Season preview 2016-2017 : Minnesota Wild

Western Conference – Central division


Oh Gabby, pour aller loin en séries?


Surnommé « Gabby », l’ancien coach des Capitals et des Ducks, où il a connu beaucoup de succès en saison régulière, prend en main le Wild cette saison. En espérant faire passer un cap à l’équipe du Minnesota.

Malgré la quatrième qualification consécutive pour les séries, dans une division Centrale toujours aussi relevée, les partisans du Wild étaient plutôt déçus au moment du bilan final. Car si les progrès étaient minces ces trois dernières saisons, ils avaient le mérite d’exister, en dépit de saisons en dents de scie. Et perdre contre Chicago trois fois de suite est certes frustrant, mais quand l’adversaire gagne la Coupe Stanley deux fois sur trois derrière, on peut se dire qu’on n’est pas si loin du but. A ce titre, la saison 2015-2016 fut encore plus décevante. Après avoir enfin identifié un gardien n°1 en la personne de Devan Dubnyk et après une première moitié de saison record pour la franchise (52 points) la plaçant juste derrière les Blackhawks et les Blues, tout le monde pensait que l’équipe allait enfin se qualifier sans trembler pour le bal printanier. Treize défaites lors des quatorze rencontres suivantes forceront Chuck Fletcher à une autre première depuis le retour de la NHL dans le Minnesota : le licenciement d’un entraîneur en cours de saison. Mike Yeo n’aura pas survécu à cet effondrement plus spectaculaire que les traditionnels slumps de milieu de saison de sa formation. John Torchetti, dans le rôle de pompier de service, parvint à qualifier le Wild pour les séries dans la douleur, mais pas à résister à la puissance offensive des Stars, malgré leur défense et leurs gardiens suspects. Perdre contre la ville ayant récupéré les anciens North Stars, voilà qui était encore plus humiliant pour des fans ayant dû subir la loi de leur rival historique les trois années précédentes…

La méthode Boudreau à l’épreuve
Torchetti n’ayant pas convaincu durant son intérim, Fletcher se tourna alors vers Bruce Boudreau, licencié huit jours plus tôt après l’élimination des Ducks des playoffs. Une longue période de chômage pour le coach surnommé « Gabby », qui avait été embauché par les Ducks deux jours après son licenciement par les Capitals, pourtant survenu en pleine saison ! Si Boudreau plaît tant aux Directeurs Gérants de la NHL (le Wild était loin d’être la seule équipe à le courtiser), c’est parce qu’il gagne beaucoup. En neuf saisons complètes, il revendique huit titres de division, quatre avec les Capitals et autant avec les Ducks, avec des équipes dominantes. Le seul souci : ne pas réussir à transposer ces succès en séries, où il ne revendique que cinq rondes gagnées en huit ans. Avec une tendance lourde, ses équipes se sont inclinées 7 fois sur 8 dans le cadre d’un septième match ! Avec le Wild, il aura encore le droit au bénéfice du doute s’il parvient à qualifier facilement sa nouvelle équipe pour les playoffs et à libérer le potentiel offensif des jeunes joueurs qui peinaient à franchir un palier avec Yeo. Car, c’est son autre marque de fabrique : imposer son jeu et ses buts à ses adversaires, une révolution pour une équipe à l’identité défensive forte mais tout juste moyenne offensivement l’an dernier (2,6 buts/match, 18e de la ligue, 18,5% de réussite en supériorité numérique, 15e, et 8,97% de réussite aux tirs, 15e également). Entre ses convictions et son expérience, c’est un tournant pour le Wild, qui, depuis l’expérimenté mais défensif Jacques Lemaire, avait confié les rênes de l’équipe à des coaches débutants à ce niveau (Richards puis Yeo).

Minnesota se met au recylcage
Une vedette de la deuxième moitié des années 2000 s’en va, une autre arrive. L’expérience Thomas Vanek a été un échec, le sniper autrichien finissant même parfois dans les tribunes en fin de saison dernière. Vanek peinant de plus en plus à suivre le rythme de la Ligue, Fletcher a préféré mettre un terme au contrat de l’attaquant un an avant son terme. Pour le remplacer numériquement à moindres frais, le DG du Wild a offert un contrat de trois ans à un autre attaquant sur le déclin, Eric Staal (13 buts, 39 points l’an dernier). L’ancien capitaine des Hurricanes, lui aussi un des tout premiers choix de la fameuse promotion 2003, ralentit à vue d’œil depuis trois ans, dans une équipe de la Caroline à la dérive. Echangé aux Rangers en fin de saison dernière, il n’a pas réussi à retrouver sa touche offensive en séries, dans une équipe dépassée par le futur champion. Dans le sillage de Staal, Chris Stewart fait un retour au Wild après y avoir passé le printemps 2015. Côté départs, outre Vanek, le club a laissé libre de nombreux joueurs de soutien : Justin Fontaine, Chris Porter, Jarret Stoll, David Jones et Brett Bulmer ont fait leurs valises. Ryan Carter s’est quant à lui vu offrir un essai pour le camp d’entraînement.
Malgré tous ces mouvements, le noyau offensif de l’équipe reste identique, au remplacement de l’ailier Vanek par le centre Staal près. Néanmoins, entre l’arrivée de Boudreau et l’expérience à l’aile de Granlund en fin de saison, confirmée par ses performances avec son équipe nationale, on pourrait avoir un profond remaniement des lignes offensives. Des lignes jamais figées pendant les années Yeo. D’après ses premières déclarations, Boudreau devrait faire jouer Staal avec Parisé et Coyle. Si le second a montré des signes de progression l’an dernier, atteignant pour la première fois le plateau des 20 buts et des 40 points, Parisé a été ennuyé par des problèmes de dos (lire ci-contre). L’autre trio majeur devrait être formé autour des deux Finlandais, Mikko Koivu et Mikael Granlund, qui ont enfin joué une saison complète l’an passé. Si le capitaine en a profité pour redevenir le meilleur pointeur de l’équipe, Granlund peine encore à transposer son talent sur la feuille de stats (13 buts et 44 points). Pour jouer avec eux, Jason Zucker, qui n’a pas réussi à atteindre à nouveau le plateau des 20 buts, tient la corde. En effet, si Nino Niederreiter a connu une meilleure saison, comparable à celle de Coyle, il semble avoir trouvé sa place sur le troisième trio, en compagnie du rapide Erik Haula, qui a su rebondir après une saison 2014-2015 difficile, et du vétéran Jason Pominville, aux stats déclinantes mais toujours utile. Pour le quatrième trio, seul Chris Stewart a un contrat à un seul volet. A ses côtés, Jordan Schroeder, Tyler Gravoac, Zac Dalpe et Kurtis Gabriel lutteront pour les derniers postes. Deux des meilleurs espoirs offensifs de l’organisation, Joel Eriksson Ek et Alex Tuch, rejoignent le Wild de l’Iowa cette saison (lire ci-contre). Ils goûteront sans doute à la NHL cette saison, voire plus si leur progression dépasse les attentes.

Une place à prendre dans une défense redoutable
Chiffre_MINA la ligne bleue, Bruce Boudreau devrait s’appuyer sur les certitudes de Yeo, qui faisait confiance à un quatuor bien établi depuis plusieurs saisons (9e avec 2,49 buts encaissés/match). L’infériorité numérique a cependant connu des ratés l’an dernier (27e avec 77,9% de réussite), un point sur lequel il faudra travailler. Ryan Suter joue toujours la moitié des matches (28 min 36s en moyenne l’an dernier). Un des défis de Boudreau sera de limiter un peu le temps de glace de son défenseur n°1 afin de le préserver pour les séries. Suter est dorénavant jumelé au petit mais efficace Jared Spurgeon (11 buts), ce qui lui a permis d’améliorer ses statistiques offensives (51 points). Sur la deuxième paire, on retrouve le Suédois Jonas Brodin, toujours aussi fiable défensivement que peu productif offensivement (7 points) et le Québecois Marco Scandella. Matt Dumba, seul défenseur de l’équipe avec Spurgeon à avoir atteint le plateau des 10 buts, a joué pour la première fois toute la saison dans la NHL. S’il a encore des progrès à faire sur le plan défensif, il s’impose de plus en plus, notamment grâce à son apport sur l’avantage numérique. Le dernier poste se jouera entre le vétéran Nate Prosser et les espoirs Christian Folin, Mike Reilly et Gustav Olofsson. Aucun mouvement à signaler si ce n’est le départ du réserviste Tyson Strachan, remplacé numériquement par Victor Bartley, laissé libre par Montréal. Sauf en cas de nombreuses blessures, il est destiné à jouer dans l’Iowa.

Stabilité devant le filet
Dans les buts, Devan Dubnyk n’a pas répété ses exploits de 2015 qui lui avaient permis d’être finaliste pour l’obtention du trophée Vezina. Il a cependant affiché des statistiques très honorables pour un gardien n°1 (91,8% d’arrêts, 2,33 buts encaissés/match) et a été plutôt bien secondé par Darcy Kuemper (91,5% d’arrêts, 2,43 buts encaissés/match), sauf au chapitre des victoires (32 en 61 matches pour Dubnyk, 6 en 21 pour Kuemper). Backström finalement échangé aux Flames pour un dernier tour de piste dans l’Alberta, le duo repart pour une nouvelle saison. Cette nouvelle stabilité dans les buts est un poids en moins pour le nouvel entraîneur, qui pourra se concentrer sur la production offensive de sa formation. Fletcher a même anticipé le possible départ de Kuemper en fin de saison prochaine en signant Alex Stalock, back-up à San Jose ces dernières années avant d’être échangé aux Leafs puis laissé libre.


Le lineup probable

Jason Zucker (#16) – Mikko Koivu (#9) – Mikael Granlund (#64)
Zach Parisé (#11) – Eric Staal (#12) – Charlie Coyle (#3)
Nino Niederreiter (#22) – Erik Haula (#56) – Jason Pominville (#29)
Jordan Schroeder (#10) – Tyler Gravoac (#4) – Chris Stewart (#44)
Zac Dalpe  (# 27)

Ryan Suter (#20) – Jared Spurgeon (#46)
Marco Scandella (#6) – Jonas Brodin (#25)
Christian Folin (#5) – Matt Dumba (#24)
Nate Prosser (#39)

Devan Dubnyk (#40)
Darcy Kuemper (#35)

Coach: Mike Yeo


MINNESOTA WILD
Création: 1997. Rejoint la NHL en 2000.
Propriétaires: Minnesota Sports & Entertainment, dirigé par Craig Leipold
Patinoire: Xcel Energy Center
Palmarès: aucun.
Equipe affiliée AHL:
Iowa Wild

L’AN DERNIER
8e
de la Conférence Ouest avec 87 points.
Eliminés en demi-finale de la division Centrale par les Stars de Dallas (4-2).
Meilleur pointeur : Mikko Koivu (56 points)
Meilleur buteur : Zach Parisé (25 buts).

Le joueur à suivre :
ZACH PARISÉ

Blessé pour la troisième saison consécutive l’an dernier, Parisé laisse les partisans du Wild sur leur faim. Si, malgré quelques lacunes agaçantes sur le powerplay, Suter apporte ce pour quoi il a été signé à l’été 2012, Parisé n’est pas devenu le catalyseur offensif attendu. Entre le lock-out et les blessures, il n’a jamais joué une campagne complète depuis qu’il a quitté les Devils, n’atteignant qu’une fois les plateaux des 30 buts et des 60 points, dépassés cinq fois en sept saisons dans le New Jersey. Bruce Boudreau et son affinité pour l’offensive parviendront-ils à relancer le fils de Jean-Paul Parisé?

La relève :
TUCH ET ERIKSSON EK DÉBOULENT EN AHL

Joel Eriksson Ek

Classement ESPN: 17e
Les deux premiers choix du Wild en 2014 et 2015 débarquent dans l’AHL pour jouer avec le Wild de l’Iowa. Alex Tuch (18e overall en 2014) est un power forward en formation, pas dénué de talent mais surtout prêt à aller dans le trafic pour compléter les jeux de ses coéquipiers. Statistiquement, il n’a pas beaucoup progressé pour sa deuxième année à Boston College. Le Suédois Joel Eriksson Ek (20e overall en 2015) débarque quant à lui après deux saisons à Färjestad. Ce centre complet semble avoir un bel avenir en NHL, mais n’a pas dominé offensivement dans son pays et devra donc passer d’abord par la case AHL.
En juin dernier, le Wild a sélectionné l’ailier Luke Kunin avec le 15e choix. Il se distingue avant tout par ses qualités de marqueur, et retournera à l’université du Wisconsin l’an prochain, après en avoir été le meilleur marqueur pour sa saison rookie (19 buts).

Le pronostic de TPPQB

Bruce Boudreau parviendra-t-il à insuffler un jeu plus offensif et spectaculaire à une fran-
chise réputée pour son style rigoureux? Cela permettrait de libérer le talent offensif de ses jeunes joueurs (Granlund, Coyle…) mais aussi de ses vétérans (Parisé notamment) ? Il devra aussi trouver la clé pour rendre cette équipe plus constante sur 82 matchs, chose que Mike Yeo n’a jamais réussi à faire. La carte de visite de « Gabby » plaide en sa faveur, même s’il lui a fallu une année d’adaptation à Anaheim. Néanmoins, s’il a les moyens de conduire le Minnesota en séries ces prochaines saisons, il sera plus difficile d’être champion de la division Centrale tous les ans, et encore plus difficile de conquérir la Coupe Stanley.