Depuis que le plafond salarial a été instauré, empêchant le propriétaire Mike Ilitch de dépenser sans compter pour attirer les meilleurs joueurs autonomes, la stratégie du DG Ken Holland est simple : faire confiance à son réseau de scouts et aux entraîneurs des équipes affiliées pour repérer et développer l’essentiel des joueurs qui porteront le maillot à la roue ailée en NHL. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la stratégie fonctionne puisque, sur les 23 joueurs qui devraient débuter la saison à Detroit, 18 ont été repêchés par les équipes de Tyler Wright et Hakan Andersson. Sur les cinq joueurs restants, trois ont été formés dans les différentes universités du Michigan – et deux ont été signés comme agents libres sans avoir jamais été repêchés. Les deux derniers sont tout simplement les deux recrues estivales : le vétéran joueur de centre Brad Richards, qui vient de remporter sa seconde Coupe Stanley avec Chicago, et le défenseur offensif – et lançant de la droite– Mike Green, transfuge des Washington Capitals. Côté départs, outre les joueurs acquis à la date limite des transactions – Erik Cole et Marek Zidlicky –, le gardien suédois Jonas Gustavsson n’a pas été conservé et le centre Stephen Weiss a vu son contrat racheté après seulement deux saisons, la première raccourcie par une blessure aux adducteurs, la seconde simplement décevante.
L’objectif de cette formation à peine retouchée? Participer pour la vingt-cinquième fois consécutive aux séries de fin de saison, après une qualification un peu plus aisée l’an dernier qu’en 2013-2014. Ensuite, il faudra enfin passer le premier tour des séries dans la conférence Est après deux échecs consécutifs, le dernier en date contre le Lightning de Tampa Bay, futur finaliste. Et le gros changement pour Detroit, c’est que pour la première fois depuis 10 ans, l’homme chargé de piloter la formation jusqu’au bal printanier ne sera pas Mike Babcock. L’entraîneur qui a emmené les Wings à leur dernière conquête de la Coupe Stanley en 2008 et le Canada au titre olympique en 2010 et en 2014 a en effet choisi de relever le défi de redresser les Maple Leafs de Toronto à l’issue de son contrat dans la cité de l’automobile. En toute logique, Ken Holland a appliqué la même stratégie que pour ses joueurs et a promu Jeff Blashill, l’entraîneur des Griffins de Grand Rapids, la filiale AHL des Red Wings, qu’il a encore emmenée en finale de conférence l’an dernier. Blashill ne sera pas dépaysé à Detroit, puisqu’il a été l’adjoint de Babcock en 2011-2012 et qu’il a passé les trois années suivantes à former la plupart des joueurs de son nouvel effectif dans l’AHL, remportant notamment la Coupe Calder en 2013.

Une attaque rajeunie, deux vétérans vedettes
Les Red Wings restent sur une bonne saison offensive (10e attaque avec 2,82 buts/match ; 2e Power Play à 23,8% de réussite ; 18e avec 29,6 tirs/match) marquée par une domination territoriale assez nette (3e au différentiel tirs tentés / tirs subis, 1er quand le score est serré). Un résultat meilleur que la saison précédente à mettre en parallèle avec le fait que les deux leaders offensifs de l’équipe, Pavel Datsyuk (65 points en 63 matches) et Henrik Zetterberg (66 points en 77 matches) ont été relativement épargnés par les blessures cette saison. Les deux hommes seront encore les meneurs de l’équipe cette saison, en espérant que Datsyuk soit remis de son opération à la cheville pour le début de la saison.
Pour compléter le top six, on devrait retrouver le polyvalent Justin Abdelkader, auteur de sa meilleure saison offensive aux côtés de Zetterberg l’an dernier (23 buts, 44 points), le vétéran Brad Richards, qui sera chargé de faire oublier la mauvaise expérience Weiss, et les deux jeunes buteurs Gustav Nyquist et Tomas Tatar, qui ont confirmé l’an dernier les promesses entrevues en 2013-2014. Et même un peu plus pour le Slovaque, qui s’est approché tout près du plateau des 30 buts à sa deuxième saison complète.
Derrière ces six joueurs, on devrait retrouver la Mule Johan Franzen, si les symptômes post-commotion cérébrale le laissent tranquilles après une saison 2014-2015 (33 matches), le rookie Finlandais Teemu Pulkkinen, les polyvalents Riley Sheahan, Darren Helm – victime d’une commotion cérébral pendant le camp d’entraînement –, les plus défensifs Luke Glendening, Drew Miller et Joakim Andersson et l’ailier slovaque Tomas Jurco, qui doit encore exploiter tout son potentiel. Le vétéran Dan Cleary, resigné début septembre, ne devrait lui être appelé qu’en cas de multiples blessures.
Outre les prometteurs Larkin et Mantha (cf. ci-dessous), le rapide ailier d’origine grecque Andreas Athanasiou (repêché 110e overall en 2012) attendra un hypothétique rappel en NHL.

Enfin un défenseur droitier !
Du côté défensif, la saison 2014-2015 a été ordinaire (15e avec 2,57 buts encaissés/match ; 17e Penalty Kill à 80,9% de réussite ; 8e avec 28,3 tirs concédés/match), comme l’année précédente. La ligne bleue reste désespérément orpheline de Nicklas Lidström, même si la paire suédoise formée par Niklas Kronwall et Jonathan Ericsson continue de tenir le fort.
Derrière, le jeune Danny DeKeyser a confirmé qu’il était un bon défenseur de top 4, et sera rejoint par le fameux défenseur lançant de la droite que Ken Holland recherchait désespérément. Après s’être intéressé aux gros Dion Phaneuf et Tyler Myers, plus en odeur de sainteté dans leurs clubs respectifs, et avoir espéré signer Jeff Petry sur le marché des joueurs autonomes avant que le natif de Michigan ne choisisse de rester à Montréal, le DG des Wings a finalement mis la main sur le très offensif Mike Green, nominé deux fois pour l’obtention du trophée Norris par le passé. Mais aujourd’hui, Green, laissé libre par les Capitals, est surtout un spécialiste de l’avantage numérique, pas forcément très fiable dans sa propre zone. Auteur de 10 buts et 45 points l’an dernier, son apport ne risque en tout cas pas d’affaiblir le 2^ème meilleur Power Play de la ligue.
La brigade défensive sera complétée par le vétéran Kyle Quincey, tout juste rétabli d’une opération à la cheville, un Brendan Smith toujours confiné à la 3e paire, et ponctuellement par le Tchèque Jakub Kindl. Trois défenseurs repêchés en 2011, Xavier Ouellet (48e overall), Ryan Sproul (55e overall) et Alexey Marchenko (205e overall) essaieront de grimper dans la hiérarchie et de se tailler un poste à Detroit, tandis que Brian Lashoff restera une police d’assurance en cas de pépins.

Duel au sommet devant le filet
Une sérieuse blessure à l’épaule a tenu le Suédois Jonas Gustavsson à l’écart du jeu pendant la majeure partie de la dernière saison et aura permis au jeune Petr Mrazek de grapiller sensiblement plus de temps de jeu que les deux saisons précédentes. Le talentueux Tchèque a ainsi profité de l’irrégularité du gardien partant Jimmy Howard pour lui ravir son poste lors des séries éliminatoires. Howard est un honnête gardien n°1, mais à Detroit, on attend mieux après avoir conquis la Coupe Stanley avec Dominik Hasek en 2008. Blashill a confirmé que le camp d’entraînement lui permettrait de déterminer qui de Mrazek ou Howard commencerait la saison derrière le masque du n°1.

Le lineup probable

Henrik Zetterberg (#40) – Pavel Datsyuk (#13) – Justin Abdelkader (#8)
Tomas Tatar (#21) – Brad Richards (#17) – Gustav Nyquist (#14)
Johan Franzen (#93) – Riley Sheahan (#15) – Teemu Pulkkinen (#56)
Darren Helm (#43) – Luke Glendening (#41) – Tomas Jurco (#26)
Drew Miller (#20)

Niklas Kronwall (#55) – Jonathan Ericsson (#52)
Danny DeKeyser (#65) – Mike Green (#25)
Kyle Quincey (#27) – Brendan Smith (#2)
Jakub Kindl (#4)

Petr Mrazek (#34)
Jimmy Howard (#35)

Coach : Jeff Blashill

L’an dernier:

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