Season preview: Winnipeg Jets
Eastern Conference – Southeast division
Débuts difficiles en perspective

Evander Kane est l'un des rares atouts offensifs des nouveaux Jets.
Make it seven, disait Jim Balsilie le PDG de Research in Motion, pour promouvoir sa quête d’une septième franchise canadienne. Le milliardaire canadien n’aura pas obtenu satisfaction, malgré ses ressources financières gigantesques, mais une septième équipe NHL a néanmoins rejoint le pays à la feuille d’érable. Relocalisés dans le Manitoba après douze ans à Atlanta, les désormais ex-Thrashers ont repris le nom de l’ancienne concession de Winnipeg, partie à Phoenix en 1996 faute de soutiens économiques suffisants. Entre temps, la ville et l’économie canadienne ont considérablement grandi, au point de redevenir fiable aux yeux de Gary Bettman, le commissionnaire de la Ligue, pourtant guère porté sur la septentrionalisation de la NHL. Une arrivée qui a été fêtée avec une énorme joie par Winnipeg et une bonne partie du Canada. Mais c’est une franchise en difficulté sportive que récupèrent les fans manitobains. Depuis le départ de Kovalchuk, Atlanta ne compte plus de véritable star. L’effectif des nouveaux Jets est donc très jeune, avec quelques talents prometteurs, mais un manque évident de puissance de feu. Evander Kane, quatrième choix du repêchage 2009, est le plus bel atout offensif de la franchise, qui a eu la bonne idée de resigner à long terme son capitaine Andrew Ladd, pas loin des trente buts l’an dernier. Alexander Burmistrov a montré des flahs de talent l’an passé, mais le 8e choix du repêchage 2010 est encore bien jeune. Bryan Little a démontré de belles aptitudes, mais aussi beaucoup d’irrégularité, et Nick Antropov est toujours aussi agaçant. Doué, mais inconstant, le Russe doit se réveiller si les Jets veulent croire aux série. Car c’est offensivement que Winnipeg va souffrir, cette saison. Pour remédier à ces carences, Kevin Cheveldayoff, le DG, est allé chercher Eric Fehr, agent libre, et auteur d’une vingtaine de buts l’an dernier sous le maillot des Caps. Pas sûr que cela suffise. A la ligne bleue, l’équipe dirigée par Claude Noël, ancien coach du Manitoba Moose, compte en effet pas mal d’atouts. Au premier rang desquels l’imposant Dustin Byfuglien, le toujours utile Ron Hainsey, ou les très fiables Johnny Oduya et Tobias Enström. L’inconnue est évidemment Zach Bogosian, défenseur au potentiel énorme, mais qui a connu une saison en dent de scie et n’avait pas encore resigné au moment où nous écrivions ces lignes. Tout l’été, son nom a circulé dans les rumeurs d’échange, mais on serait surpris de voir Cheveldayoff se séparer d’un tel atout. Dans le filet, enfin, les Jets sont parés, avec deux excellents spécialistes. Le Tchèque Ondrej Pavelec est l’un des très bons jeunes gardiens de la ligue, et Chris Mason fait un très respectable backup, plein d’expérience et de bon sens, et devrait aider Pavelec à décoller. Un décollage qui risque d’être cahoteux pour les nouveaux Jets, maintenus dans la division sud-est, et qui devront s’infliger d’énormes déplacement avant qu’un réalignement, annoncé pour la saison prochaine, ne vienne mettre un peu d’ordre géographique dans tout cela.
L’an dernier:
12e de la conférence Est avec 80 points. Non qualifiés pour les playoffs. Meilleur pointeur: Andrew Ladd (59 points). Meilleur buteur: Andrew Ladd (29 buts).
Le joueur à suivre: Dustin Byfuglien
Acquis des Blackhawks de Chicago où il venait de remporter la Coupe Stanley, Dustin Byfuglien a été l’un des très bons coups de Rick Dudley, l’éphémère DG des Thrashers. Repositionné en défense, son poste originel, « Buff » a réalisé une grosse saison offensive avec 53 points, dont 20 buts, le meilleur total pour un défenseur l’an dernier dans la ligue. Byfuglien était d’ailleurs le quatrième défenseur de la NHL en terme de points. Au sein d’une défensive solide, il devra rééditer ce type de saison si les Jets veulent avoir le moindre espoir de s’approcher des séries.
La relève: Mark Scheifele, le coup de poker de Cheveldayoff
Pour son premier repêchage, la franchise du Manitoba a surpris beaucoup de monde en juin dernier en sélectionnant le centre Mark Scheifele au septième rang. Scheifele a connu une bonne saison en OHL avec une faible équipe des Colts de Barrie. Playmaker de talent, c’est un joueur complet et mature, doté d’un bon gabarit. Peut-être le futur centre numéro 1 des Jets. Il vaudrait mieux, car la banque d’espoirs des ex-Thrashers sonne creux, à l’exception de Scheifele et du duo musclé Patrice Cormier – Carl Klingberg.
Le pronostic de TPPQB
« A part Kane, Little et Antropov, les Jets manquent trop de talent offensif. Burmistrov est encore vert et Fehr devra prouver qu’il peut marquer 20 buts dans une équipe moins offensive que les Caps. Insuffisant pour faire les séries, nous voyons les Jets dans les cinq derniers de la Ligue. »