Season preview 2014-2015 : Boston Bruins
Eastern Conference – Atlantic Division
La forteresse s’est craquelée

Blessé, Zdeno Chara a paru ralentir en playoffs, et n’a pu éviter l’élimination des vainqueurs de la saison régulière. Simple accident, ou début du déclin pour le géant slovaque?
Les Bruins n’avaient pas brillé autant en saison régulière depuis bien longtemps. 3e attaque de la ligue (3,15 buts par match), deuxième défense (2,08 buts encaissés par match), ils ont logiquement remporté le trophée du Président, décerné à la meilleur équipe de la saison régulière. Mais les playoffs ont été d’un tout autre tonneau. Après s’être débarrassé des Red Wings en cinq matchs, les hommes de Claude Julien se sont cassés les dents sur leur rival montréalais (3-4). Une énorme déception pour les Bruins qui se voyaient lancés sur la route d’une nouvelle finale. Et rebondir ne sera pas aisé. Boston, contraint par le plafond salarial, a dû laisser filer Jarome Iginla à Colorado, alors que l’ailier cadrait parfaitement avec le style de l’équipe, et qu’il avait tout de même inscrit trente buts l’an dernier. Andrej Meszaros n’a lui non plus pas été conservé, comme l’historique enforcer Shawn Thornton, et le gardien remplaçant Chad Johnson. Et ce n’est peut-être pas fini. Car si le salaire de Marc Savard, qui a dû mettre un terme à sa carrière, sera déduit du cap des Bruins, cela ne suffira pas à conserver tout le monde. Torey Krug et Reilly Smith, deux joueurs qui ont connu une très belle saison l’an dernier, ne sont pas encore resignés. Peter Chiarelli, le DG, va être contraint, soit d’en laisser filer un, soit d’effectuer un échange, pour se donner un peu d’air. Le nom du défenseur Johnny Boychuk est souvent mentionné dans les rumeurs.
Ce serait un rude coup pour la défense des Bruins, qui restera néanmoins une des plus solides de la ligue, dans le sillage du phénomène Chara. Le grand Slovaque a semblé peiner en playoffs l’an dernier visiblement ralenti par une blessure. Simple coup de moins bien ou premier signe du déclin? Chara a tout de même 37 ans, et ne pourra éternellement dominer la NHL. Mais cette saison, il retrouvera son partenaire habituel, le très fiable Dennis Seidenberg. L’Allemand a beaucoup manqué l’an dernier, et son retour devrait aider Chara à se montrer sous un meilleur jour. Sur la deuxième paire, Boychuk, s’il reste, sera associé à Dougie Hamilton. Défenseur fiable, même s’il n’a pas un talent fou, Boychuk apporte à la robustesse de l’ensemble. Son partenaire est lui l’héritier désigné de Chara pour le poste de défenseur numéro 1 des Bruins. Grand, costaud, percutant offensivement, Hamilton devrait poursuivre sa progression. Torey Krug, si Chiarelli parvient à le mettre sous contrat, devrait jouer sur la troisième paire défensive, et jouer un rôle très important sur l’avantage numérique. Signé comme agent libre alors que personne n’avait pris la peine de le repêcher, ce défenseur très offensif a confirmé l’an dernier son talent, et pas uniquement sur le powerplay. Il devrait être associé soit à Matt Barkowski, soit à Kevan Miller, soit à David Warsofsky, trois arrières au talent limité, mais que le système des Bruins permet d’utiliser au mieux. Un système qui permet aussi à Tuukka Rask de briller. Mais le gardien finlandais est tout sauf le simple produit du travail collectif. S’il a perdu son duel avec Carey Price en playoffs, Rask est aujourd’hui un des cinq meilleurs gardiens de la planète, et l’un des atouts majeurs de Boston. Toronto, qui a enfin trouvé un bon gardien, doit encore regretter de l’avoir refilé aux Bruins dans un des plus mauvais échanges des dix dernières années. Il sera sans doute secondé par Niklas Svedberg, qui a fait forte impression en AHL avec Providence l’an dernier.
Bergeron, tête d’affiche
En attaque, Boston ne dispose pas d’une superstar du calibre de Crosby ou Toews. Mais l’attaque des Bruins répond collectivement à ce manque. La première unité repose sur le talent de playmaker de David Krejci, un joueur brillant, curieusement sous-estimé. Le Tchèque est toutefois passé à côté de ses playoffs, il doit une revanche à ses fans. Il devrait être associé au très intimidant Milan Lucic, qui a connu une nouvelle bonne année offensive l’an dernier, et à Loui Eriksson. L’ailier suédois n’a pas cassé la baraque l’an dernier dans sa première saison à Boston. La faute aux blessures, certes, qui l’ont privé de 20 matchs. Mais la faute surtout à un niveau insuffisant pour un ancien marqueur de 36 buts. Lui aussi doit rebondir, car il lui incombe de remplacer Iginla. Sur la deuxième unité, Patrice Bergeron sera associé avec Reilly Smith et Brad Marchand. Toujours très au point défensivement et sur les mises au jeu, le Québécois semble s’améliorer encore avec l’âge sur le plan offensif. L’an dernier, il a atteint pour la première fois depuis 2006 le plateau des 30 buts. Quant à Smith, c’était la très bonne surprise du trade qui a envoyé Tyler Seguin à Dallas. Le frère du Red Wing Brendan Smith a inscrit 20 buts pour ses débuts sous l’uniforme Black & Gold. Brad Marchand, lui, a été très bon pendant la saison régulière, beaucoup moins en playoffs. Ces deux lignes s’annoncent néanmoins redoutables. Elles seront soutenues par une troisième unité pilotée par l’ancien d’Ottawa, Chris Kelly, un joueur clef de Boston depuis son arrivée dans le Massachussets. Il devrait être associé à l’autre bonne pioche de Peter Chiarelli l’an dernier. Carl Soderberg a mis longtemps à quitter la Suède pour Boston. Mais l’an dernier, l’ailier s’est imposé avec beaucoup d’aisance, inscrivant 16 buts pour sa première saison NHL complète. Le trio devrait être complété par Jordan Caron, qui tarde à confirmer son potentiel, ou le talentueux Ryan Spooner. Enfin, la dernière ligne sera celle de Gregory Campbell et Daniel Paillé, deux role players très utiles. Quelques jeunes joueurs pourraient toutefois s’insérer dans l’effectif, les offensifs Alex Khokhlachev et Jared Knight, ou le plus robuste Anthony Camara.
* Actuellement, les Bruins ont un salary cap de 69 809 143$, mais Marc Savard, qui a dû mettre un terme à sa carrière du fait d’une commotion cérébrale, sera placé sur la liste des blessés à long terme dès le début de saison, et son salaire de 4 027 143$ sera alors déduit du salary cap de la franchise. Reilly Smith et Torey Krug n’ont toutefois pas encore été signés.
L’an dernier:
1ers de la conférence Est et de la ligue avec 117 points. Eliminés en demi-finale de conférence par Montréal (4-3). Meilleur pointeur: David Krejci (69 points). Meilleurs buteurs: Patrice Bergeron et Jarome Iginla (30 buts).
Le joueur à suivre: Brad Marchand
L’agaçant Marchand aurait-il fini par agacer sa propre équipe? Avec 25 buts et 53 points, l’ailier a fait le job en saison régulière. Mais lors des playoffs, Marchand a terminé sans inscrire le moindre but. Trop concentré sur l’idée de déstabiliser ses adversaires, Marchand est passé à côté offensivement. C’est l’une des raisons de l’échec des Bruins l’an dernier. Et comme son contrat est rondelet (4,5M$ par saison pour trois ans), des rumeurs ont fait surface sur un possible échange de Marchand.
La relève: Très solide devant le filet
Sans receler une collection de blue chippers, la banque d’espoirs des Bruins dispose de quelques joueurs intéressants, en particulier devant le filet. Malcolm Subban (24e overall en 2012) frère du Montréalais PK, a brillé en AHL l’an dernier. Quant à Niklas Svedberg (non repêché) il pourrait être la doublure de Rask dès cette saison. On citera aussi le défenseur Joe Morrow (23e overall en 2011, repêché par Pittsburgh), vrai potentiel à ce poste. En attaque, trois noms se détachent, ceux du centre two way Ryan Spooner (45e overall en 2010), de l’ailier tchèque David Pastrnak (25e overall en 2014), très intelligent sur la glace, ou du Russe Alex Khokhlachev (40e overall en 2011), petit gabarit, mais vrai talent offensif.
Le pronostic de TPPQB
« Boston va-t-il décliner? Peut-être, mais à court terme, cette équipe a les moyens de rester très compétitive. Les Bruins devraient terminer en tête de la division atlantique, et franchir sans encombre la première ronde des playoffs. Le vrai défi commencera à partir de la demi finale de conférence. Mais Boston a clairement les moyens de retrouver la finale de conférence, voire l’étape suivante. »