Kaberle débarque à Montréal

Tomas Kaberle a connu des passages difficiles à Boston, puis avec Carolina.
Pierre Gauthier a fait l’acquisition de Tomas Kaberle, 33 ans, en retour de Jaroslav Spacek ce matin. Une décision qui vise à relancer l’avantage numérique pathétique du Canadien, avant-dernier de la ligue dans ce registre. Défenseur offensif, Kaberle est un bon patineur, doué pour jouer les powerplay quarterbacks. Une denrée rare à Montréal avec la blessure de Chris Campoli et le retour différé d’Andrei Markov. D’un strict point de vue sportif, Kaberle est un meilleur défenseur que Jaroslav Spacek. A condition toutefois de retrouver le niveau qui était le sien sous le maillot des Maple Leafs. Pilier de Toronto pendant douze saisons, Kaberle avait été échangé à Boston en retour de Joe Colborne et d’un premier tour de draft lors de la dernière trade deadline. Un échange qui situait bien la valeur très respectable du joueur en mars dernier. Mais depuis, sa cote a bien baissé. Très critiqué malgré la victoire des Bruins en finale de la Coupe Stanly, Kaberle n’a pas été resigné par Peter Chiarelli, le DG de Boston. Il a donc signé un contrat de trois ans avec les Hurricanes pour un montant égal à celui de son salaire précédent (4,25M$ par saison). Et en Caroline, l’expérience Kaberle a été de courte durée. Son modeste bilan (9 points simplement, aucun but), et ses carences défensives ont incité Jim Rutherford, le DG des Hurricanes, à s’en séparer. Pierre Gauthier espère sans doute voir le défenseur tchèque retrouver la forme avec Montréal. Pas impossible, dans la mesure où Kaberle s’était vraiment épanoui à Toronto, un marché tout aussi compliqué que Montréal, où la pression est vive, et les joueurs vedettes sont attendus au tournant. S’il peut redonner un peu de peps à l’avantage numérique du Canadien, ce sera plutôt un bon coup à court terme, d’autant que Jaroslav Spacek quitte Montréal sur un bilan plus que moyen. Au pire, Kaberle ne retrouvera pas le niveau espéré, et ne sera qu’une amélioration à la marge par rapport à Spacek. Mais là où le bât blesse, c’est que si Kaberle joue aussi mal qu’à Boston ou en Caroline, il sera un poids mort de plus sur la masse salariale du Canadien, puisqu’il est encore sous contrat pour deux ans après cette saison. Alors que Spacek était, lui, en fin de contrat. Cet échange ressemble en tout cas à un gros coup de poker pour Pierre Gauthier, dont beaucoup disent que le poste est menacé. S’il se manque, cela pourrait lui coûter cher.