Season preview 2014-2015 : Edmonton Oilers
Western Conference – Central division
Edmonton à bout de patience

Encore brillant offensivement l’an dernier, Taylor Hall est le principal motif d’espoir des Oilers. Mais plus que de talent individuel, Edmonton a besoin d’un vrai projet collectif et d’un tout autre esprit.
Le potentiel est là. Peu d’équipes dans la NHL ont autant d’espoirs de premier plan dans leur alignement. La défense, longtemps négligée par les dirigeants des Oilers, devrait bénéficier à moyen terme d’un influx de talent bienvenu. Pourtant, il y a fort à parier qu’Edmonton restera englué encore un moment dans les tréfonds du classement de la ligue. La faute, c’est vrai, à une conférence ouest très compétitive. Mais la faute surtout à un manque clair de stratégie de la part du front office d’Edmonton. Kevin Lowe puis Steve Tambellini ont validé le processus de reconstruction, acceptant de perdre beaucoup pour repêcher de grands talents. Mais ils n’ont pas su entourer leurs jeunes perles de vétérans capables de les faire progresser et de leur donner de bonnes habitudes de travail. Craig MacTavish, l’actuel DG de la franchise, tente de le faire cet été. Mais pour cela, « McT » a du aligner les dollars. Trop de dollars. Les Oilers ont ainsi consenti deux contrats qui frôlent le grotesque à Benoît Pouliot (5 ans, à 4M$ par saison) et Mark Fayne (4 ans à 3,625M$). Acquis dans une transaction avec Columbus, Nikita Nikitin a également fait sauter la banque (2 ans à 4,5M$ par saison). MacTavish a également tenté un coup en échangeant Sam Gagner contre Teddy Purcell. Un choix pas idiot, a priori, car Purcell pourra effectuer le travail que pas grand monde n’effectue chez les Oilers, à savoir se poster devant le filet adverse. Et Edmonton avait déjà beaucoup d’éléments dont le style se rapprochait de celui de Gagner.
Mais il en faudra sans doute plus pour relancer l’attaque des Oilers, 24e de la ligue l’an dernier avec 2,43 buts par match. Ce n’est pas une question de talent, car, à l’image de sa première ligne, Edmonton en est largement pourvu. Sur ce premier trio, Ryan Nugent Hopkins sera associé à Taylor Hall et Jordan Eberle. Le centre passé par Red Deer a repris sa progression l’an dernier, atteignant son meilleur total en carrière (56 points, dont 19 buts). C’est un playmaker remarquable, qui doit pouvoir servir dans des conditions idéales ses deux compères. Taylor Hall, lui, est le MVP de cette équipe, et semble voué à devenir une star dans la ligue – à condition toutefois que son équipe finisse par gagner des matchs. Rapide, intense, adroit, c’est un buteur de première force. Comme Jordan Eberle, son pendant à droite, qui s’impose par son opportunisme. Sur la deuxième unité, les choses se compliquent déjà pour les Oilers. David Perron a connu une saison très productive l’an dernier. C’est un ailier tout en finesse, très adroit. Il devrait être associé à Benoît Pouliot, qui a enfin trouvé un peu de constance avec New York. L’ancien Ranger ne manque pas de talent, mais on ne peut pas dire que c’est le bosseur le plus acharné de la ligue. A voir comment il se comportera dans une configuration où l’on comptera sur lui pour montrer l’exemple. Le poste de centre devrait échoir à Mark Arcobello, à moins que le troisième choix du dernier repêchage, Leon Draisaitl, ne s’impose. L’Allemand, qui a été comparé à Anze Kopitar, a sans doute le talent pour jouer en NHL dès cette année. Est-ce pour autant la bonne décision pour son développement? Sur la troisième ligne, on retrouvera Nail Yakupov, décevant l’an dernier. Il évoluera avec Boyd Gordon, spécialiste des mises au jeu, et le costaud Matt Hendricks. Enfin, on devrait retrouver Teddy Purcell sur le quatrième trio, avec Arcobello ou Anton Lander, et l’ancien des Isles Jesse Joensuu. L’ensemble manque clairement de profondeur, d’expérience et de muscle.
A quand une vraie défense?
Mais le plus gros souci de Dallas Eakins, le coach des Oilers, c’est bien sa défense, la plus mauvaise de la ligue l’an dernier. Les arrivées de Fayne et Nikitin, qui devraient évoluer ensemble sur la deuxième paire, vont aider. Grands et costauds, ce ne sont toutefois pas des joueurs très physiques. Ils devraient néanmoins apporter un peu plus de mobilité à défense d’Edmonton. Une qualité que possède évidemment le duo Justin Schultz-Jeff Petry, très talentueux, mais qui manque encore de constance et de maturité. Sur la troisième paire, on devrait retrouver l’ancien Bruin Andrew Ference, et le Slovaque Martin Marincin. L’ensemble reste moyen pour le niveau NHL, et ce ne sont pas les gardiens qui vont sauver la maison Oilers. Pour cela, il faudrait que Victor Fasth retrouve le niveau qu’il a affiché à Anaheim voici deux saisons. Mais à l’époque, c’est une toute autre défense qui le protégeait. Et l’an passé, ses quelques apparitions sous le maillot des Ducks ont été catastrophiques. Son concurrent, Ben Scrivens, n’a pas non plus beaucoup d’arguments. Backup correct à Toronto puis Los Angeles, il n’a pas l’étoffe d’un numéro 1. L’année s’annonce donc longue pour les Oilers, qui devraient être une nouvelle fois dans la course pour un choix parmi les cinq premiers lors du prochain repêchage.
L’an dernier:
14e de la conférence Est avec 67 points. Meilleur pointeur: Taylor Hall (80 points); meilleur buteur: Jordan Eberle et David Perron (28 buts).
Le joueur à suivre: Nail Yakupov
Il n’aura pas fallu longtemps à Nail Yakupov pour dissiper l’aura qui entoure sont statut de choix numéro 1 overall dans un repêchage. Si le Russe a du talent à ne plus savoir qu’en faire, son immaturité et ses difficultés à se plier aux exigences d’un collectif NHL l’empêchent de l’exprimer. L’an passé, il a engrangé seulement 24 petits points, tout en collectionnant les passages sur le banc, car Dallas Eakins est vite arrivé à bout de patience avec lui. Vu l’urgence de la situation à Edmonton, il ne serait pas surprenant de voir les Oilers l’échanger, tant que sa valeur reste importante.
La relève: Premier tour, puis le désert
L’une des explications à la médiocrité persistante des Oilers est leur incapacité à trouver des vétérans pour encadrer leurs jeunes. Mais Edmonton peine aussi à trouver des joueurs de talent après le premier tour du repêchage, qui lui donneraient la profondeur nécessaire pour aller chercher sur le marché des échanges les joueurs qui lui manquent. Les trois vrais talents du prospect pool albertain sont ainsi des choix de première ronde, le gros centre allemand Leon Draisaitl (3e overall en 2014), le solide défenseur Darnell Nurse (7e overall en 2013), ou l’arrière suédois Oscar Klefbom (19e overall en 2011). Pour le reste, c’est mince. On signalera essentiellement l’ailier Tyler Pitlick (31e overall en 2010) et le défenseur Martin Gernat (122e overall en 2011).
Le pronostic de TPPQB
« Dans une conférence ouest qui reste de très haut niveau, Edmonton aura beaucoup de mal à sortir de l’ornière. L’équipe manque de profondeur, d’un gardien de haut niveau, et doit améliorer sa défense. Des chantiers qui enverront probablement les Oilers parmi les premiers sur le podium du prochain repêchage. »