Season preview: Montréal Canadiens

Eastern Conference – Northeast division

Gomez et Markov ont la réponse

PK Subban et Carey Price, les deux stars en devenir de la franchise québécoise, devront reproduire leurs remarquables saisons dernière pour que Montréal continue sa progression.

Depuis deux ans et la refonte totale de l’équipe par Bob Gainey, le Canadien de Montréal aligne une équipe plus fiable dans ses performances, plus disciplinée, grâce au système de son coach, Jacques Martin. Plus dangereuse aussi dans les moments importants, comme en témoignent ses deux victoires face à Washington, puis Pittsburgh il y a un peu plus d’un an, et les peines éprouvées par les Bruins, futurs champions, pour se débarrasser d’une équipe montréalaise pourtant privée de trois joueurs majeurs (Markov, Pacioretty, Gorges). Pour passer encore un cap, le DG Pierre Gauthier a choisi d’accorder un gros contrat à Erik Cole, l’ailier fort des Hurricanes. Avec l’émergence de Max Pacioretty, qui semble bien remis de sa terrible blessure de l’an dernier, et de Lars Eller, ce recrutement contribue à atténuer l’impression que le Canadien est une équipe limitée en taille, faible physiquement et facile à intimider, notamment en attaque. Pour la première fois depuis des lustres, Montréal devrait pouvoir aligner un power forward sur chacune de ses deux lignes offensives, sans compter Andrei Kostitsyn, capable lui aussi de jouer physique, sur la troisième unité. De quoi créer de l’espace pour les joueurs au gabarit plus modeste comme Mike Cammalleri, Scott Gomez, Tomas Plekanec ou le capitaine Brian Gionta. Mais pour que le Canadien décolle, il aura besoin d’un Gomez à un autre niveau que celui de l’an dernier. Le centre originaire d’Alaska ne produira sans doute jamais à la hauteur des 7,35M$ qu’il occupe sur la masse salariale de son équipe, mais il peut et doit revenir à une récolte d’au moins 55 points pour permettre à Montréal d’aligner deux grosses lignes offensives. Car à moins que les blessures ne les freinent, Mike Cammalleri et Brian Gionta ont les moyens d’inscrire une trentaine de buts chacun, voire plus pour Cammalleri, qui a encore montré lors des playoffs qu’il était un attaquant redoutable. Quant à Cole et Pacioretty, ils devraient atteindre le plateau des 20 buts. Avec de telles statistiques et un secondary scoring efficace, porté par les David Desharnais, Lars Eller et Andrei Kostitsyn, le Canadien pourra progresser sur le plan offensif, son incontestable point faible la saison dernière (24e attaque avec seulement 216 buts). La défense s’est en revanche montrée plutôt solide l’an dernier, terminant 8e de la ligue malgré les absences de Gorges et Markov. Elle souffrira sans doute du départ de Roman Hamrlik, souvent trop sévèrement critiqué par les fans et la presse montréalais alors que l’absence de Markov l’a forcé une fois de plus l’an dernier à jouer de très longues minutes. Mais un retour du Russe en forme fera vite oublier le défenseur tchèque. A son meilleur niveau, Markov fait partie des dix meilleurs arrières de la ligue, et son jeu défensif est remarquable. Toute la question est de savoir dans quel état il reviendra au jeu, et quand. Mais il servira de mentor au jeune Alexei Yemelin, enfin arrivé de Russie après des années à jouer les Arlésiennes. Le rugueux défenseur de Togliatti (Comme son compatriote Alex Kovalev) risque de connaître quelques moments difficiles, le temps de s’adapter au jeu nord-américain. Mais son style agressif et sa puissance physique sont exactement ce qui manquait au Canadien. De son côté, la petite merveille du Canadien, PK Subban fera équipe avec Hal Gill. Le duo s’est révélé très performant l’an dernier, et Gill exerce une influence très positive sur le fougueux PK. Subban est un joueur au talent évident, et il a montré une amélioration significative dans tous les compartiments du jeu. Et ce même si, en bon rookie, il n’est pas à l’abri d’une bévue ici ou là. Gill, lui, est toujours précieux par son jeu en infériorité numérique. Il devra toutefois faire attention, car la concurrence des plus jeunes va se faire sentir. Son ancien partenaire, Josh Gorges, revient après une blessure au genou qui lui a fait manquer une demi saison. Leader dans le vestiaire, Gorges est un joueur courageux et très intelligent pour remplir ses missions défensives. Le dernier poste se jouera entre le vétéran tchèque Jaroslav Spacek, décevant depuis son arrivée au Québec, Chris Campoli, acquis quelques jours avant le début de la saison, et les deux jeunes Suisses Yannick Weber, qui a connu un camp moyen, et Raphael Diaz, prometteur pour ses débuts nord américains. De quoi constituer une défensive plus jeune et mobile, qui ne manque pas de talent, mais souffrira si Markov ne revient pas rapidement à son niveau. Cela dit, même si les blueliners du CH sont à la peine, ils pourront toujours compter sur Carey Price pour les dédouaner. Le gardien originaire de Colombie Britannique a réalisé une fantastique saison 2011, malgré la pression qui pesait sur lui après l’échange de Jaroslav Halak. Il est aujourd’hui l’un des meilleurs gardiens de la ligue et continue de progresser. Il lui faudra tout de même confirmer, car même s’il est aujourd’hui plus mûr, on se souvient de ses difficultés à se montrer à la hauteur de ses brillants débuts. Il vaudrait mieux que Price soit fidèle à lui-même, car sa doublure, le Slovaque Peter Budaj, a quelque peu inquiété lors du camp. Rien n’est acquis, donc, d’autant que le manque de rudesse de l’effectif montréalais continue de poser problème. Ryan White a montré de bonnes choses l’an dernier, mais comme Travis Moen, c’est un bagarreur limité. Quant à Mathieu Darche, c’est plus un joueur de complément intéressant pour un troisième trio qu’un élément capable d’amener de la robustesse. Enfin, le dernier arrivé, Blair Betts, est plus un solide joueur défensif qu’un bruiser. Reste que si Markov revient, le powerplay du Canadien s’en trouvera boosté. De quoi calmer les ardeurs des adversaires un peu trop aggressifs.

6e de la conférence Est avec 96 points. Éliminés au premier tour des playoffs par les Bruins de Boston. Meilleur pointeur: Tomas Plekanec (57 points). Meilleur buteur: Brian Gionta (29 buts).

Le joueur à suivre: Andrei Markov

Longtemps, toute absence d’Andrei Markov a quasiment condamné le Canadien à la médiocrité, preuve de l’importance du défenseur dans le jeu montréalais. Mais depuis deux saisons, le brillant arrière russe a beaucoup été blessé sans que les performances de l’équipe n’en pâtissent. Après deux opérations au genou, Markov prend tout le temps nécessaire pour revenir au jeu. S’il retrouve son niveau, Montréal disposera d’une des plus brillantes paires de défenseurs offensifs de la ligue. S’il n’y parvient pas, ou pire, s’il devait se reblesser, la décision de Pierre Gauthier de lui accorder un contrat de trois ans et 5,75M$ par saison serait très vivement critiquée.

La relève:  Le gros coup Nathan Beaulieu

Longtemps bien placé dans les classements des équipes disposant des meilleurs, Montréal a depuis promu de nombreux jeunes avec le grand club (Pacioretty,  Subban, Weber, White, Desharnais). Dans ces conditions, et avec plusieurs échanges qui ont coûté des choix de repêchage à l’organisation, la banque d’espoirs du CH est quelque peu dégarnie. Mais au mois de juin, Trevor Timmins et son équipe ont sans doute fait un gros coup en repêchant Nathan Beaulieu, un défenseur très complet qui a fait forte impression lors du camp. Il vient compléter un secteur défensif qui compte également sur l’immense Jarred Tinordi, fruste offensivement, mais qui a tous les atouts pour devenir un jour un clone de Hall Gill en plus physique, voire mieux. Louis Leblanc a fait de belles choses l’an dernier, et semble destiné à devenir un excellent ailier de troisième trio. La surprise pourrait venir de Brendan Gallagher, petit, mais excellent scoreur qui a fait un énorme buzz pendant le camp.

Le pronostic de TPPQB

« Pour Montréal, tout dépendra de la santé des cadres. Depuis deux ans, le club québécois a beaucoup perdu du fait des blessures (Markov, Pacioretty, Cammalleri, Spacek, Gorges). Ce qui ne l’a pas empêché d’atteindre son deuxième meilleur total depuis quinze ans, et de montrer une vraie progression, avec de jeunes joueurs comme Price, Subban ou Pacioretty sur une trajectoire ascendante. Surtout, l’équipe adhère au système de son entraîneur, et a montré depuis deux ans qu’elle pouvait bousculer n’importe qui en séries. Montréal devrait terminer entre la 5e et la 8e place à l’Est, voire à la troisième s’il remporte la division nord-est. Et une fois en playoffs, tout peut arriver. «