Season preview 2015-2016 : Ottawa Senators

Eastern Conference – Atlantic division


 

 

Vous avez dit mirage?

 

Après avoir longtemps peiné à gagner sa place dans l’alignement des Sens, Mark Stone a explosé l’an dernier avec 64 points.

Do you believe in miracles? La question mythique du commentateur américain Al Michaels lors de la victoire surprise des Etats-Unis face à la toute puissante Union Soviétique au Jeux de Lake Placid aurait pu s’appliquer au destin des Senators version 204-2015. L’an dernier, après 51 matchs disputés, la franchise canadienne était au plus mal. Robin Lehner et Craig Anderson, ses gardiens, étaient sur le flanc. Très loin du compte au classement, les Sens avaient quasiment tiré une croix sur les playoffs. Jusqu’à ce que Dave Cameron prenne les rênes, suppléant un Paul MacLean qui ne semblait plus avoir de prises sur son jeune groupe, et qu’il confie le filet à Andrew Hammond. Jamais repêché, signé par les Senators voici deux ans, Hammond n’était que le troisième gardien de l’équipe. Mais une fois installé devant le filet du grand club, ses prestations furent spectaculaires: vingt victoires, trois petites défaites, un pourcentage d’arrêts hallucinant (94,1%) et une moyenne de buts encaissés record (1,74 buts par match). Un vrai conte de fée pour le gardien de 27 ans, qui a conduit les Senators en playoffs et gagné le surnom de Hamburglar, en référence au personnage de voleur masqué de McDonald’s dessiné sur son masque. Et ce même si les playoffs se sont conclus de façon abrupte face aux Canadiens de Montréal. Bryan Murray, le DG des Senators, qui a avoué l’an dernier lutter contre un cancer incurable, a choisi de faire confiance au groupe qui a réalisé ce petit miracle. Du coup, peu de mouvements à signaler cet été dans la capitale fédérale canadienne. Murray a simplement tranché sur le poste de gardien, prolongeant Hammond et conservant Craig Anderson, mais envoyant Robin Lehner (ainsi que David Legwand) à Buffalo en retour d’un choix de première ronde. Erik Condra et Eric Gryba, deux joueurs dont le rôle s’était réduit, ont quitté le navire. Et la principale arrivée est celle du jeune et convoité gardien de Boston University. L’idée est donc claire, la progression viendra du groupe en place. Il faudra simplement espérer que la fin de saison dernière n’était pas simplement un mirage, porté par un gardien en apesanteur, et qui pourrait redescendre brutalement sur terre cette saison.

Une défense rajeunie
Dans les buts, malgré les miracles de l’an dernier, Hammond devrait débuter dans le rôle de doublure de Craig Anderson. Le gardien américain a connu une saison très perturbée par les blessures l’an dernier. Irrégulier, fragile, Anderson peut aussi se muer en un véritable mur, comme lors des playoffs où il a affiché un pourcentage d’arrêt hallucinant face à Montréal (97,2% d’arrêt), après avoir vu Hammond peiner. Le Hamburglar, lui, doit prouver qu’il n’était pas qu’une one hit wonder.
La défense des Sens sera bien entendu menée par Erik Karlsson, qui a confirmé qu’il avait retrouvé tous ses moyens après sa blessure de 2013. Le Suédois a remporté le trophée Norris de meilleur défenseur de la ligue, devant PK Subban et Drew Doughty. Il devrait évoluer avec le défensif Marc Methot, qui a bien rebondi après avoir manqué deux mois à cause de problèmes dorsaux. La paire est très complémentaire, et expérimenté. Ce qui n’est pas le cas des deux arrière du deuxième trio, Cody Ceci et Patrick Wiercioch. Le premier semble s’être installé dans le top 4 des Senators (81 matchs l’an dernier), dans un rôle de puckmover gros et mobile. Il dispose d’un gros lancer, qui devrait lui permettre, à terme, de produire un peu plus offensivement. Wiercioch, lui, a vu non sans déplaisir partir Paul MacLean, qui ne lui faisait guère confiance, avant de s’imposer dans l’alignement. Défenseur talentueux, dangereux par son jeu de passe et sur le powerplay, Wiercioch a impressionné avec le Canada lors des derniers championnats du monde. Il doit confirmer, et disputer enfin, à 25 ans, une saison complète dans la grande ligue. Enfin, la dernière paire devrait associer le vétéran Chris Philips, au grand Jared Cowen, dont on attend l’explosion depuis plusieurs saisons maintenant. Grand et puissant, Cowen a les ingrédients nécessaires pour devenir un défenseur défensif de qualité. L’ensemble a beaucoup de qualité, même s’il manque un peu de bouteille. 13e défense de la ligue avec 2,54 buts encaissés, et le 11e PK de la ligue, Ottawa a une base défensive solide, mais on décèle une marge de progression dans ce domaine.

Une défense rajeunie
En attaque, c’est déjà plus probant. L’an dernier, les Senators disposaient de la 8e attaque de la ligue (2,83 buts par match), malgré un powerplay quelconque (82,6% d’efficacité, 21e de la ligue seulement). Une attaque qui a bénéficié l’an dernier de l’explosion conjointe de Mike Hoffman et Mark Stone. Le premier a inscrit 48 points, dont 27 buts. Un rendement quasi inespéré pour un joueur qui n’avait marqué qu’à trois reprises la saison précédente avec les Senators. Mais la grande révélation de la saison dernière, si l’on veut bien oublier le « Hamburglar », c’est bien Mark Stone. On savait depuis un moment que cet ancien choix de 6e ronde de la franchise en 2010 avait le potentiel pour scorer au niveau NHL, à condition d’améliorer son coup de patin. Sans être devenu un patineur de première force, il a suffisamment progressé pour mettre en évidence ses qualités de playmaker et son très bon lancer. De quoi inscrire 64 points et apparaître comme la principale menace offensive des Sens. Il devra confirmer cette année, sur le premier trio, où il évoluera avec Kyle Turris. L’ancien d’Arizona, au jeu two way très solide, semble enfin capable de tenir les promesses qui avaient fait de lui un troisième choix overall en 2007, grâce notamment à une lecture du jeu et à une qualité de passe remarquables. Le trio sera complété par Clarke MacArthur, qui n’a pas répété sa superbe saison 2013-2014 (55 points), mais demeure un honnête joueur de complément. Sur la deuxième unité, Mike Hoffman sera lui associé à l’une des déception de la dernière saison, Bobby Ryan. L’ancien des Ducks, fraîchement prolongé de 7 ans à 7,25M$ par saison, n’a pas su passer la barre des 20 buts. Il doit produire comme l’ailier de premier trio qu’il est. Le trio sera pivoté par le Suédois Mika Zibanejad, qui a sans doute réussi l’an dernier à s’imposer définitivement dans l’alignement, avec une saison de 20 buts et 46 points. Ce playmaker tenace doit maintenant confirmer, et, rapidement, passer un palier. Sur la troisième unité, le petit mais talentueux Jean-Gabriel Pageau pourrait évoluer avec l’ailier tchèque Milan Michalek, qui semble sur le déclin, et Curtis Lazar. L’ancien capitaine du Canada aux Mondiaux Juniors a été l’une des belles révélations de la saison, dans un style qui marie débauche d’énergie et intelligence de jeu. S’il confirme sa progression, Ottawa pourrait bien compter sur trois lignes offensives de bon niveau. Sur le quatrième, par contre, le talent se fait plus rare, que ce soit avec les joueurs de devoir que sont Colin Greening et Zach Smith, ou le rugueux, mais vieillissant Chris Neil. Alex Chiasson, qui a connu une première saison mitigée, a toutefois les moyens de s’imposer au moins sur le quatrième trio – voire mieux.


Le lineup probable

Clarke MacArthur (#16) – Kyle Turris (#7) – Mark Stone (#61)
Mike Hoffman (#68) – Mika Zibanejad (#93) – Bobby Ryan (#6)
Milan Michalek (#9) – Jean-Gabriel Pageau (#44) – Curtis Lazar (#27)
Colin Greening (#14) – Zach Smith (#15) – Chris Neil (#25)
Alex Chiasson (#90)

Marc Methot (#3) – Erik Karlsson (#65)
Patrick Wiercioch(#46) – Cody Ceci (#5)
Chris Philips (#4) – Jared Cowen (#2)
Mark Borowiecki (#74)

Craig Anderson (#41)
Andrew Hammond (#30)

Coach: Dave Cameron


L’an dernier:

7e de la conférence Ouest avec 89 points. Eliminés au premier tour des playoffs par Montréal (4-2). Meilleurs pointeurs: Erik Karlsson (66 points); meilleur buteur: Mike Hoffman (27 buts).

Le joueur à suivre :
Andrew Hammond

Sans lui, Ottawa n’aurait pas vu la couleur des playoffs. Avec ses 20 victoires en 23 matchs pour conclure la saison régulière, le « Hamburglar » a formidablement repris le flambeau des blessés Anderson et Lehner. Et même si, en playoffs, il a semblé dépassé, Ottawa lui a renouvelé sa confiance pour trois ans à 1,35 M$ la saison. Il devrait, a priori, être le remplaçant de Craig Anderson. Mais s’il devait retrouver sa forme du printemps dernier, la concurrence ne sera pas une vue de l’esprit devant le filet des

La relève :
U???

Thomas Chabot

Pas de blue chipper pour les Sens, mais une collection intéressante de joueurs au potentiel NHL. A commencer par le défenseur québécois Thomas Chabot, un arrière au solide coup de patin et à la compréhension du jeu très fine (18 e overall en 2015). L’autre first rounder de cette année, Colin White (21 e overall en 2015), est un centre défensif qui a révélé un potentiel offensif prometteur en fin de saison dernière. On peut également citer Nick Paul, un gros ailier acquis dans l’échange de Jason Spezza qui s’est bien développé depuis son repêchage par Dallas (101e overall en 2013). Dans les buts, l’agent libre Matt O’Connor était l’un des joueurs les plus convoités la saison dernière. Il semble avoir le potentiel d’un futur starter dans la ligue. Quand au sniper Matt Puempel (24e overall en 2011), il a connu une bonne saison avec les Senators de Binghampton, la farm team d’Ottawa, et un passage plus timide avec le grand club.

Le pronostic de TPPQB

Avec un groupe jeune et talentueux,
on peut s’attendre à une progression des Senators. Mais entre l’irrégularité  d’Anderson et le manque de références de Hammon, le poste de gardien demeure un sérieux point d’interrogation. Et il n’est pas exclu que quelques uns des jeunes Sens connaissent une régression. On voit mal le « Hamburglar » répéter ses miracles sur la durée. Ottawa devrait donc être dans la bagarre pour une place en playoffs, mais sera sans doute trop juste pour disputer l’une des deux premières places de la divison Atlantique à Montréal et à Tampa.