Season preview 2014-2015 : New York Rangers
Eastern Conference – Metropolitan division
L’ambition revient sur Broadway

Échangé par Tampa, Martin St.Louis a réussi ses débuts, emmenant New York jusqu’en finale de la Stanley Cup.
Il va falloir éviter le hangover, la gueule de bois qui suit une grosse saison qui a vu les Rangers atteindre la finale de la Stanley Cup pour la première fois depuis leur titre de 1994. L’an dernier, les hommes d’Alain Vigneault ont su surmonter un départ délicat – 2 victoires seulement sur les 8 premiers matchs, dont deux déculottées à San Jose (2-9) et Anaheim (0-6). Ils ont ensuite construit, notamment grâce à leur défense (4e NHL, avec 2,32 buts encaissés par match), servie notamment par l’un des tout meilleurs PK de la ligue (3e NHL, 85,3% d’efficacité). Ces vertus, incarnées par l’emblématique gardien Henrik Lundqvist, ont porté les New-Yorkais jusqu’en finale, après s’être débarrassé de Philadelphie (4-3), Pittsburgh (4-3) et Montréal (4-2). Mais face aux Kings, la marche était trop haute, et New York n’a pu inscrire qu’une petite victoire à son compteur. Or, pour partir en reconquête, les Rangers devront compenser cinq départs non négligeables. Brad Richards, loin d’être utilisé à la hauteur de son gros contrat, a été racheté par Glen Sather, le DG des Blueshirts. Il est donc parti à Chicago tenter d’ajouter une autre Coupe Stanley à son palmarès. Quant à Anton Stralman (5 ans à 4,5M$ par saison à Tampa), Benoît Pouliot (5 ans à 4M$ par saison à Edmonton), Derek Dorsett (3 ans à 1,6M$ par saison à Vancouver) et Brian Boyle (3 ans à 2M$ par saison à Tampa), ils ont capitalisé sur leurs bons playoffs. Une saignée qui n’a pas touché les joueurs majeurs de la franchise, mais qui a obligé Glen Sather à se montrer actif sur le marché des joueurs autonomes. Tanner Glass (3 ans à 1,45M$ par saison), spécialiste du PK a donc rejoint la franchise, comme Matthew Lombardi (2 ans à 800 000$ par saison) et Lee Stempniak (1 an à 900 000$ par saison), deux éléments sur le déclin, mais qui ont prouvé qu’ils pouvaient scorer au niveau NHL. Les Rangers ont également tenté un pari avec Ryan Malone, un power forward qui a beaucoup ralenti, et qui est surtout impliqué dans une affaire de possession de cocaïne (1 an à 700 000$). Mais la principale acquisition de Sather est évidemment Dan Boyle (2 ans à 4,5M$ par saison).
L’ancien de San Jose, 38 ans, n’est plus un défenseur dominant, mais il demeure une excellent spécialiste, qui devrait remplacer Stralman et booster le powerplay des Rangers. Il vient s’ajouter à l’une des meilleures brigades défensives de la ligue, menée par Ryan McDonagh, qui fait partie de l’élite des blueliners NHL. L’ancien premier choix du Canadien sera associé à Dan Girardi, un arrière de devoir, capable d’avaler les minutes et toujours prêt à se sacrifier pour bloquer un tir. Girardi a connu une finale difficile l’an dernier, qu’il doit faire oublier. Sur la deuxième paire, on retrouvera Dan Boyle, associé au très solide Marc Staal. Le cadet des frères Staal sera en fin de contrat l’été prochain, et l’un des enjeux de la saison sera sa prolongation. Enfin la dernière paire associera probablement Kevin Klein, un solide arrière acquis l’an dernier en provenance de Nashville, à l’excellent patineur qu’est John Moore. Moore n’était toutefois pas encore resigné au moment où nous bouclions ce preview. Au besoin, Alain Vigneault pourra compter sur deux solides options de remplacement, avec Matt Hunwick, et surtout Mike Kostka, tous deux acquis cet été. C’est donc une défense solide, talentueuse, qui a déjà fait l’expérience des playoffs sur la durée qui protégera Henrik Lundqvist. Le gardien suédois a connu l’an dernier un début de saison difficile avant de se retrouver, et de porter New York jusqu’en finale. Les attaquants du Canadien doivent encore faire des cauchemars en pensant à lui. Le King est en outre secondé par un excellent backup, Cam Talbot, qui, l’an dernier, affichait des statistiques dignes d’un des meilleurs gardiens de la ligue.
Quatre lignes pour scorer
Il ne sera donc pas facile de marquer face aux Rangers. Mais il ne sera sans doute pas facile non plus pour les Rangers de marquer. L’an dernier, l’attaque des Blueshirts n’était que 18e de la ligue (2,61 buts par match). La faute à l’inconstance de son powerplay (15e de la ligue avec 18,2% d’efficacité), et à la saison moyenne de certains de ses big guns. Rick Nash (39 points seulement l’an dernier) n’a ainsi pas encore passé la barre des 30 buts depuis son arrivée dans la Big Apple; Derek Stepan – qui est en fin de contrat en fin de saison – a lui produit en deçà de ce qu’on attendait de lui, comme Brad Richards, qui a tout de même inscrit 51 points, une production offensive qu’il va bien falloir remplacer. Pour cela, New York comptera notamment sur Martin St-Louis, acquis l’an dernier de Tampa en retour de Ryan Callahan. Il devrait évoluer sur un premier trio tout en vitesse, avec Derek Stepan et le puissant et rapide Chris Kreider. Sur la deuxième ligne, Derrick Brassard, très solide playmaker, tentera de mettre à profit la vitesse de Carl Hagelin, et les talents de buteur de Rick Nash. Une ligne a priori très complémentaire. Sur la troisième ligne, Mats Zuccarello, très productif l’an dernier, devra évoluer avec des joueurs au potentiel offensif plus limité, Dominic Moore et Tanner Glass. A moins que Kevin Hayes, qui a refusé de signer pour Chicago, qui l’avait drafté, et a été séduit par l’offre new-yorkaise ne s’y impose. Enfin, le quatrième trio devrait être piloté par le jeune JT Miller, associé vraisemblablement à Lee Stempniak et Matthew Lombardi. De quoi donner à Alain Vigneault quatre lignes capables de jouer sur un rythme élevé et de produire offensivement. A voir si cela sera suffisant pour ramener l’attaque des Rangers à un niveau plus respectable, pour en faire un prétendant crédible à la première place de la division métropolitaine. Attention quand même, la ligne de centres des Rangers paraît un peu petite avec la perte de Brian Boyle, et Glen Sather n’a que peu de marge de manœuvre sous le cap pour remédier à ce problème.
L’an dernier:
5e de la conférence Est avec 96 points. Battus en finale de la Coupe Stanley par les Kings de Los Angeles (4-1). Meilleur pointeur: Mats Zuccarello (59 points). Meilleur buteur: Rick Nash (26 buts).
Le joueur à suivre: Mats Zuccarello
Il a beau être sur le podium des plus petits joueurs de la ligue, Mats Zuccarello a laissé une belle empreinte sur la dernière saison des Rangers. L’ailier norvégien a explosé ses meilleurs totaux offensifs l’an dernier, et terminé en tête des pointeurs new-yorkais (59 points, dont 19 buts). Sacrée revanche pour un joueur qui n’avait été rapatrié que tardivement et à un tarif minuscule par les Rangers après le lockout. Cet été il a signé un contrat court avec la franchise (3,5M$ pour un an), et sera agent libre l’an prochain. Autant dire qu’il a tout intérêt à répéter ses performances de la saison dernière.
La relève: Un réservoir peu reluisant
A New York, la jeunesse n’est pas des plus brillante. Les Rangers ont promu beaucoup de jeunes joueurs ces dernières années, ce qui laisse le prospect pool un brin désert. On signalera le centre JT Miller (15e overall en 2011), qui brille en AHL, mais n’arrive pas à s’installer définitivement en NHL pour le moment, le rapide ailier québécois Anthony Duclair (80e overall en 2013) ou le défenseur Brady Skjei (22e overall en 2012), dont la production offensive est à la hausse. Le scepticisme reste par contre de rigueur sur le rugueux défenseur Dylan McIlrath (10e overall en 2010), qui semble destiné à un rôle limité au niveau NHL.
Le pronostic de TPPQB
« Evidemment, le risque existe que New York tarde à se remettre de sa finale. Mais sur la valeur de son effectif, Alain Vigneault doit se qualifier sans trembler pour les playoffs, probablement sans passer par la case wild card. Et une fois qualifié, le style new-yorkais se marie parfaitement aux rigueurs des séries. Surtout si Henrik Lundqvist est à son (remarquable) niveau. »