Season preview 2016-2017 : Dallas Stars

Western Conference – Pacific division


Le renouvellement de l'(arrière) garde

Le tandem terrible des Stars, Benn-Seguin, a combiné l’an dernier pas moins de 74 buts et 88 passes, pour un total de 162 points. Seul le duo chicagoan Panarin-Kane a surpassé les deux artilleurs texans.

La magie a opéré. En trois saison, Jim Nill, le DG des Stars, a métamorphosé son équipe, en y ajoutant, entre autres, Tyler Seguin, Jason Spezza et Patrick Sharp. Après une année de réglages terminée hors des clous pour les playoffs, les nouveaux Stars ont décollé l’an dernier, remportant la Conférence Ouest en saison régulière avant de se défaire sans trop trembler du Wild au premier tour des playoffs. L’aventure s’est toutefois terminée dans la douleur avec une élimination aux mains des Blues de St. Louis (3-4). La faute à une défense insuffisante (3,23 buts encaissés par match, 14e sur les 16 qualifiés), et à une attaque moins explosive qu’en saison régulière.
Cet été, le DG des Stars a dû, contraint et forcé, rebâtir sa défense. Alex Goligoskiet Jason Demers, en fin de contrat, sont partis chercher fortune à Phoenix et en Floride. Il a également laissé partir Kris Russel, acquis à la date limite des échanges et qui, à l’heure où nous bouclions ce preview, n’avait toujours pas trouvé preneur. Pour remplacer ces trois éléments, Jim Nill a donc mis sous contrat l’ancien Canuck Dan Hamhuis (2 ans, 7,5M$). Mais il fera surtout confiance à Jordie Benn, qui a prolongé cet été de trois ans (3,3M$), et à la promotion interne des Lindell, Nemeth, Johns, ou Oleksiak. Des joueurs jeunes, au profil plus costaud et défensif que les partants. L’arrière-garde texane aura clairement un look bien différent l’an prochain.
En attaque, ce sont surtout des joueurs de devoir qui ont quitté les Stars, à l’image de Colton Sceviour, Travis Moen ou Vernon Fiddler, alors que Patrick Eaves, en fin de contrat, a lui été retenu. La principale nouvelle tête sera l’ancien des Flames, Jiri Hudler, signé fin août à un contrat très raisonnable (1 an, 2M$). Mais la principale nouvelle de cette intersaison côté texan, c’est surtout la prolongation de contrat de Jamie Benn. L’ailier vedette des Stars s’est engagé pour 8 ans et 76M$, un contrat qui prendra effet l’an prochain.

Nichushkin, should he stay or should he go?
capdal
L’ailier gauche, associé à Tyler Seguin, sera la menace principale des Stars cette année. Benn a fait mieux encore la saison passée que lors de la précédente, qui l’avait vu remporter le trophée Art Ross de meilleur marqueur de la ligue (89 points). Mais ça n’a pas suffi à contenir la fusée Patrick Kane, qui l’a dépossédé de son titre. Ailier puissant, robuste, très adroit, Benn est le prototype du scoreur d’élite NHL. Son duo avec Seguin est sans doute le plus fort de la ligue aujourd’hui. L’ancien des Bruins a, lui, connu une autre belle saison offensive, mais a été limité par deux blessures au tendon d’Achille et au mollet. Cette dernière lui a même coûté l’essentiel des playoffs, puisqu’il n’a pu disputer qu’un seul match. Son arsenal offensif est très complet, entre un superbe tir du poignet, sa capacité à déjouer aussi bien les défenseurs que les gardiens, ou une remarquable qualité de patinage. Le duo pourrait s’aligner avec Patrick Sharp à l’aile droite. L’ancien des Hawks a connu une solide première année avec sa nouvelle équipe (55 points). A 34 ans, il aura sans doute du mal à faire sauter une nouvelle fois le plafond des trente buts, mais c’est un solide client, dans sa zone et dans celle de l’adversaire.
Sur la deuxième unité, Jason Spezza sort d’une belle saison offensive, qui l’a vu retrouver ses talents de marqueurs (33 buts, son meilleur total depuis 2012), avec en outre des playoffs très réussis (13 points en 13 matchs). Il demeure un passeur d’élite et semble très à l’aise dans ce rôle de deuxième centre. Il pourrait évoluer avec Mattias Janmark qui a fait de belles choses lors de sa première saison NHL (15 buts notamment). Créatif et rapide, c’est un excellent playmaker qui sent très bien le jeu. Il devrait s’entendre à merveille avec le très subtil Jiri Hudler, un petit ailier au sens du jeu remarquable, qui a connu une saison compliquée après avoir brillé pour les Flames voici deux saisons.
Sur le troisième trio, le très opiniâtre Cody Eakin est tout simplement l’un des meilleurs troisièmes centres de la ligue, difficile à jouer, et capable de produire offensivement (35 points l’an dernier). Quant à Valeri Nichushkin, il a tout: taille, puissance, tir, qualité de patinage, facilités avec le puck… Mais après une saison gâchée par les blessures, il a peiné l’an dernier, terminant la saison avec 26 matchs sans but. Il ne semble pas vraiment bien fonctionner avec Lindy Ruff, au point que des rumeurs ont couru tout l’été sur un éventuel retour en KHL, voire d’un échange. Le trio devrait être complété par Ales Hemsky, un très beau joueur de hockey, fin et technique, et qui pourra dépanner au besoin sur le deuxième trio. Hemsky a eu la chance d’être à peu près épargné par les blessures depuis deux saison. A 33 ans, il est toutefois plus près de la fin de carrière que du début.
Enfin sur le quatrième trio, on devrait retrouver le Français Antoine Roussel, l’un des agitateurs les plus détestés de la ligue (c’est bon signe), capable en outre d’inscrire, bon an mal an, une petite quinzaine de buts. Au besoin, Roussel pourra dépanner plus haut dans l’alignement. Comme pourrait le faire Radek Faksa. L’ancien choix de première ronde s’est enfin établi dans l’alignement des Stars l’an dernier, réalisant notamment des playoffs convaincants. Le trio devrait être complété par Patrick Eaves, un role player qui a manqué une trentaine de matchs l’an dernier, mais qui connaît son rôle et est capable de contribuer offensivement.
L’ensemble est dense, talentueux, et semble renforcé par rapport à l’an dernier, surtout si Nichushkin ne plie pas bagage. Pas un bon signe pour les gardiens adverses. L’an dernier, les Stars marquaient 3,23 buts par match, de loin la meilleure attaque de la ligue. Une attaque encore plus dangereuse à cinq contre cinq qu’en supériorité numérique (4e de la ligue avec 22,1% d’efficacité).

La pression sur Klingberg
Chiffre_DALLa défense, on l’a vu, a été restructurée. L’an dernier, elle était clairement en dessous de la moyenne (19e de la ligue avec 2,78 buts encaissés par match), même si l’attaque compensait. Et ce en dépit d’un PK très convenable (10e de la ligue avec 82,3% d’efficacité). C’est sans doute pour donner une meilleure assise à son équipe que Jim Nill est allé chercher le vétéran Dan Hamhuis. L’ancien Canuck n’est plus la valeur sûre d’il y a quelques année, qui s’était octroyé une place dans l’équipe canadienne des Jeux de Sotchi. Son jeu offensif est déclinant, et il a manqué une vingtaine de matchs lors des deux dernières saisons. Mais sa science défensive va faire du bien aux Stars, et notamment à son partenaire John Klingberg. Le Suédois avait suscité beaucoup d’espoirs avec une première saison très réussie. Il a plus que confirmé l’an dernier avec une impressionnante récolte offensive (58 points, cinquième scoreur parmi les défenseurs). Ce puck mover fluide et créatif aura donc cette année une pression supplémentaire, puisque les Stars se sont séparés de Demers et Goligoski (60 points à eux deux). Il devra montrer qu’il est bien un défenseur numéro 1, et produire avec régularité pour combler le départ de ses deux ex-partenaires.
Sur la deuxième unité, on devrait retrouver le très fiable Johnny Oduya, dont l’arrivée avec les Stars à boosté la production offensive à des niveaux qu’il n’avait plus atteints depuis…2009 (21 points). Très expérimenté, le Suédois est avant tout un arrière défensif, même s’il peut remonter le puck à l’occasion. C’est aussi un joueur de vestiaire important. Il pourrait évoluer avec Stephen Johns, arrivé avec lui dans un échange avec Chicago. Cet Américain gros gabarit s’est imposé en fin de saison dernière et a réalisé des playoffs convaincants. Ce n’est pas un arrière au potentiel offensif très important, mais il sait jouer simple et utiliser sa puissance.
Sur la troisième paire, le « vétéran » devrait être Jordie Benn (29 ans), le frère de Jamie. Jamais repêché, il s’est imposé progressivement chez les Stars depuis trois saisons. C’est une défenseur polyvalent au jeu sans fioritures, mais son potentiel semble limité. Il pourrait évoluer avec le Finlandais Esa Lindell, l’un des espoirs de l’organisation à ce poste (lire ci-contre), ou avec soit Patrick Nemeth, soit Jamie Oleksiak, deux défenseurs défensifs gros format (et même très gros format pour le second nommé), qui utilisent tous deux trop peu leurs atouts physiques. Ce qui est évident, c’est que quelque soit l’identité des pensionnaires de cette troisième paire défensive, l’arrière-garde des Stars sera un peu moins offensive, mais considérablement plus grande et physique qu’elle ne l’était l’an passé. Une perspective encourageante pour Kari Lehtonen et Antti Niemi, les deux gardiens finlandais de l’organisation. Deux goalies qui ont connu une saison difficile (lire ci-contre) et joueront gros cette année. Ils peuvent être la clef de cette saison, voire de la suivante. Car, et c’est là sans doute la décision la plus douteuse de Jim Nill, les deux Finlandais sont, à 32 ans, encore sous contrat pour deux ans et un cap hit commun de 10,4M$. C’est bien cher pour un goaltending de qualité aussi médiocre.


Le lineup probable

Jamie Benn (#14) – Tyler Seguin (#91) – Patrick Sharp (#10)
Mattias Janmark (#13) – Jason Spezza (#90) – Jiri Hudler (#26)
Valeri Nichushkin (#43)- Cody Eakin (#20) – Ales Hemsky (#83)
Antoine Roussel (#21) – Radek Faksa (#12) – Patrick Eaves (#18)
Brett Ritchie (#25)

Dan Hamhuis (#2) – John Klingberg (#3)
Johnny Oduya (#47) – Stephen Johns (#28)
Jordie Benn (#24) – Esa Lindell (#23)
Patrick Nemeth (#15)

Kari Lehtonen (#32)
Antti Niemi (#31)

Coach: Lindy Ruff


 NB: Depuis la rédaction de ce preview, Valeri Nichushkin a décidé de quitter les Stars et la NHL et de s’engager avec le CSKA Moscou, en KHL.


DALLAS STARS
Création: 1967.
Arrive à Dallas en 1993.
Anciens noms: Minnesota North Stars
Propriétaires: Tom Gaglardi (Dallas Stars LP) depuis 2011
Patinoire: American Airlines Center
Palmarès: 1 Stanley Cup (1999)
Equipe affiliée AHL:
Texas Stars

L’AN DERNIER
9e
de la Conférence Ouest avec 82 points.
Meilleur pointeur et buteur : Matt Duchene (59 points, 30 buts).

Les joueurs à suivre :
LES GARDIENS FINLANDAIS

90,4 % d’arrêts. L’an dernier, les gardiens des Stars se sont montrés bien généreux avec les attaquants adverses (25e de la ligue). De quoi se situer dans les mêmes eaux que les Leafs, les Coyotes ou les backups du Canadien après la blessure de Price De quoi forcément hypothéquer les chances de leur équipe d’aller au bout. Surtout quand ces stats médiocres ont encore dégringolé en playoffs (89,9 pour Lehtonen et même 86,5 pour Niemi !). Le binôme finlandais n’a donc pas le choix, il faut rebondir, dès cette année. La reconfiguration de la défense pourrait les y aider, mais il faudra que l’un comme l’autre augmente son niveau. Sinon, un échange sera vite venu.

La relève :
BIENVENUE
AU PAYS DES GÉANTS

Esa Lindell

Classement ESPN: 25e
Julius Honka (14e overall en 2014) est une exception. Parmi les top prospects des Stars, dont il est sans doute l’un des plus doués, le powerplay quarterback finlandais est le seul petit gabarit. Pour le reste, c’est du grand, c’est du lourd. A commencer par les défenseurs Jamie Oleksiak (14e overall en 2011) et le talentueux Esa Linden, brillant avec la Finlande et qui montre un potentiel offensif aguichant. On devrait le voir avec le grand club dès cette saison, et il a les moyens de s’y imposer. En attaque, les gabarits sont solides aussi, que ce soit le sniper russe Denis Gurianov (12e overall en 2015), rapide, et doté d’un très gros tir, l’immense et talentueux Riley Tufte (25e overall en juin), le solide Brett Ritchie (44e overall en 2011), qui tarde toutefois à hausser son niveau de jeu lorsqu’il est rappelé en NHL, le fiable Jason Dickinson (29e overall en 2013) ou le très intelligent Roope Hintz (49e overall en 2015). L’ensemble est dense à toutes les positions, avec de la taille et du talent. Le seul souci, c’est que Dallas n’a pas de bon prospect à la position la plus problématique pour la franchise: devant le filet.

Le pronostic de TPPQB

L’ambition est dans l’air à Dallas, et c’est bien  légitime. La saison dernière a été la plus belle de la franchise depuis dix ans, le talent sort par les oreilles des attaquants, et la nouvelle génération de défenseurs promet. Il faut simplement que ces jeunes arrières ne faillissent pas, et que les gardiens livrent des performances un peu plus conforme aux exigences du très haut niveau NHL. On suivra quand même attentivement le marché des gardiens de but. Un Fleury ou un Bishop pourraient être disponible, et ressembleraient fort à la pièce manquante du puzzle de Jim Nill. Si rien ne bouge, on voit bien les Stars s’installer dans le top 3 de la Conférence Ouest, voire mieux. En playoffs, avec un Seguin d’attaque, the sky is the limit.