Season preview 2015-2016 : Florida Panthers
Eastern Conference – Atlantic division
Enfin sortir les griffes

Tête d’affiche offensive des Panthers, Nick Bjugstad est en constante progression au niveau scoring depuis son arrivée en NHL (24 buts l’an dernier).
Ils étaient 11 271, en moyenne, à garnir les travées du BB&T Center. Tout simplement la pire affluence de la ligue l’an dernier, sans compter que les retraités canadiens et leur famille fournissent une partie de cette audience quand leurs équipes viennent jouer en Floride. Les images de la salle à moitié vide ont certainement fait grincer des dents dans les bureaux new-yorkais de la NHL, et les rumeurs de déménagement ont, une fois de plus, refait surface. Ajoutez à cela une énième saison sans playoffs, et l’on dresse là le portrait d’une équipe au plus mal. Sauf quand on se concentre sur ce qui se passe sur la glace. La très jeune équipe de Gerard Galant est en effet en pleine progression, à l’image de ses attaquants Jonathan Huberdeau, Nick Bjugstad et Aleksander Barkov. Cet été, Dave Tallon, le DG, a donc choisi de continuer de donner de la place et des responsabilité à la nouvelle génération des Panthers. Les vétérans Scottie Upshall, Brad Boyes et Tomas Kopecky ont donc pris la porte de sortie, et Tallon a également échangé Jimmy Hayes à Boston en retour de Reilly Smith, récupérant par la même occasion le salaire de Marc Savard, retraité depuis belle lurette suite à de graves problèmes de commotions cérébrales. Un deal avantageux pour Boston et qui permet à Florida, qui n’a pas de problèmes avec le salary cap, de récupérer un bon jeune attaquant de plus avec Smith. Voilà pour les mouvements estivaux. Mais le principal changement à son effectif, Dale Tallon l’a apporté en cours de saison dernière, en faisant l’acquisition de Jaromir Jagr. La légende tchèque s’est fondue dans le moule et a beaucoup apporté aux jeunes attaquants floridiens. Un mariage heureux qui s’est conclu par une prolongation d’un an et 3,5M$.
Jagr, le mentor
Jagr aura pour mission d’encadrer les espoirs offensifs de l’organisation, et de remettre l’attaque de Florida dans le droit chemin. L’an dernier, malgré les progrès d’un Bjugstad ou d’un Huberdeau, l’attaque floridienne n’était que la 25e de la ligue (2,42 buts par match), avec un powerplay anémique (16,3% d’efficacité, 24e de la ligue). Jagr devrait évoluer sur le premier trio des Cats, avec le rapide et talentueux ailier québécois Jonathan Huberdeau, qui a retrouvé tous ses moyens sous les ordres de son ancien coach de junior, à St John, et vient de resigner pour deux ans (3,25 M$ par saison). Barkov, lui est un gros centre playmaker déjà très mature malgré ses 20 ans. Solide dans sa zone, il a les moyens de hausser sensiblement sa production offensive, peut-être même dès cette saison. Sur la deuxième unité, l’autre grand talent offensif de l’organisation, Nick Bjugstad, devrait faire équipe avec le nouveau venu Reilly Smith, et peut-être le dernier premier choix de l’organisation, Lawson Crouse. Le premier est un grand centre, puissant et adroit, qui peut compter sur un très bon lancer et a plus un profil de scoreur que de playmaker. Smith devra lui faire oublier une dernière campagne un ton en dessous de la précédente, où il avait explosé avec Boston, après avoir été acquis des Stars dans l’échange de Tyler Seguin. C’est un ailier intelligent qui dispose, lui aussi, d’un lancer très intéressant. L’ailier gauche de ce trio pourrait être le plus jeune joueur de l’effectif. Mais pas le moins impressionnant physiquement. Comparé à Andrew Ladd, ce beau bébé de 6 pieds 4 pouces et 210 livres est un power forward en devenir, qui a déjà le corps d’un adulte. Attention tout de même à ne pas précipiter son entrée dans la grande ligue.
La troisième unité devrait, elle être un brin plus expérimentée. Dave Bolland sera probablement au centre de ce troisième trio. Acquis sur le marché des agents libres l’an dernier, l’ancien de Chicago n’a pas fait d’étincelles pour sa première saison floridienne, c’est un euphémisme (23 points, dont 6 buts en 53 matchs). Au point qu’on ne serait pas surpris de voir Vincent Trocheck lui passer devant. S’il conserve son poste, Bolland devrait être flanqué de Jussi Jokinen, auteur, lui, d’une bonne saison offensive l’an dernier (44 points). Le Finlandais demeure un attaquant doué, mais il est clairement un joueur de complément aujourd’hui. Enfin, Brandon Pirri pourrait évoluer à l’aile droite. L’ancien des Blackhawks a connu une impressionnante séquence offensive l’an dernier, inscrivant 22 buts, alors qu’il n’en avait inscrit que 13 en 4 saisons NHL jusque là. Curieusement, ce playmaker naturel n’a pu enregistrer que… deux passes l’an dernier. Sa progression est à surveiller. La quatrième unité pourrait, quant à elle, être pivotée par Vince Trocheck. Pour sa deuxième saison dans la ligue, le petit centre playmaker américain a semblé passer un palier. Créatif, il doit améliorer son jeu défensif. Il sera sans doute associé au travailleur, mais limité Derek MacKenzie et à l’ancien enforcer des Bruins, Shawn Thornton. A moins que la jeune garde, Quinton Howden et Rocco Grimaldi en tête, ne sorte ces vétérans de l’alignement.
Tous derrière Ekblad
En défense, Florida était dans la moyenne de la ligue l’an dernier (2,60 buts par match, 16e de la ligue, en dépit d’un médiocre PK (24e de la ligue avec 80% d’efficacité seulement. La première saison d’Aaron Ekblad n’y a pas été étrangère (lire ci-contre). Le numéro 1 de la draft 2014 va devoir confirmer, associé à Brian Campbell. Le très offensif défenseur a connu une année moins productive l’an dernier, et semble sur le déclin dans ce domaine. Mais il compense par un placement beaucoup plus sûr, et s’est révélé un mentor intéressant pour Ekblad. Il est en fin de contrat cette année et, à 36 ans, va devoir convaincre son DG de le resigner. Sur la deuxième unité, le capitaine Willie Mitchell apporte son calme et sa science du jeu défensif. Il devrait évoluer avec Dmitri Kulikov, un défenseur russe talentueux, mais qui n’a pas, jusqu’à présent, le rayonnement offensif qu’on lui promettait au moment de son repêchage. Son jeu défensif est par contre en constante progression. La troisième paire devrait être celle de Michael Matheson, un jeune arrière grand et mobile, qui dispose d’un potentiel offensif intéressant, et d’Erik Gudbranson. Le numéro 3 du repêchage 2010 est un gros gabarit, solide dans sa zone, mais son potentiel offensif est décevant pour un joueur repêché aussi haut. Enfin, Dale Tallon a récupéré l’ancien Bruin Steven Kampfer pour donner un peu de profondeur à son alignement défensif, dans un rôle de puckmover petit format.
Dans les buts, le tandem Luongo-Montoya a été reconduit. Le gardien québécois n’est plus aussi dominant que lors de son premier passage en Floride, mais c’est un numéro 1 de qualité. L’an dernier, « Bobby Lu » affichait des stats correctes (2,35 buts encaissés par match, 17e de la ligue ; 92,1% d’arrêts, 12e de la ligue) et un leadership précieux pour les jeunes Panthers. Sa doublure, Al Montoya n’a pas les moyens de le concurrencer, mais c’est un numéro 2 très convenable.
Le lineup probable
Jonathan Huberdeau (#11) – Aleksander Barkov (#16) – Jaromir Jagr (#68)
Lawson Crouse (#67) – Nick Bjugstad (#27) – Reilly Smith (#18)
Jussi Jokinen (#36) – Dave Bolland (#63) – Brandon Pirri (#73)
Derek MacKenzie (#17) – Vincent Trocheck (#21) – Shawn Thornton (#22)
Quinton Howden (#42)
Brian Campbell (#51) – Aaron Ekblad (#5)
Willie Mitchell (#33) – Dmitri Kulikov (#7)
Michael Matheson (#56) – Erik Gudbranson (#44)
Steven Kampfer (#3)
Roberto Luongo (#33)
Al Montoya (#35)
Coach: Gerard Galant
L’an dernier:
Le joueur à suivre :
Aaron Ekblad
Chez les juniors, il était un homme parmi les adolescents. Mais au niveau NHL, face à des adultes, Aaron Ekblad n’a pas semblé sentir la différence.Le grand arrière ontarien a enquillé les minutes (21,5 par match) avec une déconcertante facilité, défendu avec aplomb et noirci la feuille de pointage quasiment un match sur deux (39 points en 81 matchs). Numéro 1 du repêchage 2014, Ekblad a tout d’un futur défenseur numéro 1. A lui d’éviter la malédiction du sophomore slump et de devenir le leader défensif dont ont besoin les Panthers pour poursuivre leur ascension.
La relève :
La patience n’est pas
de mise
Chez les Panthers, on ne fait pas de vieux os dans les mineures. Après les Huberdeau, Barkov et Bjugstad, c’est donc Lawson Crouse (11e overall en 2015, photo) qui a de bonnes chances de démarrer la saison à Sunrise. On prédit le même destin à Michael Matheson (23e overall en 2012), et le petit mais talentueux attaquant Rocco Grimaldi devrait lui aussi goûter à la grande ligue cette saison. Pour le reste, c’est un peu mince. On citera simplement le défenseur Ian McCoshen, un joueur intelligent qui, lui, peaufinera son jeu – notamment offensif – en AHL.
Le pronostic de TPPQB
L’an dernier, les Panthers ont grappillé 25 points de plus que la saison précédente. Le genre de progression qu’il sera difficile de reproduire, mais qui annonce le retour de la franchise floridienne à la compétitivité. Cette saison, la marche pourrait être encore un brin haute, mais Florida devrait être dans la bagarre. On surveillera attentivement la progression des jeunes attaquants des Panthers, car si Barkov venait à débloquer offensivement, et que Huberdeau, Pirri et Bjugstad confirmaient, on peut imaginer que l’attaque floridienne exploserait. De quoi donner un peu plus de corps au rêve de revoir les Cats en séries.