Season preview 2015-2016 : Washington Capitals
Eastern Conference – Metropolitan division
A nouveau carnassiers

Alexander Ovechkin a écrasé la concurrence pour le titre de meilleur buteur NHL l’an dernier, avec 53 buts, 10 de plus que son plus proche concurrent, Steve Stamkos.
Il y a ceux qui changent pour changer, sans résultats. Et puis il y a les Caps. Exaspéré d’avoir manqué les playoffs voici deux saison, le propriétaire Ted Leonsis a décidé de faire un grand ménage. Exit George McPhee, le DG, exit l’entraîneur Adam Oates. Et bienvenue donc au duo Brian MacLellan-Barry Trotz. Un binome qui a vite remis d’équerre les Capitals, dont le talent évident a pu s’exprimer à nouveau. A l’image d’un Alex Ovechkin retrouvé, aussi spectaculaire qu’à l’accoutumée, et toujours très adroit, mais aussi beaucoup plus solide défensivement. L’aventure s’est toutefois terminée en demi finale de conférence Est face aux Rangers, dans un match 7 cruel. Or les défaites en playoffs, c’est une habitude un peu trop récurrente de la franchise de la capitale fédérale américaine. Brian MacLellan a donc choisi d’apporter un peu d’expérience supplémentaire avec Justin Williams, dont le pedigree en série est remarquable (contrat de deux ans à 3,25M$ par saison). Le DG des Caps a également choisi de sacrifier le costaud et productif Troy Brouwer pour obtenir TJ Oshie. L’ancien des Blues a un talent incontestable, mais n’a pas su produire à la hauteur de ses qualités jusqu’à présent. L’idée est, posté à la droite de Bäckström et d’Ovechkin, il parviendra à hausser significativement sa production. Mais les Caps n’ont pas fait qu’attirer de nouveaux, ils en ont aussi perdu. Le principal partant, Mike Green, signé par Detroit, était toutefois relégué sur la troisième paire défensive. Or au tarif auquel il prétendait, Washington ne pouvait s’aligner. Même chose pour Aaron Ward, qui sera suppléé par Williams dans un style très différent. Enfin d’autres vétérans ont quitté le navire (Eric Fehr, John Erskine, Curtis Glencross). C’est donc une équipe assez renouvelée qui démarrera la saison. Avec de très grosses ambitions.
Bäckström, le magicien
En attaque, les Capitals ont fait très fort l’an dernier, retrouvant toute la verve des années Boudreau (sixième attaque de la ligue avec 2,89 buts par match), dans la foulée d’un powerplay exceptionnel (1er de la ligue avec 25,3% d’efficacité). Le tout est bien évidemment tiré par Alex Ovechkin. La superstar russe est revenu à son meilleur niveau, et sa relation avec Barry Trotz est excellente. L’ancien coach des Predators est parvenu à remettre son attaquant dans les meilleures conditions pour qu’il s’exprime offensivement (53 buts, meilleur buteur de la ligue), tout en l’aidant à parfaire son jeu défensif. Il devra débuter la saison sans son playmaker attitré Nicklas Bäckström, qui sort lui aussi d’une excellente saison. Le Suédois, meilleur passeur de la ligue l’an dernier, se remet en effet d’une opération à la hanche. Mais dès son retour, il devrait retrouver la super alchimie qui lui permet de faire briller Ovechkin. Le trio sera donc complété par le nouveau venu TJ Oshie, qui a le bagage technique pour briller à côté des deux stars. Sur la deuxième unité, l’une des clefs de la saison des Caps sera le développement de Evgeni Kuznetsov. Le Russe déborde de talent, et semble désormais acclimaté au jeu nord-américain. Il est tout à fait capable de passer un palier supplémentaire, ce qui rendrait l’attaque des Caps plus redoutable encore. Il devrait évoluer avec Justin Williams, dans le rôle du professeur, et un autre condisciple très doué, le Suédois Andre Burakovsky. Pour sa première saison NHL, l’ancien joueur de Malmö n’a pas fait d’étincelles (22 points en 53 matchs), mais a montré qu’il avait le talent, déjà, pour évoluer sur un top 6 NHL sans souffrir de la comparaison. La troisième unité sera pilotée par Jay Beagle, un gros centre défensif, associé au costaud Tom Wilson, un joueur réputé pour ses talents pugilistiques qui a sans doute goûté un peu trop tôt à la grande ligue. On y retrouvera aussi Marcus Johansson, qui a beaucoup évolué sur le premier trio l’an dernier. Il devra prouver qu’il peut exister offensivement avec des partenaires moins doués. Enfin, le quatrième trio devrait être piloté par Michael Latta, centre passeur pas inintéressant, associé au très rapide Jason Chimera et à Brooks Laich, un gros ailier très gritty qui a toutefois beaucoup ralenti depuis quelques saisons.
Un gros top 4
La saison passée, Washington a grimpé de la 21e à la 7e place au classement des meilleurs défenses, avec 2,43 buts encaissés par match seulement. Un progrès dû autant aux directives du nouvel entraîneur, Barry Trotz, qu’au judicieux recrutement des deux anciens de Pittsburgh, Brooks Orpik et Matt Niskanen. Le premier a amené son style défensif sans fioritures, et sera un partenaire très complémentaire du meilleur arrière de la franchise, John Carlson. L’Américain a passé un gros cap l’an dernier sur le plan offensif, inscrivant pas moins de 55 points, soit 18 de plus que l’année précédente. Ce patineur fluide dispose d’un lancer puissant, qui s’est exprimé avec une belle régularité sur le powerplay. Sur la deuxième unité, Niskanen n’a pas réédité sa superbe saison 2013-2014, mais a été tout de même productif offensivement. Il pourrait voir sa contribution grimper si Barry Trotz choisit de lui confier le temps de glace de Mike Green sur l’avantage numérique. Il sera associé à Karl Alzner, un défenseur défensif très solide, et capable d’enquiller les minutes. De quoi constituer un top 4 très solide, qui a même permis à Brian MacLellan de se séparer de Green sans grands remords. Sur la troisième paire, c’est moins net, par contre. On devrait y retrouver le Russe Dmitri Orlov, un arrière doué, mais que les blessures ont considérablement freiné jusqu’à présent. Son partenaire pourrait être Taylor Chorney, un arrière mature, mais limité, Nate Schmidt, un puckmover doué, mais qui manque de taille et de puissance, ou le costaud Ryan Stanton, un ancien des Canucks.
Devant le filet, aucune interrogation, par contre. Braden Holtby a réalisé l’an dernier une saison remarquable. Très solide en saison régulière (7e pourcentage d’arrêts de la ligue avec 92,3%, 5e moyenne de buts encaissés avec 2,22), Holtby a encore haussé le ton en playoffs. Les Capitals lui ont d’ailleurs signifié leur confiance avec un contrat de 5 ans à 6,1 M$ par saison. Sa doublure sera soit le journeyman Justin Peters, soit le jeune Philipp Grubauer, solide l’an dernier en AHL. Ces deux gardiens devront juste assurer une quinzaine de matchs pour donner un peu plus de répit à Holtby. L’an dernier, numéro 1 des Caps a en effet disputé 73 matchs, plus que tout autre goalie dans la ligue.
Le lineup probable
Alexander Ovechkin (#8) – Nicklas Bäckström (#19) – TJ Oshie (#77)
Andre Burakovsky (#65) – Evgeny Kuznetsov (#92) – Justin Williams (#14)
Marcus Johansson (#90) – Jay Beagle (#83) – Tom Wilson (#43)
Brooks Laich (#21) – Michael Latta (#46) – Jason Chimera (#25)
Zach Sill (#23)
Brooks Orpik (#44) – John Carlson (#74)
Karl Alzner (#27) – Matt Niskanen (#2)
Taylor Chorney (#4) -Dmitri Orlov (#9)
Nate Schmidt (#88)
Braden Holtby (#70)
Justin Peters (#35)
Coach: Barry Trotz
L’an dernier:
4e de la conférence Est avec 101 points. Eliminés en demi finale de conférence Est par les Rangers de New York (4-3). Meilleurs pointeur et buteur: Alexander Ovechkin (81 points, 53 buts).
Le joueur à suivre :
Justin Williams
Mister Game 7 à Washinhton, ça ressemble fort au casting parfait. Toujours en difficulté en playoffs au moment de conclure, les Caps auront grand besoin de l’expérience de l’ancien des Kings. A 33 ans, Williams a quelque peu ralenti en saison régulière, et il faudrait un contexte très favorable pour qu’il se rapproche à nouveau des 60 points. Mais en playoffs, il est toujours capable d’élever considérablement son niveau de jeu, à l’image de ses séries 2013-2014 (25 points en 26 matchs avec les Kings). Surtout, il sera un exemple précieux pour Ovechkin et les siens sur la bonne approche de ces matchs à haute tension.
La relève :
Du monde en défense, une star devant le filet
Si le coup de mou récent de la franchise a eu un mérite, c’est bien de regarnir la banque d’espoirs des Caps. Malgré l’invraisemblable échange qui avait vu George McPhee se délester de Filip Forsberg contre Martin Erat, Washington compte plusieurs prospects très intéressants. A commencer par le défenseur Madison Bowey (53e overall en 2013), un défenseur offensif au gabarit peu impressionnant mais très solide. Le Suisse Jonas Siegenthaler (57e overall en 2015) apportera, lui, un style de défense tout en agressivité et en percussion. On peut également citer Connor Carrick (137e overall en 2012), un petit défenseur qui a déjà goûté à la NHL, et s’est montré très convaincant en AHL l’an dernier. En atque, un seul gros talent en perspective, celui du Tchèque Jakub Vrana (13e overall en 2014), rapide et talentueux, qui a brillé en Suède avec Linkoping. Mais le véritable joyau des Capitals, c’est le gardien Ilya Samsonov (22e overall en 2015), brillant et complet, et que tout le monde du scouting annonce d’un niveau comparable à celui de l’excellent Andrei Vasilevskiy (Tampa).
Le pronostic de TPPQB
Comme lors des plus belles années Boudreau, les Caps seront cette année parmi les grands favoris de la Conférence Est. Dense, équilibrée, très dangereuse, l’équipe de Barry Trotz a beaucoup d’éléments en sa faveur. Surtout, l’émergence de Holtby lui donne une solidité devant le filet qu’elle n’a jamais connu depuis Olaf Kolzig. Washington luttera avec les deux équipes new-yorkaises pour la première place de la division métropolitaine, voire celle de la conférence. Et on voit mal Ovechkin et cie s’arrêter en playoffs avant la demi finale de conférence. Les Caps ont même les moyens d’aller plus loin, et une première apparition en finale de la Coupe Stanley depuis 1998 est tout à fait envisageable.