Season preview: Pittsburgh Penguins
Eastern Conference – Metropolitan Division
L’impatience grandit à Steel city

Pour Sidney Crosby, la commotion cérébrale qui l’a tenu longtemps éloignée du jeu n’est plus qu’un mauvais souvenir. Le prochain défi du capitaine des Penguins: regagner la Coupe Stanley.
Quatre ans d’attente. Alors que, lors de son sacre en 2009, tous les observateurs prédisaient à Pittsburgh une palanquée de Coupes Stanley dans un proche avenir, l’équipe de Sidney Crosby n’a pas une seule fois retrouvé le chemin de la finale. Et cette année, Ray Shero, le DG, s’était pourtant donné les moyens d’y parvenir, ajoutant en cours de saison rien moins que Brenden Morrow, Douglas Murray et Jarome Iginla à un groupe qui regorge déjà de talent. Une série de renforts qui n’a pourtant pas permis aux Pens de se débarrasser de Boston en finale de la Conférence Est. La confrontation s’est même transformée en humiliation pour les joueurs de Dan Bylsma, tenus à deux petits buts marqués en quatre matchs. Les playoffs ont en outre entretenu les doutes sur Marc-André Fleury, qui s’est vu préférer Tomas Vokoun pour l’essentiel du parcours des Penguins. Mais malgré cette issue douloureuse, Ray Shero a choisi de reconduire l’essentiel de son groupe, même s’il n’a pu retenir Iginla et Cooke et a échangé Tyler Kennedy. Il a tout de même fait une acquisition importante en signant l’agent libre Rob Scuderi. L’ancien Penguin retourne au bercail, où l’on comptera beaucoup sur son jeu défensif. Il devrait faire équipe avec le très agressif Brooks Orpik. Le premier duo de défenseur restera composé de Kris Letang, qui fait incontestablement partie des meilleurs défenseurs de la ligue aujourd’hui, et du fiable Paul Martin. Pittsburgh comptera aussi sur le solide Matt Niskanen, le robuste Deryk Engelland, et le jeune et prometteur Simon Després, qui tarde toutefois à s’imposer au niveau NHL. De quoi composer une défense très complète. Dans les buts, Shero a reconduit le duo de l’année dernière, et espérera un rebond de son gardien numéro 1, Fleury, qui n’a aujourd’hui pas l’étoffe d’un gardien partant pour les JO de Sochi. Mais le Québécois a de la fierté et voudra montrer qu’il peut retrouver son niveau. S’il devait faillir, Tomas Vokoun est un back up de premier ordre, mais il n’est plus un numéro 1 légitime.
Crosby et Malkin joueront-ils 82 matchs?
Pour continuer à dominer la Conférence Est, Pittsburgh devra donc continuer de faire parler la poudre. Ça tombe bien, la franchise de Pennsylvanie est suréquipée offensivement. Après une saison quasi blanche à cause d’une commotion cérébrale, Sidney Crosby a retrouvé tous ses moyens pour terminer troisième pointeur de la ligue… avec douze matchs de moins au compteur que ses concurrents. Avec le prodige de Cole Harbour, la question n’est pas de savoir s’il sera brillant, mais dans combien de match il pourra exercer son talent. Sur ses huit saisons NHL, il n’a disputé plus des trois quarts des matchs que cinq fois. Quant à son lieutenant numéro 1, Evgeni Malkin, il n’a pas joué l’intégralité des matchs d’une saison depuis cinq ans. Pourtant, lorsqu’il est en forme, Malkin est probablement le deuxième meilleur joueur de la planète après son capitaine. Chacun de ces deux centres d’élite est flanqué d’un ailier de premier plan. Chris Kunitz, pour Crosby, qui a inscrit la bagatelle de 22 buts l’an dernier, alors que Pascal Dupuis, lui, en inscrivait 20 de son côté. On appelle ça l’effet Crosby. Malkin est lui associé à James Neal, un duo particulièrement redoutable lors de la précédente saison, et qui a tout de même produit 30 buts l’an dernier. Ce trio sera probablement complété par Jussi Jokinen, grand spécialiste du shootout, ou par le jeune Beau Bennett, auteur d’une première saison NHL prometteuse l’an dernier. La troisième unité sera pivotée par Brandon Sutter, avec peut-être Matt D’Agostini, qui a connu quelques belles saisons avec Saint-Louis, et sans doute Tanner Glass. Le quatrième trio sera piloté par Joe Vitale, qui jouera probablement avec le solide Craig Adams, un joueur sous-estimé mais très utile et Dustin Jeffrey. Ce bottom six risque toutefois de manquer un peu de mordant avec le départ de Matt Cooke. Même si Harry Zolnierczyk, l’ancien Flyer, n’est pas vraiment un tendre. L’ensemble reste très talentueux, avec deux véritables gamebreakers. Mais cette équipe n’a plus guère de droit à l’erreur. Si elle n’atteint pas ses objectifs, même très élevés, c’est Dan Bylsma, l’entraîneur, pourtant prolongé cet été, qui risque de payer la note.
L’an dernier:
1er de la conférence Est avec 72 points. Battus en finale de conférence Est par Boston (4-0). Meilleur pointeur: Sidney Crosby (56 points); meilleur buteur: Chris Kunitz (22 buts).
Le joueur à suivre: Chris Kunitz
Lorsqu’on a la chance d’évoluer avec le meilleur joueur de la planète, on peut parfois arriver à des résultats impressionnants. C’est ce qui est arrivé à Chris Kunitz, l’an dernier. Auteur de 22 buts en 48 match, l’ancien des Ducks a considérablement amélioré sa production offensive au contact de Crosby. Ce qui lui a valu une prolongation de contrat de trois ans et 11,55 M$, un tarif très raisonnable s’il reproduit ce type de production.
La relève: Du renfort en défense
Depuis plusieurs repêchages, Ray Shero et son équipe ont fait le choix de garnir généreusement leur banque de défenseurs. Les deux derniers choix de première ronde de l’équipe, Derrick Pouliot et Olli Maatta, devraient, à moyen terme, jouer un rôle dans un top 4 NHL, avec un profil sensiblement plus offensif pour Pouliot. A un degré moindre, Scott Harrington et Brian Dumoulin, deux autres défenseurs, montrent également un potentiel intéressant. Pittsburgh a aussi solidifié son prospect pool au poste de gardien, avec Tristan Jarry, l’un des futurs portiers les plus prometteurs du dernier repêchage. Mais au-delà, Pittsburgh n’a pas grand-chose d’attrayant en stock. Logique pour une équipe qui repêche souvent tard, quand elle n’échange pas ses choix de draft.
Le pronostic de TPPQB
« Pour la saison régulière, à moins que Crosby et Malkin ne soient accablés par les blessures, Pittsburgh ne devrait avoir aucun mal à assurer une place en playoffs, et probablement de remporter sa division. Mais le véritable défi des Pens se situera en séries. Et tout autre résultat qu’une finale de la Coupe Stanley, au minimum, sera considéré comme un échec. »