Season preview 2015-2016 : New York Islanders

Eastern Conference – Metropolitan division


 

 

Brooklyn Boogie (men)

 

Deuxième scoreur de la ligue l’an dernier, John Tavares est l’incontestable leader d’une équipes new yorkaise en pleine progression.

Au début des années 1980, les Islanders étaient une dynastie. Emmenés par les Trottier, Potvin, Bossy et compagnie, la franchise de Long Island remportait alors quatre coupes Stanley d’affilée, avant de doucement régresser jusqu’à la fin des années 1990. Depuis, en 25 ans, les Isles n’ont disputé les playoffs que 8 fois, pour un seul parcours au-delà du premier tour, en 1993. Une vie entière de médiocrité pour les fans de la franchise, marquée par des épisodes parfois franchement comiques de management catastrophique. Certains des échanges conclus par Mike Milbury, notamment, doivent figurer dans le livre des records de la bêtise (Kvasha et Parrish contre Luongo et Jokinen, Yashin contre Chara et le deuxième choix qui permettra à Ottawa de repêcher Spezza). Mais cette période noire semble, enfin, se terminer. Car avec John Tavares et ses comparses, New York semble avoir enfin trouvé une équipe capable de redonner son lustre à une franchise prestigieuse. Ironie du sort, c’est quand cette nouvelle génération prend son envol que la franchise déménage. Adieu Long Island et son décrépit Nassau Coliseum, bienvenue à Brooklyn dans le très moderne Barclays Center. Un changement qui devrait servir l’audience et l’économie des Islanders, dans le très hype et argenté borough au sud de Manhattan.
Mais c’est surtout le rendement sur la glace de l’équipe qui sert la cause de la franchise. L’an dernier, le DG Garth Snow a effectué trois acquisitions importantes qui ont permis à son équipe de passer un palier. Le gardien Jaroslav Halak, recruté en tant qu’agent libre, et les deux défenseurs Nick Leddy et Johnny Boychuk. Combiné à la progression de plusieurs jeunes joueurs (Ryan Strome, Anders Lee ou Calvin De Haan), cet influx d’expérience a permis à New York de récolter… 22 points de plus que la saison précédente. De quoi retrouver les playoffs, où les Islanders se sont cassé les dents sur des Caps plus matures. Une note décevante pour conclure une saison plus que réussie, qui a conduit Garth Snow, le DG, à conserver l’essentiel de son groupe. Les seuls départs notables sont ceux du vétéran slovaque Lubomir Visnovsky, remplacé par un autre joueur défenseur d’expérience, le Tchèque Marek Zidlicky (contrat d’un an à 1,5M$), et celui du gardien remplaçant Michal Neuvirth, qui sera, lui, suppléé par Thomas Greiss (contrat de deux ans à 1,5M$ par saison). Snow s’est également beaucoup activé au moment du repêchage, ce qui lui a permis de récupérer deux choix de première rond pour repêcher le talentueux Mathew Barzal et le très accrocheur Anthony Beauvillier. Dans l’opération, l’espoir défensif Griffin Reinhart, dont le développement ne convenait pas à l’organisation, a été envoyé à Edmonton.

Une défense rajeunie
C’est doc un effectif très stable qui attaquera la saison, avec une locomotive, le centre John Tavares. Depuis son repêchage, l’Ontarien est en constante progression. L’an dernier, il a encore haussé son niveau offensif, pour finalement se faire déposséder du titre de meilleur marqueur lors des dernières minutes de la saison. Finaliste du trophée Hart, c’est le leader incontestable et le visage de la franchise. A son aile gauche, on devrait retrouver Anders Lee, un gros ailier américain à l’éclosion tardive, qui a passé un énorme cap l’an dernier, pour sa troisième saison dans la ligue. Lee est un power forward en devenir, puissant et adroit devant le filet adverse (25 buts l’an dernier). Sa belle saison lui a valu un joli contrat de 4 ans à 3,75M$ par saison. Le troisième larron de ce premier trio est l’ancien premier choix de l’organisation, Josh Bailey, un joueur dont on a longtemps cru qu’il ne tiendrait pas ses promesses, mais qui s’établit aujourd’hui comme un solide ailier two way au rendement offensif intéressant (41 points l’an dernier).
Sur la deuxième unité, deux autres bonnes surprises de la saison dernière. Le grand Brock Nelson, d’abord, un autre power forward en devenir qui a connu une remarquable première partie de saison, avant de s’essouffler un peu. Il a tout de même réussi à effacer la barre des 20 buts pour la première fois de sa carrière, et a signé, avant le début du camp d’entraînement, un contrat de trois ans à 2,5M$ par saison. Au centre, le très talentueux Ryan Strome semble, lui, s’être définitivement installé au niveau NHL après une récolte de 50 points pour sa première saison dans la grande ligue. Ce superbe patineur est un excellent playmaker qui doit toutefois plus utiliser son lancer pour scorer, et ne pas devenir trop prévisible. Le trio est complété par l’autre star des Islanders, le power forward Kyle Okposo, qui a connu une saison compliquée l’an dernier, à cause d’une blessure à la rétine de l’œil. Agent libre en fin de saison, il a fait l’objet de rumeurs de transferts, mais on imagine mal Garth Snow laisser filer ainsi un de ses cadres. Sur la troisième unité, on retrouvera le très injustement sous-estimé Frans Nielsen, un centre two way complet, capable d’apporter chaque saison une importante contribution offensive. L’an dernier, le Danois a été moins productif (43 points, contre 58 l’année précédente), mais demeure un élément important de l’organisation. Il sera associé aux deux ex-Leafs Nikolai Kulemin et Mikhail Grabovski deux éléments qui n’ont pas forcément apporté le scoring escompté (même si Grabovski a l’excuse d’avoir manqué une trentaine de matchs), mais qui, replacés sur un troisième trio, constituent une menace très appréciable. Sur la quatrième unité patrouilleront les deux bangers les plus redoutés de la ligue, Matt Martin et Cal Clutterbuck, numéro 1 et 2 aux chapitre des mises en échec l’an dernier dans la ligue. Au centre, on devrait retrouver Casey Cizikas, un centre two way petit format qui peut, au besoin grimper d’une ligne dans la hiérarchie. L’ensemble est dense, costaud et talentueux, et, à moins d’une régression significative des plus jeunes (Lee, Nelson, Strome), on ne voit guère de raison de voir décliner la production offensive new yorkaise, très solide l’an dernier (4e attaque de la ligue avec 2,99 buts par match). Elle pourrait même augmenter si le powerplay, moyen l’an dernier (16e de la ligue avec 18,7% d’efficacité) trouvait un peu plus de régularité.

Une défense rajeunie
Mais l’amélioration passera avant tout par la défense, où New York montrait l’an dernier des lacunes incompatibles avec des parcours longs en playoffs (23e de la ligue avec 2,73 buts encaissés par match).La faute notamment à un PK médiocre, avec 78% d’efficacité (26e de la ligue) seulement. Il y a toutefois des progrès notables avec la défense des Islanders. Des progrès dus en grande partis au binome Nick Leddy-Johnny Boychuk. Le second a apporté sa rugosité et son puissant lancer frapper, mais c’est sans doute le premier qui aura le plus d’impact à long terme pour les Islanders. Longtemps confiné à un rôle mineur chez les Blackhawks, Leddy s’est révélé l’an dernier comme un puck mover de première force, inscrivant 37 points et brillant notamment par ses entrées de zone. Vu le niveau affiché l’an dernier, il va donner des regrets aux Hawks. Sur la deuxième unité, l’ancien patron de la défense, Travis Hamonic, a connu une saison solide, avec un rendement offensif en hausse. C’est un arrière très complet qui se découvre un potentiel de scoring supérieur à ce que l’on pouvait imaginer lorsqu’il a fait son apparition dans la ligue. Il devrait retrouver son partenaire de la saison dernière, Calvin De Haan, un arrière très calme et solide dans sa zone, même s’il manque un peu d’agressivité, qui s’est imposé l’an dernier dans l’alignement. La troisième paire associera, elle, l’ancien 4e choix overall des Kings en 2007, Thomas Hickey, qui a fini par se trouver une niche avec les Islanders, même si c’est dans un rôle beaucoup moins prééminent qu’attendu. Il devrait évoluer avec le vétéran tchèque Marek Zidlicky, qui pourrait apporter un coup de pouce au powerplay new-yorkais. Et en cas de blessures, New York dispose d’un excellent numéro 7 avec Brian Strait.
Dans les buts, Jaroslav Halak avait la chance, pour la première fois de sa carrière, de démarrer une saison dans le rôle d’incontestable numéro 1. Le Slovaque s’est montré globalement solide, même s’il a parfois donné des signes de fatigue. Il faut dire que son backup, Chad Johnson, avait connu quelques difficultés et que Halak s’est trouvé contraint de jouer plus  de match qu’il aurait fallu (59, 13e total NHL). Il a tout de suite paru plus convaincant en fin de saison dernière quand Garth Snow est allé chercher Michal Neuvirth pour lui servir de doublure. Cette année, c’est Thomas Greiss qui tiendra ce rôle plus important qu’il n’y paraît avec un starter comme Halak, qui n’avait jusqu’alors joué qu’une fois plus de 50 matchs dans une saison.


Le lineup probable

Anders Lee (#27) – John Tavares (#91) – Josh Bailey (#12)
Brock Nelson (#29) – Ryan Strome (#18) – Kyle Okposo (#21)
Mikhail Grabovski (#84) – Frans Nielsen (#51) – Nikolai Kulemin (#86)
Matt Martin (#17) – Casey Cizikas (#53) – Cal Clutterbuck (#15)
Steve Bernier (#16)

Nick Leddy (#2) – Johnny Boychuk (#55)
Calvin de Haan (#44) – Travis Hamonic (#3)
Thomas Hickey (#14) – Marek Zidlicky (#28)
Brian Strait (#37)

Jaroslav Halak (#41)
Thomas Greiss (#1)

Coach: Jack Capuano


L’an dernier:

5e de la conférence Est avec 101 points. Eliminés au premier tour des playoffs par Washington (4-3). Meilleurs pointeur et buteur: John Tavares (86 points, 38 buts).

Le joueur à suivre :
Johnny Boychuk

Garth Snow doit encore remercier le ciel que les Bruins, pris dans les affres d’un plafond salarial trop proche, aient choisi de se séparer du défenseur. Acquis contre deux choix de 2e ronde, Boychuk s’est révélé à Long Island dans un rôle de défenseur numéro 1, associé à Nick Leddy. Il allie puissance physique et agressivité avec un jeu offensif que l’on ne lui soupçonnait pas jusqu’alors (35 points l’an dernier). De quoi gagner un contrat de 7 ans à 6 M$ par saison. Le plus dur commence toutefois pour le défenseur originaire d’Edmonton, qui va devoir confirmer, sur la durée qu’il n’a pas connu une saison miraculeuse. Sinon, son contrat pèsera lourd dans la masse salariale des Isles.

La relève :
Une attaque de feu

Si l’attaque des Islanders devait coincer, dans les années à venir, ce ne sera pas faute de talent. La franchise peut en effet compter sur quatre attaquants de grande qualité. A commencer par Michael Dal Colle (5e overall en 2014). Ce gros ailier scoreur a fait des ravages en OHL l’an dernier sous les couleurs d’Oshawa, avec qui il a remporté la coupe Memorial. Il a tout d’un futur ailier de premier trio, et a été comparé à Jamie Benn. Dans un style très différent, Mathew Barzal (16e overall en 2015), est un petit playmaker bourré de talent, dont la cote a baissé en cours de saison dernière à cause des blessures et d’un manque supposé de grit. Peut-être un steal des Islanders. Anthony Beauvillier (28e overall en 2015) est, lui, un petit ailier gauche hyper compétitif, intelligent qui s’est montré très percutant dans la LHJMQ. Enfin, Josh Ho-Sang (28e overall en 2014) est un cas à part. Ultra talentueux, le gamin de Toronto manque cruellement de maturité, comme en témoigne son arrivée en retard lors du camp d’entraînement. Les Islanders l’ont renvoyé chez lui. Il doit absolument mûrir, sous peine de gâcher un gros potentiel. New York compte aussi un talent prometteur à la ligne bleue, le très dangereux Ryan Pulock (15e overall en 2013), qui a inscrit pas moins de 17 buts pour sa première saison AHL. Son jeu es perfectible, notamment dans sa zone, mais le potentiel est là.

Le pronostic de TPPQB

La trajectoire des Islanders est clairement ascendante. Avec une attaque aussi explosive, cette équipe peut faire des dégâts en saison régulière, et elle a de bonnes chances de terminer parmi les trois premiers de la division métropolitaine. En playoffs, ce sera plus compliqué. Car si les Isles ont les arguments pour exister quand l’intensité physique augmente, ils doivent hausser leur niveau défensif pour aller loin. Face à Washington ou les Rangers, la première marche risque d’être déjà haute pour les coéquipiers de Tavares.