Season preview 2014-2015 : Los Angeles Kings

Western Conference – Pacific division

Pas de questions pour un champion Los-Angeles-Kings-logo

Dean Lombardi, le DG, et Darryl Sutter, l’entraîneur, ont assurément trouvé la bonne formule. En juin dernier, les Kings ont soulevé leur deuxième Coupe Stanley, deux ans à peine après leur première conquête. Seuls les Blackhawks, eux aussi vainqueurs de deux Coupes en peu de temps (2010, 2013) ont réussi à les stopper en séries ces trois dernières années, lors de la finale de la Conférence Ouest en 2013. Et pourtant, le parcours n’a pas été une partie de plaisir. Après une nouvelle saison régulière moyenne, où l’objectif semble être de se qualifier pour les séries en laissant le moins de forces possible en route, les Kings ont entamé les playoffs par trois défaites contre leur voisin nord-californien de San Jose… avant de devenir la 4ème équipe de l’histoire de la NHL à remporter une série après avoir été mené 3-0. Suivront un autre duel serré contre les autres voisins californiens, les Ducks (4-3), et la revanche en finale de Conférence contre les Blackhawks (toujours 4-3). Seule la finale fut plus facile, les Kings ne laissant qu’un petit match aux Rangers.
CapLAStatistiquement, la marque de fabrique des Kings est la solidité défensive à toute épreuve, du moins en saison régulière : meilleure défense (2,05 buts encaissés par match en moyenne) et 2e au nombre de tirs concédés (26,2 par match), mais un peu moins performante en infériorité numérique (11e, 83,1%). L’équipe est aussi une des meilleures à 5 contre 5 (3e, ratio buts marqués/encaissés de 1,28). Ce fut par contre nettement moins reluisant en attaque (26e, 2,42 buts par match), y compris en supériorité numérique (27e, 15,1%). Le tout, malgré un nombre de tirs satisfaisants (7e, 31,6 par match), illustrant l’emprise sur les matches des Californiens. C’est donc avant tout un problème de finition, que l’arrivée de Marian Gaborik à la date limite des transactions a contribué à résoudre, de même que l’air printanier des séries. Les Kings y furent en effet l’équipe la plus prolifique (3,38 buts par match), au prix d’un léger desserrement de l’étreinte défensive (2,69 buts par match).

On ne change pas une équipe qui gagne
L’adage a été respecté à la lettre par le DG Dean Lombardi, qui a consacré son été à resigner ses joueurs en fin de contrat. En commençant par le dernier arrivé, Marian Gaborik, qui a convaincu son nouveau patron de le signer pour les 7 prochaines années, pour un peu plus de 34 millions au total. Espérons pour Lombardi que l’explosif Slovaque de 32 ans saura rester suffisamment en santé pour mériter cette confiance. L’autre gros contrat à entrer en vigueur a, lui, été signé au cours de la saison dernière et inquiète encore plus les « capologists ». Si l’engagement du capitaine, Dustin Brown, n’a jamais été remis en question, sa production offensive commence à décliner, et il touchera 47 millions lors des 8 prochaines années. Lombardi mise sur une augmentation du plafond salarial pour rendre ces contrats plus faciles à digérer, mais, à court terme, ils l’ont contraint à laisser partir le défenseur Willie Mitchell, seul joueur régulier qui ne sera pas de retour cette saison. Les autres partants sont les réservistes Colin Fraser et Andrew Campbell, et le bon espoir Linden Vey, échangé à Vancouver contre un choix de 2ème ronde. Côté arrivées, seulement deux attaquants, Adam Cracknell et David van der Gulik, qui devraient être confinés à la galerie de presse et à l’AHL quand tout le monde sera en santé.
Dans les buts, on retrouvera donc le duo composé du brillant Jonathan Quick et du prometteur Martin Jones. Quick fait partie de l’élite de la ligue à son poste et il réserve souvent ses meilleures prestations pour les séries éliminatoires. Cela a été moins vrai la saison dernière, qui l’a vu garder les buts de la sélection américaine aux JO, mais il a su élever son niveau de jeu dans les moments décisifs, quand son équipe faisait face à l’élimination. Pendant sa blessure en début de saison, ses deux remplaçants ont présenté des statistiques exceptionnelles. Ben Scrivens, acquis en retour de Jonathan Bernier l’été précédent, a finalement été envoyé à Edmonton pour faire de la place au jeune Martin Jones, invaincu lors de ses 8 premiers départs en NHL. Le poste risque donc de rester un point fort de l’équipe pour un bon moment.
En défense, le patron s’appelle Drew Doughty. Un rôle qu’il a assumé aussi bien avec ses Kings qu’avec l’équipe canadienne aux JO (en compagnie de Weber et Keith). S’il n’est pas le plus impressionnant offensivement de la NHL depuis quelques saisons avec ses 35-40 points annuels, il a réservé comme ses coéquipiers le meilleur pour les séries, dépassant avec 18 points son total d’il y a deux ans. Son fidèle lieutenant sera toujours le Russe Slava Voynov, même si les deux joueurs, qui lancent de la droite, sont rarement associés sur la même paire. Doughty devrait retrouver l’offensif Jake Muzzin, tandis que l’expérimenté Robyn Regehr accompagnera Voynov. Alec Martinez et Matt Greene, longtemps blessé l’an dernier, patrouilleront la dernière paire, comme ces cinq dernières années. Jeff Schultz, signé l’été dernier et qui a passé la saison en AHL avant d’enfin revêtir le chandail des Kings en playoffs, devrait être le 7e homme. Un poste que lui contestera néanmoins l’espoir Brayden McNabb.

Une attaque répartie sur tous les trios
Darryl Sutter n’aime pas mettre tous ses œufs dans le même panier et préfère répartir ses bons joueurs sur tous les trios, les faisant jouer tous les quatre assez équitablement. Difficile dans ses conditions d’identifier un top et un bottom 6, même si certains joueurs jouent plus ou moins en fonction de leur apport sur les unités spéciales. Néanmoins, le trio piloté par Anze Kopitar peut être labellisé comme le n°1. Le Slovène, qui a conduit son petit pays en 1/4 de finale des JO pour sa première participation, est l’attaquant que Sutter envoie le plus souvent dans la mêlée, quelle que soit la situation : il a terminé meilleur buteur et pointeur de l’équipe et a terminé 2e dans la course au trophée Selke, qui récompense l’attaquant présentant les meilleures qualités défensives. Marian Gaborik, meilleur buteur des playoffs, semble avoir gagné sa place à sa gauche tandis que le capitaine Dustin Brown patrouille l’autre aile. Pendant les séries, Jeff Carter, lui aussi remarqué avec le Canada aux JO, s’est vu adjoindre les deux rookies prometteurs, Tanner Pearson et, surtout, Tyler Toffoli. Les deux ont gagné progressivement leur place dans l’alignement partant, et ont apporté une solide contribution en playoffs. Charge à eux de confirmer cette progression en saison régulière l’an prochain, et de booster l’attaque des Kings, trop anémique l’hiver dernier.
Justin Williams, vainqueur du trophée Conn Smythe, devrait se retrouver sur un trio piloté par le plus défensif Jarret Stoll et Dwight King sur l’autre aile. En séries, Williams a été omniprésent dans les matches à élimination directe et a contribué terminer rapidement la finale contre New York. Enfin, le dernier trio devrait être celui de Mike Richards. Auteur d’une saison correcte – avec des stats comparables à celles de Williams –, l’ancien capitaine des Flyers a été moins « canon » que d’habitude en séries. Il invoque une maladie qui lui a fait perdre la forme au cœur de l’hiver. Mais, flanqué de Kyle Clifford et Trevor Lewis, c’est aussi un peu plus dur de produire. Il a finalement échappé au rachat de contrat cet été, et il n’est pas exclu que Sutter modifie ses trios pour le relancer. Enfin, Jordan Nolan et le nouveau venu Adam Cracknell se tiendront prêts à jouer en cas de blessure d’un titulaire.

L’an dernier:

6e de la Conférence Ouest avec 100 points, 3e de la division Pacifique. Vainqueur de la Coupe Stanley contre les Rangers de New York (4-1). Meilleur pointeur et meilleur buteur : Anze Kopitar (70 points, 29 buts).

Le joueur à suivre: Marian Gaborik

L’explosif et talentueux ailier slovaque a connu une saison régulière difficile, marquée par de nouveaux pépins physiques qui l’ont contraint à manquer les Jeux Olympiques. Cela n’a pas facilité son intégration avec les Blue Jackets, qui l’ont finalement échangé aux Kings un an tout juste après l’avoir acquis des Rangers. En Californie, Gaborik a cependant tout de suite montré qu’il n’avait rien perdu de son talent et qu’il était toujours le marqueur qui a atteint trois fois le plateau des quarante buts entre 2007 et 2012. Peu attiré par les tâches défensives, il a trouvé avec Kopitar un centre talentueux capable de l’alimenter en passes décisives, mais aussi de compenser ses lacunes. D’autant que l’autre ailier, Dustin Brown, ne rechigne pas non plus dans le repli défensif. Avec Los Angeles, Gaborik pourra donc se concentrer sur ce qu’il sait faire le mieux : marquer des buts. Et le mariage est parfait, puisque c’est exactement ce qu’il manquait aux Kings. Un mariage qui devra être productif sur la durée, puisque Gaborik s’est engagé pour 7 ans et une somme rondelette. Si les blessures ne viennent pas une nouvelle fois le couper dans son élan, le Slovaque devrait connaître encore quelques saisons productives.

La relève: Les promesses de Valentin Zykov

Tyler Toffoli, Martin Jones et Tanner Pearson promus définitivement avec le grand club, Linden Vey échangé pendant le repêchage, le réservoir d’espoirs des Kings s’est sérieusement vidé la saison dernière. Valentin Zykov (37e overall en 2013) apparaît aujourd’hui comme le meilleur espoir de l’organisation. A la fois rapide, intelligent, doté de bonnes mains et ne dédaignant pas le jeu physique, le jeune ailier russe possède tous les atouts pour devenir un solide marqueur en NHL. Il poursuivra son développement dans la LHJMQ avec le Drakkar de Baie-Comeau, avec lequel il a brillé en playoffs l’an dernier, atteignant la finale contre Val d’Or.
Un autre Russe fait saliver les fans des Kings. Nikolai Prokhorkin (121e overall en 2012) s’est imposé avec le CSKA Moscou l’an dernier, terminant même meilleur marqueur de son équipe avec 19 buts et 37 points en 52 matches, devant Alexander Radulov et Alexei Morozov – qui ont cependant disputé moins de matches. Encore sous contrat en KHL jusqu’en 2016, il faudra cependant patienter avant de le voir retraverser l’Atlantique. Plus proche de la NHL, le défenseur Brayden McNabb (66e overall en 2009) a été récupéré à Buffalo l’an dernier. Imposant physiquement (1,93 m – 94 kg), il aime les grosses mises en échec et mettre à profit son puissant lancer frappé. L’évaluation de son potentiel oscille entre la 2e et la 3e paire de défenseurs. On en saura plus assez rapidement…
Un dernier mot pour les deux premiers choix de cette année : le Suédois Adrian Kempe (29e overall) et l’Ontarien Roland McKeown (50e overall) sont devenus instantanément deux des meilleurs espoirs de l’équipe. Le premier est un attaquant costaud, rugueux et travailleur qui continuera son développement en SHL avec MODO. Le second est un défenseur complet, déjà mature dans son placement et sa lecture du jeu, qui aura tout le loisir de développer ses autres qualités avec Kingston en OHL.

Le pronostic de TPPQB

« Difficile de faire mieux quand on est tenant du titre. C’est pourtant ce à quoi vont s’atteler les Kings, en essayant de devenir les premiers depuis les Red Wings en 1997 et 1998 à remporter deux coupes Stanley consécutives. Avec trois Coupes en quatre ans, on commencerait à évoquer le mot de dynastie, tombé en désuétude depuis la fin des grands Oliers des années 80. Pour ça, il faudra capitaliser sur les promesses de renouvellement offensif portées par Gaborik, Toffoli et Pearson. Et surtout, il faudra être capable d’éviter les blessures. A ce niveau, la dernière saison a été quasi-parfaite, à l’exception de la blessure de Quick en début de saison et de Regehr en séries, passées inaperçues. Mais la profondeur de l’équipe à tous les postes n’est pas non plus inépuisable si les pépins devaient s’accumuler… »