Season preview 2016-2017 : Canadiens de Montréal

Eastern Conference – Atlantic division


Le gambit
de Bergevin

 

En sacrifiant son défenseur star PK Subban pour obtenir Shea Weber, Marc Bergevin a pris un risque considérable et s’est mis à dos une bonne partie des partisans du Canadien. Pour lui, la rédemption ne pourra venir que d’une saison de très haut niveau de son équipe.

Le 29 juin, en 23 minutes, trois annonces ont secoué le monde du hockey. En fin de contrat avec Tampa, Steven Stamkos était dans le viseur de la moitié des équipes de la ligue, avant de resigner avec le Lightning. Quelques minutes plus tôt, c’était Edmonton qui surprenait les observateurs en obtenant Adam Larsson… au prix de Taylor Hall. Deux événements dans une ligue où les échanges d’envergure et les free agents du pedigree de Stamkos sont devenus denrée rare. Mais deux événements quasiment effacés par la déflagration provoquée par l’échange entre Montréal et Nashville, qui envoyait PK Subban dans le Tennessee et Shea Weber au Québec. Un échange qui a soulevé la colère de bon nombres de fans montréalais, attachés à la personnalité charismatique et au talent électrisant de Subban.
Pourquoi effectuer une telle transaction? Avec le recul, on ne peut écarter l’hypothèse selon laquelle le caractère exubérant de Subban gênait dans un vestiaire de hockey – et une franchise – où le conservatisme est une religion. On ne peut pas plus s’empêcher de penser que les relations complexes entre PK l’audacieux et le très prudent Michel Therrien, son coach, n’étaient pas simples. Ou que les négociations délicates qui avaient abouti voici deux étés à un contrat de longue durée, vraisemblablement sous la pression du propriétaire Geoff Molson, étaient restées en traverse de la gorge du DG, Marc Bergevin. Les joueurs, eux, ont été diplomates, pour ne pas dire langue de bois au moment de commenter cet échange. L’avis le plus éclairant aura sans doute été celui de Carey Price, que l’on ne peut soupçonner de nourrir une rancoeur contre Subban, les deux joueurs étant proches : «P.K. est un défenseur offensif qui prend des risques. C’est sa façon de jouer. Il ne veut pas changer son style et je respecte ça. Je respecte le joueur qu’il est. Il est enthousiaste et il possède la capacité de faire lever les amateurs de leur siège. Peu de joueurs sont capables de faire ça. Mais de la façon dont notre équipe est dirigée et structurée, on ne recherche pas ce type de joueur. On a besoin d’un défenseur stable qui fait des jeux rapides et qui est capable de déplacer la rondelle rapidement. Weber correspond parfaitement à ce profil.»
Clairement, l’intention de Bergevin cet été a été d’amener du leadership, du physique et de l’agressivité à son équipe, qui en a clairement manqué l’an dernier. Après avoir réalisé une début de saison tonitruant, Montréal a sombré quand Price, Gallagher et Petry sont tombés au combat. La faute à un goaltending insuffisant (on peine d’ailleurs toujours à comprendre pourquoi Bergevin est allé chercher le faiblard Ben Scrivens pour épauler Condon plutôt qu’un James Reimer, par exemple), mais aussi à un mental défaillant. Weber est censé corriger ce défaut, et guider Pacioretty dans son rôle de capitaine. Mais il n’est pas le seul nouveau capable d’insuffler un nouvel état d’esprit. Andrew Shaw, acquis au repêchage en retour de deux choix de deuxième ronde, a signé un contrat de six ans et 23,4 M$. Formé à la bonne école des Blackhawks, c’est un leader à sa façon, intense et souvent décisif en playoffs. Quant à Alexander Radulov, signé en tant qu’agent libre (1 an, 5,75M$), ses frasques avec Nashville sont loin et Marc Bergevin parle d’un joueur changé par la maturité et sa récente paternité, qui amènera lui aussi une intensité bienvenue (sans oublier le talent d’un véritable joueur top 6 NHL).
Mais que ces changements soient judicieux ou non, rien n’influencera plus le succès de l’équipe cette année qu’un retour de Carey Price en pleine possession de ses moyens. Si la saison dernière a démontré une chose, c’est que sans son gardien vedette, cette équipe n’a aucune chance d’être compétitive. Bergevin a tout de même pris une assurance en embauchant le gardien remplaçant Al Montoya (1 an, 950 000 $), solide l’an dernier avec les Panthers, et qui devrait éviter, en cas de rechute de Price, un effondrement aussi spectaculaire que l’an dernier. Enfin le DG du Canadien a tenté un pari peu onéreux pour compléter son escouade défensive avec l’ancien de Colorado Zach Redmond (2 ans, 1,25 M$). Côté départ – mis à part Subban – citons principalement le centre two way Lars Eller, envoyé à Washington en retour de deux choix de deuxième ronde, Dale Weise, parti à Philadelphia pour un contrat supérieur à ce que Montréal était prêt à lui consentir, ou Tom Gilbert, souvent blessé et pas au niveau espéré au moment de son recrutement. Beaucoup de changement donc, et une grosse prise de risque pour Bergevin, qui avait surtout procédé par petites touches depuis son arrivée à Montréal.

Galchenyuk est prêt à devenir un attaquant d’élite
L’an dernier, l’attaque montréalaise n’a pas fait des étincelles, mais s’est maintenue à un niveau correct (16e de la ligue avec 2,63 buts par match). On n’en dira pas autant du powerplay, d’une insigne faiblesse (25e de la ligue, 16,2% d’efficacité). C’est d’ailleurs l’une des raisons qui ont poussé la franchise à rapatrier Kirk Muller dans un role d’assistant coach, notamment en charge de l’avantage numérique. A St. Louis, où il occupait la même fonction l’an dernier, l’ancien capitaine montréalais dirigeait le 6e PP de la ligue (21,5% d’efficacité).
La première unité devrait être, sans surprise, composée par le trio Pacioretty – Galchenyuk – Gallagher. Le capitaine américain du Canadien a connu une première année difficile dans ce rôle exigeant, et a été très (trop) critiqué. Blessé l’été dernier au genou, il a sans doute recommencé à jouer trop tôt. Cela ne l’a toutefois pas empêché d’atteindre une nouvelle fois le plateau des 30 buts, pour la quatrième fois d’affilée sur une saison complète. Grand, costaud, et rapide, c’est un des ailiers gauche les plus dangereux de la ligue, grâce notamment à un tir du poignet de très haut niveau. Une qualité qu’il partage avec Alex Galchenyuk. Le jeune Américain d’origine biélorusse a fini par convaincre son entraîneur qu’il serait plus performant au centre qu’à l’aile. Une fois le repositionnement effectué, il a terminé la saison avec 11 buts et 17 points en 17 matchs, dans ce qui ressemblait fort à son éclosion définitive. Grand, costaud, inventif, il a les moyens de s’installer parmi les bons pivots offensifs de la ligue. Enfin l’an dernier, Brendan Gallagher a fini par être rattrapé par les blessures, manquant 29 matchs suite, notamment, à une fracture au doigt subie en bloquant un tir adverse. C’est un des éléments importants du groupe de par son leadership et son engagement de tous les instants. Cet ailier intense adore se planter dans les zones à risque, et aime provoquer l’adversaire. En santé, il est tout à fait capable de produire comme un ailier de premier trio.

Lehkonen, le nouveau Gallagher?
La deuxième unité devrait être pilotée par le fiable Tomáš Plekanec. Responsable défensivement, rapide, et bon passeur, le centre tchèque a tendance à commencer les saisons très fort avant de décliner au fil du temps. Il n’en est pas moins un solide joueur top 6, expérimenté et intelligent, capable d’inscrire 50 à 60 points. A son aile gauche, il semble que le Finlandais Artturi Lehkonen ait convaincu, après un très bon camp d’entraînement, le front office montréalais et Michel Therrien. Cet ancien choix de deuxième ronde n’était pas forcément le plus médiatisé l’année de son repêchage (2013). Il a su s’imposer en Suède, au niveau professionnel, dominant l’an dernier les playoffs de la SHL avec Frölunda (11 buts et 8 passes en 16 matchs) pour l’emporter et faire tomber au passage un record de points qui appartenait à Daniel Alfredsson. Très frêle l’année de son repêchage, il a pris de l’épaisseur. C’est surtout un joueur très intense, qui n’hésite pas à aller dans le trafic et possède un excellent lancer du poignet. Trevor Timmins, le patron du repêchage montréalais l’a comparé à Brendan Gallagher, ce qui n’est pas un mince compliment. Un trio qui devrait être complété par Alexander Radulov, le véritable gamebreaker de cette ligne (lire-ci-contre), et sur lequel on comptera beaucoup pour ramener l’attaque montréalaise dans le premier tiers de la ligue.
David Desharnais devrait être positionné sur le troisième trio pour commencer la saison. Le petit Québécois sort d’une saison très décevante (29 points en 65 matchs). S’il demeure un remarquable playmaker, il n’est plus placé dans un rôle aussi favorable, séparé de son habituel binôme Max Pacioretty par la progression de Galchenyuk. Cette saison sera déterminante pour savoir s’il peut s’établir comme un troisième centre fiable, sachant que son jeu défensif et son manque de force physique peuvent être perçus comme rédhibitoires à ce niveau. A 3,5M$ par saison, «Davey» vit peut-être sa dernière saison dans le maillot du Canadien, qui a d’ailleurs cherché, en vain, à l’échanger l’an dernier. Le Québécois n’aura que peu de droit à l’erreur, car le grand est costaud Michael McCarron pousse, et le Canadien semble vouloir le maintenir au centre. Il devrait être associé au nouveau venu Andrew Shaw. L’ancien des Blackhawks est un ailier old school, intense, physique et provocateur malgré un gabarit moyen. Mais c’est aussi un gamer, un joueur qui élève son niveau de jeu dans les matchs importants, comme en témoigne sa production lors des derniers playoffs (6 points, dont 4 buts en six matchs). Ce trio devrait être complété par l’une des rares bonnes surprises de la saison dernière, l’ailier albertain Daniel Carr. Signé voici deux saisons en provenance de Union College, Carr est un autre petit gabarit doté d’un gros cœur… mais aussi un buteur adroit. L’an dernier, son séjour dans la NHL lui a permis d’inscrire 6 buts en 23 matchs avant qu’une blessure au genou ne mette un terme à sa saison. De quoi convaincre le Canadien de le mettre sous contrat pour deux ans et 1,45M$. S’il parvient à rééditer ce genre de performances sur une saison complète, Montréal devrait disposer de trois lignes capables de produire offensivement, une donnée désormais incontournable dans la ligue, particulièrement en playoffs. On pourrait également voir sur ce trio le rapide ailier suisse Sven Andrighetto, convaincant l’an dernier avec Montréal, qui a resigné l’été dernier pour un an et 650 000$.
Le quatrième trio devrait être composé de Paul Byron, Torrey Mitchell et Philippe Danault. Le premier a été l’un des bons coups de Bergevin l’an dernier. Récupéré sur les waivers en provenance de Calgary, ce petit ailier très rapide s’est trouvé une niche, mettant à profit ses qualités de contre-attaquant, et notamment sa grosse qualité de patinage, ce qui lui a valu un contrat de trois ans et 3,5M$. Torrey Mitchell est, lui, un solide joueur de bottom six, rapide et expérimenté, capable d’apporter une petite contribution offensive, et de tenir son rang sur les mises au jeu. Enfin Philippe Danault est arrivé en cours de saison dans l’échange qui a envoyé Dale Weise à Chicago. C’est un joueur two way intelligent et rapide, capable en outre d’évoluer au centre en cas de besoin. En cas de blessures, on pourrait aussi voir Brian Flynn, un joueur expérimenté, mais limité, qui ne peut guère tenir mieux qu’un rôle de complément à ce niveau.

Weber, le nouveau roc
La défense montréalaise a beaucoup souffert l’an dernier de l’absence de Jeff Petry et de celle de Carey Price. Ce qui ne justifie pas des statistiques défensives en chute libre (21e, 2,84 buts encaissés par match), après une saison dominante dans ce domaine en 2014-2015 (1ère de la ligue avec 2,24 buts encaissés). Et ce alors que le PK a à peu près tenu la marée (12e de la ligue avec 81,9% d’efficacité). Mais les comparaisons risquent d’être vaines dans la mesure où cette défense a changé de visage à l’intersaison. Le nouveau venu Shea Weber va prendre place sur le premier duo défensif. Cet arrière très puissant et agressif est sans doute l’un des meilleurs spécialistes défensifs de la ligue, si ce n’est le meilleur et inspire le respect… voire la peur à la plupart des attaquants NHL. Il a sans doute passé le zénith de sa carrière, mais a quelques saisons de très haut niveau à offrir au Canadien, sans parler de son leadership, réputé à travers la ligue. On ne pourra éviter les comparaisons avec PK Subban, plus jeune, et sous contrat pour moins longtemps, mais Weber est lui aussi un arrière d’élite dans la ligue, dans un style très différent. Un style qui a sans doute poussé le coach montréalais à le jumeler à Nathan Beaulieu en fin de camp d’entraînement. Le jeune Franco-ontarien est sans doute le profil le plus complémentaire de Weber. Ce grand arrière est en effet un des patineurs les plus spectaculaires de l’effectif montréalais, fluide, rapide et puissant. Il devrait être chargé de remonter le puck, une mission que Weber laissait plutôt à son excellent partenaire à Nashville, le Suisse Roman Josi. Beaulieu a connu une saison plutôt moyenne l’an dernier après avoir laissé entrevoir quelques belles promesses un an plus tôt. En fin de contrat, il sait qu’il joue gros, d’autant qu’il a au compteur quelques incartades hors glace, quelque chose que le très conservateur front office montréalais ne goûte guère. Il a attaqué la saison par un superbe camp d’entraînement, et on peut espérer qu’évoluer avec Shea Weber l’aide à passer un pallier pour s’établir comme un vrai défenseur top 4 NHL, voire mieux.
Sur la deuxième unité, on devrait trouver le vétéran russe Andrei Markov, qui a connu l’an dernier un passage très difficile au creux de l’hiver que certains associent à des difficultés dans sa vie privée. Markov demeure un arrière d’une intelligence rare, brillant sur l’avantage numérique où il est capable de mener le jeu avec aisance. Il a certes ralenti, mais l’an dernier encore, a enquillé un gros temps de jeu, alors que le pari de début de saison était plutôt de le ménager. Il devrait être associé à l’excellent Jeff Petry, un arrière complet, puck mover mobile et capable d’absorber un gros temps de glace. Petry semble avoir passé un palier depuis son arrivée au Québec, et ses absences sur blessure l’an dernier (31 matchs manqués) ont fait mal au Canadien. Une saison pleine de l’ancien des Oilers pourrait faire une grosse différence à la ligne bleue montréalaise.

Price a (toujours) la clef
La troisième unité devrait être celle d’Alexei Emelin. Le Russe sort d’une saison plutôt honnête sur le plan défensif, où il a gagné en constance. Mais il est inexistant offensivement (12 passes, aucun but l’an dernier), et a sans doute plus sa place en tant que numéro 5 ou 6 que dans un top 4. A deux ans de la fin de son contrat, Emelin doit prouver qu’il est indispensable, car la concurrence est forte, et il pourrait vite être échangé. Il pourrait évoluer avec le nouveau venu Zach Redmond, un arrière mobile qui a réalisé un très bon camp d’entraînement, ce qui lui a permis d’écarter la concurrence de Mark Barberio, pourtant solide l’an dernier pour sa première saison avec le Canadien. L’Américain Greg Pateryn, qui a été mis sous contrat pour deux ans et 1,6M$ sera aussi en concurrence pour ce troisième binôme défensif, dans un style physique et sans fioritures. On devrait aussi voir le premier choix du Canadien au dernier repêchage, Mikhail Sergachev. Le Russe a dominé en OHL pour sa première saison en Amérique du Nord, à seulement 17 ans. C’est un très gros potentiel, déjà très mâture physiquement, qui a séduit Michel Therrien lors du camp d’entraînement et devrait participer au début de saison, au moins jusqu’à la limite des 9 matchs. C’est donc une défense solide et équilibrée, même si elle a perdu gros avec le départ de Subban, notamment dans la capacité à relancer le jeu.
Cette défense devrait pouvoir compter sur le retour de son gardien et meilleur joueur. L’an dernier, Price avait commencé l’année sur ses standards de la saison précédente (93,4% d’arrêts, 2,06 buts encaissés par match), qui l’avait vu désigné meilleur joueur de la ligue. Mais une blessure au genou a mis un terme à sa saison, coulant dans le même temps la saison montréalaise. Car ses remplaçant Mike Condon et Ben Scrivens n’ont pu faire mieux que 90,39% d’arrêts. Insuffisant à ce niveau, ce qui a valu à Scrivens de ne pas être prolongé et à Condon de se retrouver placé en concurrence avec le nouveau backup Al Montoya. L’ancien de Florida devrait être capable de jouer une vingtaine de matchs sans difficulté. Il affichait l’an passé de solides stats (91,9% d’arrêt, 2,18 buts encaissés par match). Mais tout reposera, une nouvelle fois, sur les larges épaules de Carey Price. Le gardien originaire d’Anahim Lake, en Colombie britannique, est tout simplement le meilleur spécialiste de la planète. Grand, calme, techniquement proche de la perfection, il est en outre très à l’aise avec le puck sur sa palette et n’hésite pas à sortir de sa cage pour relancer l’attaque montréalaise. Sa présence rassurante, sur la glace et dans le vestiaire, est fondamentale pour cette équipe. S’il est à son meilleur niveau et ne se blesse pas, Montréal réintégrera le top 10 de la ligue et pourra croire à son étoile en playoffs.


Le lineup probable

Max Pacioretty (#67) – Alex Galchenyuk (#27) – Brendan Gallagher (#11)
Artturi Lehkonen (#46)- Tomas Plekanec (#14) – Alexander Radulov (#47)
Daniel Carr (#43) – David Desharnais (#51) – Andrew Shaw (#65)
Philip Danault (#24)- Torrey Mitchell (#17) – Paul Byron (#41)
Brian Flynn (#32) / Sven Andrighetto (#42)

 Nathan Beaulieu (#28) – Shea Weber (#6)
Andrei Markov (#79) – Jeff Petry (#26)
Alexei Emelin (#74) – Zach Redmond (#20)
Greg Pateryn (#8) / Mikhail Sergachev  (#22)

Carey Price (#31)
Al Montoya (#35)

Coach: Michel Therrien


CANADIENS DE MONTRÉAL
Création: 1909
Propriétaires: Famille Molson (présidé par Geoff Molson) depuis
Patinoire: Centre Bell
Palmarès: 24 Stanley Cups (1916, 1924, 1930, 1931, 1944, 1946, 1953, 1956,1957, 1958,1959, 1960, 1965, 1966, 1968, 1969, 1971, 1973, 1976, 1977, 1978, 1979, 1986, 1993)
Equipe affiliée AHL:
St John’s IceCaps

L’AN DERNIER
13e
de la conférence Est avec 82 points.
Meilleur pointeur : Max Pacioretty (64 points).
Meilleurs buteurs: Max Pacioretty et Alex Galchenyuk (30 buts).

Le joueur à suivre : ALEXANDER RADULOV

Evidem-
ment, tous les regards converge-
ront vers Weber et Price. Mais le pari de Bergevin de ramener la star russe en NHL pourrait rapporter gros. Dominateur en KHL depuis son retour au pays, l’ancien des Predators est un énorme talent, capable de créer, de scorer. Surtout, il ne correspond pas au stéréotype du joueur russe talentueux mais peu engagé. C’est au contraire l’alliage d’intensité et de talent brut qui fait sa force. «Radu» sait qu’il n’a qu’une chance à jouer pour revenir en NHL. Il doit faire oublier son incartade avec Nashville lors des playoffs en 2012, qui l’avait vu briser le couvre-feu pour sortir avant un match, et effacer une image de joueur capricieux. Il a pris un risque important en acceptant un contrat d’un an seulement pour s’engager avec le Canadien. Il doit donc se montrer indispensable et apporter l’étincelle offensive dont a besoin Montréal. S’il y parvient, il peut radicalement changer le potentiel offensif de cette équipe.

La relève :
COMPLET PARTOUT

Classement ESPN: 15e
Le nouveau joyau du prospect pool du Canadien est donc le Russe
Mikhail Sergachev (9e overall en juin), un défenseur très complet, puissant, rapide, fluide et créatif. Le successeur de Markov pour les fans les plus optimistes du Canadien. Le fiable mais peu spectaculaire Noah Juulsen (26e overall en 2015) a un peu inquiété la fanbase du Canadien avec une production offensive en baisse avec Everett, mais il a rassuré lors du camp, montant déjà une belle maturité. Brett Lernout (73e overall en 2014) a produit une intéressante saison OHL, dans un style physique et agressif. En attaque, l’espoir le plus talentueux est sans aucun doute Nikita Scherbak (26e overall en 2014). Mais le Russe a connu une première saison AHL difficile. Il est très jeune et doit montrer plus de constance et de mordant  pour prouver qu’il a les moyens de devenir un ailier top 6 au niveau supérieur. Mike McCarron (25e overall en 2013), lui, n’est plus très loin de la grande ligue. L’immense Américain se développe lentement mais sûrement, et son gabarit associé à son coup de patin en fera très probablement un NHLer, vraisemblablement au centre d’un troisième trio dans un premier temps. Son camarade de promotion, le Suédois Jacob De La Rose (34e overall en 2013) a connu une année terne, après avoir fini la saison 2014-2015 en NHL. Très solide dans sa zone, il doit montrer plus en attaque pour convaincre Marc Bergevin de le ramener en NHL. Une donnée que Charles Hudon (122e overall en 2012) maîtrise. Le petit Québécois est l’un des très bons joueurs offensif en AHL, mais n’a pas réellement eu sa chance en NHL jusqu’à présent, pour des raisons peu évidentes. Citons aussi deux autres attaquants talentueux, mais petit gabarit, Martin Reway (116e overall en 2013), malheureusement victime d’une sérieuse infection pulmonaire, et Daniel Audette (147e overall en 2014). Enfin, devant le filet, Zach Fucale (36e overall en 2013) ne se développe pas comme espéré, et commence à inquiéter sérieusement. L’américain Charlie Lindgren, recruté en tant qu’agent libre en fin de saison dernière, risque de le passer vite dans la depth chart du Canadien.

Le pronostic de TPPQB

Marc Bergevin a pris un gros risque en échangeant son défenseur numéro 1. Le DG du Canadien est convaincu que son équipe manquait de caractère et de physique pour passer un palier. Il a choisi de sacrifier l’un de ses plus beaux atouts pour obtenir avec Weber un joueur capable de changer l’identité de son équipe. Mais Montréal risque de perdre en qualité dans son jeu de transition avec le départ de Subban, et s’est privé d’un véritable game breaker. Avec le retour de Price, et si les paris Lehkonen et Radulov s’avèrent payants, le Canadien semble avoir les moyens de se mêler à la lutte pour la tête de la division Atlantique, même si Tampa s’annonce très costaud. Une fois en playoffs, il faudra écarter les Floridiens, et ce ne sera pas facile. Une demi finale de conférence semble un pronostic raisonnable, même si Price est tout à fait capable de changer la donne. Ce qui est sûr, c’est que Bergevin, et plus encore Michel Therrien sont dans le viseur. Le coach québécois ne survivra pas à un nouvel échec, et son DG sera vite menacé lui aussi si Montréal doit se rater comme l’an dernier.