Season preview 2015-2016 : Philadelphia Flyers

Eastern Conference – Metropolitan division


Broad street bust ?

Auteur d’une remarquable saison offensive, Jakub Voracek symbolise le gros talent des Flyers en attaque.

Voracek, 81 points; Giroux, 73. Le duo star des Flyers a largement fait sa part du travail, l’an dernier. Le Tchèque et l’Ontarien (154 points) constituaient l’an dernier le troisième meilleur binôme offensif de la ligue derrière les artilleurs de Washington Bäckström-Ovechkin (159 points) et le tandem terrible des Stars, Benn-Seguin (164 points). Une sacrée performance qui n’a pourtant pas servi à grand-chose pour les Flyers. Car au-delà de son duo magique, et d’un très bon powerplay (3e de la ligue avec 23,4% d’efficacité) l’attaque de Philadelphie a fait dans la discrétion (21e de la ligue avec 2,59 buts par match). Et comme la défense n’a pas relevé le niveau (21e de la ligue avec 2,72 buts encaissés), plombée notamment par un PK catastrophique (27e de la ligue avec 77,1% d’efficacité), les Flyers ont connu une deuxième saison en trois ans sans playoffs. Depuis la fin de la carrière de Chris Pronger, et les deux échanges qui ont vu partir Mike Richards et Jeff Carter, cette franchise semble en déclin. Et ce malgré quelques grands talents. Pour relancer son équipe, on pouvait imaginer que le DG Ron Hextall serait très actif cet été. Mais contraint par le plafond salarial, il n’a procédé que par petites retouches, avec la signature du défenseur russe Evgeni Medvedev, très solide en KHL mais qui devra s’adapter au jeu nord-américain et un échange avec Phoenix qui lui a permis de se débarrasser du contrat de Chris Pronger, toujours décompté malgré sa retraite. Pour cela, il a toutefois fallu se départir du vétéran Nicklas Grossman, et accueillir Sam Gagner. L’ancien des Oilers est en pleine chute libre depuis deux saisons. Son arrivée est au mieux un pari, au pire une concession de plus pour se débarrasser du cap hit de Pronger…
Du coup, la décision la plus marquante de Hextall cet été aura sans doute été de confier les rênes de son équipe à l’entraîneur Dave Hakstol, aucune expérience NHL, mais douze bonnes saisons à la tête de l’équipe de l’Université North Dakota. Hakstol y a vu passer plusieurs joueurs NHL, dont Jonathan Toews. Il a la réputation d’être un remarquable « développeur » de talent. De quoi accréditer l’hypothèse d’une reconstruction forcément discrète – on n’annonce pas à Philadelphie qu’on ne jouera pas pour une place en playoffs.

Simmonds, une valeur sûre
Voracek et Giroux, on le disait plus haut, on fait mieux que remplir leur rôle de first-liners. L’an dernier, le Tchèque a confirmé son impressionnante progression. Auteur de 46 points voici deux saisons, il était passé à 62 l’an dernier avant de grimper jusqu’à 81 l’hiver dernier. Costaud et gros travailleur, Voracek est un excellent playmaker. Sa remarquable saison lui a valu une prolongation de 8 ans à 8,25M$ par saison. Son binôme, Giroux, est l’un des centres les plus talentueux et créatifs de la ligue, même s’il a connu un léger recul l’an dernier. L’une des interrogations de la saison dernière était de savoir qui compléterait ce trio, après le départ du rugueux Scott Hartnell à Columbus. Et c’est l’Autrichien Michael Raffl qui a eu cette chance, et en a profité pour inscrire 21 buts. Sans être un véritable joueur de premier trio, il est suffisamment doué et intelligent pour suivre la cadence du duo Giroux-Voracek. Sur la deuxième unité, on devrait retrouver le Québécois Sean Couturier au centre. Joueur two way très accompli malgré son jeune âge, Couturier doit toutefois passer un palier offensif, comme Brayden Schenn, son probable ailier gauche. L’ancien King n’a pas pour l’instant confirmé tout le bien que l’on pensait de lui au moment de son repêchage. Gros travailleur, intelligent, doté de bonnes mains et d’un excellent tir du poignet, Schenn n’arrive pas, pour l’instant, à produire offensivement à hauteur de son talent. Il a d’ailleurs, l’an dernier, perdu sa place sur le premier trio au profit de Raffl. Wayne Simmonds, lui, est sans doute moins doué, mais son engagement lui permettent d’être aujourd’hui une menace offensive fiable pour les Flyers, en plus d’un élément intense qui amène de la robustesse à son équipe. Avec 28 buts au compteur l’an dernier, après une saison de 29 buts, il s’établit comme un scoreur fiable au niveau NHL.
La troisième unité devrait, a priori, être celle de Vincent Lecavalier. Mais le centre québécois semble dans une phase de déclin accélérée, et seule l’arrivée d’un nouvel entraîneur peut inciter à penser qu’il sera capable de l’interrompre. Il devrait être associé à Matt Read, un petit ailier rapide et adroit, qui a vu sa saison dernière très perturbée par une blessure à la cheville subie en début de saison, et qui a handicapé son coup de patin – son point fort – toute la saison. Sa production a donc décliné de façon très importante (8 buts seulement alors qu’il en avait inscrit 22 en 2013-2014). Et le trio pourrait être complété par l’ancien Oiler et Coyote Sam Gagner, un playmaker doué mais soft. Gagner devait rebondir avec Arizona, mais il n’a pas su s’imposer (15 buts et 41 points tout de même). Plus talentueux et portés vers l’avant, les Flyers semblent, a priori, un contexte plus propice pour réveiller le talent offensif de Gagner. Il vaudrait mieux pour lui, car l’ancien 6e choix overall des Oilers en 2007 se rapproche dangereusement d’un statut de role player bien deçà de son potentiel, et que son contrat se termine cet été. Sur la quatrième unité, on retrouvera vraisemblablement le deuxième Français de NHL avec Antoine Roussel, Pierre-Edouard Bellemare. Pour sa première saison dans la grande ligue, l’ancien Rouennais s’est montré solide, et a obtenu une prolongation de deux ans à 712 500$ par saison, et un contrat one way, s’il vous plaît. Il pourrait évoluer avec l’ancien agitateur du Canadien, Ryan White, lui aussi convaincant pour sa première saison à Philly, et avec RJ Umberger. Acquis contre Scott Hartnell dans un échange incompréhensible avec Columbus, Umberger a confirmé l’an dernier qu’il était en fin de parcours, se contentant de 15 points en 67 matchs. Il sera, comme d’autres (Gagner, Lecavalier, notamment), sous la menace du jeune Scott Laughton, qui a connu un premier passage NHL contrasté, mais demeure un solide espoir de l’organisation. L’ensemble ne manque pas de talent, mais comporte plusieurs points d’interrogation.

Des places à prendre en défense
La défense est, elle, en transition. A l’exception d’Andrew MacDonald et de son absurde contrat (5M$ par saison pour encore 5 ans), tous les joueurs du top 6 des Flyers seront en fin de bail avec Philly d’ici la fin de saison prochaine. L’idée est donc d’ouvrir progressivement la porte au nombreux jeunes talents de l’organisation en défense (lire ci-contre), comme Gostisbehere, Morin ou Provorov. En attendant que la jeune garde ne s’impose, Philly devra toutefois se reposer sur des défenseurs plutôt âgés, à l’image du Suisse Mark Streit. A 37 ans, l’ancien Islander et Canadien a connu une très belle deuxième saison avec les Flyers sur le plan offensif (52 points). Toujours très efficace sur l’avantage numérique, Streit sait qu’il devra réitérer ce genre de performance, car il est en fin de contrat en juin. L’an dernier, il a beaucoup évolué avec Michael Del Zotto, signé en toute fin d’été par les Flyers et qui a connu une bonne saison (lire ci-contre). Sur la deuxième paire, deux joueurs qui ont déçu. Andrew MacDonald, réputé pour son apport offensif, s’est contenté de 12 petits points l’an dernier, qui font paraître son contrat bien lourd aujourd’hui. Quant à Luke Schenn, il semble tout juste un bon numéro 4 défensif, loin du futur roc que Toronto pensait avoir repêché (5e overall en 2008). Il est d’ailleurs en fin de contrat, et l’on peut s’interroger sur la volonté des Flyers de le conserver. L’échange qui avait permis de l’acquérir en retour de James Van Riemsdyk paraît bien déséquilibré aujourd’hui. Sur la troisième unité, on devrait retrouver l’import russe Evgeni Medvedev, censé apporter un plus offensif, et le très percutant, mais limité Radko Gudas. A moins que le vétéran Nick Schultz ou l’un des jeunes loups de la défense ne s’imposent.
Devant le filet, Philadelphie devrait être solide cette saison, ce qui est plutôt inhabituel pour la franchise, dont les gardiens ont longtemps été le point faible. Steve Mason a bien repris le fil de sa carrière depuis son arrivée à Philly, qui l’avait acquis dans un échange avec Columbus. Le gardien canadien est impressionnant, tant par son gabarit que par ses statistiques (4e pourcentage d’arrêt des gardiens titulaires de la ligue avec 92,8, 8e au nombre de buts encaissés avec une moyenne de 2,25). Ces chiffres sont dignes d’un gardien du top 10 de la ligue, mais faute de pouvoir compter sur une attaque efficace, la colonne des victoires a été bien moins garnie. Il pourra compter cette saison sur le très bon backup tchèque Michal Neuvirth, signé pour deux ans par Garth Snow en tant qu’agent libre (0 1,625M$ la saison).


Le lineup probable

Michael Raffl (#12) – Claude Giroux (#28) – Jakub Voracek (#93)
Brayden Schenn (#10) – Sean Couturier (#14) – Wayne Simmonds (#17)
Matt Read (#24) -Vincent Lecavalier (#40) – Sam Gagner (#89)
Ryan White (#25) – Pierre-Edouard Bellemare (#78) – RJ Umberger (#20)
Scott Laughton (#50)

Mark Streit (#32) -Michael Del Zotto (#15)
Andrew McDonald (#47) – Luke Schenn(#22)
Evgeni Medvedev (#82) – Radko Gudas (#3)
Nick Schultz (#55)

Steve Mason (#35)
Michal Neuvirth (#30)

Coach: Dave Hakstol


L’an dernier:

12e de la conférence Ouest avec 84 points. Meilleur pointeur: Jakub Voracek (81 points); meilleur buteur: Wayne Simmonds (28 buts).

Le joueur à suivre :
Michael Del Zotto

Drôle de carrière que celle de Michael Del Zotto. Considéré comme l’un des plus brillants espoirs de sa cuvée un an avant sa draft, MDZ avait glissé jusqu’au 20e rang après une année moyenne. Il a ensuite convaincu le staff des Rangers pour devenir le plus jeune défenseur à porter le maillot des blueshirts pour débuter la saison 2009-2010 avec New York, et de poursuivre avec une excellente saison. La suite fut beaucoup plus inconstante, entre séjours AHL, et saisons brillantes, jusqu’à ce que New York finisse par l’échanger à Nashville, où il a tant peiné que les Predators ne lui ont fait aucune offre de contrat. L’an dernier, devenu agent libre, Del Zotto a donc signé avec Philly, où il a connu une bonne année aux côtés de Streit. Rapide, fluide, doté d’un très bon lancer, Del Zotto doit confirmer pour enfin trouver la stabilité qui lui manque pour exploiter un potentiel certain.

La relève :
Du talent en défense

Les Flyers repêchent bien, c’est une tradition que le management de Ron Hextall compte bien poursuivre. Philadelphie compte un espoir offensif de qualité avec Travis Konecny (24e overall en 2015), un petit centre accrocheur et talentueux. Mais c’est surtout en défense que le Flyers ont de la réserve. A commencer par Ivan Provorov (7e overall en 2015, photo), que beaucoup de scouts voyaient aussi fort que Noah Hanifin l’été dernier, et qui a été comparé à un Andrei Markov en plus agressif. On peut également citer Travis Sanheim (17e overall en 2014), grand et complet, et qui a explosé offensivement l’an dernier; Shayne Gostisbehere(78e overall en 2012), un petit arrière très fluide qui a toutefois vu sa dernière saison réduite à néant par une déchirure du ligament croisé du genou ; et le grand et agressif Samuel Morin (11e overall en 2013), monstre physique qui semble destiné à devenir un défenseur strictement défensif ou encore le fiable Suédois Robert Hagg (41e overall en 2013).

Le pronostic de TPPQB

Pour que Philadelphie retrouve les playoffs, il faudra que Dave Hakstol fasse des miracles. L’équipe manque trop de solidité défensive, même si le potentiel en attaques est conséquent. Stratégiquement, Philadelphie doit se préparer à une ou deux saisons plus délicates pour donner à ses jeunes défenseurs le temps de se développer. Mais une fois cette défense stabilisée, les Flyers devraient vite redevenir compétitifs.