Season preview 2014-2015 : Colorado Avalanche

Western Conference – Central division

Les jeunes loups ont les crocsColorado50

Le capitaine de l’Avalanche, Gabriel Landeskog, est à l’image de son équipe: jeune, rapide, et très dangereux.

C’est la magie de Saint Patrick. L’an dernier, Patrick Roy a pris les commandes de l’Avalanche, et son arrivée aux manettes a complètement métamorphosé les coéquipiers de Matt Duchene. 29e de la ligue la saison précédente, Colorado a engrangé 52 victoires, s’appuyant sur la quatrième attaque de la ligue (2,99 buts par match) pour décrocher le titre de la division centrale, devant des cadors comme Chicago ou St. Louis. Une transformation express qui n’a, cependant, pas été concrétisée en playoffs, Minnesota se chargeant de renvoyer les jeunes Avs à leur chères études dès le premier tour. Reste que Roy peut et veut construire sur cette saison, et installer son équipe parmi les meilleures de la ligue. Le potentiel est là, et Colorado y allie un sens du spectacle très affirmé. L’Avalanche devra toutefois faire sans Paul Statsny. Le fils du grand Peter, star des Nordiques de Québec dans les années 1980, a en effet choisi de filer à St. Louis. Joe Sakic, le DG, a par ailleurs choisi de se séparer de PA Parenteau, échangé à Montréal contre Daniel Brière, et de laisser partir Brad Malone et Matt Hunwick. Mais Sakic a frappé un grand coup en engageant Jarome Iginla, contraint de quitter Boston faute de place sous le cap. Il a également signé le défensif Brad Stuart pour muscler son arrière-garde, et Jesse Winchester pour compléter son quatrième trio.
CapCOLMais plus que sur les recrues, c’est sur le talent des plus jeunes que reposera le succès de cette saison, à commencer par celui de Nathan MacKinnon. Le numéro 1 overall du repêchage 2013 a connu une saison rookie de toute beauté, qui lui a valu le trophée Calder (24 buts, 63 points). Il sera chargé de remplacer Statsny au poste de centre numéro 2. Il pourrait être associé à Alex Tanguay, qui n’est plus un joueur dominant mais demeure un passeur remarquable, et à Jarome Iginla, qui apportera son sens du but et son jeu physique à une franchise qui n’a plus eu de power forward depuis qu’elle a échangé Chris Stewart. Sur le premier trio, on devrait retrouver le leader offensif de l’Avalanche, le centre Matt Duchene. Rapide, adroit, et insatiable, il a tout pour devenir rapidement l’une des stars de la conférence ouest. Il sera associé à son capitaine, Gabriel Landeskog. Le Suédois est un ailier robuste, rapide, et percutant offensivement. Enfin le troisième larron de cette première unité devrait être Ryan O’Reilly, reconverti à l’aile, où il a connu une saison brillante l’an dernier. L’Ontarien a évité de peu l’arbitrage, avec un contrat de deux ans à 6M$ par saison. Mais s’il est toujours compliqué à mettre sous contrat, une fois sur la glace, c’est un atout de poids pour l’Avalanche. Le troisième trio aura, lui, une coloration nettement moins offensive. John Mitchell, Maxime Talbot et Jamie McGinn composeront une ligne difficile à jouer pour ses adversaires. On observera quand même avec attention la production de McGinn, un attaquant robuste et énergique qui a connu une très belle saison offensive l’an dernier (19 buts, 38 points). Le retour de Tanguay et l’arrivée d’Iginla devraient toutefois le confiner à un rôle plus défensif cette année. Enfin la quatrième unité devrait être pilotée par Daniel Brière, qui pourrait bien, avec l’aide de Winchester, apporter un plus au scoring du bottom six des Avs. Le dernier poste de l’alignement sera vraisemblablement occupé par le tough guy Patrick Bordeleau.

Tyson Barrie, la révélation
En défense, Colorado a produit l’an dernier des chiffres respectables (14e NHL, 2,63 buts encaissés par match), qu’il faudra néanmoins améliorer cette année pour s’installer durablement dans le peloton des équipes de tête. D’autant que ces chiffres peuvent être trompeurs. L’an passé, Colorado était l’une des équipes qui accordait le plus de lancers (32,7 en moyenne, 25e NHL), et ses statistiques de possession étaient pour le moins médiocres. Mais l’Avalanche pouvait compter sur l’un des meilleurs gardiens de la ligue, Semyon Varlamov. S’il devait fléchir, on voit mal comment l’inexpérimenté Reto Berra pourrait prendre le relais. Il faut donc que l’arrière garde des Avs resserre le jeu. C’est sans doute dans cet esprit que Brad Stuart a été recruté. Ce spécialiste défensif sera associé avec l’autre très bonne surprise de la saison dernière, le défenseur offensif Tyson Barrie. Pas suffisamment convaincant pour Patrick Roy, Barrie a dû repasser par la case AHL l’an dernier, avant d’être rappelé et de s’imposer comme le powerplay quarterback de l’Avalanche, scorant au passage à un rythme impressionnant (38 points en 64 matchs). Il doit confirmer, et se montrer plus solide dans sa zone. Mais le défenseur numéro 1 de Colorado sera bien Erik Johnson. L’Américain, ancien premier choix overall de St. Louis en 2006, n’a jamais paru aussi proche de devenir le défenseur que l’on attendait. L’an dernier, Johnson a connu sa meilleure saison en carrière, tant offensivement (39 points) que défensivement. Son association avec le défensif Jan Hejda a été l’un des points forts de l’équipe de Patrick Roy l’an dernier. Les deux joueurs composeront la première paire défensive cette saison encore. La troisième unité semble, par contre, une coche en-dessous, avec les costauds Nate Guenin, Ryan Wilson et Nick Holden, ou l’offensif Stefan Elliott, tous plutôt limités.

L’an dernier:

2e de la conférence Ouest avec 112 points. Eliminés en quart de finale de conférence par Minnesota (3-4). Meilleur pointeur: Matt Duchene (70 points); meilleur buteur: Ryan O’Reilly (28 buts).

Le joueur à suivre: Semyon Varlamov

Lorsque l’Avalanche a offert un choix de première ronde à Washington pour s’attacher les services de Semyon Varlamov, beaucoup d’observateurs ont jugé l’échange absurde. Mais la saison dernière, le gardien russe a fait taire les critiques, réalisant une énorme saison régulière. Avant, c’est vrai, de connaître une série délicate face à Minnesota. Colorado lui a donc offert un très gros contrat en cours de saison (5 ans à 5,9M$ par saison). Sans sa doublure Jean-Sébastien Giguère, avec une pression importante sur les épaules, Varlamov va devoir confirmer. S’il y parvient, Colorado n’a pas à s’inquiéter. Dans le cas contraire…

La relève: Du renfort en défense

On l’a vu, c’est l’arrière-garde de l’Avalanche qui manque un peu de talent. La bonne nouvelle, c’est que Colorado dispose de deux prospects intéressants à cette position. Chris Bigras (32e overall en 2013), d’abord, est un spécialiste défensif que l’on a comparé à Josh Gorges. Quant à Duncan Siemens(11e overall en 2011), plus offensif et plus physique, il tarde à confirmer son statut de choix de première ronde, mais a le potentiel pour devenir un solide arrière NHL. Offensivement, on citera simplement Conner Bleackley (23e overall en 2014), un centre two way qui semble un safe pick pour Colorado, et Joey Hishon (17e overall en 2010), talentueux, mais dont la progression a été plus que freinée par les commotions cérébrales.

Le pronostic de TPPQB

« La deuxième saison, celle de la confirmation, est toujours la plus délicate. Le départ de Statsny devra être compensé par MacKinnon. Mais l’arrivée d’Iginla, la maturation de la jeune équipe, et le charisme de Patrick Roy devraient lui permettre de retrouver les playoffs. Même si, sans l’effet de surprise, on pressent une saison moins royale, et, probablement, un finish entre la 5e et la 8e place de la conférence Ouest. »