Season preview 2015-2016 : New York Rangers

Eastern Conference – Metropolitan division


Déjà dans l’urgence

Henrik Lundqvist a une nouvelle fois réalisé une énorme saison devant le filet des Rangers, sans toutefois pouvoir ramener son équipe en finale de la Coupe Stanley.

Il a fini par jeter l’éponge. DG des Rangers depuis 15 ans, Glen Sather a tiré sa révérence l’été dernier, après l’une, si ce n’est la plus belle saison de la franchise new yorkaise sous sa direction. L’ancien patron des Oilers version Wayne Gretzky aura échoué dans sa quête de ramener la Coupe Stanley à Big Apple. Et l’on ne peut s’empêcher de penser que son départ coïncide  avec la prise de conscience que le groupe actuel des Rangers a peut-être déjà laissé passer sa chance. L’an dernier, Sather était all in, choisissant de sacrifier le défenseur John Moore, son plus bel espoir (Anthony Duclair), un choix de première et de deuxième ronde, pour récupérer le défenseur des Coyotes Keith Yandle. L’arrière américain permet sans doute aujourd’hui aux Rangers d’aligner le top 5 défensif le plus impressionnant de la ligue. Mais il n’a pas suffi à ramener les Rags en finale. La faute à la jeunesse de Tampa, qui est venue s’imposer à Madison Square Garden pour priver Martin St. Louis and co d’une deuxième chance de remporter la Coupe. Un crève cœur de plus pour les fans des Rangers, qui a peut-être convaincu Sather qu’il était temps de céder la place. Et c’est son assistant, Jeff Gorton, qui lui succède, avec la lourde tâche de relancer une équipe solide, mais éprouvée par deux longs parcours en séire et qui a en outre perdu l’un de ses leaders charismatiques avec le départ à la retraite de Martin St. Louis. Le temps presse pour les Blueshirts, puisque le roc Lundqvist a déjà 33 ans. Si New York veut remporter la Coupe, c’est dans les 2-3 saisons à venir qu’il faudra y parvenir. Or, les Rangers n’ont que peu de marge de manoeuvre. La faute à un cap space bien mince, qui a conduit Sather, juste avant qu’il ne cède sa place à Gorton, à échanger le très utile Carl Hagelin (ainsi qu’un choix de 2e et de 6e ronde) contre Emerson Etem (et un choix de 2e ronde) pour se donner un peu d’air. Sather avait aussi fait le choix d’envoyer son deuxième gardien, le très coté Cam Talbot, à Edmonton, en retour de choix de 2e, 3e et 7e ronde. Et pour donner un peu plus de profondeur à son effectif, Jeff Gorton a lui choisi de signer deux agents libres, l’ancien ailier des Predators Viktor Stalberg (1 an, 1,1M$) et Jarrett Stoll, écarté des Kings pour s’être fait arrêter en possession de drogue (1 an à 800 000$). L’ensemble reste dense et très compétitif, mais on peut s’interroger sur la façon dont seront remplacés les 55 points et le leadership de Martin St. Louis.

Une défense impressionnante
Ce qui a de bonnes chances de durer, c’est l’hermétisme de la défense des Rangers. L’an derniers, les New Yorkais ont à nouveau excellé dans ce registre, avec la troisième meilleure défense de la ligue (2,28 buts encaissés par match), avec un solide PK (6e de la ligue avec 84,3%). Des stats solides dues autant au système d’Alain Vigneault qu’à la qualité individuelle remarquables des arrières des Rangers. A commencer par le capitaine,Ryan McDonagh, un défenseur extrêmement solide, qui allie puissance, rugosité et un remarquable coup de patin. Son rendement offensif a été moindre l’an dernier, du fait notamment d’une blessure à l’épaule, mais c’est un des arrières les plus complets de la ligue. Il devrait évoluer avec son traditionnel binôme, le défensif Dan Girardi, un spécialiste du shot blocking très dur au mal, mais dont le contrat (5,5M$ par saison pendant encore 5 ans) est bien lourd. Sur la deuxième paire, Marc Staal devrait jouer avec le vétéran Dan Boyle. A 39 ans, l’ancien des Sharks et du Lighnting a moins d’impact offensivement, mais demeure un excellent puckomover, qui peut contribuer à la qualité du jeu de transition des Rangers. Son binôme a atteint l’an dernier le cap des 80 matchs en saison régulière pour la première fois depuis 2010. Les blessures semblent derrière le deuxième des frères Staal, un arrière défensif très solide et intelligent. SUr la troisième paire, on devrait retrouver l’ancien de Nashville, Kevin Klein, qui constitue une petite révélation depuis son arrivée de Nashville. Il pourrait évoluer avec Keith Yandle, arraché à prix d’or aux Coyotes l’an dernier, mais qui n’a pas fait une énorme impression depuis son arrivée à Manhattan, notamment du fait d’un jeu défensif de qualité fluctuante. Brillant offensivement, en particulier en avantage numérique, il devrait toutefois aider le powerplay new yorkais.
Cette défense sera chargée de protéger l’un des meilleurs gardiens de la ligue. Le Suédois Henrik Lundqvist a maintenu l’an dernier son niveau d’excellence, mais a été, pour la première fois depuis sa première saison dans la ligue, incapable de disputer sa traditionnelle soixantaine de matchs. La faute aux blessures qui l’ont freiné. Les Rangers pouvaient, toutefois, compter sur une doublure d’envergure avec Cam Talbot, qui a assuré l’intérim avec brio. Ce ne sera pas le cas cette. Le Finlandais Antti Raanta est un honnête backup, mais pas le genre de gardien qui pourra soulager King Henrik plus d’une grosse quinzaine de matchs.

 Une défense rajeunie
En attaque, New York, longtemps repaire de grands joueurs qui peinaient à donner leur pleine mesure à Manhattan (Jagr, Kovalev, Gaborik), s’appuie aujourd’hui sur un top 6 très homogène, où seul Rick Nash peut prétendre au statut de vedette. L’ancienne star des Blue Jackets a connu une énorme saison l’an dernier, égalant son record de points (69), et établissant son meilleur score au nombre de buts (42). Cet ailier puissant, très doué, et fluide, a trouvé un excellent pourvoyeur en la personne du Québécois Derick Brassard (lire ci-contre). Le duo devrait faire des étincelles encore cette année depuis le deuxième trio, où ils seront associés à JT Miller. Ce jeune ailier costaud et mobile a connu une deuxième saison NHL encourageante, s’installant enfin de façon définitive dans l’alignement NHL en novembre. Il devra toutefois augmenter sa production (10 buts) s’il compte évoluer de façon définitive sur un trio offensif. Sur la première unité (les deux premières lignes sont quasiment interchangeables), Derek Stepan sera au centre. L’Américain a quasiment égalé sa marque de la saison précédente en jouant 14 matchs de moins, à cause d’une fracture du péroné. C’est un petit centre two way aussi intelligent qu’accrocheur, qui a les moyens de grimper encore une coche dans la hiérarchie des centres de la ligue. New York lui fait pleinement confiance, puisque la franchise lui a accordé, en début de saison dernière, un contrat de 6 ans à 6,5 M$ la saison. Il devrait être associé au minuscule, mais très adroit Mats Zuccarello. Le Norvégien, lui aussi prolongé en cours de saison (contrat de 4 ans à 4,5M$ par saison), a mis un peu de temps à se tailler un poste dans l’alignement des Rangers, mais il en est désormais un élément important. L’an dernier, sa production a quelque peu décru, mais il reste capable d’inscrire une bonne quinzaine de buts et une quarantaine de points, grâce à sa vitesse et à ses habiletés techniques. Le troisième larron, Chris Kreider, est un ailier gros gabarit extrêmement rapide, en pleine ascension (21 buts et 46 points l’an dernier). Il doit toutefois acquérir plus de constance. S’il y parvient, il ne devrait pas être loin de la barre des 30 buts. Sur la troisième unité, Jarrett Stoll sera le centre d’un intéressant et jeune duo. Emerson Etem, d’abord. L’ancien des Ducks n’a pas cassé grand-chose à Anaheim (10 points en 45 matchs l’an dernier). Un nouveau départ, dans un club qui apprécie les ailiers rapides comme lui, pourrait lui servir de déclic. Ce qui est sûr, c’est qu’Etem aura du mal à faire oublier Carl Hagelin… Quant à Kevin Hayes, un ancien premier choix des Blackhawks qui avait refusé de signer avec Chicago pour tester le marché des agents libres, il a réussi ses débuts dans la grande ligue. Ce grand gaillard sait se servir de son gabarit pour protéger la rondelle, et a montré qu’il pouvait constituer une vraie menace offensive, alors même qu’il découvrait la ligue (17 buts, 45 points). Un joueur à surveiller dans les années à venir. Sur la quatrième unité, le très intelligent vétéran Dominic Moore évoluera soit avec le costaud Tanner Glass, soit avec Viktor Stalberg, un ailier au pedigree intéressant mais qui a échoué à Nashville, et avec Jesper Fast, l’une des découvertes de la saison dernière (58 matchs avec les Rangers). Le Suédois a sans doute les moyens de s’installer définitivement avec les Blueshirts, et de hausser son rendement offensif. New York aura besoin de toutes ses forces vives pour compenser la perte de Martin St. Louis. Mais les Rangers ont de la marge. L’an dernier, ils avaient tout de même la troisième attaque de la ligue (3,02 buts en moyenne par match), en dépit d’un powerplay quelconque (21e de la ligue avec 16,8% d’efficacité seulement).


Le lineup probable

Chris Kreider (#20) – Derek Stepan (#21) – Mats Zuccarello (#36)
Rick Nash (#61) – Derick Brassard (#16) – JT Miller (#10)
Emerson Etem (#96) – Jarrett Stoll (#26) – Kevin Hayes (#13)
Tanner Glass (#15) – Dominic Moore (#28) – Jesper Fast (#19)
Viktor Stalberg (#25)

Ryan McDonagh (#27) – Dan Girardi (#5)
Marc Staal (#18) – Dan Boyle (#22)
Keith Yandle (#93) – Kevin Klein (#8)
Chris Summers (#55)

Henrik Lundqvist (#30)
Antti Raanta (#32)

Coach: Alain Vigneault


L’an dernier:

1e de la conférence Est et vainqueur du trophée du Président avec 113 points. Eliminés en finale de la Conférence Est par Tampa Bay (4-3) Meilleurs pointeur et buteur: Rick Nash (69 points, 42 buts).

Le joueur à suivre :
Derick Brassard

Il aura fallu près de dix ans à Derick Brassard pour justifier le choix des Blue Jackets, qui avaient fait de lui le 6e choix overall du repêchage 2006. Mais l’an dernier, le petit centre québécois a confirmé tout le bien que l’on pensait de lui. Playmaker adroit et toujours en mouvement, Brassard a atteint l’an dernier le plateau des 60 points pour la première fois de sa carrière, entrant au passage dans le top 30 des passeurs de la ligue. Et en playoffs, il a encore haussé son niveau, frôlant la moyenne d’un point par match (16 points en 19 matchs, dont un match mémorable à 5 points en finale de la Conférence Est). Moins complet que Stepan, il a un rendement offensif supérieur. Il devra réitérer ce type de saison si les Rangers veulent renouer avec les cimes du classement.

La relève :
Le grand vide

Avec le départ d’Anthony Duclair, inclus dans l’échange avec Arizona qui a amené Keith Yandle à New York, les Rangers se sont séparés de leur dernier blue chipper. New York compte peu de grands talents. On citera l’ailier russe Pavel Buchnevich (27e overall en 2010), un playmaker talentueux, qui a connu une grosse saison en KHL, mais devra s’épaissir s’il veut un jour évoluer sur un top 6 NHL; le défenseur Brady Skjei, un arrière au jeu simple et structuré, et le nouveau venu Ryan Gropp (41e overall en 2015), grand, rapide et doté d’un bon tir, mais qui manque encore de mordant.

Le pronostic de TPPQB

Le temps presse, pour les Rangers, parce que leur joueur le plus important, Henrik Lundqvist, a déjà passé la trentaine. Mais cette année, New York a les moyens de se bagarrer pour la tête de la division métropolitaine. Les Blueshirts en sont les favoris objectifs. Une fois en playoffs, cette équipe est rodée, elle connaît les recettes qui fonctionnent au printemps. Sans compter un esprit de revanche affirmé après la désillusion de l’an dernier face à Tampa. A TPPQB, nous faisons des Rangers notre favori pour sortir de l’Est, même si nous pensons que Tampa, voire Washington, pourrait devancer les joueurs de Vigneault en saison régulière.