Season preview : Detroit Red Wings
Western Conference – Central division
Résister aux années qui passent

Pavel Datsyuk sera encore une fois l'atout offensif numéro 1 des Red Wings. Mais son jeu défensif est tout aussi remarquable, et il pourrait égaler le record de Bob Gainey en remportant un quatrième trophée Selke.
On ne change pas une équipe qui gagne. La rengaine est connue, mais, plus que partout ailleurs, on l’affectionne à Detroit. Hockeytown USA est la franchise qui a connu le plus de succès ces quinze dernières années, avec la bagatelle de 4 Coupes Stanley conquises, excusez du peu ! Ce ne sont donc pas les deux dernières éliminations en deuxième ronde des séries aux mains des Sharks de San Jose qui vont contrarier Ken Holland, l’inamovible directeur gérant de la formation, ni Mike Babcock, son entraîneur depuis maintenant 7 ans. Une stratégie qui porte ses fruits : alors que son grand rival de la fin des années ’90 – début des années 2000, l’Avalanche du Colorado, disparaissait dans les profondeurs du classement au fur et à mesure que ses joueurs vedettes (Sakic, Roy, Forsberg…) prenaient leur retraite, les Red Wings se sont maintenus au sommet, remplaçant les joueurs étoiles Steve Yzerman ou Sergeï Fedorov par de nouvelles pépites dénichées tardivement au repêchage, tels Pavel Datsyuk et Henrik Zetterberg. Par conséquent, Holland s’est contenté de remplacer les retraités Chris Osgood (gardien) par Ty Conklin, Brian Rafalski (défenseur) par Ian White, et enfin Ruslan Salei (défenseur, tristement disparu il y a une dizaine de jours dans l’accident d’avion qui transportait sa nouvelle équipe russe du Lokomotiv Yaroslav) par Mike Commodore. Parmi les retraités, remplacés par des jeunes de l’organisation cette fois, on notera aussi le légendaire Mike Modano, venu finir sa très grande carrière dans son Michigan natal, et Kris Draper, qui avait passé les 17 dernières saisons à piloter le trio défensif des Red Wings, pour 4 conquêtes de la Coupe Stanley.
Le principal défi de l’équipe sera de faire oublier la retraite anticipée, pour cause de blessures, de Brian Rafalski. En effet, en plus d’exceller dans l’aspect défensif, le défenseur américain était un élément clé de jeu de puissance des Red Wings. Kronwall et le nouveau venu Ian White seront chargés de faire oublier son impact à la pointe du Power Play. Outre ce point d’interrogation, les Red Wings repartent avec un alignement quasi identique à celui de la saison précédente, notamment en attaque. Les deux premiers trios seront toujours pilotés par les joueurs étoiles Pavel Datsyuk et Henrik Zetterberg, qui comptent, année après année, parmi les meilleurs attaquants de la Ligue. Pour les épauler, les francs-tireurs Johan Franzen, dit La Mule, meilleur buteur de l’équipe la saison dernière, et Dan Cleary, qui sort de sa meilleure saison en carrière avec 26 buts ; les power forwards vieillissant mais toujours combatifs Tomas Holmstrom et Todd Bertuzzi ; et les playmakers européens Valtteri Filppula et Jiri Hudler. On demandera d’ailleurs à ces deux derniers joueurs, très talentueux, d’en fournir plus que l’an dernier. Enfin, les trios défensifs seront complétés par Justin Abdelkader, Darren Helm, Drew Miller et Patrick Eaves, des joueurs solides, tous capables de compter une dizaine de buts par saison. De quoi envisager d’être encore une fois une des meilleures attaques de la Ligue à la fin de la saison (2ème l’an dernier, à 1 but de Vancouver, premier).
En défense, Nicklas Lidström, 41 ans, a décidé de rempiler pour une nouvelle saison. Celui qui a remporté en juin dernier son septième trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la Ligue, n’est plus qu’à une unité du record de Bobby Orr, la légende des Bruins de Boston, et a rejoint au palmarès Doug Harvey, des Canadiens de Montréal. Si aujourd’hui, il y a peu de doute sur son niveau de jeu, on peut cependant s’interroger sur son remplacement au moment où l’heure de la retraite aura sonné. Mais ça, c’est un problème que Ken Holland résoudra le moment venu… En l’absence de Rafalski, Lidström sera épaulé par son compatriote Niklas Kronwall et Brad Stuart, chargé de bloquer les tirs et compléter ses mises en échec. Le nouveau venu Ian White complètera la deuxième unité de défenseurs. Jonathan Ericsson et Jakub Kindl, qui devraient continuer leur progression, le solide Mike Commodore, et le rookie Brendan Smith complèteront une brigade défensive équilibrée, mais moins talentueuse que l’an dernier. Dans les buts, Jimmy Howard, après une saison difficile mais des séries convaincantes, sera cette fois épaulé par Ty Conklin, Joey McDonald faisant toujours office de troisième gardien. On finira cette revue d’effectif avec une anecdote amusante : après l’embauche de Mike Commodore, la direction des Red Wings a proposé à son nouveau joueur de choisir son numéro de chandail. S’en est suivie une pétition sur Internet pour que Commodore choisisse le numéro 64, en hommage à l’ancêtre de nos PC actuels. D’abord séduit par l’idée, Commodore choisit finalement le numéro 22.
L’an dernier:
3e de la Conférence Ouest avec 104 points, champion de la division Centrale. Eliminés en demi-finale de conférence par les San Jose Sharks. Meilleur pointeur : Henrik Zetterberg (80 points). Meilleur buteur : Johan Franzen (28 buts).
Le joueur à suivre : Jimmy Howard
Le jeune gardien américain va entamer sa troisième saison au poste de numéro 1. S’il se présente avec le niveau de jeu affiché lors des dernières séries éliminatoires, tout se passera bien. Mais si on retrouve le gardien de but inconstant de la saison régulière, les Red Wings auront du mal à remporter leur 10ème titre de division lors des 11 dernières saisons. Cependant, la direction de l’équipe a confiance dans son joueur, lui ayant accordé une prolongation de contrat avant la fin de la dernière saison. A lui de rendre cette confiance à son club, car en cas de problème, il ne pourra plus s’appuyer sur l’expérience de Chris Osgood, triple vainqueur de la Coupe Stanley avec les Red Wings et nouveau retraité.
La relève: Brendan Smith
A 22 ans, le solide défenseur, repêché en première ronde par les Wings il y a 4 ans, semble prêt pour le grand saut. L’an dernier, sa première saison dans les rangs professionnels, avec l’équipe d’AHL des Red Wings a été un succès : avec 12 buts, il a mené tous les défenseurs « rookies » de la ligue, ce qui lui a valu une nomination sur l’équipe-type des meilleures recrues de la saison. Les Red Wings ont cependant suffisamment de défenseurs NHL pour ne pas brusquer le développement de leur meilleur espoir. Celui dont les qualités offensives doivent, à terme, l’amener à remplacer Brian Rafalski sur le jeu de puissance devrait donc naviguer entre AHL et NHL cette saison, au gré des besoins du grand club. D’autres espoirs évoluant également dans l’AHL à Grand Rapids la saison dernière seront également à surveiller : le rapide ailier slovène Jan Mursak, ainsi que les centres canadien Cory Emmerton et slovaque Tomas Tatar. Pour les deux premiers cités, âgés de 23 ans, la pression de percer l’alignement des Red Wings commence à se faire sentir sérieusement. Enfin, on citera parmi les espoirs plus loin de la NHL le jeune ailier finlandais, Teemu Pulkkinen, 19 ans, auteur d’une saison remarquable dans la ligue finlandaise la saison dernière (54 points en 55 matches).
Le pronostic de TPPQB
« Les Red Wings ont la culture de la gagne et cette année encore, ils seront présents. Mais, contrairement à l’année dernière, les Blackhawks de Chicago devraient revenir à la charge pour leur disputer sérieusement le titre de division. Et une fois en séries, il faudra éviter l’écueil de la deuxième ronde, fatale ces deux dernières années (à chaque fois face aux Sharks de San Jose), pour retrouver la finale atteinte les deux années précédentes contre Pittsburgh (1 victoire en 2008, 1 défaite en 2009). Le potentiel est là, mais il faudra que tout le monde soit à son meilleur et ne pas avoir trop de blessés : les Red Wings sont toujours une très bonne équipe, mais plus l’équipe au-dessus du lot qu’ils étaient encore il y a quelques années. »