Season preview: Boston Bruins
Eastern Conference – Northeast division
Une cible dans le dos

En remportant la Coupe Stanley l'an dernier, les Bruins ont mis un terme à 39 ans d'insuccès.
Trente neuf ans que les fans des Bruins attendaient de remporter une nouvelle Stanley Cup. Pourtant, les coups du sort n’ont pas épargné les joueurs du Massachussets, privés quasiment toute la saison de Marc Savard, leur centre numéro 1, dont la carrière semble quasiment terminée. En playoffs, ils ont également perdu Nathan Horton, qui montait en puissance. Deux pertes majeures qui n’ont pas empêché Boston d’aller au bout, avec un groupe dense, mais sans grande vedette offensive. La force des Bruins était derrière avec un Zdeno Chara monumental, et un Tim Thomas qui aura livré une des plus grandes saisons qu’un goalie ait disputé dans l’histoire récente de la ligue. Comme souvent pour une équipe championne, le groupe a subi plusieurs modifications d’importance. Très utile en séries, Michael Ryder a quitté Boston en tant qu’agent libre. Tomas Kaberle, décevant après avoir été acquis à la date limite des échanges, n’a pas été conservé. Quant à Mark Recchi, il a pris sa retraite avec une troisième bague de champion. Pour remplacer les partants, Boston comptera sur la montée en puissance de ses jeunes, en particulier Tyler Seguin et Jordan Caron. Les Bruins ont tenté un pari en faisant signer l’inconstant, mais très talentueux Benoît Pouliot en provenance de Montréal, et ont choisi d’aller chercher Joe Corvo en Caroline. Pour le reste, l’équipe championne est reconduite quasiment intégralement, à commencer par le vainqueur du Conn Smythe Trophy (meilleur joueur des playoffs), Tim Thomas, qui aura sans doute du mal à reproduire une saison aussi miraculeuse, mais sera un très solide starter. Et si le vieux Thomas avait des difficultés à tenir le choc, sa doublure, le Finlandais Rask, fera un excellent numéro 1. En défensive, les Bruins se reposent surtout sur le mastodonte Zdeno Chara, pas loin d’être le meilleur défenseur de la ligue aujourd’hui, avec tout le respect qu’on doit à Nick Lidström. Son association avec Dennis Seidenberg est très efficace. Un cran en dessous, la paire Andrew Ference-Johnny Boychuk apporte une dimension physique chère aux fans des Bruins. Joe Corvo amènera lui de nouvelles solutions à un powerplay parfois franchement médiocre l’an dernier. Et le duo Adam McQuaid/Steven Kampfer se disputera le sixième poste de défenseur. En attaque, Milan Lucic a prouvé l’an dernier qu’il avait de grosses qualités offensives en sus de son côté abrasif et très physique. Il sera intéressant d’observer s’il peut devenir régulier à 25/30 buts par saison. Il continuera de bénéficier des caviars du très habile centre tchèque David Krejci, un des joueurs les plus injustement sous évalués de la ligue. Le costaud Nathan Horton complète une première ligne très dangereuse. Sa première saison à Boston a été une réussite, mais il a le potentiel pour faire plus et titiller les 30 buts et 65-70 points. La deuxième unité est pilotée par l’excellent Patrice Bergeron, un centre two way très complet, à l’aise à la passe comme au shoot, et très performant sur les mises en jeu. Il sera flanqué de Brad Marchand, l’agaçant, mais très efficace ailier qui s’est révélé l’an dernier, et vraisemblablement de Chris Kelly, très précieux l’an dernier en séries. La troisième unité devrait être capable d’apporter du scoring avec trois joueurs à vocation offensive, l’énigmatique Pouliot, le très travailleur Rich Peverley, et l’espoir Tyler Seguin, qui a montré des signes très encourageants en playoffs l’an dernier. Le lineup est complété par de solides role players comme Dan Paille et Gregory Campbell, et l’enforcer Shawn Thornton. A moins que les deux jeunes ailiers de talent que sont Jordan Caron et Jared Knight ne viennent bouleverser la hiérarchie. Sous les ordres du défensif Claude Julien, cette équipe a trouvé son identité. Suffisant pour s’éviter le traditionnel Stanley Cup Hangover? Pas sûr, d’autant que les Bruins ont fâché pas mal de monde sur la route de leur titre. Et pour les concurrents offensés, la revanche débutera dès jeudi.
3e de la conférence Est avec 103 points. Vainqueurs de la Coupe Stanley. Meilleur pointeur: Milan Lucic et David Krejci (62 points). Meilleur buteur: Milan Lucic (30 buts).
Le joueur à suivre: Brad Marchand
Il n’a pas remporté le trophée Calder, n’ a même pas été parmi les finalistes. Mais le rookie qui a eu le plus d’impact l’an dernier, c’est bien le teigneux ailier des Bruins, troisième marqueur des Champions en séries. Rapide, adroit et provocateur né, le Canadien a fait des étincelles. Après avoir signé un excellent contrat de 5M$ sur deux, on l’attend au même niveau cette saison.
La relève: Merci Toronto
Tyler Seguin, 2e du repêchage 2010. Dougie Hamilton, 9e du repêchage 2011. Rarement équipe aura repêché aussi haut l’année de son titre. Une bizarrerie due à l’échange de Phil Kessel, qui a envoyé deux choix de première ronde de Toronto au Bruins. De quoi repêcher un futur centre de premier trio (Seguin), qui a réalisé des playoffs prometteurs après une première saison régulière sur courant alternatif, ainsi qu’un arrière grand format qui a les qualités pour devenir un défenseur n°1 ou 2. Deux énormes têtes d’affiche de la relève des Bruins, qui compte aussi un bon ailier en devenir avec Jordan Caron.
Le pronostic de TPPQB
« La mission des Bruins est loin d’être évidente. Aucune équipe n’a conservé sa Coupe depuis les Red Wings de… 1998. La concurrence s’est en outre renforcée, que ce soit dans la division (Montréal et surtout Buffalo), ou dans la conférence Est. Les Bruins demeurent néanmoins favoris pour remporter la division nord est, et une fois en playoffs, il faudra compter avec eux. »