Season preview 2015-2016 : St. Louis Blues
Western Conference – Central division
L’état d’urgence

Vladimir Tarasenko a confirmé toutes ses promesses l’an dernier avec 37 buts et 73 points, et les Blues l’ont récompensé avec un contrat de 8 ans et 60 M$.
Cela fait maintenant plusieurs années que l’on fait, chaque année, des Blues l’un des favoris pour la Coupe Stanley. Et chaque année, les Bluenotes se cassent les dents sur leurs adversaires de la division centrale. Une situation qui a bien failli coûter son poste à l’entraîneur, Ken Hitchcock, finalement prolongé par le front office de St. Louis. Mais la prolongation est tout sauf un blanc-seing pour l’ancien coach des Stars. Le front office ne lui a en effet accordé qu’un an de prolongation. Signe qu’Hitchcock, qui a amené chaque saison les Blues en playoffs pour des sorties précoces, va devoir rapidement trouver la recette pour faire de son équipe plus qu’un figurant au printemps. Et pour cela, l’entraîneur des Blues pourra compter sur un groupe finalement peu renouvelé.
Le mouvement le plus spectaculaire de Doug Armstrong, le DG, aura été d’aller chercher Troy Brouwer à Washington, arrivé en compagnie du jeune gardien Phoenix Copley et d’un choix de troisième ronde. La contrepartie est toutefois significative puisque c’est le talentueux TJ Oshie qui a pris la destination de la capitale américaine. Un vrai pari pour les Blues, qui perdent avec Oshie un élément créatif, capable, chaque année, de rapporter entre 50 et 60 points. Brouwer, lui, apportera moins de points (une quarantaine lors des deux dernières saisons), mais un style plus agressif que celui d’Oshie. Doug Armstrong est aussi aller chercher un peu de profondeur en signant le centre Kyle Brodziak pour un an et 900 000$, et le défenseur André Benoît pour un an et 600 000$. Mais le geste le plus important posé par le DG des Blues est évidemment la resignature de Vladimir Tarasenko, la star russe, qui s’est révélé l’an dernier et semble capable de s’imposer parmi les talents offensifs les plus dominants de la ligue. Pour garder sa pépite, Armstrong a consenti à Tarasenko un contrat de 8 ans à 7,5M$ par saison. Si l’ailier confirme, ce sera un excellent contrat pour St. Louis.
Tarasenko mène la danse
La star russe devrait donc démarrer la saison comme leader d’une attaque qui a fait des étincelles l’an dernier, avec 2,91 buts par match (5e attaque de la ligue), s’appuyant notamment sur un excellent powerplay (22,3% de réussite, 4e de la ligue). Tarasenko sera aligné sur le premier trio des Blues, avec le solide et productif David Backes, capitaine de l’équipe qui marque, passe, défend, tout en apportant une présence physique importante. Le trio est complété par le Suédois Alex Steen, qui a su confirmer une saison 2013-2014 qui l’avait vu exploser ses compteurs offensifs. Sur la deuxième unité, on devrait retrouver le nouveau venu Troy Brouwer, associé au jeune Jaden Schwartz, un ailier petit format, mais extrêmement adroit, notamment devant le filet adverse, et le Finlandais Jori Lehtera, très convaincant pour sa première saison en Amérique du Nord (44 points en 75 matchs l’an dernier). Lehtera s’est montré solide dans les deux sens de la patinoire, et a notamment brillé par ses talents de playmaker. Sur la troisième unité, on devrait retrouver Paul Statsny, autre talentueux distributeur de jeu (lire ci-contre), associé au costaud Dmitrij Jaskin, un ailier tchèque gros format qui a fini par s’installer dans l’alignement. Jaskin doit apporter plus de scoring aux Blues, il en est capable. Le troisième larron de ce trio devait, en théorie, être le grand Patrik Berglund, mais le Suédois a été opéré de l’épaule fin août, et ne devrait reprendre le jeu, au mieux, que début 2016. Il pourrait être suppléé par son compatriote Magnus Paajarvi, qui semble ne jamais devoir confirmer les promesses qui avaient poussé Edmonton à le repêcher au 12e rang overall en 2009. Enfin, sur la quatrième unité, on retrouvera le très agaçant Steve Ott, probablement associé au nouveau venu Kyle Brodziak, un solide role player, et à l’enforcer Ryan Reaves.
Allen-Elliott, le match des gardiens
En défense, point fort traditionnel des Blues qui n’a pas failli à sa réputation l’an dernier ( 2,4 buts encaissés par match 4e défense de la ligue), on devrait retrouver le duo formé par Alex Pietrangelo et Jay Bouwmeester. Le premier est un arrière très complet, grand, calme, et doté d’un bon tir, qui fait partie de l’élite des défenseur NHL. Son partenaire se distingue lui par son remarquable coup de patin et sa capacité à encaisser un très gros temps de jeu, même si son jeu offensif n’a jamais atteint les sommets espérés lors de son repêchage. Sur la deuxième unité, le fiable Carl Gunnarsson sera associé à Kevin Shattenkirk, un arrière offensif extrêmement doué, qui a encore atteint la bagatelle de 44 points. Enfin, la dernière paire pourrait être composée de Chris Butler et du costaud Robert Bortuzzo. Une troisième paire nettement moins impressionnante que ses deux devancières.
Le filet des Blues sera, lui, défendu par Jake Allen. Le jeune gardien issu de l’organisation a mis du temps à s’imposer, mais l’an dernier, il a été un concurrent plus que crédible pour Brian Elliott, au point même de prendre les devants pendant les playoffs. Son avènement annoncé depuis plusieurs années pourrait enfin se concrétiser cette saison. Et si d’aventure il connaissait une année plus compliquée que prévu, St. Louis peut toujours compter sur Elliott pour tenir la baraque.
Le lineup probable
Alexander Steen (#20) – David Backes (#42) – Vladimir Tarasenko (#91)
Jaden Schwartz (#17) – Jori Lehtera (#12) – Troy Brouwer (#19)
Patrik Berglund (#21) – Paul Statsny (#26) – Dmitrij Jaskin (#23)
Steve Ott (#9) – Kyle Brodziak (#28) – Ryan Reaves (#75)
Magnus Paajarvi (#56)
Alex Pietrangelo (#27) – Jay Bouwmeester (#19)
Carl Gunnarsson (#4) – Kevin Shattenkirk (#22)
Chris Butler (#25) – Robert Bortuzzo(#41)
Petteri Lindbohm (#48)
Jake Allen (#34)
Brian Elliott (#1)
Coach: Ken Hitchcock
L’an dernier:
Le joueur à suivre :
Paul Statsny
Il était l’un des agents libres les plus convoités de la ligue, en juin de l’année dernière. Et
St. Louis l’avait attiré en contrepartie d’un contrat de 4 ans à
7 M$ par saison. Mais la première saison du playmaker américain n’a pas été très convaincante. 46 petits points, l’un de ses plus mauvais score sur une saison complète. Cette année, St. Louis aura besoin d’un Statsny à son meilleur niveau pour enfin passer un cap. Avec un tel cap hit, il doit produire.
La relève :
Fabbri et compagnie
A force de fréquenter les hautes sphères du classement, les Blues ne bénéficient plus de hauts choix de repêchage depuis quelques années. Cela ne les empêche pas de continuer à grappiller quelques espoirs talentueux. A commencer par Robby Fabbri, (21e overall en 2014), un petit gabarit extrêmement talentueux, qui score énormément, et n’hésite pas à aller dans les zones de trafic. Ty Rattie (32e overall en 2011) est un autre petit joueur agile et mobile qui semble toujours se retrouver au bon endroit pour marquer ou faire la bonne passe. Quant à Ivan Barbashev (33e overall en 2014), c’est un character player très à l’aise avec le puck. Les Blues comptent aussi deux bons espoirs en défense, Vince Dunn (56e overall en 2015), petit, mais excellent patineur, et Tommy Vannelli (47e overall en 2014), un défenseur offensif talentueux, mais qui doit épaissir pour exister au niveau supérieur.
Le pronostic de TPPQB
Ken Hitchcock n’a plus le droit à l’erreur. Si ses Blues ne passent pas enfin le cap de la demi finale de conférence, le coach canadien ne sera pas reconduit, c’est une quasi certitude. L’armada du Missouri est taillée pour faire une nouvelle très grosse saison régulière, et, sans doute, dominer la division centrale, avec le recul probable de Chicago. Mais c’est au printemps qu’on attend les Blues. Ce groupe a, a priori, le talent mais aussi le caractère pour réussir en playoffs. Le démantèlement des Blackhawks provoquera peut-être le déclic suffisant pour ramener St. Louis en finale de conférence. Ensuite, il faudra éliminer Los Angeles ou Anaheim. Mais chaque chose en son temps.