Season preview: Edmonton Oilers

Western Conference – Central division

Ils n’ont plus aucune excuses

Les fans d’Edmonton ont été patients. Très patients. Depuis de longues années maintenant, ils endurent une reconstruction qui semble ne jamais devoir prendre fin. Pourtant, les Oilers ont touché les bénéfices de ces années de misère, avec trois premiers choix overall d’affilée qui leur ont permis de mettre la main sur les Hall, Nugent Hopkins et Yakupov. Ajouté à Jordan Eberle et à Justin Schultz, c’est un noyau hyper talentueux qui aurait dû permettre à Edmonton de retrouver les playoffs. Mais Steve Tambellini n’a jamais su entourer cette brillante jeunesse avec des cadres expérimentés. Ce qui lui a finalement coûté sa place. C’est l’ancien entraîneur de la franchise, Craig MacTavish qui a pris la suite. Et l’Ontarien s’est rapidement montré offensif. L’ancien capitaine de la franchise, Shawn Horcoff a fait ses valises pour Dallas, comme le gardien Nikolai Khabibulin (Chicago), Eric Bélanger (Ekaterinburg, KHL), Andy Sutton (retraite) ou Theo Peckham (Chicago). Et à l’inverse, MacTavish a échangé le Suédois Magnus Paajarvi à Saint-Louis contre David Perron. Un attaquant talentueux de plus pour l’équipe albertaine, même si ce n’est pas ce qui manquait à la franchise. Avec Taylor Hall, impressionnant l’an dernier, Edmonton tient l’un des grands talents de la ligue. Il devrait être associé à Ryan Nugent-Hopkins, une fois l’ancien numéro  de la draft 2011 rétabli de sa blessure. Et le troisième larron, Jordan Eberle, n’est pas moins talentueux du trio. La deuxième ligne sera composée de David Perron, le nouveau venu, de Sam Gagner, qui a rempilé avec Edmonton, et du numéro 1 de la draft 2012, Nail Yakupov. Comme son complice Alex Galchenyuk, Yakupov a connu une bonne première saison NHL, et même terminé meilleur buteur de l’équipe. Le top 6 des Oilers est donc particulièrement riche en skills, et l’on pourrait même rajouter, avec Ales Hemsky, un septième élément au talent incontestable. Mais les profils sont sans doute un peu trop similaires. Edmonton a beaucoup de joueurs brillants, mais peu qui sont capables d’aller dans les zones de trafic. Il y a bien le vieux Ryan Smyth, qui n’est plus aujourd’hui qu’un joueur de complément, ou le fougueux Ryan Jones. Mais concrètement, Edmonton manque de muscle. Et pour passer un palier, notamment si l’équipe accède enfin aux playoffs, il faudra sans doute varier un peu les armes offensives. En attendant, le Oilers ont tenté de corriger leurs manques défensifs avec Boyd Gordon, spécialiste des mises en jeu. Pas sûr que cela suffise à remettre les Oilers sur les traces de Wayne Gretzky.

A quand une vraie défense?
Car même au-delà de ces réserves, Edmonton reste une équipe fondamentalement déséquilibrée. Avec Justin Schultz, la franchise a mis la main sur un futur défenseur offensif de grande valeur. Ladislav Smid est un solide arrière, fiable, et endurant. Mais pour le reste, on est loin d’avoir affaire à une défensive de haut niveau. Nick Schultz n’a pas fait d’étincelles depuis son arrivée de Minnesota. Jeff Petry s’est révélé l’an dernier, mais l’échantillon reste mince pour pouvoir compter avec certitude sur un joueur de top 4 fiable. Andrew Ference est censé venir stabiliser l’ensemble, mais il n’était qu’un second violon à Boston, et son attitude dans le vestiaire a été remise en question. On sera aussi curieux d’observer un duo russe, l’ancien de la maison, Denis Grebeshkov, revenu après un séjour dans la KHL, et le nouveau venu Anton Belov, un défenseur expérimenté et de grande taille, mais qui va découvrir la NHL. Reste le jeune et talentueux Suédois Oscar Klefböm, dont on ignore encore s’il est prêt à se lancer dans le grand bain. C’est donc une arrière garde qui ne présente pas énormément de garanties, du moins à court terme. Autant dire que Devan Dubnyk va avoir du pain sur la planche. Le gardien canadien connaît une progression certaine, quoique chaotique. Cette année, il sera l’incontestable numéro 1 de l’équipe, puisque Nikolai Khabibulin n’est plus un Oiler. Sa doublure sera donc le nouveau venu Jason LaBarbera, un backup de carrière. Pour conduire cet ensemble ultratalentueux à des résultats tangibles, les Oilers ont recruté Dallas Eakins. L’ancien coach des Marlies, la farm team de Toronto, était l’un des coachs les plus cotés hors du circuit NHL. Un talent de plus pour le puzzle Edmonton. Reste à en assembler correctement les pièces.

L’an dernier:

12e de la conférence Est avec 45 points. Meilleur pointeur: Taylor Hall (50 points); meilleur buteur: Nail Yakupov (17 buts).

Le joueur à suivre: Ryan Nugent-Hopkins

Il ne commencera pas la saison, le temps de se remettre d’une opération à l’épaule qui devrait le ternir écarté de la compétition jusqu’en novembre. Mais le jeune centre des Oilers va devoir prouver que l’année dernière n’était qu’un accident. Brillant lors de sa saison rookie, Nugent Hopkins n’a pas impressionné grand-monde l’an dernier, avec 24 petits points en 40 matchs. Le talent est là, pour l’ancien de Red Deer, la maturité un peu moins. Mais Edmonton compte sur lui dès maintenant, comme en témoigne le très gros contrat que lui a consenti la franchise (7 ans, 42 millions de dollars).

La relève: Une armée de jeunes arrières

On ne peut pas dire que les défenseurs d’Edmonton fassent rêver grand monde, Justin Schultz mis à part. Mais ce qui arrive est plus prometteur. A commencer par le très agressif et solide Darnell Nurse, repêché au 7e rang l’été dernier. Un des gros potentiels du dernier repêchage. On citera également le Suédois Oscar Klefbom, grand gabarit, bon patineur, et un potentiel offensif intéressant, le grand Slovaque Martin Marincin, ou Martin Gernat et David Musil. Il y a du nombre, et de la qualité.

Le pronostic de TPPQB

« Est-ce que le Oilers vont enfin retrouver les playoffs? Rien n’est garanti avec la franchise albertaine, qui a autant de talent que de points d’interrogation. La clef sera certainement le comportement de la défense. Et si l’on devait mettre une petite pièce, on pronostiquerait volontiers une saison de plus sans playoffs. Ce sera peut-être la dernière avant un bon moment. »