Repêchage: six années dans le rétro

La draft 2007, à Columbus.
Le repêchage est très loin d’être une science exacte. Beaucoup de responsable du recrutement dans la ligue sont régulièrement critiqués, a posteriori, pour leur choix lors de la draft. Mais le plus souvent, le jugement des fans s’arrête à la question de savoir si leur franchise a laissé passer un joueur de talent. Les réputations se construisent sur quelques steals, et le moindre bust peut ternir l’image du scouting staff d’une franchise. Je me suis donc livré à une petite étude sur les six dernières séances de repêchage, excluant volontairement la dernière, dont seuls quelques très rares et grands talents ont déjà trouvé une niche dans la ligue.
Plusieurs observations:
– Calgary est, de très loin, l’équipe qui repêche le moins bien sur cette période. Avec un seul joueur au-delà des 100 matchs en carrière, et une moyenne de 31 matchs par joueur repêché, les Flames remportent haut la main la palme de la médiocrité. A la décharge des recruteurs de Jay Feaster et de son prédécesseur, Calgary repêche souvent tard. Mais les chiffres restent néanmoins assez consternants.
– Les Islanders de New York produisent un nombre impressionnant de NHLers, 23, soit près de 4 par repêchage. Mais neuf d’entre eux ont moins de dix matchs au compteur, ce qui fait considérablement baisser la moyenne de matchs joués.
– Les Blue Jackets de Columbus produisent aussi énormément, mais avec une présence beaucoup plus solide dans la ligue. Avec Colorado, la franchise dirigée par Scott Howson est celle qui a repêché le plus de joueurs au-delà des 100 matchs dans la ligue. Une production qui s’explique en particulier par sa position au repêchage. Columbus est l’équipe qui a bénéficié du plus grand nombre de top 10 picks, cinq sur les six possibles sur la période. Dans ces conditions, il faut sans doute relativiser la réussite de la franchise de l’Ohio. Même observation pour Los Angeles et Phoenix, plutôt inspirés au moment de repêcher (même s’il y a des exceptions, on pense notamment à Hickey ou à Mueller), mais qui bénéficient de choix très hauts, comme Edmonton, à un degré moindre.
– Le Canadien repêche un nombre de joueur labellisés NHL assez moyen, mais ceux qui passent le cut sont ceux qui jouent le plus longtemps dans la ligue. Ce qui confirme la réputation de Timmins comme un des très bons dépisteurs de la NHL, capable d’identifier bon nombre de joueurs capables de jouer au plus haut niveau. Et ce avec un rang moyen de premier choix assez standard, et tout en mettant la main sur plusieurs joueurs de grande valeur (Price, Subban, Pacioretty, McDonagh).
– Parmi les clubs les plus performants, on citera Colorado (8 joueurs à plus de 100 matchs, avec seulement un choix dans le top 10 et un premier choix moyen à 23,3), Philadelphie (malgré le premier choix moyen le plus élevé de la ligue, et deux années sans choix de première ronde), Dallas, Montréal, San Jose, Saint Louis, Carolina, Toronto ou Washington. A un degré moindre, Boston, qui a bénéficié de deux très hauts choix, mais qui est capable d’aller chercher de bons joueurs dans les rondes suivantes.
– Réputé brillants au repêchage, les Red Wings sont en fait à la traîne, avec aucun joueur d’impact repêché en six ans et une moyenne de match joué par recrue parmi les plus faibles. Les Wings repêchent, tard, certes, mais les chiffres ne sont pas en leur faveur. Detroit vit plus sur la réputation acquise après plusieurs très gros joueurs repêchés tardivement (Lidström, Datsyuk, Zetterberg, voire Franzen), mais qui commencent à dater, que sur sa réussite récente. A prendre avec un peu de recul tout de même, le système de développement de Detroit étant considéré comme l’un des plus patients de la ligue.
– Seuls Detroit, Calgary, Buffalo et New Jersey n’ont pas eu le moindre top 10 pick sur la période observée.