Season preview 2015-2016 : Minnesota Wild
Western Conference – Central division
Le faucon m’achevait

Meilleur pointeur et buteur du Wild l’an dernier, Zach Parisé sera une nouvelle fois le leader d’attaque de la franchise du Minnesota cette saison.
Les hivers se suivent et se ressemblent dans la Terre aux 10 000 Lacs. Pour la troisième fois consécutive, le Wild a arraché une place en séries en bénéficiant d’une des deux wild cards après une saison marquée par une succession de hauts et de bas et des problèmes de gardiens de buts. Mais le plus frustrant pour les joueurs et les supporters du Minnesota, c’est que les printemps se dupliquent à la perfection. Pour la troisième fois d’affilée également, ce sont les Blackhawks de Chicago qui ont mis fin brutalement (4-0) à la saison de l’équipe de Mike Yeo sans que l’entraîneur ne parvienne à trouver la solution pour battre les futurs vainqueurs de la Coupe Stanley. Malgré tout, le Wild a encore amélioré son nombre de points glanés en saison régulière (100 contre 98) et a entamé les séries dans la peau d’un sérieux outsider après une deuxième partie de saison admirable alors que l’équipe semblait partie pour rater les séries lors de la trêve des confiseurs.
Un problème de gardien enfin résolu?
La raison de ce revirement est simple : le Wild s’est enfin trouvé un gardien partant fiable et en santé. Josh Harding écarté définitivement après sa fracture au pied lors du camp d’entraînement il y a un an, Niklas Backström sérieusement ralenti par l’âge et l’accumulation de blessures, le filet avait été confié au jeune Darcy Kuemper. Mais celui-ci n’a pas pu répéter ses bonnes performances de la fin de saison 2013-2014 sur la durée et, les statistiques de Backström étant simplement désastreuses, le Wild a rapidement plongé au classement malgré des statistiques de possession du palet toujours aussi solides (10e au différentiel tirs non bloqués tentés / subis), tout particulièrement dans les situations délicates (5e quand le score est serré, 4e en étant mené par l’adversaire).
C’est le 14 janvier 2015 que le DG Chuck Fletcher réalisa le coup de maître qui changea la saison de son équipe : en retour d’un choix de 3e ronde au repêchage de cet été, il acquit Devan Dubnyk, auteur d’un bon début de saison en tant que réserviste de Mike Smith avec des Coyotes de l’Arizona par ailleurs à la dérive. Après une saison 2013-2014 tumultueuse qui l’avait vu perdre son poste de partant avec les Oilers d’Edmonton pour finir réserviste de Dustin Tokarski avec l’équipe AHL de Montréal après un court passage à Nashville, le gardien format géant a su rebondir de manière incroyable, remportant 27 de ses 39 départs après son échange au Wild, avec 93,6% d’arrêts et une moyenne de buts encaissés de 1,78. Des statistiques qui lui permirent de décrocher le trophée Bill Masterton pour sa persévérance et d’être nommé parmi les finalistes du trophée Vezina. Après avoir resigné pour 6 ans cet été, Dubnyk aura toute la confiance du staff pour devenir ce gardien n°1 fiable dont l’équipe avait tant besoin. Il sera secondé par Kuemper, qui pourra ainsi continuer à progresser sans pression, tandis que Fletcher cherchera à échanger Backström, n’ayant pu racheter sa dernière année de contrat cet été en raison d’une blessure au coude.
Une place à prendre dans une défense redoutable
A la ligne bleue, Mike Yeo continuera de faire confiance au quatuor qui a largement fait ses preuves ces dernières saisons (6e avec 2,41 buts encaissés/match, 4e avec 27,6 tirs subis/match et meilleur PK avec 86,3% de réussite). Le stakhanoviste Ryan Suter (leader de la ligue avec 29:03 min de temps de jeu moyen l’an dernier) sera à nouveau jumelé au jeune Suédois Jonas Brodin, toujours aussi impressionnant par sa fiabilité défensive alors qu’il n’a que 22 ans, mais déjà l’expérience de 3 saisons NHL. La deuxième paire sera formée du petit Jared Spurgeon accompagné du Québecois Marco Scandella, qui a passé un cap l’an dernier, inscrivant 11 buts pour une formation toujours assez peu prolifique dans ce domaine (12e avec 2,77 buts/match, 13e avec 30,8 tirs/match).
Matt Dumba, auteur de 8 buts en 58 matches pour sa première saison professionnelle complète, a également montré qu’il allait rapidement falloir compter sur son puissant tir de la ligne bleue. Inséré progressivement dans la formation partante l’an dernier, il partira cette fois avec l’étiquette de 5e défenseur, amené à participer au Power Play du Wild, qui a bien besoin d’un nouveau souffle (27e avec seulement 15,8% de réussite). Ses responsabilités pourraient cependant rapidement augmenter, puisque le plafond salarial ne devrait pas permettre au Wild de conserver Spurgeon au-delà de la prochaine saison. Aux côtés de Dumba, la compétition est plus ouverte mais on devrait retrouver le Suédois Christian Folin, qui a été signé comme agent libre après sa carrière à l’Université du Massachusetts-Lowell il y a un peu plus d’un an et a lui aussi été progressivement inséré dans le line-up du Wild l’an dernier.
Nate Prosser, de retour après avoir signé avec les Blues l’été dernier mais récupéré aussi sec au ballotage devrait faire le nombre comme 7e défenseur et jouer sa part de match quand un des deux jeunes aura besoin d’une soirée sur la galerie de presse. Quant aux deux nouveaux arrivants, ils essaieront de mêler les cartes pour grimper dans la hiérarchie. Tyson Strachan, à déjà 30 ans et avec un contrat à 2 volets NHL/AHL en poche, semble destiné à jouer dans l’Iowa. Le journeyman (il en est à sa 5e équipe NHL depuis 2011) luttera avec Prosser pour le poste de réserviste. Mike Reilly, lui, a un profil plus intéressant. Drafté en 4e ronde par Columbus en 2011, il a profité d’un vide juridique dans la convention collective pour se prévaloir du statut de joueur autonome à la fin de sa carrière universitaire avec les Golden Gophers du Minnesota. Convoité par de nombreuses formations, il a finalement choisi de rester dans l’Etat qui l’accueille depuis le lycée. Défenseur offensif, il pourrait suivre la voie de Dumba et Folin ou, plus probablement, commencer par peaufiner son physique et son jeu défensif dans l’AHL. Signalons pour finir les départs de Jordan Leopold, arrivé en fin de saison dernière sur demande expresse de sa fille (!), Keith Ballard, Jonathon Blum et Stu Bickel, qui faisaient juste le nombre l’an dernier (45 matches à eux quatre).
Aucune nouvelle tête en attaque
Devant, Mike Yeo devra peu ou prou faire avec les mêmes hommes que l’an dernier. Si, comme prévu, Chris Stewart et Sean Bergenheim, arrivés à la date limite des transactions, n’ont pas été conservés, c’est également le cas de l’agitateur Matt Cooke, longtemps blessé l’an dernier, et de deux vétérans de longue date, Kyle Brodziak, parti à St-Louis, et Stéphane Veilleux.
Aucun joueur majeur donc, mais 5 départs compensés par une seule arrivée, celle du vétéran ukrainien Ruslan Fedotenko, qui a fini la saison avec le Wild de l’Iowa l’an dernier après avoir joué en KHL en 2013-14. Suffisant pour décrocher un contrat à deux volets NHL/AHL qui devrait lui assurer un poste de 13e ou 14e attaquant si aucun jeune ne parvient à se tailler une place dans la formation partante.
La réussite offensive du Wild reposera donc sur les épaules du même noyau de joueurs que l’an dernier, qui a vu dans l’ordre les trios Parisé-Granlund-Pominville, Zucker-Koivu-Niederreiter et Vanek-Coyle-Fontaine se dégager. Si, au jeu des unités spéciales, Koivu et Vanek ont des temps de glace respectivement de 1er centre et d’ailier de 2e trio, Yeo préfère voir Granlund associé à deux vétérans et Koivu jumelé aux jeunes Zucker et Niederreiter. Ce qui a été plutôt profitable à ces deux derniers, qui ont inscrit respectivement 21 et 24 buts. Cette réorganisation envoie Coyle et Vanek sur un 3e trio en compagnie du travailleur Fontaine. Un Vanek qui, dans la lignée de ses séries montréalaises, n’a pas pleinement convaincu à sa première saison avec le Wild, malgré une fiche de 52 points somme toute correcte. Mais si Parisé, à peu près épargné par les blessures, a retrouvé la première place des marqueurs de l’équipe, les deux centres Finlandais ont quant à eux continué de décevoir : Koivu semble ralentir à seulement 32 ans et Granlund, qui a encore raté 14 matches, peine à afficher des statistiques offensives digne de son talent et d’un statut de 1er centre. Idem pour Coyle, relégué au 3e trio après avoir été dépassé dans la hiérarchie par Niederreiter et le supersonique Zucker, lui aussi peu épargné par les blessures depuis le début de sa carrière.
Quant au 4e trio, on devrait y retrouver Erik Haula, qui a été sérieusement affecté par le sophomore slump l’an dernier, et probablement aussi par les conséquences de la commotion cérébrale gracieuseté d’Evgeni Malkin aux championnats du monde 2014. A lui de rebondir en compagnie de Ryan Carter et Jordan Schroeder, arrivés l’an dernier et qui ont su convaincre Mike Yeo de leur faire une place dans l’alignement. Peu de réservistes estampillés NHL en vue, puisque, outre Fedotenko, seul Brett Sutter a un peu d’expérience à ce niveau. Côté rookies, Tyler Gravoac ou le Finlandais Michael Keränen essaieront de se tailler une place dans l’effectif.
Le lineup probable
Zach Parisé (#11) – Mikael Granlund (#64) – Jason Pominville (#29)
Jason Zucker (#16) – Mikko Koivu (#9) – Nino Niederreiter (#22)
Thomas Vanek (#26) – Charlie Coyle (#3) – Justin Fontaine (#14)
Ryan Carter (#18) – Erik Haula (#56) – Jordan Schroeder (#10)
Ruslan Fedotenko (# ?)
Ryan Suter (#20) – Jonas Brodin (#25)
Marco Scandella (#6) – Jared Spurgeon (#46)
Christian Folin (#5) – Matt Dumba (#24)
Nate Prosser (#39)
Devan Dubnyk (#40)
Darcy Kuemper (#35)
Coach : Mike Yeo
L’an dernier:
Le joueur à suivre :
Devan Dubnyk
Aucune recrue digne de ce nom et une flopée de bons jeunes attaquants qui tardent à véritablement exploser, nous laissant espérer mieux chaque année. Non, définitivement, celui dont on va rapidement scruter les performances et disséquer les moindres changements par rapport à la dernière saison, c’est le gardien Devan Dubnyk. Ses performances, déjà amplement décrites, lui ont permis de signer un lucratif contrat (6 ans, 26 millions de dollars) cet été. Il a par ailleurs contribué à une nouvelle « mode » dans la NHL en révélant le secret (selon lui) de sa fulgurante progression : il aurait appris avec son entraîneur à mieux suivre des yeux le palet, afin d’être toujours bien positionné pour le recevoir. Les espoirs du Wild de connaître une saison régulière plus sereine afin d’arriver plus frais en séries reposent sur ses épaules. Il a montré quelques signes de faiblesse en deuxième ronde contre Chicago. A lui de démontrer rapidement que ce n’était qu’une question de fatigue, après avoir débuté quasiment tous les matches du Wild après son arrivée dans les Twin Cities.
La relève :
Alex Tuch, du lourd pour l’attaque du Wild
Beaucoup de jeunes joueurs développés par le Wild figurent actuellement dans l’effectif de l’équipe, ce qui laisse peu de talents qui devraient jouer en AHL et apparaître en NHL cette saison, hormis les déjà cités Reilly (agent libre), Gravoac (191e overall en 2011) et Keränen (agent libre), ou le défenseur suédois Gustav Olofsson (46e overall en 2013), qui n’a quasiment pas joué l’an dernier en raison d’une blessure à l’épaule. C’est donc Alex Tuch (18e overall en 2014), qui va entamer sa deuxième saison à Boston College, qui représente aujourd’hui le plus beau potentiel du Wild. Il a tout du power forward, pas dénué de talent mais prêt à aller dans le trafic pour compléter les jeux de partenaires plus doués que lui en possession de la rondelle. Meilleur marqueur de son équipe pour son année rookie, il est sur la bonne voie mais aura besoin de temps avant d’arriver en NHL. Le Suédois Joel Eriksson Ek (20e overall en 2015) est l’autre pépite de l’équipe. A 18 ans, le jeune centre de Farjestad est un projet à long terme, mais il a le talent pour devenir un joueur de top 6 et, en raison d’un bon tournoi international U18, a grimpé rapidement sur les listes des recruteurs peu avant le draft.
Le pronostic de TPPQB
Dans le Minnesota, les ambitions sont intactes. Si on attend toujours l’éclosion offensive complète de plusieurs des très bons jeunes joueurs de l’équipe (à commencer par Granlund), l’été aura quand même été marqué par deux bonnes nouvelles, qui méritent toutefois confirmation. La première, c’est bien sûr la signature de Dubnyk, qui était parmi les trois meilleurs gardiens de la dernière saison. S’il renouvelle ses performances, le Wild pourra enfin se qualifier confortablement pour les séries. La seconde, c’est que la bête noire Chicago semble aujourd’hui affaiblie, entre les nombreux départs liés au plafond salarial et les problèmes judiciaires de Patrick Kane. Mais, entre septembre et mai, bien des choses peuvent changer, alors, c’est sur la glace qu’il faudra confirmer ces espoirs estivaux…