Season preview 2014-2015 : Saint Louis Blues
Western Conference – Central division
Il est temps de concrétiser

David Backes et les Blues doivent passer la vitesse supérieure en playoffs. Les joueurs du Missouri ont tout pour concurrencer Los Angeles et Chicago.
Sixième attaque de la ligue (2,92 buts par match). Troisième défense (2,29 buts encaissés par match). Cinquième powerplay (19,8% d’efficacité) et 2e PK (85,7%), et des stats de possession dans le top 10 de la ligue. Au vu des chiffres, on peut se demander comment les Blues n’ont pu faire mieux qu’une petite sortie en six matchs au premier tour des playoffs. La réponse est simple. St. Louis évolue dans la division la plus difficile de la ligue. Et en ratant ses six dernières sorties, la franchise du Missouri a laissé filer la première place de cette division, héritant donc du champion sortant, Chicago, au lieu de Minnesota, équipe dangereuse, mais sensiblement moins que Kane, Toews et compagnie, tout de même. La preuve que le moindre relâchement se paie cash dans une division, et même une conférence Ouest, où le niveau est extraordinairement élevé. Pour finalement passer le cap et atteindre, au moins, la finale de conférence, St. Louis a donc choisi d’investir pour renforcer une attaque qui a connu quelques ratés en fin de saison dernière. Après avoir laissé partir quelques éléments d’expérience qui n’avaient pas donné satisfaction (Derek Roy, Brenden Morrow, et surtout le gardien acquis lors de la trade deadline, Ryan Miller), Doug Armstrong, le DG, a obtenu la signature de l’un des free agents les plus convoités du marché, le centre de Colorado Paul Statsny. Armstrong a également échangé Roman Polak contre Carl Gunnarsson (Toronto), afin d’apporter un peu plus de mobilité encore à son backend. Ce qui n’était pas prévu, par contre, c’est le départ de Vladimir Sobotka, utile centre de 4e trio, qui a choisi les roubles de la KHL plutôt qu’une chance de remporter la Coupe Stanley avec St. Louis. Pour le remplacer, Armstrong tente un pari coûteux (2 ans à 2,75M$) avec le Finlandais Jori Lehtera, un ancien choix de 3e ronde qui n’avait jusqu’à présent pas percé, mais qui reste sur une très bonne saison en KHL.
Il viendra compléter un alignement offensif qui ne compte pas de talent d’élite, mais une pléiade de très bons éléments. A commencer par le rugueux et talentueux capitaine, David Backes, qui pivotera un premier trio très dangereux, avec le très technique TJ Oshie, et Alexander Steen. Le Suédois, repêché par Toronto, était jusqu’à l’an passé un élément de deuxième, ou même de troisième trio, mais il a connu la saison dernière une véritable explosion offensive qui l’a vu inscrire 33 buts, soit 9 de plus que sa meilleure saison en carrière. S’il confirme, St. Louis disposera de deux lignes très dangereuses. La deuxième unité est en effet constituée autour du nouveau venu Paul Statsny, qui a retrouvé des couleurs au bon moment l’an dernier. Superbe playmaker, il aura pour tâche de faire briller deux jeunes scoreurs au talent évident. Jaden Scwhartz, d’abord, qui vient tout juste de resigner avec les Blues (2 ans à 2,35M$ par saison), reste sur une excellente deuxième saison NHL, qui l’a vu inscrire 25 buts, et terminer quatrième pointeur de son équipe. Quant à Vladimir Tarasenko, ses qualités pourraient un jour lui permettre de devenir un joueur important dans la ligue. Créatif, technique, rapide, il doit toutefois améliorer son jeu défensif. La troisième ligne sera, comme depuis des années, celle de Patrik Berglund. Le grand centre suédois n’est pas devenu l’atout offensif que l’on pouvait espérer, mais c’est tout de même un solide joueur NHL, très utile défensivement, et qui apporte une contribution intéressante au scoring de son équipe. Il devrait jouer avec deux jeunes ailiers européens, le Tchèque Dimitrij Jaskin, gros gabarit et vrai talent, et le Suédois Magnus Paajarvi, au profil similaire en plus doué encore, mais qui n’a pas encore confirmé son potentiel au niveau NHL. Enfin, la dernière ligne sera probablement celle ou s’illustrera le finlandais Lehtera, associé à l’irritant Maxim Lapierre et au goon Ryan Reaves. Steve Ott, acquis au printemps de Buffalo, pourrait toutefois venir bouleverser la hiérarchie.
Interrogation devant le filet
Une hiérarchie qui est, pour le cas, limpide en défense. Le duo Alex Pietrangelo-Jay Bouwmeester est l’un des plus solides de la ligue. Le premier est un joueur extrêmement complet, qui fait partie de l’élite des défenseurs de la ligue. Quant à Bouwmeester, s’il n’a pas concrétisé le gros potentiel offensif qu’on lui prêtait au moment de son repêchage, c’est un arrière capable d’avaler les minutes sans coup férir, grâce notamment à l’un des plus beaux coups de patins pour un défenseur dans la ligue. Sur la deuxième paire, on retrouvera le très offensif Kevin Shattenkirk, indispensable sur le powerplay, et le vétéran Barret Jackman, un spécialiste défensif. Le dernier duo sera composé du nouveau venu Carl Gunnarsson, associé à Jordan Leopold, un arrière expérimenté. Et en cas de défaillance, Ian Cole a le potentiel pour être mieux qu’un numéro 7. L’ensemble est très dense, talentueux, et parfaitement drivé par le coach Ken Hitchcock, toujours pointilleux sur l’aspect défensif. Il le faudra, car devant le filet, c’est un vrai point d’interrogation qui se dessine. Libéré pour faire de la place à Miller, Jaroslav Halak n’est plus là. C’est donc sa doublure, Brian Elliott (resigné cet été pour trois ans à 2,5M$ par saison), qui devrait démarrer la saison. A moins que Jake Allen grand espoir de l’organisation à ce poste, ne lui vole déjà la vedette.
L’an dernier:
3e de la conférence Ouest avec 111 points. Eliminé au premier tour des playoffs par Chicago (4-2). Meilleur pointeur et buteur: Alexander Steen (62 points, 33 buts).
Le joueur à suivre: Jake Allen
Son heure approche. Annoncé comme le gardien du futur des Blues, Jake Allen a écrasé l’AHL de son talent l’an dernier. Cette saison avec les départs de Halak et de Miller, la franchise lui a accordé un contrat one way. Il part dans le rôle de doublure d’Elliott, mais l’objectif est, très vite, d’en faire un numéro 1. Il a le talent pour y arriver, reste pour lui à saisir l’occasion lorsqu’elle se présentera.
La relève: Du renfort en attaque
A force de terminer en haut de tableau, les Blues repêchent de plus en plus haut. La banque d’espoirs n’est donc plus aussi garnie qu’il y a quelques années. On citera tout de même, outre Dimitrij Jaskin (41e overall en 2011) et Jake Allen (34e overall en 2008), qui devraient évoluer au niveau NHL, cinq noms. Repêché en juin, Robby Fabbri (21e overall) est un playmaker remarquable, malgré son petit gabarit. Son camarade de repêchage Ivan Barbashev (33e overall) propose déjà un jeu two way très au point. Ty Rattie (32e overall en 2011) était un excellent scoreur au niveau junior, il a confirmé l’an dernier en AHL, malgré un gabarit moyen. Jordan Schmalz (25e overall en 2012) est aussi un gros talent, même s’il est encore loin de la NHL. Enfin le défenseur Tommy Vannelli (47e overall en 2013) a démontré un intéressant potentiel offensif l’an dernier avec Medicine Hat (WHL).
Le pronostic de TPPQB
« Pour les Blues, aucune inquiétude, les playoffs seront au rendez-vous. Mais St. Louis a tout intérêt à ne pas se relâcher pour disposer de l’avantage de la glace. Car Dallas, Colorado, Minnesota ou Chicago, aucun de ses adversaires potentiel au premier tour n’est battu d’avance. Reste que les Blues ont, sur la valeur de leur effectif, les moyens d’accéder, au moins, à la finale de la conférence Ouest. »