Pour les Ducks, il est temps de passer le cap. Depuis trois saisons, la franchise californienne passe chaque année un palier supplémentaire. Eliminés au premier tour des playoffs par les Red Wings voici trois saison, les coéquipiers de Getzlaf n’avaient cédé que face aux Kings, futurs champions il y a deux ans. Et l’an dernier, Anaheim a poussé Chicago jusqu’au 7e match de la finale de Conférence Ouest. Une progression nette qui ne garantit rien, cela dit. Surtout que lors de ces trois séries, Anaheim a mené 3-2 avant de s’effondrer, soulevant des questions sur le caractère de ce groupe. La réponse de Bob Murray, a été mesurée. Le DG des Ducks est ainsi allé chercher deux vétérans à même d’apporter un peu plus d’expérience à son équipe, et peut-être lui faire passer le dernier palier. Shawn Horcoff, d’abord, a été mis sous contrat, probablement pour occuper le poste de 4e centre, pour un an et 1,75M$. Murray a aussi obtenu le renfort du défenseur Kevin Bieksa, contre un choix de deuxième ronde lors du prochain repêchage. Moins expérimenté, et surtout sur le déclin depuis plusieurs saison, Chris Stewart se voit offrir une nouvelle chance en Californie (contrat d’un an à 1,7M$), comme Mike Santorelli (contrat d’un an à 875000€), très utile l’an dernier avec Toronto, malgré le marasme des Leafs. Mais le mouvement le plus spectaculaire aura été l’échange qui a amené Carl Hagelin à Anaheim. Le rapide ailier suédois a été acquis, en compagnie du 59e et du 179e choix du dernier repêchage, en retour du jeune ailier Emerson Etem et du 41e choix. Anaheim obtient clairement le meilleur joueur dans cet échange, et on espère, côté Bruce Boudreau, que Hagelin sera capable de compléter son deuxième trio. Il faut dire que l’été a coûté plusieurs joueurs non négligeables aux Ducks. François Beauchemin, Kyle Palmieri et surtout Matt Beleskey, auteur d’une excellente saison l’an dernier, ont fait le choix d’explorer le marché des agents libres. Il y aura donc, inévitablement, un petit temps d’ajustement pour l’équipe californienne. Mais la machine devrait vite se mettre à tourner.

Une deuxième ligne supersonique
Car Anaheim a tout d’une powerhouse, avec des joueurs de grand talent à toutes les positions. A commencer par l’attaque, où règne le duo Getzlaf-Perry. Repêchées en 2003, année fondatrice pour la franchise, les deux stars canadiennes maintiennent un très haut niveau depuis de longues saisons. Le premier est un centre gros format, puissant, agressif, et remarquable passeur. Le second est sans doute avec Patrick Kane le meilleur ailier droit de la ligue, dans un style tout en puissance et en abrasion. Perry et Getzlaf évolueront sans doute cette année avec Patrick Maroon, un très gros ailier qui aime camper devant le filet adverse et effectuera les basses besognes du duo all star. Sur la deuxième unité, on devrait voir le nouveau venu Carl Hagelin apporter sa vitesse au binome composé de Ryan Kesler et Jakob Silfverberg. L’ancien centre des Canucks, excellent joueur two way qui aime provoquer l’équipe adverse n’a pas connu une saison régulière extraordinaire (47 points), mais il a haussé son niveau de façon spectaculaire en playoffs (13 points en en 16 matchs). Un peu à l’image du subtil ailier suédois acquis par les Ducks dans l’échange de Bobby Ryan (18 points en 16 matchs), qui a convaincu le front office d’Anaheim et obtenu un contrat de 4 ans à 3,75M$ par saison. Cette ligne pourrait être l’une des clefs de la saison des Ducks si elle parvient à augmenter un poil sa production offensive. Et sa vitesse et son jeu défensif risquent de la rendre très difficile à jouer.
Sur la troisième unité, on pourrait bien retrouver le nouveau venu Chris Stewart, un ailier gros et talentueux qui est en pleine régression depuis plusieurs saisons. Sa saison de 28 buts en 2009-2010 semble n’avoir été qu’un mirage, mais il devrait pouvoir, si Bruce Boudreau le remet dans le droit chemin, approcher la vingtaine de buts. Sur un troisième trio, ce serait un luxe. Stewart devrait évoluer avec le très rapide Andrew Cogliano et un autre espoir suédois de l’organisation, Rickard Rakell un solide centre two way qui excelle sur le forecheck. Enfin, la quatrième unité devrait être composée de Shawn Horcoff, l’ex-capitaine des Oilers, du très énergique Nate Thompson, et de Jiri Sekac. Acquis de Montréal en cours de saison dernière, le Tchèque est un ailier skilled, mais qui manque de constance. Enfin, Mike Santorelli est une option presque luxueuse comme première doublure. L’ensemble est donc dense, talentueux et paraît un bon mélange de jeunesse et d’expérience. L’an dernier, Anaheim pointait à la 11e place au classement des attaques NHL (2,78 buts par match), malgré un powerplay catastrophique (15,7% de réussite, 28e de la ligue). Avec les arrivées des quelques nouveaux, et une petite amélioration du powerplay, les Ducks ont les moyens de faire mieux.

Jeunesse et qualité de patinage
Curieusement, les statistiques défensives des Ducks sont bonnes, mais pas exceptionnelles non plus (11e de la ligue avec 2,7 buts encaissés par match, et 15e PK de la ligue, avec 81% d’efficacité). Anaheim compte pourtant sur une défense très intéressante, avec des arrières souvent jeunes et très talentueux, à l’image du Suédois Hampus Lindholm, qui s’est affirmé, en seulement deux saisons, comme un futur défenseur numéro 2, voire numéro 1. Puissant, grand, patineur efficace, Lindholm a vite atteint un bon rendement offensif (30, puis 34 points lors de ses deux premières saisons NHL). Il pourrait être associé avec Kevin Bieksa, qui est certes déclinant sur le plan offensif, mais reste une solide présence dans sa zone, capable à l’occasion de mises en échec percutantes. Sur la deuxième unité, on devrait retrouver Sami Vatanen, un petit gabarit mobile et très intéressant offensivement, qui semble s’être installé pour de bon au niveau NHL. Il pourrait évoluer avec Cam Fowler, un autre défenseur doté d’un coup de patin de classe mondiale, mais au jeu beaucoup plus équilibré et complet que celui de Vatanen. Clayton Stoner, un arrière très physique et doté d’un solide gabarit devrait occuper la troisième paire, avec le Québécois Simon Després, acquis en cours de saison des Penguins et qui s’est révélé depuis son arrivée en Californie. Després est un arrière grand, costaud et mobile, à l’aise avec le puck, qui devrait rapidement grimper dans la depth chart des Ducks. L’ensemble se distingue par sa qualité de patinage, un atout de poids dans la NHL d’aujourd’hui.
Il devra protéger un duo de gardiens composé de Frederik Andersen et de John Gibson, avec Anton Khudobin dans la rotation. Le premier a suivi une première bonne saison par une deuxième excellente l’an dernier (2,38 buts encaissés par match, une moyenne d’arrêt de 91,4%). Il a démontré qu’il n’était pas qu’un one hit wonder. Le second est un jeune gardien extrêmement prometteur, que beaucoup voient comme le futur numéro 1 des Ducks, mais qui n’a pas (encore?) réussi à écarter la concurrence de son starter. Enfin, Anaheim a récupéré le Russe Anton Khudobin, qui a fait de bonnes choses avec Carolina ces dernières saisons, mais n’est clairement pas un numéro 1.

Le lineup probable

Patrick Maroon (#19) – Ryan Getzlaf (#15) – Corey Perry (#10)
Carl Hagelin (#26) – Ryan Kesler (#17) – Jakob Silfverberg (#33)
Andrew Cogliano (#7) – Rickard Rakell (#67) – Chris Stewart (#29)
Shawn Horcoff (#22) – Nate Thompson (#44) – Jiri Sekac (#46)
Mike Santorelli (#25)

Hampus Lindholm (#47) – Kevin Bieksa (#2)
Cam Fowler (#4) – Sami Vatanen(#45)
Simon Després (#24) – Clayton Stoner (#3)
Korbinian Holzer (#5)

Frederik Andersen (#31)
John Gibson (#36)

Coach: Bruce Boudreau

L’an dernier:

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