Season preview: Anaheim Ducks
Western Conference – Pacific division
A la recherche d’un nouvel envol

Meilleur buteur de la Ligue et vainqueur du trophée Hart, Corey Perry doit confirmer cette saison pour prouver qu'il fait bel et bien partie de l'élite de la Ligue.
A l’origine, les Ducks d’Anaheim sont la franchise de Walt Disney. Une franchise que Disney a souhaité acquérir après le succès de son film consacré à une équipe de jeunes hockeyeurs (les Ducks, évidemment !), sorti au début des années ’90. Une situation qui a longtemps fait sourire dans la Ligue Nationale. D’autant plus que les résultats sur la glace n’étaient guère probants (3 participations aux séries en 11 saisons), malgré le spectacle proposé par l’éternel duo Kariya-Selanne. Mais 2005 marquera un tournant dans l’histoire de l’équipe : Disney revend sa franchise au couple Samueli, qui embauche Randy Carlyle au poste d’entraîneur. Un poste qu’il occupe encore à l’heure actuelle. Deux ans plus tard, les Ducks soulevaient la Coupe Stanley, emmenés par un incroyable duo de défenseurs étoiles Scott Niedermayer – Chris Pronger.
Quatre ans après, les Ducks cherchent à répéter leur exploit. Car si Niedermayer a pris sa retraite et si Pronger est parti sous d’autres cieux, Ryan Getzlaf et Corey Perry, tout jeunes à l’époque, sont toujours là, et sont devenus les leaders offensifs de la franchise. On ne présente plus Ryan Getzlaf, un joueur de centre comme les Canadiens les affectionnent : gros, puissant, qui marque beaucoup de points et n’hésite jamais à se servir de son physique. Quant à Corey Perry, il sort d’une saison tout bonnement extraordinaire : 50 buts (meilleur marqueur de la Ligue) et 98 points, il a raflé le trophée Maurice Richard (remis au meilleur buteur) et le trophée Hart (remis au joueur le plus utile à son équipe), tant sa contribution a été précieuse dans le dernier sprint de la saison régulière. A leurs côtés, c’est Bobby Ryan qui complète la première ligne sur l’aile gauche. Trop jeune pour avoir connu l’épopée de 2007, il reste sur une stat incroyable : 3 saisons de 30 buts pour ses 3 premières saisons complètes avec le grand club. Sur la deuxième ligne, on espère retrouver les deux légendes finlandaises. Si Saku Koivu, l’ex-capitaine historique du Canadien de Montréal, sera fidèle au poste, tout le monde attendait la décision de Teemu Selänne : à 41 ans, et après une saison de 80 points en 73 matches, fallait-il prendre sa retraite ou continuer ? L’historique et inoxydable ailier des Ducks vient de trancher, il a resigné pour un an et 4M$. Jason Blake, lui aussi plus tout jeune, complétera le trio. La place de 3ème centre est promise à une des seules recrues notables de l’intersaison, Andrew Cogliano, acquis des Oilers d’Edmonton. Il devra faire oublier le spécialiste de la défensive Todd Marchant, qui avait bien ralenti la saison dernière. Cogliano devrait être flanqué du rookie Kyle Palmieri et du joueur de 2ème année Brandon McMillan, chargés d’apporter le secondary scoring. Les Matt Beleskey, Dan Sexton, Nick Bonino et le moustachu George Parros complèteront les lignes offensives. Globalement, sauf bonnes surprises, tout ça manque tout de même de profondeur derrière le premier trio, surtout si Selänne prend finalement sa retraite. Koivu a ralenti, et si c’est un joueur intelligent et complet, le fait qu’on lui demande d’avoir des responsabilités défensives nuit à sa production offensive.
La défense n’a pas non plus beaucoup bougé. Elle s’appuiera toujours sur les expérimentés Lubomir Visnovsky (qui devra essayer de reproduire son extraordinaire récolte de 68 points, l’ayant placé meilleur marqueur parmi les défenseurs de la Ligue en saison régulière), Toni Lydman et François Beauchemin. Les talentueux Cam Fowler (rookie à 18 ans l’an dernier, ce qui est extrêmement rare pour un défenseur) et Luca Sbisa essaieront d’éviter la fameuse guigne de la deuxième année. Enfin, Kurtis Foster, échangé contre Andy Sutton aux Oilers d’Edmonton complètera la brigade défensive, qui a aussi vu partir pour Philadelphie l’expérimenté Andreas Lilja. Dans les buts, les Ducks semblent bien outillés sur le papier, avec le gardien international suisse Jonas Hiller en numéro 1, et l’expérimenté Dan Ellis comme back-up. Cependant, la santé d’Hiller est le gros point d’interrogation qui pèse sur l’équipe (voir plus bas), et, si Ellis est un excellent numéro 2, depuis sa première saison réussie en NHL avec Nashville, il n’a jamais montré qu’il avait l’étoffe d’un numéro 1. Ray Emery, appelé à la rescousse avant la date limite des échanges, est parti tenter sa chance à Chicago. Enfin, en ce qui concerne les unités spéciales, l’avantage numérique, avec Perry, Getzlaf, Ryan, Visnovsky, le jeune Fowler et, espérons-le, Selänne, reste un des gros points forts de l’équipe. Le désavantage numérique, quant à lui, en l’absence de Todd Marchant, devra se reconstruire autour d’Andrew Cogliano et Saku Koivu, le seul centre d’Anaheim efficace dans le cercle des mises en jeu la saison dernière.
L’an dernier:
4e de la Conférence Ouest avec 99 points. Éliminés au premier tour des play-offs par les Nashville Predators. Meilleur pointeur: Corey Perry (98 points). Meilleur buteur : Corey Perry (50 buts), meilleur buteur de la Ligue.
Le joueur à suivre : Jonas Hiller
A son corps défendant, le talentueux gardien suisse constitue le véritable point d’interrogation de son équipe. Victime de vertiges récurrents et inquiétants depuis février dernier, celui qui jouait quelques jours plus tôt le Match des Etoiles se dit aujourd’hui remis et prêt à sauter sur la glace. Si sa mystérieuse maladie le laisse tranquille et qu’il retrouve tous ses moyens, alors, les Ducks seront une des équipes à suivre quand les séries s’amorceront. Dans le cas contraire, Bob Murray devra trouver un gardien n°1 s’il veut que son équipe aille loin en play-offs.
La relève : Kyle Palmieri
Ne vous attendez peut-être pas à un futur vainqueur du trophée Calder, mais Kyle Palmieri a 20 ans, et après avoir goûté à la NHL et été dominant dans l’AHL l’an dernier, il se sent près à faire le grand saut. Comme avec Brandon McMillan avant lui, les gros canons des Ducks auront besoin de lui pour apporter le fameux secondary scoring. Les qualités de Palmieri : sa vitesse et son lancer. Si la saison 2011-2012 sera celle de l’apprentissage, il a, si tout se passe bien, un très bel avenir avec les Ducks. Derrière lui, les autres jeunes pépites des Ducks sont tous également des attaquants. Mais, contrairement à Palmieri, Peter Holland, Emerson Etem et Devante Smith-Pelly évoluaient dans le Junior Majeur la saison dernière. Ne vous attendez pas à les voir avec le grand club cette saison, même si Peter Holland, le plus avancé dans son développement, pourrait goûter à la NHL le temps de quelques matches.
Le pronostic de TPPQB
« Difficile de prédire où finiront les Ducks. L’an dernier, ils ont connu une saison en dents de scie, alternant le faible (début de saison et juste après la blessure d’Hiller) et le très bon (Novembre et après la date limite des échanges). Cette saison, un peu plus de constance ne ferait pas de mal. Car, s’ils ont fini 4èmes de la Conférence Ouest, avec une victoire de moins, ils tombaient à la 7ème place… Mais cette équipe, pour peu que la situation devant les buts soit clarifiée, a le potentiel pour aller en séries. Et les play-offs, c’est justement son terrain de jeu préféré. »