Season preview: San Jose Sharks

Western Conference – Pacific division

Le tout pour le tout

Six saisons de 100 points (et une de 99) sur les sept dernières. Deux éliminations consécutives en finale de la Conférence Ouest. Les chiffres ne mentent pas, les Sharks sont une des équipes les plus puissantes de la NHL. Mais pour combien de temps encore? Longtemps nourri d’un afflux régulier de jeunes talents, la franchise californienne n’a plus vraiment de blue chippers en magasin.  Dans ces conditions, la tâche de Doug Wilson n’est pas évidente. Comment améliorer une excellente équipe sans lui faire perdre ce qui fait sa force? Beaucoup auraient choisi de procéder à quelques ajustements mineurs, le DG des Sharks n’a pas hésité à donner un grand coup de pied dans la fourmilière, expédiant Dany Heatley au Minnesota en retour de Martin Havlat. Quelques semaines auparavant, c’était Devin Setoguchi qui avait pris la direction du Nord en échange de Brent Burns. Deux blockbuster deals en bonne et due forme, la manœuvre est plus que risquée, mais Wilson n’avait pas le choix. La concurrence est en effet très forte à l’Ouest, et plusieurs équipes émergentes comme Saint Louis et surtout Los Angeles risquent rapidement de venir chatouiller les nageoires des Sharks, sans compter le rebond attendu des Hawks et les envies de revanche des Canucks. Mais avec ces deux moves, San Jose dispose de beaucoup d’atouts dans sa manche, plus encore que l’an dernier, semble-t-il. A commencer par la ligne de centres, renforcée par Michal Handzus, et qui comptait déjà sur les talents de Joe Thornton, l’un des tout meilleurs playmakers  de la ligue, et Logan Couture (32 buts et 56 points pour sa première année complète dans la ligue). Patrick Marleau approchera encore le plateau des 40 buts cette année, et Joe Pavelski est aussi doué que sous-estimé. S’il ne se blesse pas, Havlat risque lui aussi d’apporter une belle contribution à l’attaque de San Jose, et Ryan Clowe a toutes les qualités d’un power forward de deuxième trio. De quoi donner à Todd McLellan un des top 6 les plus impressionnants de la ligue, en dépit des départs de Devin Setoguchi et Dany Heatley, décevants l’an dernier.  En défensive, les Sharks se sont aussi sensiblement améliorés avec l’arrivée de Burns et celle de Colin White. Pour une arrière-garde qui compte déjà avec Dan Boyle un des meilleurs défenseurs de la ligue, et qui peut aligner des joueurs de la valeur de Douglas Murray et Marc-Edouard Vlasic, c’est un coup de pouce supplémentaire. De quoi apparaître comme une véritable armada, pour peu que la mayonnaise prenne. Et derrière, Antti Niemi est un dernier rempart fiable, qui plus est soutenu par un excellent backup, Antero Niitymaki. Restera sans doute à mieux répartir la tâche entre les deux gardiens finlandais, histoire d’éviter que Niemi ne démarre les séries sur les rotules comme l’an passé. L’ensemble ne semble avoir que peu de failles, mais il devra vite trouver son rythme collectif. Car l’an dernier, un départ poussif a forcé les Sharks à batailler toute la deuxième partie de saison, et l’équipe y a sans doute laissé quelques plumes. Le genre de plumes que l’on finit par payer en playoffs…

L’an dernier:

2e de la conférence Ouest avec 105 points. Éliminés en finale de conférence par les Canucks de Vancouver. Meilleur pointeur: Patrick Marleau (73 points). Meilleur buteur: Patrick Marleau  (36 buts).

Le joueur à suivre: Logan Couture

Il avait fait d’intéressants débuts (9 points en 25 matchs) lors de la saison 2009-2010. Il a fait mieux que confirmer l’an dernier. Logan Couture a réalisé une saison rookie remarquable, inscrivant la bagatelle de 32 buts, et luttant jusqu’au bout pour le trophée Calder. Et en séries, Couture a encore brillé, inscrivant sept nouveaux buts (meilleur buteur de la franchise avec Marleau et Setoguchi). Une saison exceptionnelle qu’il doit confirmer pour que la perte de Setoguchi et Heatley ne pénalise pas les Sharks. Ce joueur travailleur et intelligent, brillant playmaker a les moyens de relever le défi.

La relève: Ça sonne le creux

Vlasic, Demers, Setoguchi, Couture, Pavelski… Sans Jose est une équipe qui repêche et développe bien. Mais depuis quelques années, les Sharks disposent de choix tardifs, quand ils ne les échangent pas. Du coup, leur banque d’espoirs est au plus bas, et le seul nom reluisant est celui de Nick Petrecki, un défenseur américain repêché en 2007. Si Petrecki tarde pourtant à confirmer toutes ses promesses, il convient d’être patient à son endroit. Les défenseurs à gros gabarit mettent souvent du temps à se développer.

Le pronostic de TPPQB

« Les Sharks vont sans aucun doute réaliser une autre grosse saison régulière. La différence, c’est qu’ils devront cette fois écarter la concurrence des Kings, qui semblent armés pour les concurrencer pour le titre de la division pacifique. A priori, nous les plaçons devant la franchise de Los Angeles, mais ce sera serré. Maintenant, l’important sera surtout de se montrer costaud en playoffs, et de décoller enfin l’étiquette de choker qui colle à la franchise. »