Marc Bergevin: « Si je n’étais pas prêt, je ne serais pas assis ici. »
L’ère Bergevin a démarré. Le nouveau directeur gérant du Canadien a officiellement pris les commandes aujourd’hui, après avoir signé un contrat de cinq ans, et a été présenté aux médias montréalais. Un premier point presse impressionnant pour l’ancien défenseur, qui a avoué, sur le ton de la plaisanterie, avoir parlé à moins de journalistes en vingt ans de carrière que dans la petite heure qu’a duré sa présentation. A la fois ému et plein d’humour, le nouveau patron montréalais s’est livré avec naturel, sans pour autant dévoiler tout son jeu. « Je suis un petit gars de Montréal, j’ai vu les Canadiens gagner la Coupe Stanley, je suis allé les voir sur la rue Sainte-Catherine a-t-il rappelé en introduction. Je suis fier, ému d’être ici, le Canadien de Montréal, c’est le Canadien de Montréal. Et je veux bâtir une organisation capable de poursuivre la tradition du Canadien. »
L’aboutissement d’une longue recherche
L’ancien défenseur est sorti gagnant d’un rigoureux processus de sélection, Geoff Molson, propriétaire du Canadien a avoué avoir eu à un moment une liste d’une vingtaine de noms, et avoir eu des discussions avec une dizaines de candidats. « Lorsqu’on a eu l’entrevue avec Marc, il était très clair que c’était un leader, expérimenté, un homme de communication. C’était exactement ce que l’on cherchait. » Et à en croire le nouveau DG, Geoff Molson n’a pas été trompé sur la marchandise. « J’ai été moi-même, sincère, pendant ces entrevues, confie Bergevin. J’ai présenté ce en quoi je crois, et en sortant des entretiens, je me sentais bien. » Un sentiment qui a semblé toujours être d’actualité une fois le moment d’émotion initial passé. « J’ai pris cette position parce que je suis sûr d’être prêt. Si je ne l’étais pas, je ne serais pas assis ici. L’inconnu ne me fait pas peur. Je sais ce que je dois faire, et je vais bien m’entourer. »
Cunneyworth redevient adjoint
Le nouveau DG a ensuite été interrogé sur plusieurs éléments de sa politique à venir. Sans trop dévoiler ses intentions, Bergevin a d’abord confié qu’il s’était entretenu avec l’entraîneur chef en titre. »Ma première conversation téléphonique a été avec Randy Cunneyworth. Il retourne à son poste d’adjoint. Et le nouvel entraîneur chef qui arrivera fera ensuite son choix. » Ledit nouvel entraîneur sera d’ailleurs la première priorité du nouveau DG. « Le processus de recrutement de l’entraîneur va commencer plus tôt que tard, mais ce processus sera confidentiel. Je veux quelqu’un qui représente le leadership de l’organisation. »
Subban et price, priorités du nouveau DG
Or, le leadership a clairement manqué cette saison, mais ce n’était pas la seule carence du Canadien… Tout est pourtant loin d’être noir, à en croire le nouveau DG: « On ne part pas de zéro. Cette équipe a un bon noyau. Les pièces sont très bonnes. Le Canadien a terminé 15e à l’est, ça veut dire qu’il y a beaucoup de travail, mais les fondations sont là. » Des joueurs majeurs qu’il faudra rapidement mettre sous contrat, puisque deux éléments clefs sont agents libres avec restriction. Et Bergevin ne compte pas les laisser filer. « Subban et Price sont des priorités. Carey Price est un des meilleurs jeunes gardiens de la Ligue Nationale. »
Une vision pragmatique
Arrivé des Blackhawks, mais passé par huit organisations de la ligue nationale, Bergevin semble avoir une vision assez pragmatique de la voie à emprunter pour retrouver une équipe gagnante. Son équipe, lorsqu’il sera parvenu à la modeler, ne se reposera pas sur un seul argument, que ce soit la vitesse, la robustesse ou la défense. »Pour avoir du succès, il faut un mix. Si tu n’as que de la robustesse ou que du talent, ça ne t’emmènera pas là où tu veux aller. J’ai longtemps joué dans la ligue sans être un grand joueur, mais je contribuais au succès de l’équipe. Tout le monde doit contribuer, ce qui est important c’est l’équipe. »
Un accent québécois au repêchage
Problème régulièrement soulevé par les observateurs québécois, le manque de présence francophone au sein du Canadien sera l’une des chevaux de bataille de Bergevin. « A Montréal, les jeunes du Québec sont dans notre cour. Ma vision, c’est de mettre des personnes en place pour être certain de ne pas manquer les gars d’ici. On fera de notre mieux. Plus tu a de personnes à voir les matchs au Québec, moins tu en rateras. Serge Boisvert est le seul aujourd’hui, il y aura d’autres dépisteurs pour l’aider. » Ce qui ne devrait, par contre, pas changer, c’est l’identité du patron de la cellule dépistage. « Trevor Timmins sera à mes côtés pour le repêchage. Il a fait un très bon travail. »