Season preview 2014-2015 : Toronto Maple Leafs
Eastern Conference – Atlantic Division
Comment survivre au crash

Contesté, le capitaine des Leafs, Dion Phaneuf, a néanmoins signé un gros contrat avec la franchise ontarienne.
Peut-on se remettre d’un tel effondrement? En position pour décrocher une deuxième participation d’affilée aux séries, une première depuis 2004, les Leafs ont complètement dévissé en fin de saison, concédant 12 défaites sur leurs 14 derniers matchs. Un crash en bonne et due forme qui risque de laisser des traces psychologiques. Mais un crash qui a surtout sanctionné une équipe régulièrement dominée par ses vis-à-vis et qui tenait essentiellement grâce aux miracles réalisés par son gardien, Jonathan Bernier. Les statistiques avancées étaient d’ailleurs sans ambigüités pour les Leafs, 29e de la ligue pour le Corsi Close et le Fenwick Close, deux statistiques qui mesurent la possession en s’appuyant sur le nombre de lancers pris. Et si l’attaque torontoise tenait honorablement son rang (14e de la ligue avec 2,71 buts par match), la défense a été tout au long de la saison le talon d’Achille de cette équipe (26e dans la ligue avec 3,07 buts encaissés par match), avec notamment un PK particulièrement désastreux (28e de la ligue, avec 78,4% d’efficacité). Devant de tels chiffre, on imaginait une vraie révolution de palais. Il n’en a rien été. Brendan Shanahan est venu prendre la présidence de la franchise, certes. Mais ni Dave Nonis, le GM, ni l’entraîneur, Randy Carlyle n’ont perdu leur poste. Et on ne peut pas dire que l’effectif ait été révolutionné non plus. Toronto n’a pas retenu ses agents libres Kulemin, Raymond et Bolland, qui ont décroché le gros lot loin de la capitale ontarienne. Pour combler ses départs, les Leafs ont fait revenir deux anciens de la maison, Matt Frattin et Leo Komarov.
Du coup, l’alignement offensif reste relativement proche de celui de la saison dernière, avec un premier trio très performant, pivoté par Tyler Bozak. L’Américain n’est pas un joueur de premier plan, mais il est très complémentaire de ses deux partenaires, Phil Kessel et James Van Riemdsyk. Le premier confirme d’années en années qu’il est un des meilleurs attaquants de la ligue. Rapide, mortellement précis devant la cage adverse, c’est un véritable gamebreaker. Quant à Van Riemsdyk, il a pour la première fois atteint le palier des 30 buts. S’il ne sera jamais un véritable powerforward, c’est néanmoins un attaquant imposant et très efficace. Nazem Kadri pivotera, lui, la deuxième unité. Le jeune centre ontarien n’a pas produit au même rythme que lors de la saison précédente, mais il a atteint la barre des 20 buts, et continue sa progression. Très talentueux, il doit gagner en constance. A ses côtés, Joffrey Lupul est un solide attaquant de 2e trio. On n’en dira pas autant de David Clarkson, dont la première saison ontarienne, après avoir signé son juteux contrat l’été dernier (7 ans à 5,25 M$ par saison), a été calamiteuse. Les Leafs ont besoin qu’il rebondisse vite. Sur la troisième unité, les deux revenants Matt Frattin et Leo Komarov devraient jouer avec le jeune Carter Ashton, qui tarde à confirmer les promesses qui lui ont valu d’être repêché en première ronde par le Lightning voici cinq ans. Ce troisième trio devra apporter un plus au scoring des Leafs, mais surtout se montrer efficace dans sa zone. Enfin la dernière ligne sera pilotée par un autre nouveau venu, l’ancien Canuck Mike Santorelli. Plusieurs éléments pourraient venir compléter cette quatrième ligne, voire mieux. On pense notamment à l’ailier Josh Leivo, intéressant l’an dernier avec les Marlies (la farm team des Leafs), au centre Peter Holland ou au Finlandais Petri Kontiola.
Bernier, incontestable numéro 1
En défense, Toronto ne manque pas de talent, mais était jusqu’à présent déficient en terme d’expérience. Un manque que Dave Nonis a tenté de combler cet été en faisant l’acquisition de Roman Polak (échangé contre Carl Gunnarsson avec St Louis) et Stéphane Robidas, deux solides arrières – même si Robidas est plus proche de la fin de sa carrière que du début. De quoi solidifier la troisième paire des Leafs. La première sera celle du capitaine torontois, Dion Phaneuf. Un joueur qui ne fait pas l’unanimité depuis ses débuts tonitruants à Calgary, du fait de ses lacunes défensives et d’un certain manque de constance. Dave Nonis lui a tout de même offert un contrat longue durée pour le conserver (7 ans à 7 millions de dollars par saison). Il devrait être associé à Jake Gardiner, un autre talent offensif. Sur la deuxième unité, Cody Franson a finalement accepté de rester un Leaf pour une saison de plus. Le gros défenseur offensif sera associé à la perle Morgan Rielly, un défenseur brillant, patineur remarquable, qui doit tout de même mûrir pour se montrer plus costaud défensivement. L’ensemble est plutôt talentueux, mais manque de rigueur. Comme l’an dernier, Jonathan Bernier risque donc d’avoir du travail. Le gardien venu de Los Angeles a confirmé l’an dernier tous les espoirs placés en lui pour devenir l’incontestable numéro 1 de Toronto. Il devrait disputer la grande majorité des rencontres. Mais en cas de pépin, les Leafs peuvent compter sur un excellent numéro 1bis, avec James Reimer. L’ensemble a du talent, à Randy Carlyle de l’exploiter. Rapidement, si possible, car dans le cas contraire, la tête de l’entraîneur pourrait bien tomber.
L’an dernier:
12e de la conférence Est avec 84 points. Meilleur pointeur et buteur: Phil Kessel (80 points, 37 buts).
Le joueur à suivre: Jake Gardiner
Jake Gardiner est une sujet de débat permanent à Toronto. Son talent, évident, ne lui a pas pour le moment permis de se rendre indiscutable. Dave Nonis lui a tout de même consenti un gros contrat (5 ans, à 4,05M$ par saison). Il est donc temps pour l’ancien Duck de s’affirmer comme un défenseur offensif de premier plan. Il a le talent pour y parvenir.
La relève: Le joyau Nylander
Toronto est une équipe jeune, qui laisse beaucoup de place à ses espoirs avec le grand club. Pas étonnant, donc, de constater que le prospect pool des Leafs est mince. Mais il recèle tout de même un grand talent, l’attaquant suédois William Nylander (8e overall en 2014), fils de Michael Nylander, ancien solide joueur NHL. C’est un ailier rapide et très créatif qui a été comparé à Patrick Kane. Les fans des Leafs attendent aussi beaucoup du défenseur Matt Finn (35e overall en 2012), deuxième scoreur OHL l’an dernier parmi les défenseurs, et du gros centre défensif Frederik Gauthier (21e overall en 2013).
Le pronostic de TPPQB
« L’anomalie, finalement, était sans doute la saison raccourcie du lockout, qui a vu Toronto renouer avec les playoffs. Les Leafs sont trop médiocres défensivement pour participer aux séries éliminatoire. Avec un grand Bernier, une qualification n’est pas totalement exclue, mais la logique veut que Toronto regarde les séries à la télé au printemps prochain. Une fois de plus. »
Hmmm, pas d’accord pour Kontiola. La place au centre de la 3ème ligne est la sienne, au moins au départ. Je vois mal Carter Ashton, qui n’a pas montré grand chose l’an dernier, s’imposer dans un rôle qui demande de jouer régulièrement contre les bons trios offensifs adverses.
Et il a des chances de jouer sur le Power Play, voire d’intégrer le top 6 si Clarkson ne se réveille pas. Il a montré à Sochi, devant l’hécatombe finlandaise au poste de centre (les 2 Koivu, Filppula et Barkov blessés) qu’il pouvait tenir le choc contre les meilleurs…