Season preview 2014-2015: Carolina Hurricanes

Eastern Conference – Metropolitan division

Ron Francis, la révolution douceCarolina50

Ecarté de la sélection canadienne lors des derniers JO, Eric Staal peut-il ramener les Hurricanes sur le chemin du succès?

Ecarté de la sélection canadienne lors des derniers JO, Eric Staal peut-il ramener les Hurricanes sur le chemin du succès?

Cinq saisons sans hockey printanier, c’était trop pour Peter Karmanos, le propriétaire des Hurricanes. Après avoir bénéficié d’une patience rare dans le milieu, le DG historique de la franchise, Jim Rutherford, a démissionné fin avril. La fin d’un bail de 20 ans, pendant lequel Rutherford a vu la franchise déménager de Hartford à Raleigh, atteint deux fois la finale de la Coupe Stanley, que son équipe a remporté une fois. C’était en 2006. Depuis, les Canes n’ont atteint qu’une seule fois les playoffs, signe d’un déclin que Rutherford n’a jamais su enrayer. Il était donc logique de le voir prendre la porte. Et c’est Ron Francis, légende du club, qui prend la relève au poste de General Manager. Francis a très rapidement décidé de faire procéder à des changements sur le banc. Kirk Muller, qui n’a pas franchement brillé depuis qu’il a pris les rênes de l’équipe, cède donc la place à Bill Peters. Ancien assistant de Mike Babcock au Red Wings de Detroit, Peters était en charge de la défense et du PK. Deux aspects où les Hurricanes ne brillaient pas vraiment (19e défense de la ligue avec 2,76 buts encaissés par match, et 17e PK avec 81,7% d’efficacité). Pour autant Ron Francis n’a pas choisi de révolutionner son effectif. Le néo DG a donc principalement resigné ses joueurs (Hainsey, Tlusty, Bellemore, Gerbe), avant d’aller récupérer un ancien de la maison, Tim Gleason, qui avait été précédemment échangé à Toronto. Et sur le marché des agents libres? Pas grand-chose, puisque seuls deux role players, Brad Malone et Jay McClement ont rejoint la franchise. C’est donc par la progression des jeunes joueurs et les fruits de la méthode Peters que Carolina compte remonter au classement.
CapCARPour cela, les Canes vont devoir sérieusement améliorer leur goaltending. En difficulté voici deux saisons, Cam Ward voit en effet sa doublure, le Russe Anton Khudobin, solide l’an dernier, commencer à sérieusement menacer son poste de numéro 1. Une sacrée dégringolade pour le vainqueur du trophée Conn Smythe 2006. Devant ces deux portiers, c’est une défense qui ne brille pas par son star power qui sera chargée de  museler les attaques adverses. Joni Pitkanen, blessé au talon, a indiqué à la presse finlandaise qu’il n’était pas sûr de pouvoir reprendre la compétition l’an prochain. La première paire défensive des Hurricanes devrait donc être composée de Justin Faulk, l’un des jeunes talents les plus prometteurs de la ligue, et d’Andrej Sekera, l’ancien Sabre, qui a connu une très belle saison l’an dernier, et s’affirme comme l’un des bons défenseurs offensifs de la conférence Est. A confirmer tout de même cette année. Sur la deuxième paire, le vétéran Ron Hainsey, signature de dernière minute de Rutherford, a donné satisfaction. Il pourrait être associé à Ryan Murphy. Virtuose offensif, l’ancien défenseur des Kitchener Rangers semble arriver à maturité, et pourrait bien gagner sa place dans l’alignement des Canes dans un rôle de powerplay quarterback. Enfin, la dernière paire associera John Michael Liles à Tim Gleason, ou à Jay Harrison. Trois éléments plutôt sur le déclin.

Eric Staal doit rebondir
En attaque, Carolina a souffert l’an dernier du manque de production de sa première ligne. Alexander Semin a manqué 17 matchs, et n’a pu répéter sa belle saison précédente. L’autre ailier du premier trio, Jiri Tlusty a vu son efficacité baisser après une saison 2012-2013 où la réussite l’avait porté à des hauteurs inattendues. Et surtout, le leader de cette ligne et de la franchise, Eric Staal, a connu une saison moyenne pour un joueur de son talent (61 points). Sans son atout offensif numéro 1 à son meilleur niveau, Carolina a manqué de punch, notamment sur un avantage numérique particulièrement atone (14,6% d’efficacité, 28e de la ligue). Mais il n’est pas le seul à avoir failli. Son frère Jordan n’a inscrit que quarante petits points, confirmant les doutes de certains observateurs qui questionnent sa capacité à tenir un rôle offensif de premier plan. A Pittsburgh, Malkin et Crosby alimentaient l’attaque. Mais en Caroline, le plus jeune des frères Staal doit prendre sa part, et se montrer plus déterminant offensivement. Il devrait être associé à la valeur montante de l’équipe, le brillant Suédois Elias Lindholm, et à Jeff Skinner. Décevant depuis deux saisons, l’ailier ontarien a remis la marche avant l’an dernier, inscrivant 33 buts. Une bonne nouvelle pour Carolina, qui a besoin de l’ancien patineur artistique pour être compétitif offensivement. Car au-delà de ce top 6 bourré de talent, l’alignement offensif des Canes est pour le moins quelconque. Tout juste notera-t-on le potentiel offensif de l’ancien Sabre Nathan Gerbe, et les qualités défensives de la nouvelle recrue Jay McClement, très utile également sur les mises au jeu. Les autres éléments offesnifs (Dwyer, Malone, Riley Nash, Boychuk) sont des joueurs de complément, qui ne devraient pas apporter une grosse plus-value offensive.

L’an dernier:

13e de la conférence Est avec 83 points. Meilleur pointeur: Eric Staal (61 points). Meilleur buteur: Jeff Skinner (33 buts).

Le joueur à suivre: Elias Lindholm

Sa première saison au niveau NHL n’a pas été étincelante (21 points, en 58 matchs), mais le choix numéro 5 du repêchage 2013 a montré de belles promesses. Comparé à Nick Backtröm, Lindholm est un playmaker doué. Il évolue pour l’instant à l’aile, ce qui peut le gêner pour montrer ses qualités, mais lui permet une adaptation plus douce à ce niveau, ce poste comportant moins de responsabilités défensives.

La relève: Haydn Fleury, l’avenir des Canes en défense

On ne peut pas dire que le prospect pool des Hurricanes soit le plus sexy de la ligue. Le seul véritable blue chipper est le défenseur de Red Deer, Haydn Fleury, repêché l’été dernier. Un arrière complet, au gros gabarit, qui a notamment été comparé à Brent Seabrook. Mais Fleury est encore loin d’être prêt pour la NHL. L’ailier gauche Brock McGinn (47e overall, 2012), lui, s’en rapproche sérieusement. Physique, malgré un gabarit quelconque, McGinn a connu une excellent saison offensivement avec  Guelph. Les Hurricanes comptent aussi beaucoup sur le Suédois Victor Rask (42e overall, 2011), qui a bien fini la saison avec les Charlotte Checkers, la farm team des Hurricanes en AHL, et sur l’ailier US Phil Giuseppe (38e overall, 2012), qui sort d’une grosse saison avec l’université de Michigan.

Le pronostic de TPPQB

« Pour les Hurricanes, retrouver les playoffs passera par une véritable révolution culturelle. Mais les manques du duo de gardien, l’inexpérience de la défense, et le manque de profondeur de l’attaque devraient empêcher Carolina de quitter le dernier tiers de la conférence Est. »