Season preview 2016-2017 : Nashville Predators

Western Conference – Central division


Changement d’identité

 

Shea Weber et PK Subban, lors du dernier All star game. L’échange des deux défenseurs étoile aura été l’un des plus marquants de ces dernières années.

Et de quatre ! Après Filip Forsberg voici  trois saisons, James Neal voici deux ans, Ryan Johansen cet hiver, c’est maintenant PK Subban qui a rejoint les Predators via un échange. Un changement de stratégie pour David Poile, le DG des Predators, qui a longtemps fait confiance essentiellement au repêchage pour alimenter son équipe. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a fait fort, attirant ainsi trois attaquants de premier trio et un défenseur d’élite.
L’échange de Johansen avait déjà fait trembler la ligue début janvier. Mais celui qui a amené PK Subban à Nashville en retour du capitaine Shea Weber a été une déflagration d’une rare intensité. Il faut dire que Weber et Subban font partie, sans contestation possible du top 10 des défenseurs NHL, et sont les deux blueliners les mieux payés de la ligue. Très aimé à Montréal, l’arrière originaire de Toronto amènera un style plus mobile et offensif que ne le faisait Weber.
Et c’est loin d’être tout ce qu’a fait David Poile cet été. Le DG des Preds a laissé partir 14 joueurs, parmi lesquels Paul Gaustad, Cody Hodgson, Barret Jackman, Carter Hutton ou Gabriel Bourque. Il a par contre prolongé Calle Jarnkrok (5 ans, 10M$), Petter Grinberg (2 ans, 1,225M$), Marek Mazanec (1 an, 575 000$), Cody Bass (2 ans, 1,225M$) mais surtout Filip Forsberg (6 ans, 36M$), un excellent contrat s’il maintient ses performances actuelles, et une affaire s’il continue sa progression. Poile a aussi fait quelques emplettes sur le marché des agents libres avec Yannick Weber (1 an, 575 000$), Matt Carle (1 an, 700 000$), Matt Irwin (1 an, 575 000$) et Harry Zolnierczyk (1 an, 575 000$). Essentiellement des éléments qui apporteront de la profondeur au groupe des Preds, le noyau étant, lui, bien en place. Un noyau qui est passé à une victoire de se rendre en finale de la Conférence Ouest en juin dernier, et qui affichera une ambition certaine cette année.

Une première ligne de haut niveau
Les joueurs de Peter Laviolette n’étaient pourtant pas l’an dernier, une équipe de premier plans l’on s’en tient aux seules statistiques de la saison régulière. 14e équipe de la ligue au classement général, les Predators ne comptaient que sur la 12e attaque de la ligue (2,73 buts par match), avec un solide powerplay (10e, 19,7%). Une attaque qui reposera cette année sur un premier trio bourré de talent, et qui a affiché une certaine complémentarité l’an dernier. Au centre, Ryan Johansen (lire ci-contre), l’un des très bons jeunes centres offensifs de la ligue, doit assumer désormais un rôle de leader d’attaque. Il sera pour cela épaulé par Filip Forsberg, qui a confirmé l’an dernier tout le bien que l’on pensait de lui, alignant une deuxième saison de plus de 60 points (64) et faisant grimper son total de buts à 33. Particulièrement efficace sur l’avantage numérique, Forsberg fait aujourd’hui partie du top 10 des ailiers gauche de la ligue, et on se demande encore comment Washington, alors dirigé par le futur DG de Las Vegas, George McPhee, a pu s’en défaire pour un joueur aussi quelconque que Martin Erat. Il a par contre traversé les playoffs dans l’anonymat le plus complet (4 points en 14 matchs)… à très vite corriger. A droite, James Neal a lui aussi franchi le cap des 30 buts. Cet ailier gros format est un buteur fiable, et si sa complicité avec Johansen n’est pas encore celle qu’il avait à Pittsburgh avec Evgeni Malkin, le duo a laissé entrevoir des signes très intéressants l’an dernier.
Sur la deuxième unité, Mike Ribeiro aura, une nouvelle fois, beaucoup à prouver. Le playmaker québécois a connu une honnête saison régulière, même si son total de buts a été quasiment divisé par deux (de 13 à 7 buts), mais il a totalement disparu de la circulation en playoffs (2 points). Peter Laviolette a même choisi de le laisser sur le banc pendant deux matchs face aux Sharks, notamment parce que son investissement défensif était suspect. Ribeiro est en outre en fin de contrat au terme de cette saison. Son ailier gauche devrait être Colin Wilson, au parcours diamétralement opposé. A la peine en saison régulière, où il n’a inscrit que 24 points, manquant au passage 18 matchs pour cause de blessures, il s’est subitement réveillé lors des playoffs. En 14 matchs, le gros ailier a inscrit 13 points, dominant le classement des marqueurs chez les Preds. Simple accident ou signe de l’éclosion définitive du fils de Carey Wilson, ancien de Calgary ou de Hartford? Craig Smith, lui, a répondu à ces questions depuis un moment. L’ancien de l’université du Wisconsin efface avec constance, depuis trois ans, la barre des 20 buts, même si sa saison dernière a été un peu moins productive (37 points). C’est un ailier opportuniste, qui s’appuie sur un bon lancer et des qualités intéressantes dans les un contre un.
Mike Fisher pilotera, lui, le troisième trio – si Ribeiro tient son rang. L’ancien des Senators a connu de bons playoffs. Son style blue collar tout en intensité, doublé d’une approche fine du jeu dans toutes ses facettes fait de lui un remarquable troisième centre. Il devrait évoluer avec un duo suédois composé de Calle Jarnkrok et Viktor Arvidsson. Le premier est un petit playmaker très talentueux, qui a progressé sensiblement après une première saison NHL un brin délicate. Ses 16 buts ont fait du bien aux Predators et convaincu l’organisation de lui consentir un contrat de 5 ans qui pourrait bien être une excellente affaire pour la franchise si sa progression se poursuit. Arvidsson a, lui, partagé sa saison entre Milwaukee, en AHL, et Nashville. Avec 56 matchs dans la grande ligue, ce petit ailier a démontré que sa vitesse pouvait lui permettre d’exister, et même d’être un bon élément de complément offensif.
Enfin, la quatrième ligne devrait associer l’ancien choix de première ronde Austin Watson, dominant en AHL voici deux saisons, mais qui a connu une première saison NHL anonyme (10 points en 57 matchs). Il a le potentiel pour évoluer plus haut qu’un quatrième trio. Colton Sisson, au centre, est l’héritier de Paul Gaustad. Il s’est imposé l’an dernier en fin de saison, au point de disputer 10 matchs de playoffs dans un registre responsable et agressif. Enfin, Miikka Salomaki est un bon ailier bottom six, à l’impact offensif faible, mais très soucieux de son jeu défensif et travailleur. On devrait également voir, en fonction des blessures, le fourth liner Harry Zolnierczyk, ou le talentueux ailier suisse Kevin Fiala, vraisemblablement sur une autre ligne que la quatrième pour le dernier cité.

Rinne a la clef
Chiffre_NSHEn défense, les Predators ont été un peu moins intransigeants qu’à l’ordinaire, encaissant 2,6 buts par match, ce qui les classe au 14e rang de la ligue, avec un PK dans les mêmes eaux (12e avec 81,9%). Des statistiques inhabituelles pour une équipe dont la force défensive a toujours été la marque de fabrique. C’est peut-être aussi ce qui a incité Poile à procéder à l’échange Weber-Subban, l’ancien capitaine de la franchise du Tennessee ayant parfois donné des signes de fatigue, notamment en fin de parcours sur pendant les playoffs. Mais la motivation vient surtout du fait que les Predators souhaitaient mettre l’accent sur la mobilité de leur blueline. Avec l’apport de Subban, Nashville compte certainement aujourd’hui sur le top 4 défensif le plus mobile de la ligue.
L’ancien des Canadiens devrait évoluer sur le premier trio avec Roman Josi. Le Suisse a connu l’an dernier une énorme saison offensive, inscrivant un remarquable total de 61 points seulement dépassé par Karlsson, Burns et Létang. Très mobile, Josi est un de ces arrières qui dictent le jeu, et transportent le puck avec une grande facilité. Son duo avec Subban risque de donner des cauchemars aux défenses adverses. L’ancien Montréalais est en effet l’un des bluelieners les plus dynamiques de la ligue, capable lui aussi de remonter le puck et de créer le danger quasiment à lui tout seul, sans oublier qu’il dispose d’un énorme lancer et qu’il est désormais très fiable dans sa zone. Subban, même s’il a pris officiellement l’échange avec son habituelle bonhommie, aura à coeur de prouver que son DG s’est trompé en l’envoyant sous d’autres cieux. Après une année tronquée par une blessure au cou qui lui a fait rater 14 matchs, il faut s’attendre de sa part à une énorme saison. Cette première paire a tout pour devenir l’une des meilleures de la ligue, avec en outre une capacité à absorber un énorme temps de glace (Subban était le 5e joueur le plus utilisé de la ligue, et Josi le 8e).
Sur la deuxième unité, moins de star power, mais beaucoup de talent aussi. Elle devrait associer Matthias Ekholm, un arrière suédois mobile et intelligent qui s’est révélé offensivement l’an dernier, doublant sa production (de 18 à 35 points), avec de solides playoffs en sus. Quant à Ryan Ellis, c’est un powerplay quarterback petit format, mais gros talent. Solide malgré son manque de taille, c’est un excellent patineur, et surtout un arrière qui lit remarquablement le jeu et excelle dans le jeu de passes. Il doit gagner en constance offensivement, mais est déjà un solide numéro 3.
Le troisième binôme fera lui figurer Weber… Yannick Weber, puisque Shea est désormais un joueur des Canadiens, un petit arrière suisse très dynamique sur l’avantage numérique grâce à un très bon lancer, mais moyen dans sa zone. Il sera associé au déclinant Matt Carle, à moins que Matt Irwin, décevant avec les Bruins l’an dernier, ou qu’Anthony Bitetto, un late bloomer qui a participé à tous les matchs de playoff des Preds l’an dernier, ne s’imposent.
La clef de la saison sera néanmoins à chercher devant le filet. Pekka Rinne semble en avoir fini avec ses problèmes de blessure depuis deux saisons. Mais ses stats sont en nette baisse (de 2.18 buts encaissés et 92,3% d’arrêts en 2014-2015 à 2.48 et 90,8% d’arrêts l’an passé). Qui plus est, sa série face aux Sharks a été plus que difficile. L’organisation ne lui retirera tout de même pas sa confiance pour autant. Son suppléant habituel, Carter Hutton, laissé libre, le poste de doublure devrait être l’enjeu d’un duel entre le Tchèque Marek Mazanec et le Finlandais Juuse Saros, deux jeunes gardiens peu expérimentés. Autant dire qu’une saison en dedans de Rinne, voire une blessure, se paierait très cher pour les Predators.


Le lineup probable

Filip Forsberg (#9) – Ryan Johansen (#92) – James Neal (#18)
Colin Wilson (#33) – Mike Ribeiro (#63) – Craig Smith (#15)
Calle Jarnkrok (#19) – Mike Fischer (#12) – Viktor Arvidsson (#38)
Austin Watson (#51) – Colton Sissons (#10) – Miikka Salomaki (#20)
Kevin Fiala (#56)

Roman Josi (#59) – PK Subban (#76)
Mattias Ekholm (#14)  – Ryan Ellis (#4)
Yannick Weber (#5) – Matt Carle (#25)
Anthony Bitetto (#2)

Pekka Rinne (#35)
Marek Mazanec (#39)

Coach: Peter Laviolette


NASHVILLE PREDATORS
Création: 1997
Propriétaires:Predators Holdings LLC depuis 2007, dirigé par Thomas Cigarran
Patinoire: Bridgestone Arena
Palmarès: aucun
Equipe affiliée AHL:
Milwaukee Admirals

L’AN DERNIER
7e 
de la Conférence Ouest avec 96 points.
Eliminé en demi finale de conférence par les Sharks de San Jose (4-3).
Meilleur pointeur et buteur: Filip Forsberg (64 points, 33 buts).

Le joueur à suivre :
RYAN JOHANSEN

La signature de son contrat avait été un feuilleton à l’automne 2014. Et l’hiver dernier, Jarmo Kekkalainen, le DG des Blue Jackets, a choisi de se séparer du prometteur centre canadien. A l’affût, David Poile a accepté de sacrifier Seth Jones, un des talents de l’organisation, mais qui évoluait en défense, une position où les Preds ont de la réserve. En 42 matchs avec Nashville, Johansen a inscrit 34 points et montré des signes d’une prometteuse complicité avec James Neal. L’ancien des Jackets doit confirmer cette bonne première impression et prouver que ses états d’âme sont restés dans l’Ohio. S’il y parvient, il peut être un élément clef des Predators, en route vers les sommets.

La relève :
DE SOLIDES RÉSERVES

Classement ESPN: 10e

Vladislav Kamenev

La tradition, à Nashville, est de compter sur une collection de défenseurs de talent
au sein de
son prospect pool. Repêché en juin, Dante Fabbro (18e overall) est sans doute le plus intéressant d’entre eux, car le plus complet. Mais on peut également citer son camarade de la cuvée 2016 Samuel Girard (47e overall), un défenseur offensif très doué, mais au petit gabarit, et le plus safe Jack Dougherty (51e overall en 2014). Les Predators ont toutefois du talent à toutes les positions. Dans les buts avec le duo Marek Mazanec (179e overall en 2012) – Juuse Saros (99e overall en 2013), et en attaque avec le brillant ailier suisse  Kevin Fiala (11e overall en 2014), que l’on devrait rapidement voir avec le grand club, mais aussi les deux centres playmakers russe Vladislav Kamenev (42e overall en 2014) et Yakov Trenin (55e overall en 2015). La perte de Jimmy Vesey fait mal, forcément, mais les Predators ont de la réserve.

Le pronostic de TPPQB

Pour les Predators, les perfo-rmances de Rinne feront office de juge de paix. Il faudra aussi évaluer l’impact du départ de Weber, un leader reconnu dans le vestiaire des Preds, et observer la saison de Mike Ribeiro. Mais le roster actuel est équilibré, dense devant et derrière, talentueux et très bien coaché par Peter Laviolette. Les Predators ont sans doute aujourd’hui l’une des meilleures équipes de leur histoire, et devraient lutter pour la tête de la division centrale. En playoffs, cette équipe a le potentiel pour aller au bout. Manque peut-être juste un peu d’expérience pour y parvenir, mais Nashville est aujourd’hui un prétendant crédible à la Coupe Stanley.