2011-2012. Patience…

Le pronostic de TPPQB:

Cette saison encore, cette équipe ira aussi loin que son capitaine, Mikko Koivu. L’an dernier, le Wild était cinquième d’une conférence Ouest très serrée quand Koivu s’est blessé à la main au début du mois de mars. S’en est suivie une longue séquence négative qui a fait plonger le club hors des séries. Mais il faudra aussi adopter les tactiques d’un nouveau coach, et s’adapter aux arrivées d’Heatley et Setoguchi et aux départs d’Havlat et Burns. Sur le papier, l’équipe semble encore manquer de profondeur pour accrocher une place en série, les trous comblés en ayant ouvert d’autres. Mais cette équipe fait toujours mieux que ce à quoi elle semble destinée. Et si Heatley adopte cette mentalité, qui sait…

 

Bonus: Le but de Mikael Granlund en demi finale des championnats du monde avec la Finlande.