Dossier PK Subban: Marc Bergevin a eu raison d’être ferme

Le défenseur du Canadien a fini par accepter l’offre de Bergevin et signer un contrat de deux ans.
C’est fait. Privé du début de saison des siens faute d’être sous contrat, après l’achèvement de son premier deal professionnel, PK Subban va enfin rejoindre le Canadien cette semaine et remettre le chandail tricolore. Le jeune et brillant défenseur originaire de Toronto s’est entendu hier avec son DG Marc Bergevin sur un contrat de deux ans, 2M$ la première année, 3,75 la deuxième. Un contrat qui vient conclure d’interminables négociations au cours desquelles Subban et le Canadien avaient des positions qui ont longtemps paru irréconciliables. Le défenseur était en effet en attente d’une entente longue durée (5-6 ans), avec un montant important (autour de 5M$ par saison). Une demande loin d’être absurde au vu de ses états de service, puisque beaucoup d’observateurs le considèrent d’ores et déjà comme un défenseur numéro 2, voire numéro 1 dans la ligue. Mais la politique du Canadien pour les deuxièmes contrats n’a pas évolué avec l’arrivée de Marc Bergevin, bien au contraire. Comme Price ou Pacioretty avant lui, Subban signe ainsi une entente intermédiaire entre son contrat rookie et le gros contrat qui l’attend très vraisemblablement d’ici un peu moins de deux ans. C’était l’exigence de Marc Bergevin, qui n’entendait pas céder devant son joueur, aussi talentueux soit-il. Car en accordant de gros contrats à des joueurs sortant de leur contrat rookie, le DG montréalais aurait créé un précédent. Le gros contrat qu’ont signé Price et Pacioretty se mérite, et pas seulement par des promesses, même spectaculaires. Subban devra lui aussi confirmer tout son talent avant de faire sauter la banque.
Le jackpot dans deux ans
Cette politique a en outre le mérite de ne pas bouleverser la structure salariale de l’équipe, au risque d’en bouleverser le bon fonctionnement. Il est toujours plus sain de voir les joueurs confirmés toucher plus que leurs jeunes et talentueux coéquipiers. Les Oilers d’Edmonton ont choisi une autre voie, en accordant de gros contrats à leurs jeunes stars comme Hall ou Eberle. Une solution qui a le mérite d’assurer une longue présence au club des jeunes joueurs à un tarif inférieur à ce qu’ils pourraient toucher au faite de leur carrière s’ils pouvaient négocier un nouveau contrat. Mais en cas de défaillance ou de régression, ces contrats pourraient peser lourd. Subban, lui, doit donc poursuivre sa progression avant de toucher le jackpot. Mais il n’y a rien de scandaleux à payer cher un joueur d’élite. Si PK se retrouve dans deux ans parmi les défenseurs les mieux payés de la ligue, ce sera parce qu’il aura démontré qu’il est l’un d’entre eux. Pas simplement parce qu’il promet beaucoup. Il en a le potentiel, à lui de le confirmer, en gommant ses excès sans perdre son talent et sa personnalité. On est d’ailleurs curieux de voir l’impact qu’auront Michel Therrien et son staff, Jean-Jacques Daigneault notamment, sur celui que le nouvel entraîneur du Canadien avait qualifié de pur sang. L’autre aspect intéressant de cette décision, est qu’il prépare les futurs contrats intermédiaires des jeunes stars en devenir de l’organisation, notamment celui d’Alex Galchenyuk. Le premier choix du Canadien au dernier repêchage vient d’obtenir le feu vert de l’organisation pour s’installer à Montréal, après un début de saison très convaincant. Il sera donc très vite au terme de son premier contrat… La décision de Bergevin est donc capitale, à court terme, parce qu’elle permet à Montréal de disposer d’un autre brillant défenseur, et à long terme, parce qu’elle n’hypothèque pas l’avenir.