Season preview 2014-2015 : Chicago Blackhawks

Western Conference – Central division

Les Hawks repartent en croisade

Au vu de l’écart de niveau considérable entre le vainqueur angelino et les malheureux finalistes new-yorkais, il semble clair que Chicago a manqué un doublé inédit depuis les Wings de 97-98, l’an dernier. La véritable finale de la Coupe Stanley, si l’on est lucide, s’est bel et bien jouée entre les Blackhawks et les Kings, en finale de la Conférence Ouest. Une finale qui s’est joué sur un lancer d’Alec Martinez en prolongation. Presqu’un détail au bout d’une saison de 101 matchs où les coéquipiers de Jonathan Toews ont souvent eu des airs de meilleure équipe de la ligue. 2e attaque de la ligue (3,18 buts par match), 12e défense (2,58 buts encaissés par match), les Hawks ont aussi dominé les statistiques avancées de possession du puck, et n’ont jamais enchaîné plus de deux matchs sans marquer au moins un point. On comprend du coup la décision du DG, Stan Bowman, de faire confiance à un groupe qui fait l’envie de la plupart de ses rivaux de la ligue. Seuls le tough guy, Brandon Bollig, le déclinant Michal Handzus et le très peu utilisé Pierre-Marc Bouchard ont quitté le navire. Le premier a été remplacé par le Québécois Pierre-Cédric Labrie, qui devrait tenir un rôle mineur. Bowman a également profité de l’été pour tenter de combler la seule lacune véritable de son effectif, le poste de deuxième centre. Il a donc profité de l’aubaine que représentait Brad Richards, dont le contrat avait été racheté par les Rangers, et qui a donc accepté une entente plus que raisonnable (une saison à 2M$)  S’il n’est plus le centre dominant qui avait inscrit 91 points avec Dallas voici cinq saisons, Richards reste capable de produire sur un deuxième trio. Une récolte de 20 buts et d’une cinquantaine de points comme l’an dernier avec les Rangers ferait le bonheur des Hawks. Mais la grande affaire de l’été, pour Chicago, a évidemment été la double signature du duo Jonathan Toews – Patrick Kane, qui toucheront tous deux 10,5M$ par saison à partir de la saison 2015-2016. Deux énormes deals, certes justifiés, mais qui compliqueront la tâche de Stan Bowman, et l’obligeront sans doute à sacrifier un ou plusieurs éléments importants.
Mais en attendant ces cruelles décisions, les Hawks peuvent aujourd’hui aligner l’une des équipes les plus fortes de leur histoire récente. Avec un premier trio all-star. Patrick Sharp, meilleur buteur et pointeur de la franchise l’an dernier, sera aligné avec les deux vedettes, le capitaine Jonathan Toews, un des cinq meilleurs joueurs de la ligue aujourd’hui, et le magicien Patrick Kane. Sur la deuxième unité, on devrait retrouver Brad Richards, associé au jeune Brandon Saad, un ailier gros format aussi adroit que puissant, et au Slovaque Marian Hossa, l’un des ailiers two way les plus accomplis de la ligue, qui demeure un buteur très régulier (encore trente buts l’an dernier). Sur le troisième trio, Bryan Bickell n’as pas confirmé sur la durée de la saison régulière ses remarquables playoffs 2013. Mais il apporte une dimension physique intéressante, et a offert une contribution offensive très intéressante lors des derniers playoffs. Il devrait évoluer avec Andrew Shaw, agitateur petit gabarit, mais vrai potentiel de scoreur, et avec le très irrégulier, mais adroit Kris Versteeg, revenu au bercail après un long périple loin de Windy city. La quatrième unité devrait être celle du Suédois Marcus Kruger, un joueur two way accompli, qui serait sur une troisième ligne dans la grande majorité des franchises NHL, associé à Jeremy Morin et à Ben Smith. Les Hawks disposent d’une belle profondeur au-delà de ces quatre lignes. Les jeunes Teuvo Teräväinen, Philippe Danault ou Mark McNeill devraient pointer le bout du nez en NHL dès cette saison. Et des éléments plus expérimentés (Pierre-Cédric Labrie, Peter Regin et Dan Carcillo) peuvent également dépanner.

Keith-Seabrook, duo d’élite
Mais si l’attaque chicagoane impressionne par sa profondeur, la défense des Hawks est peut-être plus dense encore. A commencer par le duo Duncan Keith – Brent Seabrook. Le premier est aujourd’hui un des tout meilleurs arrières NHL, comme en témoigne son trophée Norris de meilleur défenseur de la ligue. Patineur remarquable, intelligent, rugueux, il a en outre connu un énorme saison offensive l’an dernier (61 points, deuxième de la ligue derrière Erik Karlsson). Il fera, cette saison encore, équipe avec Brent Seabrook, au profil plus physique et défensif, mais qui a, l’air de rien, atteint les 40 points l’an dernier pour la deuxième fois de sa carrière. La paire a peu d’équivalents dans la ligue. Sur la deuxième unité, on devrait retrouver le duo suédois Niklas Hjalmarsson-Johnny Oduya, une paire très solide défensivement, et à qui l’entraîneur John Quenneville n’hésite pas à confier des responsabilités accrues pour ménager son duo vedette. La troisième paire devait être composée du jeune Nick Leddy et du vétéran tchèque Michal Roszival. Mais Bowman a été obligé , samedi, de sacrifier Leddy, échangé aux Islanders en retour de deux autres arrière, l’espoir finlandais Ville Pokka et TJ Brennan, ainsi que le gardien Anders Nilsson, pour maintenir sa masse salariale sous la limite autorisée. Adam Clendening, autre jeune arrière, devrait donc être en concurrence avec les deux nouveaux venus pour évoluer avec Roszival, à moins que David Rundblad ne passe enfin le palier NHL. Cette arrière-garde de luxe devra protéger un gardien, Corey Crawford, qui a connu une saison moins brillante que la précédente. La faute, peut-être, au départ de son entraîneur dédié, Stéphane Waite, parti à Montréal faire de Carey Price l’un des tout meilleurs spécialistes du poste. Crawford devra rebondir, car même s’il a montré de bonnes choses, le Finlandais Antti Raanta n’est pas en mesure de lui succéder plus que sur quelques matchs.

L’an dernier:

5e de la conférence Ouest avec 107 points. Eliminés en finale de la conférence Ouest par Los Angeles (4-3). Meilleur pointeur et buteur Patrick Sharp (78 points, 34 buts).

Le joueur à suivre: Teuvo Teräväinen

Beaucoup de scouts n’ont pas compris comment le Finlandais a pu glisser jusqu’au 18e rang et échoir à Chicago lors du repêchage 2012. Petit gabarit, mais superbe talent offensif, Teräväinen a brillé de mille feux lors du dernier championnat du monde juniors, remporté par la Finlande. Il doit s’épaissir pour exister au niveau NHL, mais cet énorme talent devrait rapidement prendre une place de choix dans le roster des Hawks – et apporter un peu de marge de manœuvre à son DG grâce à un contrat modeste. Peut-être dès cette saison.

La relève: C’est juste en défense et dans les buts

Outre Teräväinen (18e overall en 2014), les Blackhawks comptent quelques attaquants intéressants, malgré le départ de Kevin Hayes (24e overall en 2010), qui a refusé de s’engager avec Chicago pour signer avec les Rangers. On citera le très agressif ailier de Plymouth, Ryan Hartman (30e overall en 2013), émule de Brad Marchand, le talentueux – même si on lui reproche un certain manque d’intensité – Nick Schmaltz (20e overall en 2014), ou le centre gros format Mark McNeill (18e overall en 2011), qui a fait de bonnes choses l’an dernier pour sa première saison AHL. C’est un peu plus pauvre en défense, où seuls Adam Clendening (36e overall en 2011), solide dans l’aspect offensif du jeu, et Ville Pokka (34e overall en 2012, drafté par les Islanders), plus défensif,  semblent avoir un futur  en NHL. Et dans les buts, plus encore.

Le pronostic de TPPQB

« Sauf grosse catastrophe, les Blackhawks seront l’une des équipes stars de la ligue cette saison encore. La division centrale étant particulièrement dense, rien ne garantit qu’ils remportent leur division, mais ils sont les favoris pour atteindre la finale de la conférence Ouest. Ensuite, il faudra écarter les Kings ou les Ducks. Chicago en a les moyens. Les Hawks sont nos favoris pour remporter la Stanley Cup cette saison.