Season preview 2014-2015 : San Jose Sharks
Western Conference – Pacific division
Prolonger le crépuscule

A 35 ans, Joe Thornton reste un playmaker de toute première force. Mais ses meilleurs années sont clairement derrière lui.
Pas évident de lire la communication de Doug Wilson, le DG des Sharks. Au printemps dernier, son équipe a connu un effondrement historique, alors qu’elle menait 3-0 face aux Kings. Wilson a ensuite déclaré que son équipe devenait « une franchise de demain ». Ce qui a été interprété par tous comme l’annonce officielle que San Jose renonçait à ses ambitions à court terme, et a généré une myriade de rumeurs sur les départs inéluctables de Joe Thornton et Patrick Marleau. Mais Wilson voulait simplement parler d’une remise à plat en interne, notamment du leadership. Ce qui a valu à Joe Thornton de perdre son statut de capitaine, créant une controverse de plus autour de « Jumbo Joe » cet été. Le souhait du patron des Sharks est clair, ce n’est plus à Thornton et Marleau d’être les leaders de cette équipe, mais aux Pavelski, Couture et autres Vlasic. Quant aux départs, ils se sont limités à Brad Stuart, Martin Havlat, et surtout Dan Boyle. Trois vétérans pour lesquels Wilson n’a pas été chercher de remplaçants, faisant le choix de la promotion interne.
Le principal ajustement devra être celui de Brent Burns. Repêché comme attaquant par Minnesota, il s’est révélé au plus haut niveau en défense. Après son arrivée à San Jose, Tod McLellan, le coach, l’a repositionné en attaque. Et il devra retrouver la défense cette année pour compenser le départ de Boyle. Il devrait être associé à Marc-Edouard Vlasic, qui sera désormais le patron défensif des Sharks. Sur la deuxième unité, on surveillera l’émergence de Jason Demers. Le Québécois a vu sa production offensive augmenter très nettement la saison dernière, et il aura des responsabilités accrues. Il devrait évoluer avec Justin Braun, un gros gabarit qui dispose, lui aussi, d’un potentiel offensif intéressant. Sur la troisième unité, on devrait retrouver Matt Irwin, associé, s’il s’impose lors du camp, au défenseur suisse Mirco Mueller. A Everett, Mueller a pris sans sourciller la succession de Ryan Murray. La marche sera toutefois haute pour le Suisse, excellent patineur, et capable d’encaisser un très gros temps de glace, mais qui est loin d’être au point dans tous les compartiments du jeu défensif, du moins pour évoluer en NHL. C’est donc une défense plutôt jeune, et qui manque sans doute d’un véritable stay at home defender à la Brad Stuart, qui sera chargée de protéger les gardiens des Sharks. Et ce même si l’an dernier, San Jose avait excellé en défense (5e NHL avec 2,35 buts encaissés par match). Et ce malgré une saison plus que moyenne, au regard de son statut, du gardien titulaire Antti Niemi. McLellan a donc annoncé que la compétition serait ouverte lors du camp entre le Finlandais et sa doublure, l’athlétique goalie US Alex Stalock. Reste à espérer pour les Sharks qu’un leader incontestable émergera, car il est rarement bon d’avoir une incertitude à ce poste.
Beaucoup de talent au centre
L’attaque des Sharks, l’une des plus puissantes de la ligue l’an dernier (6e NHL avec 2,92 buts par match) s’appuie sur une ligne de centres de toute première force au niveau NHL. Des centres qui plus est quasi interchangeables, malgré leurs profils différents. On connaît évidemment Joe Thornton, qui reste l’un des plus brillants passeurs de la ligue, tout en s’appuyant sur un gabarit imposant qui le rend difficile à bouger. Joe Pavelski, plus petit, est lui en train de s’affirmer comme l’un des buteurs les plus adroits de la ligue (41 filets l’an dernier). Enfin, Logan Couture est peut-être le plus polyvalent des trois. A 25 ans, Couture est déjà un attaquant dominant, il peut passer un palier supplémentaire pour devenir un joueur majeure dans la ligue. Couture devrait être associé à Patrick Marleau, un ailier rapide qui enchaîne les saisons à 30 buts ou plus avec une déconcertante facilité, malgré le poids des années, et à Matt Nieto. Le Californien est un ailier petit format, intelligent, et il a connu une bonne première saison NHL (16 buts, quand même…). Avec Thornton, on devrait retrouver le très talentueux Tomas Hertl, dont la brillante saison rookie a été perturbée par les blessures, mais qui affiche de très belles promesses. L’autre ailier de ce trio devrait être Tommy Wingels, un patineur agressif, l’un des bodycheckers les plus enthousiastes de la ligue, dont le potentiel offensif est prometteur. Joe Pavelski, lui, pourrait évoluer avec le très physique Raffi Torres, et James Sheppard. L’ancien premier choix du Wild est un élément talentueux, mais qui n’a jamais su exploiter son potentiel. Il doit apporter un peu de scoring pour rendre l’attaque des Sharks plus difficile à contrer. Enfin, le quatrième trio sera clairement une coche en-dessous des trois premiers, avec les role players Adam Burish, Andrew Desjardins et l’enforcer Mike Brown, à moins que Tyler Kennedy ne lui soit préféré.
L’an dernier:
4e de la conférence Ouest avec 111 points. Eliminés par Los Angeles au prermier tour des playoffs (4-3). Meilleurs pointeur et buteur: Joe Pavelski (79 points, 41 buts).
Le joueur à suivre: Marc-Edouard Vlasic
La saison dernière a été celle de la révélation finale de Vlasic. Le Québécois est désormais un très solide défenseur numéro 1 dans la ligue, et sa place au sein de Team Canada à Sochi était totalement justifiée. Calme, et toujours solide défensivement, il devrait, avec le départ de Boyle, voir ses responsabilités offensives accrues. La saison qui vient est celle de la confirmation pour Vlasic, qui doit démontrer qu’il est, pour de bon, le défenseur référence des Sharks.
La relève: le réservoir se vide
San Jose est, depuis longtemps, l’une des franchises qui repêche le mieux dans la ligue. Mais les mutiples promotions de jeunes joueurs depuis deux ans (Hertl, Nieto, bientôt Mueller) donnent l’impression que la banque d’espoirs est au plus bas. On retiendra quand même deux noms, ceux du remarquable défenseur suisse Mirco Mueller (18e overall en 2013), qui a de fortes chances de passer sa saison avec les Sharks, de l’ailier russe Nikolai Goldobin (27e overall en 2014), talentueux mais inconstant. Pour le reste, San Jose a surtout en stock de futurs role players, qu’ils soient des attaquants dont le futur s’inscrit au mieux au sein d’un troisième trio, comme Freddie Hamilton (129e overall en 2010) ou des des défenseurs au potentiel limité comme Taylor Doherty (57e overall en 2009).
Le pronostic de TPPQB
« Solides en saison régulière, friables en playoffs, les Sharks devraient retrouver leur rôle préféré cette saison. Mais la concurrence qui progresse et les incertitudes en défense et devant le filet incitent à penser que San Jose va rétrograder un peu au classement. Un finish entre la sixième et la huitième place paraît probable. Ainsi qu’une sortie rapide si les playoffs sont au menu. »