Season preview 2015-2016 : Tampa Bay Lightning
Eastern Conference – Atlantic division
L’ambition éclair

Victor Hedman, en progression constante, a connu des playoffs mémorables l’an dernier, et semble avoir tout pour devenir l’un des meilleurs arrières de la ligue.
La foudre a frappé la conférence Est, la saison dernière. Déjà très prometteurs la saison précédente, les jeunes joueurs du Lightning ont tout emporté sur leur passage avant de se heurter aux expérimentés Blakhawks en finale. Le tout en pratiquant un style offensif qui a valu à la franchise floridienne de terminer en tête des attaques NHL (3,16 buts par match), et avec un Jonathan Drouin toujours en phase d’apprentissage. Autant dire que le potentiel est immense, à Tampa, et que tous les observateurs s’attendent à voir les Bolts parmi les équipes de tête de la conférence Est cette année à nouveau. Le DG, Steve Yzerman, a donc, en toute logique reconduit l’essentiel de son roster. Le seul joueur notable à avoir quitté la franchise est en effet Brenden Morrow, vieillissant et qui évoluait principalement sur le quatrième trio. Il sera remplacé par l’ancien Senator Erik Condra, signé pour trois ans à 1,25M$ la saison. Pour le reste, c’est un groupe quasi identique qui démarrera la saison, et dont la principale nouveauté tiendra à l’explosion attendue du très talentueux Jonathan Drouin.
L’attaque est le point fort évident de cette équipe, avec une star, Steve Stamkos, qui se trouve dans une situation quelque peu étrange. L’an dernier, la star ontarienne a terminé sa saison avec une bonne récolte (43 buts), mais a pioché en playoffs, avec en outre un décalage à l’aile qui n’a pas vraiment eu l’air de lui plaire. En fin de contrat en juin prochain avec Tampa, Stamkos n’a pas encore entrepris de négociations avec son équipe de toujours. Vu son pedigree, on peine à imaginer que les deux parties ne trouvent pas de terrain d’entente. Mais l’émergence simultanée d’une bande de jeunes talentueux complique la donne. Et si resigner Stamkos coûtait aux Floridiens, d’ici quelques années, un Palat ou un Kucherov? L’idée a, évidemment, attiré la convoitise des fans des Maple Leafs, persuadés que Stamkos ne rêve que de quitter une franchise en plein boom pour aller se perdre dans le marasme torontois… En attendant que ce dossier ne se résolve, Stamkos devrait évoluer cette saison avec le prodige québécois Jonathan Drouin (lire ci-contre), et avec Ryan Callahan. L’ancien capitaine des Rangers a connu sa meilleure saison offensive en carrière, et se révèle plus productif que ce qu’on pouvait imaginer, profitant à plein du système porté sur l’attaque de John Cooper.
Attention aux triplés
Un système incarné par l’autre trio offensif, celui que pilote Tyler Johnson. Le petit centre américain avait impressionné la saison précédente, pour son premier passage dans la grande ligue (51 points) ; il a passé un palier supplémentaire l’an dernier (72 points, et surtout 23 points en 26 matchs de playoffs, dont 13 buts). Petit, mais rapide, adroit, et très intelligent, Johnson constituait avec Ondrej Palat et Nikita Kucherov la Triplet line, la ligne des triplés. Kucherov est un poil plus grand que Johnson, mais tout aussi mobile et adroit. L’an dernier, il a explosé offensivement, inscrivant notamment 29 buts. Quant à Palat, il avait déjà éclaté l’année précédente et a confirmé tout son talent. Il est le plus mature des trois, notamment dans son jeu défensif. Sur le troisième trio, on devrait retrouver le subtil playmaker finlandais Valtteri Filppula, un troisième centre dont pas mal d’équipes NHL se contenteraient sur un deuxième trio. L’ancien des Red Wings n’a pas pu répliquer sa très belle saison 2013-2014, inscrivant tout de même 10 points de moins, mais c’est une situation due en partie à l’explosion de Johnson. Quant à Alex Killorn, il devrait descendre d’un cran dans la hiérarchie des ailiers de Tampa, avec la promotion attendue de Drouin. Héros du match 7 de la finale de conférence Est face aux Rangers, lui non plus ne déparerait pas sur un deuxième trio, c’est dire la richesse de l’effectif floridien. C’est le jeune Russe Vladislav Namestnikov qui devrait compéter cette ligne, apportant un jeu two way déjà au point à seulement 22 ans, et un certain talent de playmaker. La quatrième unité devrait, elle, être pilotée par l’immense Brian Boyle, qui a connu une bonne première saison à Tampa après avoir rejoint la franchise en provenance des Rangers. Il devrait être associé au très remuant JT Brown et à Cédric Paquette, un ailier québécois qui semble avoir gagné sa place dans l’alignement l’an dernier.
L’ombre imposante d’Hedman
Réputé comme une puissance offensive, Tampa avait également une honnête défense, l’an dernier (12e de la ligue avec 2,51 buts encaissés par match), grâce notamment au 7e PK de la ligue (83,7% d’efficacité). Une nouvelle solidité que les Bolts ont confirmé en playoffs, haussant nettement la qualité de leur jeu défensif, et qui doit beaucoup à Steve Yzeman. L’été précédent, le DG avait ainsi fait l’acquisition d’Anton Stralman sur le marché des agents libres. Le Suédois s’est imposé avec une déconcertante facilité aux côtés de Victor Hedman. Solide, et rassurant, il s’est même découvert un potentiel offensif intéressant (39 points dont 9 buts). Il faut dire qu’évoluer à côté de Hedman, pour un arrière, c’est sans doute très confortable. Le géant suédois a confirmé ses belles dispositions en saison régulière avant d’exploser en playoffs, où il a laissé une impression de facilité remarquable. Superbe patineur pour sa taille, Hedman a passé un palier dans son jeu physique, et vu son gabarit impressionnant, le package est pour le moins séduisant. La plupart des observateurs le voient d’ailleurs rejoindre la catégorie des Weber-Keith-Karlsson-Doughty-Subban, et devenir un candidat régulier au trophée Norris.
L’autre acquisition estivale de Steve Yzerman, Jason Garrison, a connu une bonne première saison avec le Lightning, plus d’ailleurs par son jeu défensif solide que par son énorme slapshot, qui ne lui a permis d’inscrire que 4 buts. Il sera associé au costaud Braydon Coburn, obtenu dans un échange avec Philadelphie au moment de la trade deadline, et qui s’est vite fondu dans le moule. Il devrait absorber un temps de jeu important cette année, et aider à mieux répartir la charge de travail entre les duos défensifs. Sur la troisième paire, Matt Carle, dont le rendement offensif a considérablement baissé, devrait faire équipe avec le prometteur Nikita Nesterov, un puckmover très intelligent, qui semble disposer d’une marge de progression intéressante. En cas de souci, Tampa peut toujours compter sur le très gros gabarit d’Andrej Sustr. Le Tchèque n’a que 24 ans et un potentiel certain. Mais ce type de grand gabarit prend souvent du temps à se développer.
Devant le filet, le numéro 1 de Tampa sera Ben Bishop, très solide l’an dernier en dépit d’une blessure à l’aine qui l’a sans doute gêné en playoffs. Le grand gardien américain n’est pas le goalie le plus doué de la ligue, mais son grand gabarit et son envie d’en découdre lui ont permis de réaliser une belle saison. Il sera toutefois sous la pression d’Andrei Vasilevskiy. Le prometteur gardien russe a toujours répondu présent quand John Cooper a fait appel à lui. Et son potentiel est immense.
Le lineup probable
Ondrej Palat (#18) – Tyler Johnson (#9) – Nikita Kucherov (#86)
Jonathan Drouin (#27) – Steven Stamkos (#91) – Ryan Callahan (#24)
Alex Killorn (#17) – Valtteri Filppula (#51) – Vladislav Namestnikov (#90)
Cédric Paquette (#13) – Brian Boyle (#11) – JT Brown (#23)
Erik Condra (#22)
Victor Hedman (#77) – Anton Stralman (#6)
Jason Garrison (#5) – Braydon Coburn (#55)
Matt Carle (#25) – Nikita Nesterov (#89)
Andrej Sustr (#62)
Ben Bishop (#30)
Andrei Vasilevskiy (88)
Coach: John Cooper
L’an dernier:
Le joueur à suivre :
Jonathan Drouin
Les playoffs ont dû être durs à digérer pour le (très) talentueux ailier québécois, ancien 3e choix overall du repêchage 2013. Après 70 matchs de saison régulière, Drouin (4 buts, 28 assistances) n’a été utilisé que six fois par John Cooper dans les séries éliminatoires. Vu son talent, on attendait beaucoup de Drouin, il n’a pas forcément répondu à toutes les attentes. Cette saison, il doit s’imposer comme un joueur top 6, et au vu de sa spectaculaire présaison, c’est tout à fait envisageable. S’il y parvient, l’attaque floridienne, déjà impressionnante, fera très, très peur.
La relève :
Le filon s’épuise
A force de faire grimper ses espoirs avec le grand club, Tampa Bay dispose d’un prospect pool un peu moins reluisant qu’il y a un an ou deux. On citera tout de même le talentueux défenseur offensif Anthony DeAngelo (photo, 19e overall en 2014), qui semble avoir les qualités pour évoluer un jour dans le top 4 défensif des Bolts. Autre défenseur offensif, Slater Koekkoek (10e overall en 2012) se rapproche du niveau NHL. En attaque, c’est plus mince. On citera simplement le petit, mais talentueux Brayden Point (79e overall en 2014), le rapide et rugueux Adam Erne (33e overall en 2013) ou Matthew Peca ( 201e overall en 2011), un autre petit gabarit qui ne manque pas de talent. Pas de quoi pavoiser, mais le noyau de Tampa, en NHL, est très jeune.
Le pronostic de TPPQB
Tampa a goûté au printemps dernier à la finale de la Coupe Stanley. Si rien n’est assuré, surtout avec Carey Price probablement sur sa route en playoffs, l’équipe floridienne a les moyens de dominer la saison régulière à l’Est et de viser un retour en finale. Il faudra toutefois que les progrès défensifs du Lightning entrevus en séries se confirment en saison régulière. En attaque, surtout si Drouin confirme les espoirs placés en lui, attention les yeux. Pour Tampa, tout autre résultat qu’au minimum une finale de conférence serait décevant.