Season preview : 2014-2015 Canadiens de Montréal

Eastern Conference – Atlantic division

En quête de nouveaux leadersMontreal50

Malgré un début de saison moyen, Max Pacioretty a terminé la saison avec 39 buts au compteur. Même si ses playoffs ont été mitigés, il est l’atout offensif numéro 1 du Canadien.

Visiblement, Marc Bergevin n’est pas familier avec la maxime qui veut qu’on ne change pas une équipe qui gagne. A moins que le DG du Canadien ne considère qu’une équipe qui baisse pavillon en finale de conférence n’est pas une équipe qui gagne. Solide pendant la saison régulière (100 points), Montréal a en effet cédé face à New York, après avoir perdu son gardien, Carey Price lors du premier match. Bergevin a donc décidé de redistribuer les cartes dans son vestiaire. Exit le capitaine, Brian Gionta, parti libre à Buffalo. Exit aussi Josh Gorges, solide spécialiste défensif dont le salaire était sans doute excessif. Ce sont deux leaders majeurs du vestiaire du Canadien qui ont donc quitté la Belle Province. Pour le DG montréalais, il était en effet temps que les plus jeunes prennent le relais. A commencer par PK Subban, la star de cette équipe, étincelant en playoffs face à Boston, et qui a signé un contrat de 8 ans à 9M$ par saison, ce qui en fait le défenseur le mieux payé de la ligue. Mais on peut aussi penser à Carey Price, le gardien, à Max Pacioretty, l’un des buteurs les plus réguliers de la ligue depuis trois saisons, ou à Brendan Gallagher, très vert, mais exemplaire sur la glace. Tous ces éléments, qui constituent le noyau de l’équipe montréalaise pour les années à venir, doivent s’emparer du leadership de l’équipe. Le front office du Canadien a d’ailleurs fini par décider de ne pas désigner de capitaine cette saison, nommant simplement quatre assistants, Pacioretty, Subban Plekanec et Markov. Le futur capitaine du CH fait probablement partie de ce groupe.

Price-Subban l’axe fort
CapMTLNumériquement, Gorges et Gionta ont été remplacés par Bergevin. Le DG du Canadien a acquis Tom Gilbert, auteur d’une belle saison avec Florida, sur le marché des joueurs autonomes (2 ans à 2,8M$ par saison). Il a également échangé Daniel Brière, avec qui la greffe n’a pas pris, à Colorado. En retour, Montréal récupère Pierre-Alexandre Parenteau, un ailier droit qui prendra la place de Gionta dans la
depth chart. Bergevin, dont l’été a été particulièrement animé, a également resigné Mike Weaver, recrue de la dernière trade deadline qui a convaincu, notamment en playoffs, et offert un contrat d’un an (850000$) à Manny Malhotra, pour occuper le poste de quatrième centre. Il a surtout prolongé deux éléments importants. Andrei Markov, d’abord (3 ans à 5,75M$ par saison), ce qui devrait permettre au défenseur russe de terminer sa carrière sans avoir connu d’autre équipe NHL que le Canadien. Et puis Lars Eller. Le Danois a hérité d’un contrat de 4 ans à 3,5M$. Enfin, Bergevin a prolongé le contrat de son coach, Michel Therrien, qui est donc engagé avec le CH jusqu’en 2019. Une vraie preuve de la confiance du DG envers un coach qui devra toutefois composer cette année sans Gérard Gallant, son adjoint, parti prendre le poste de head coach avec les Panthers.
L’an dernier, Therrien s’appuyait sur une des meilleures défenses du circuit (8e NHL, avec 2,45 buts encaissés par match), et notamment un 
PK très solide (4e NHL, 85,1% d’efficacité). Il faut dire que les meilleurs atouts du Canadien sont en défense. A commencer par PK Subban, donc. Le défenseur ontarien n’a pas fait le doublé sur le trophée Norris, mais il a réalisé une saison pleine, tant offensivement que défensivement. Lors des playoffs, il a encore haussé son niveau de jeu. Il devrait être associé au calme et toujours très intelligent Andrei Markov. Le Russe n’est plus un défenseur numéro 1, mais sa science défensive et l’excellence de son travail sur le powerplay le rendent indispensable. Sur la deuxième paire, le très robuste Alexei Emelin retrouvera son côté naturel. Il devrait être associé à Tom Gilbert, pour former une paire solide. Sur la troisième unité, Mike Weaver apportera son goût pour le combat et son jeu défensif, et sera chargé de contribuer à l’émergence de Nathan Beaulieu ou Jarred Tinordi. Le premier, très utile lorsque Therrien a fait appel à lui l’an dernier en playoffs, a le talent pour devenir un jour un défenseur numéro 3, voire un numéro 2. Remarquable patineur, très à l’aise dans le jeu offensif, il est, de fait, l’héritier de Markov. On lui reprochait jusque là un certain manque de maturité, mais il semble avoir mûri. Il part favori pour le sixième poste de défenseur, mais Jarred Tinordi ne se laissera pas dépasser sans lutter. Le très grand et imposant défenseur américain est moins talentueux que Beaulieu, mais apporte des éléments de robustesse et de solidité défensive dont le Canadien a besoin. Cette défense, équilibrée, devra protéger Carey Price, qui est devenu l’an dernier l’un des tout meilleurs gardiens de la ligue. Avec l’arrivée de l’entraîneur des gardiens Stéphane Waite, Price semble avoir passé un palier, pour s’établir aujourd’hui comme un goalie d’élite. Lors de la série face à Boston (4-3), il a clairement pris le meilleur sur Tuukka Rask, son homologue de Beantown. Il sera secondé soit par le numéro 2 parfait qu’est Peter Budaj, très apprécié dans le vestiaire, soit par le jeune et prometteur Dustin Tokarski, qui a été appelé au relais de Price, après sa blessure, en finale de conférence, et a très bien fait le boulot. Ce poste de deuxième gardien est l’un des points chauds qui devront être réglés d’ici la fin du camp d’entraînement montréalais.

Galchenyuk, l’année de l’explosion?
L’autre question est de savoir qui permettra à l’attaque montréalaise, médiocre l’an dernier (21e de la ligue avec 2,55 buts par match), de prendre son envol. Faute d’avoir pu (voulu?) resigner Tomas Vanek, qui avait apporté beaucoup en fin de saison régulière avant de connaître des playoffs décevants, Bergevin compte sur la progression interne pour nourrir son attaque. Il sait qu’il peut compter sur une première ligne efficace, centrée par David Desharnais. Le petit Québécois ne sera jamais un centre de premier plan, mais il continue d’alimenter la feuille de pointage avec régularité. L’an dernier, malgré un départ désastreux, il a même égalé son meilleur total de buts sur une saison. Sa complicité avec Max Pacioretty n’est un secret pour personne. Le gros ailier américain a lui connu sa meilleure saison en carrière au scoring (39 buts). Rapide, puissant, Pacioretty s’appuie sur un lancer du poignet qui fait de gros dégâts. Il a connu des playoffs moyens, mais sa progression est sensible. Le trio est complété par Brendan Gallagher, un attaquant opiniâtre, qui n’hésite jamais à aller dans les zones de trafic, malgré sa petite taille. On attendra encore plus de lui cette année. Sur la deuxième unité, Tomas Plekanec pourrait être associé à Alex Galchenyuk et PA Parenteau. Plekanec demeure l’attaquant le plus polyvalent du Canadien. Rapide, intelligent, il tient un rôle parfois obscur, mais essentiel qui le voit affronter les meilleurs trios adverses. A son contact, Galchenyuk devrait améliorer son jeu défensif. L’Américain a connu une deuxième saison perturbée par les blessures, mais beaucoup d’observateurs le voient capable de s’imposer comme un attaquant de premier plan dès cette saison, que ce soit à l’aile ou au centre. Parenteau, lui, devra compléter ce trio en apportant ses qualité de playmaker. Sur la troisième unité, Lars Eller sera sans doute plus encore responsabilisé dans son rôle défensif. Il sera associé à René Bourque, qui a répondu à une saison médiocre par des playoffs convaincants. On peut toujours espérer qu’il trouve enfin de la constance, mais cela semble bien utopique. Le troisième poste sur ce trio fera l’objet d’une lutte intense au camp d’entraînement, entre l’ailier suisse Sven Andrighetto, excellent l’an dernier pour sa première saison AHL, le centre suédois Jacob De La Rose, qui débarquera pour l’occasion en Amérique du Nord, et le Tchèque Jiri Sekac. Signé par Bergevin alors qu’il évoluait en KHL, avec Prague, Sekac semble avoir les moyens de vite devenir un solide joueur NHL. Rapide, puissant, doté d’un bon tir, il peut être l’une des bonnes surprises de la saison. Enfin, le quatrième trio, qui a perdu Ryan White et George Parros, fera l’objet d’une intense compétition entre cinq joueurs: le nouveau venu Manny Malhotra, spécialiste des mises au jeu; le jeune et rapide Québécois Michael Bournival, le robuste, mais trop souvent blessé Brandon Prust, Dale Weise, acquis en retour de Raphael Diaz, et Travis Moen, un vétéran qui a perdu sa place en fin de saison. Il y a donc de la profondeur et du talent. A Michel Therrien d’en tirer le meilleur.

L’an dernier:

4e de la conférence Est avec 100 points. Eliminés en finale de conférence par New York (4-2). Meilleur pointeur et buteur: Max Pacioretty (39 buts, 60 points).

Le joueur à suivre: Lars Eller

Celui que ses partenaires surnomment « Larry » a eu une belle preuve de la confiance de l’organisation. Marc Bergevin lui a en effet consenti un contrat de quatre ans, alors même qu’Eller sortait d’une saison désastreuse sur le plan comptable. Avec 26 points, le Danois était en effet très loin de ce qu’on attendait de lui. Mais il a répondu avec une énorme performance en playoffs (13 points en 17 matchs). Grand, costaud, ne rechignant pas au jeu physique, Eller a aussi de belles qualités offensives. Il doit les mettre plus en évidence cette saison.

La relève: Un peu léger en défense

Si l’on considère que Nathan Beaulieu n’est plus un prospect, mais un joueur de l’équipe fanion, le meilleur espoir du Canadien est sans doute le Suédois Jacob De La Rose (34e overall en 2013). Brillant avec la Suède au mondial junior, De La Rose est un joueur grand, costaud, responsable défensivement. Son potentiel offensif demeure toutefois difficile à évaluer. Un cas bien différent de celui de Nikita Scherbak (26e overall en 2014). L’ailier russe a fait des étincelles l’an dernier dans une faible équipe de Saskatoon. Son style lui a valu des comparaisons avec Alex Galchenyuk et Marian Hossa. Montréal compte aussi sur plusieurs petits joueurs au talent certain comme Artturi Lehkonen (55e overall en 2013), Charles Hudon (122e overall en 2012) ou Sven Andrighetto (86e overall en 2013), qui devront trouver le moyen de compenser leur petite taille pour se faire une place au soleil en NHL, et sur un très grand, Michael McCarron (25e overall en 2013), qui aura besoin de temps pour se développer. En défense, c’est plus mince. Tout juste citera-t-on, outre Jarred Tinordi (22e overall en 2010), le solide Greg Pateryn (128e overall en 2008). Et dans les buts, le principal espoir de l’organisation est Zach Fucale (36e overall en 2013), très avec le Canada au mondial junior, mais moins convaincant en playoffs cette année avec Halifax.

Le pronostic de TPPQB

« Montréal va devoir recomposer la dynamique de son vestiaire. Plus jeune, plus talentueuse aussi, l’équipe québécoise a les moyens de retrouver les playoffs sans se faire peur, et même de concurrencer Boston et Tampa dans la lutte pour la première place de la division atlantique. Une fois en playoffs, il faudra écarter l’obstacle Boston. Mais un nouveau long parcours printanier est tout à fait possible, surtout avec un Carey Price et un PK Subban au top de leurs possibilités. »