Season preview 2014-2015 : Arizona Coyotes

Western Conference – Pacific division

Stabilité, l’ennemie des Yotes?Phoenix50

Avec Oliver Ekman-Larsson et le gardien Mike Smith, l’arrière Keith Yandle est le principal atout des Coyotes.

A croire qu’un peu de quiétude est contreproductif, pour les Coyotes. Avec, pour la première fois depuis des années, un propriétaire (IceArizona) stable, et la (quasi) disparition des rumeurs de déménagement, les fans des Coyotes pouvaient espérer voir leur équipe se montrer un peu plus compétitive, après une saison ratée, qui faisait suite à une finale de conférence perdue face aux Kings. Don Maloney, le DG, avait même attiré le premier agent libre d’envergure depuis des lustres avec Mike Ribeiro. Mais l’expérience s’est avérée un échec cuisant. Perturbé par des problèmes familiaux, le centre québécois n’a pas eu le rendement escompté sur la glace (47 points seulement, deux de plus que l’année précédente… en jouant 32 matchs de plus). L’affaire a tourné au règlement de compte, et Don Maloney a choisi de racheter le contrat de Ribeiro pour s’en débarrasser. Dans l’intervalle, les Coyotes ont échoué à se qualifier en playoffs pour la deuxième saison d’affilée. La faute à une attaque moyenne (20e NHL, 2,52 buts par matchs), que n’a pas, cette fois, compensé la défense, traditionnel point fort de cette équipe (2,73 buts encaissés par match, 18e NHL). Phoenix – rebaptisé Arizona Coyotes cet été – a notamment complètement flanché sur le PK (79%, 26e de la ligue). Pour relancer son équipe, Maloney a avant tout tenté de réinsuffler un peu d’allant offensif. Il a donc fait l’acquisition de Sam Gagner, que les Oilers ont d’abord envoyé à Tampa, avant que les Coyotes ne le récupèrent. Joueur très talentueux, Gagner n’a jamais pu passer la barre des 50 points, et semble, sauf révélation tardive – à 25 ans, il va disputer sa 8e saison NHL – ne pas avoir ce qu’il faut pour devenir un jour un centre numéro 1 dans la ligue.
CapAZIl devra prendre le relais de Ribeiro, associé au Finlandais Lauri Korpikoski, un attaquant rapide, au rendement offensif douteux, et à Shane Doan. L’emblématique capitaine des Coyotes, seul joueur de l’effectif à avoir évolué pour la franchise à Winnipeg, avant qu’elle ne rejoigne l’Arizona, reste une solide menace offensive (23 buts l’an dernier), même s’il est clairement plus proche de la fin de sa carrière que du début. Sur la deuxième unité, Antoine Vermette devrait être aligné avec Martin Erat, qui aura la lourde tâche de faire oublier son compatriote, Radim Vbrata, 20 buts et 51 points l’an dernier, et Mikkel Boedker. Le Danois a connu une progression très importante la saison dernière (51 points, dont 19 buts). Patineur remarquable, Boedker a tardé à confirmer le talent qui avait poussé les Coyotes à faire de lui le 8e choix overall en 2008. Mais il semble enfin lancé, et le fait qu’il soit en fin de contrat l’été prochain est une incitation de plus pour confirmer ses progrès. Quant à Vermette, il a devancé tous ses partenaires au nombre de buts inscrits (24), tout en demeurant l’un des tout meilleurs centres NHL pour les mises au jeu. Un profil qui risque d’intéresser pas mal de monde l’été prochain, voire dès la trade deadline. Pas sûr que Vermette finisse la saison dans le désert, à moins que Maloney ne sorte un gros chèque pour le retenir. La troisième unité sera pivotée par le gros centre tchèque Martin Hanzal, solide spécialiste, que l’on attend toujours à un niveau supérieur offensivement. Il devrait être associé à Brandon MacMillan, et surtout à Max Domi. Le fils de l’ancien enforcer des Leafs, Tie, est l’un des espoirs les plus intéressants de l’organisation en attaque. Domi vient de terminer son séjour dans le junior, et l’organisation devrait lui confier rapidement un rôle important. Sur la quatrième ligne, on retrouvera les deux autres recrues, l’ancien des Pens Joe Vitale, et l’ancien du Lightning BJ Crombeen. Deux joueurs de devoir, qui devraient évoluer avec un autre bottom sixer, Kyle Chipchura. De quoi composer une attaque dense, mais qui manque clairement d’éléments de premier plan.

Une défense rajeunie
La force des Coyotes devra plutôt se situer en défense, où Arizona dispose d’un des meilleurs duos offensifs de la ligue, composé de Keith Yandle et Oliver Ekman-Larsson. L’Américain, snobé par Team USA pour les JO, reste l’un des arrières offensifs les plus productifs de la ligue, en particulier sur le powerplay. Quant à Ekman-Larsson, il est probablement le défenseur d’élite le plus sous-exposé de la ligue, avalant les minutes avec aisance. Sur la deuxième unité, Zbynek Michalek, revenu de Pittsburgh voici deux saisons, est un numéro trois solide. Il pourrait être associé avec l’un des jeunes défenseurs prometteurs de l’organisation, que ce soit le gros gabarit Michael Stone, le très responsable Connor Murphy, ou Brandon Gormley. Ce dernier est certainement celui dont le potentiel est le plus élevé, notamment sur le plan offensif. Si les plus jeunes ne passent pas le cap, Phoenix comptera sur David Schlemko, un arrière dont le gabarit et le coup de patin pouvaient faire espérer mieux, mais qui n’est qu’un joueur de complément au niveau NHL. Cette arrière-garde devra rapidement trouver un équilibre, et compter sur la progression des plus jeunes pour retrouver un peu plus de solidité. Elle pourra s’appuyer sur l’un des plus solides gardiens de la ligue, Mike Smith. Le Canadien a connu une saison irrégulière l’an dernier, mais a enclenché le turbo à partir de février, ce qui a presque permis à Phoenix d’aller décrocher un ticket pour les playoffs. Il sera secondé par l’ancien numéro 1 des Oilers, Devan Dubnyk.

L’an dernier:

9e de la conférence Ouest avec 89 points. Meilleurs pointeurs: Keith Yandle (53 points); meilleur buteur: Antoine Vermette (24 buts).

Le joueur à suivre: Sam Gagner

L’année de son repêchage, il était l’un des talents les plus attendus de sa cuvée. Mais depuis son arrivée en NHL, Sam Gagner n’a jamais concrétisé ces promesses. La faute, sans doute en bonne partie, à une organisation qui l’a lancé trop tôt dans le grand bain, et n’a jamais su l’entourer d’éléments d’expérience pour accompagner sa progression. Le changement d’équipe pourrait s’avérer salutaire pour le fils de Dave Gagner. C’est ce qu’espère Dave Tippett, le coach des Coyotes, qui a bien besoin d’un coup de main en attaque.

La relève: Du renfort pour l’attaque

Au-delà du duo Gormley-Murphy qui devrait, on l’espère, passer l’essentiel de sa saison avec les Coyotes, l’organisation compte surtout des espoirs intéressants en attaque. A commencer par Max Domi (12e overall en 2013), rapide, et très efficace l’an dernier avec les London Knights pour sa dernière saison OHL. Cet été, les Yotes ont mis la main sur un autre espoir offensif très intéressant avec Brendan Perlini (12e overall). L’ailier gauche de Niagara est grand, rapide, et très adroit devant la cage adverses. On citera également le rugueux Henrik Samuelsson (27e overall en 2012), qui a connu une grosse saison offensive avec les Edmonton Oil Kings, en WHL, le solide Lucas Lessio (56e overall en 2011), très productif en AHL pour ses débuts l’an dernier, et qui pourrait faire quelques apparitions en NHL dès cette saison, ou le playmaker québécois Laurent Dauphin (39e overall en 2013). Enfin, Arizona compte un prospect intéressant dans les buts avec Mark Visentin (27e overall en 2010).

Le pronostic de TPPQB

« Arizona sera dans la course cette saison pour les playoffs, avec une équipe peu remaniée. Dave Tippett propose toujours un jeu très structuré, et on a du mal à imaginer la défense des Coyotes, bien qu’un brin soft, ne pas retrouver son efficacité habituelle. Quant à savoir si les Yotes retrouveront les playoffs, c’est plus complexe. Cela dépendra en bonne partie de l’apport des jeunes Domi, Murphy ou Gormley, mais aussi de l’adaptation de Sam Gagner. A priori, si l’on doit se mouiller, on parierait plutôt sur un finish entre la 9e et la 11e place à l’Ouest. »