Season preview 2016-2017 : Edmonton Oilers
Western Conference – Pacific division
Changement
de cap à Oiltown

La première saison de Connor McDavid en NHL a été perturbée par les blessures. Mais le phénomène des Oilers compte bien rattraper le temps perdu dès cette année.
Créée en 1997, la NHL a 99 ans. Et on a le sentiment que les rumeurs assurant qu’Edmonton allait se séparer d’un de ses trois jeunes attaquants (Ryan Nugent-Hopkins, Jordan Eberle ou Taylor Hall) pour attirer un défenseur de premier plan sont à peine plus récentes. Mais elles ont enfin fini par se concrétiser cet été, avec le départ de Hall, meilleur buteur et scoreur de la franchise albertaine l’an dernier. En retour, Peter Chiarelli n’a obtenu « que » l’ancien 4e choix overall des Devils en 2011, Adam Larsson. Un échange qui a beaucoup fait parler, presqu’autant que le blockbuster Shea Weber/PK Subban. Il faut dire que Hall, s’il n’a pas tenu encore toutes ses promesses, est certainement l’un des tout meilleurs ailiers gauches de la ligue (5e scoreur et 12e buteur à cette position). A l’inverse, Larsson s’est établi comme un solide défenseur NHL, mais sa contribution offensive est minime. Il n’a, pour le moment un tout cas, pas démontré qu’il pouvait être un défenseur numéro 1 dans la ligue. Or c’est de ce type de joueur que les Oilers ont besoin pour passer un cap. Hall parti, Peter Chiarelli a tout de même fait un coup sur le marché des agents libres pour le remplacer, attirant Milan Lucic pour 7 ans et 36 M$. Le power forward a bien rebondi avec les Kings l’an dernier (20 buts, 55 points), contredisant la thèse d’un déclin précoce. Sans apporter autant offensivement que Hall, il amènera un élément d’intensité et d’agressivité qui ne peut que faire du bien aux Oilers. Même si son contrat risque de peser lourd dans quelques années… Chiarelli a aussi signé Mark Fraser (1 an, 575 000$), et le gardien Jonas Gustavsson (1 an, 800 000$) et prolongé Zack Kassian (1 an, 1,5M$), David Musil (1 an 600 000$) et Tyler Pitlick (1 an, 725 000$). Autre coup potentiel à surveiller, la signature de Drake Caggiula, (2 ans, 1,85 M$), l’un des agents libres NCAA les plus convoités au printemps. Le DG des Oilers a par contre fait un peu de ménage, laissant partir Gryba, Klinkhammer, Pardy, Korpikoski ou Nikitin.
Lucic-McDavid, combinaison gagnante?
Todd McLellan, l’entraîneur des Oilers, va lui devoir rapidement ramener tout ce petit monde sur la bonne voie. Parce qu’on ne peut pas dire que sa première saison à la tête de la franchise albertaine a été une réussite. Avant-dernier de toute la ligue, Edmonton a pataugé allègrement, surtout à partir de la blessure de Connor McDavid. L’attaque, pourtant largement pourvue en éléments talentueux, n’a pu faire mieux que 2,43 buts par match (25e de la NHL). Et ce malgré un powerplay somme toute respectable pour une équipe de bas de tableau (18,1%, 18e de la ligue). Pour redresser la barre, McLellan pourrait installer Milan Lucic à la gauche de Connor McDavid. Le talentueux et rugueux power forward à la gauche du phénomène. Pour sa première année dans la ligue, McDavid n’a pas pu répondre à toutes les attentes. La faute aux blessures qui l’ont limité à 45 matchs. Le premier choix overall 2015 a tout de même marqué les esprits, inscrivants 48 points et dégageant parfois une aisance, notamment dans le patinage, quasiment sans égale dans la ligue. Todd McLellan pourrait choisir de compléter ce trio avec Nail Yakupov. L’ailier russe a vu sa cote plonger de façon dramatique l’an dernier, alors que Chiarelli cherchait à l’échanger. Mais le temps où son entraîneur a pu l’utiliser avec McDavid, il a semblé reprendre vie. Edmonton a tout intérêt à trouver le moyen de relancer le talentueux, mais inconstant Russe. Et lui confier l’aile de « McSavior » pourrait être une bonne solution.
Sur la deuxième unité, on devrait retrouver Ryan Nugent-Hopkins, au centre de Benoît Pouliot et Jordan Eberle. Le centre originaire de Burnaby, en Colombie britannique, a connu une saison délicate. Blessé à la main, puis victime d’une commotion cérébrale, il n’a pu jouer que 55 matchs. Et son nom est apparu régulièrement dans les rumeurs de transaction. Il devra prouver qu’il a retrouvé tous ses moyens pour écarter la menace d’un échange, et celle que constitue Leon Draisaitl. A la gauche de « RNH », Benoît Pouliot entamera, lui, la troisième année d’un contrat de 5 ans et 20 M$ obtenu après des playoffs convaincants en 2014 avec les Rangers. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec 34, puis 36 points, l’ancien du Wild et du Canadien est loin de répondre aux attentes. Talentueux, mais inconstant, Pouliot est, au mieux, un joueur de complément dans un top 6. Tout le contraire de Jordan Eberle. Le petit sniper originaire de Regina a connu une saison en dedans sur le plan statistique (47 points seulement, alors qu’il a pour habitude de passer la barre des 60 points – mais tout de même 25 buts), mais c’est un vrai attaquant de premier trio, rapide, adroit, et opportuniste.
Puljujärvi dès octobre?
Le troisième trio devrait être piloté par le talentueux et jeune centre allemand Leon Draisaitl (voir ci-contre). Il sera sans doute associé à Patrick Maroon, un attaquant gros gabarit et physique, très utile pour obstruer la vue du gardien adverse, et à Jesse Puljujärvi, si le jeune Finlandais convainc le staff des Oilers lors du camp d’entraînement. S’il n’y parvient pas, son remplaçant est tout trouvé avec Zack Kassian. Acquis en cours de saison du Canadien, où un petit écart de conduite l’a mis définitivement sur la touche avant même le début de saison, Kassian s’est trouvé une petite niche chez les Oilers, inscrivant 8 points au passage. S’il a connu quelques problèmes de comportement, c’est un joueur qui ne manque pas d’aptitudes, et peut tout à fait dépanner sur un deuxième trio. En l’état, il pourrait démarrer sur la quatrième ligne, associé à Mark Letestu, un centre two way de devoir, et à Matt Hendricks (qui n’avait toutefois pas encore resigné lorsque nous avons bouclé ce preview, ndlr), un solide fourth liner doté de mains étonnamment agiles, qu’il met à profit lors des séances de shootout. L’ensemble paraît plus dense que l’an dernier grâce à l’émergence de Draisaitl et celle, attendue, de Puljujärvi. Maroon et Lucic lui apportent une dimension physique bien utile dans la très rigoureuse Conférence Ouest.
Duo suédois
La défense, elle aussi à la peine l’an dernier (27e de la ligue avec 2,95 buts encaissés en moyenne), devrait montrer un nouveau visage cette saison. A l’image du premier binôme attendu, celui qui devrait associer le nouveau venu Adam Larsson à son compatriote Oscar Klefbom. Le premier, on le disait, n’a pas apporté tout ce qu’on attendait de lui sur le plan offensif. A sa décharge, il évoluait dans une équipe (les Devils), particulièrement conservatrice dans son style et son approche. Il sera intéressant de voir si ce grand gabarit très fluide, et que l’on comparait favorablement à Victor Hedman l’année de son repêchage, pourra développer cet aspect de son jeu, et les attentes seront fortes. Repêché la même année, Klefbom était moins coté. S’il est moins fluide que son nouveau camarade de jeu, c’est un arrière fiable, qui patine bien pour son gabarit. L’an dernier, il a montré des flashes intéressant en attaque, avant de se blesser sérieusement et de voir sa saison interrompue au bout de 30 matchs. L’association paraît en tout cas intéressante.
Comme celle de Brandon Davidson et d’Andrej Sekera. Le premier a été la révélation de l’année pour Edmonton. Repêché en 2010, il a mis cinq saisons saisons à atteindre la NHL. Mais une fois installé, seules les blessures l’ont écarté du lineup des Oilers. Calme, très sûr dans sa zone, il devra confirmer cette année, aidé en cela par Andrej Sekera. Ce puckmover expérimenté n’est clairement pas un défenseur numéro 1 ou 2, mais il apporte de la maîtrise à la blueline des Oilers. Sur la troisième paire, on devrait retrouver le limité Mark Fayne, un gros défenseur défensif qui a tout de même goûté à l’AHL l’an dernier, ce qui reste rare pour un vétéran, et Darnell Nurse. Le grand espoir des Oilers en défense a connu une campagne difficile. Physique, rapide, adroit, il a souvent cafouillé dans ses remontées. Il faut sans doute se montrer patient avec lui, le potentiel est là, mais ce type de joueur peut prendre du temps avant d’atteindre son meilleur niveau. En cas de besoin Jordan Oesterle est une solution de remplacement correcte. Jamais drafté, l’arrière américain progresse avec constance, et ses qualités de puckmover sont appréciées du front office des Oilers. On citera également Griffin Reinhart, 4e choix overall des Islanders en 2012, mais qui ne parvient pas à s’imposer en NHL.
Cette défense devra protéger le duo Cam Talbot – Jonas Gustavsson. L’ancien des Rangers a mis un peu de temps à s’adapter à son nouveau statut de numéro 1. Mais à partir de décembre, son niveau de jeu a augmenté, et Edmonton l’a logiquement récompensé avec un contrat de trois ans et 12,5 M$. Ses statistiques sont correctes (91,7% d’arrêts, 2,55 buts encaissés par match) pour un gardien aussi mal protégé, et Talbot a aussi brillé lors des championnats du monde avec Team Canada. A confirmer quand même, vite si possible, car Jonas Gustavsson, qui sera sa doublure cette année, n’est pas un foudre de guerre.
Le lineup probable
Milan Lucic (#27) – Connor McDavid (#97) – Nail Yakupov (#10)
Benoît Pouliot (#67) – Ryan Nugent-Hopkins (#93) – Jordan Eberle (#14)
Patrick Maroon (#19) – Leon Draisaitl (#29) – Jesse Puljujärvi (#13)
Matt Hendricks (#23) – Mark Letestu (#55) – Zack Kassian (#44)
Anton Lander (#51)
Oscar Klefbom (#77) – Adam Larsson (#4)
Brandon Davidson (#88) – Andrej Sekera (#2)
Darnell Nurse (#25) – Mark Fayne (#5)
Jordan Oesterle (#82)
Cam Talbot (#33)
Jonas Gustavsson (#30)
Coach: Todd McLellan
EDMONTON OILERS
Création: 1971 (WHA). Rejoint la NHL en 1979.
Propriétaires: Oilers Entertainment Group, dirigé par Daryl Katz depuis 2008.
Patinoire: Rogers Place
Palmarès: 5 Stanley Cups (1984, 1985, 1987, 1988, 1990)
Equipe affiliée AHL:
Bakersfield Condors
L’AN DERNIER
14e de la Conférence Ouest avec 70 points.
Meilleur pointeur et buteur : Taylor Hall (65 points, 26 buts).
Le joueur à suivre : LEON DRAISAITL
Absent du top 12 des Oilers en début de saison, Draisaitl y a été inséré fin octobre et a ensuite connu deux mois énormes (31 points en 27 matchs), avant de descendre en pression sur la dernière moitié de la saison (20 points en 45 matchs). Le joueur allemand a conclu sa première vraie saison NHL avec 51 points. Alliée à son gros gabarit, à un jeu défensif déjà au point, cette récolte offensive a fait de lui la coqueluche des fans des Oilers, pour qui il est déjà le centre numéro 2 de la franchise. Au point même de rendre Nugent-Hopkins dispensable? Pour justifier cet emballement quelque peu hâtif, il faudra confirmer cette année.
La relève :
PULJUJÄRVI,
CADEAU DU CIEL
Classement ESPN: 8e
On ne peut pas dire que le prospect pool des Oilers fait rêver grand monde. La plupart des bons jeunes de la franchise sont en effet déjà en NHL. On citera quand même le gros défenseur Griffin Reinhart (4e choix overall en 2012, choix des Islanders), qui peine à s’imposer malgré un énorme potentiel physique, et l’ancien joueur NCAA Dante Caggiula, signé cet été en tant qu’agent libre. Caggiula est un petit scoreur qui ne manque pas de talent mais devra apprendre à compenser son petit gabarit. Mais le joyau est évidemment Jesse Puljujärvi (4e overall en juin dernier), un gros ailier finlandais plein de talent que tout le monde attendait dans le top 3, mais auquel Columbus a préféré Pierre-Luc Dubois, pour le plus grand bonheur des Oilers. Edmonton a aussi tenté un pari avec Tyler Benson (32e overall), un jeune très coté, mais dont la dernière saison a été ruinée par les blessures, et le gros défenseur finlandais Markus Niemelainen (62e overall). On peut également citer le défenseur offensif Ethan Bear (124e overall en 2015), très bon avec Seattle en WHL ou l’ailier russe Anton Slepyshev (88e overall en 2013), auteur d’un court passage en NHL, mais globalement en difficulté l’an dernier.
Le pronostic de TPPQB
Cette saison, Peter Chiarelli a un peu plus posé sa marque sur les Oilers. Si elle parvient à éviter les blessures qui l’ont accablée l’an dernier et si les jeunes continuent de progresser, sa défense a les moyens de s’améliorer nettement. L’attaque paraît plus équilibrée, même si Hall manquera. L’ensemble est plus cohérent, et Edmonton devrait pouvoir se rapprocher des playoffs, peut-être même jusqu’au 9e ou 10e rang. Mais dans une Conférence Ouest très compétitive, on voit mal comment la franchise pourrait s’éviter une nouvelle année sans hockey printanier.