Season preview 2016-2017 : Pittsburgh Penguins
Eastern Conference – Metropolitan division
If it ain’t broke,
don’t fix it*
On prend les mêmes et on recommence. Tel fût le crédo de Jim Rutherford cet été. Logique si l’on considère que les Penguins ont été la meilleure équipe de la ligue sur les 6 derniers mois de la saison. Plus difficile à faire lorsque l’on considère le fait que cinq joueurs (Malkin, Crosby, Létang, Kessel, Fleury) pèsent sur plus de la moitié du cap salarial.
Pourtant, peu de gens auraient parié sur une victoire des Penguins en finale de la Coupe Stanley le 12 décembre dernier. Ce jour là, Mike Johnston était remercié avec son assistant Gary Agnew. Un début de saison très moyen (15-10-3) après des playoffs ratés et un jeu au mieux ennuyeux auront forcé le DG Jim Rutherford à nommer un autre Mike, Sulllivan celui-là, à la tête du navire. La suite est connue, Pittsburgh change de système privilégiant la vitesse et les tirs rapides, échange Perron et Scuderi pour Hagelin et Daley et Mike Sullivan emmène son équipe à la conquête de la quatrième Coupe Stanley de son histoire 7 mois plus tard.
L’été fût donc très tranquille dans la ville de l’acier. Pas de blockbuster trade à la Kessel ni de signature d’agent libre, souvent trop payés. Rutherford a choisi le status quo, en effet sur les 20 joueurs ayant participé au match 6 de la finale de la coupe, 19 sont toujours sous contrat. Seuls Ben Lovejoy et l’ancien choix de première ronde Beau Bennett ont quitté le navire pour rejoindre leur ancien DG Ray Shero dans le New Jersey. Pascal Dupuis, lui, ne s’est jamais remis de ses problème de santé (caillots sanguins) et a sagement choisi de raccrocher ses patins. Et bien qu’il soit encore sous contrat il ne jouera plus jamais pour les Pens. Cependant, son salaire ne comptera pas sur le cap grâce au système de long term injury reserved (jurisprudence Pronger)
Rutherford s’est donc contenté de re-signer ses agents libres à petit prix comme le centre vétéran Matt Cullen (1 an, 1M$) ou le défenseur Justin Schultz (1 an, 1,4M$). Cette stabilité est aussi facilitée par l’émergence des surprenants et peu coûteux joueurs du club école de Wilkes-Barre/Scranton. Conor Sheary, Tom Kuhnhackl et Bryan Rust sont venus et ne sont jamais repartis, s’adaptant parfaitement aux exigences de la NHL et au système offensif préconisé par Sullivan. En attaque, ce changement de coach s’est vite traduit par une augmentation drastique du nombre de buts inscrits. Les pens sont en effet passé de 2,36 buts par match et de 26e attaque sous Johnston à une moyenne de 3,31 buts par match sous Sullivan terminant au troisième rang de la NHL. Un changement incroyable qui s’explique aussi par le début de saison raté par le capitaine Sidney Crosby. En 28 matchs celui qui vient d’être élu MVP de la coupe du monde de Hockey n’avait marqué que 19 points, un total famélique pour le kid qui s’est rattrapé sous Sullivan, finissant la saison avec 85 points. L’attaque de Pittsburgh risque de faire encore plus peur aux coachs adverses si le power play devait se mettre en marche. Celui-ci n’étant classé que 16e l’année dernière avec un taux d’efficacité de 18,6%.
Le déclin toujours annoncé, jamais réalisé de Crosby
La grande particularité des Penguins l’année dernière a été de pouvoir compter sur trois trios capables de marquer de façon régulière. Sur le premier on devrait retrouver le capitaine Sidney Crosby qui demeure malgré l’annonce récurrente – et erronée – de son déclin le meilleur centre de la ligue. Le kid sera épaulé de deux ailiers blue collar, le suédois Patric Hornqvist, qui n’hésitera pas à foncer au filet et l’américain Conor Sheary, signé en tant qu’agent libre en 2014. Le petit (1,73 m) et téméraire ailier devra produire régulièrement si il veut rester sur ce trio.
Sur la deuxième unité, on retrouvera Evgeni Malkin. Le grand centre russe a, comme les deux années précédentes été embêté par les blessures (25 matchs manqués). Et comme l’année dernière, cela ne l’a pas empêché d’inscrire plus d’un point par match en moyenne. Il reste d’ailleurs le second meilleur joueur en activité dans cette catégorie derrière … Sidney Crosby! En santé Malkin reste un des 5 meilleurs joueurs de la ligue mais cela il n’a pu disputer une saison complète depuis… sept ans. Ses deux ailiers devraient être le vétéran Chris Kunitz, transféré du trio de Crosby pour équilibrer l’attaque des Pens. L’ailier gauche ne rajeunit pas et sort d’une campagne mitigée de 40 points, bien loin de ses statistiques d’il y a deux ans, qui lui avaient valu une sélection avec Team Canada pour les Jeux de Sotchi. Malgré cela, son expérience et son entente avec les deux centres étoiles s’avèreront précieuses tout au long de l’année. Le troisième membre de ce trio devrait, pour commencer, être le jeune Bryan Rust (24 ans). Le rapide ailier, produit de l’université Notre Dame a surpris en playoffs l’année dernière, étant décisif à plusieurs reprises sur ce second trio.
Sur la troisième ligne, on retrouvera la « HBK » line. Sensation de la fin de saison et des playoffs (56 points à eux trois en série). Ce trio très complémentaire sera composé de Nick Bonino, un centre two-way plutôt lent mais avec un QI Hockey et une vision de jeu plus hauts que la moyenne, de Carl Hagelin, l’ailier gauche suédois supersonique mais parfois brouillon et de Phil Kessel, un des meilleurs buteur naturel de la ligue, curieusement écarté de la sélection américaine à la Coupe du Monde – ce qui a d’ailleurs particulièrement bien réussi à Team USA, éliminée dès les poules… Ce dernier a comblé toutes les attentes placées en lui lors de l’échange de l’année dernière en finissant meilleur pointeur des Pens pendant les playoffs et deuxième des votes pour le trophée Conn Smyth. Enfin sur la quatrième trio, Le centre vétéran Matt Cullen pilotera une ligne composée du toujours solide Eric Fehr, joueur précieux en infériorité et de Tom Kühnhackl, fils du plus grand joueur allemand de tout les temps, qui veut s’affirmer offensivement cette année. Avec une attaque aussi équilibrée et dense. Les Pens ne devraient pas avoir trop de problème à remplir les filets adverses et figureront très certainement parmi l’élite de la ligue cette année.
L’indispensable Létang
La tenue de la défense était l’une des clefs de la saison des Pens l‘année dernière et on peut dire qu’elle a répondu aux attentes avec brio. Les Penguins, 6e défense de la ligue (2,43 buts encaissés par match) ont pu s’appuyer sur un PK très solide, autant défensivement (84,4%), le cinquième de la ligue qu’offensivement avec 10 buts inscrits. Mike Sullivan pourra donc s’appuyer sur une défense quasi-inchangée, articulée autour du défenseur étoile Kris Létang, auteur d’une saison remarquable (67 points en 71 matchs), et lui aussi oublié de façon incompréhensible par le staff de Team Canada. Il devrait être jumelé sur la première paire à Brian Dumoulin (25 ans) qui s’est affirmé l’an dernier comme un arrière physique et solide défensivement tout en restant très propre (14 minutes de pénalité en 79 matchs). Sur le deuxième trio, le jeune Finlandais Olli Määttä (22 ans) aura à cœur de se racheter d’une saison décevante et devra retrouver le niveau qui faisait de lui un des plus gros potentiel de la ligue. Pour cela il pourra compter sur la présence à ses côtés de Trevor Daley. Le défenseur mobile de 33 ans a parfaitement réussi à s’adapter au jeu de Pittsburgh et n’hésite jamais à apporter le surnombre devant la cage adverse. La troisième unité sera elle composée du solide Ian Cole, un défenseur défensif et de Justin Schultz qui a resigné pour un an. Capable de flashs intéressants, ce dernier devra gommer ses carences défensives pour gagner du temps de jeu. Enfin, la perte du vétéran Lovejoy va sans doute permettre au jeune Derrick Pouliot (22 ans) de s’affirmer comme le facteur X de cette défense, le DG Jim Rutherford a lui même affirmé que Pouliot était prêt…
L’ensemble devrait donc tenir la route si ces joueurs devaient rester en santé, car la relève semble très limitée. La perte de Létang pourrait par exemple faire très mal. Heureusement, les Pens peuvent compter sur le meilleur duo de gardien de la ligue. La bataille pour le poste de numéro 1 devrait être très intéressante à suivre entre le vétéran Fleury, auteur d’une nouvelle saison régulière très solide avant de subir une commotion cérébrale (2,29 buts encaissés par match et un pourcentage d’arrêt de 921%) et le jeune prodige Matt Murray (voir ci-contre), révélation de l’année et auteur d’une campagne estivale extraordinaire (une moyenne de 2.08 buts encaissés par match et un pourcentage de 923 %. Cependant, ce problème de riche va forcer Jim Rutherford à se séparer d’un de ses deux cerbères. En effet le repêchage d’expansion de l’été prochain ne permet de protéger qu’un seul gardien et «Flower» possède une clause de non-mouvement. Le DG va donc devoir se creuser les méninges cet hiver pour sortir de cette impasse.
(*) Si ce n’est pas cassé, pas la peine de réparer
Le lineup probable
Conor Sheary (#43) – Sidney Crosby (#87) – Patric Hornqvist (#72)
Chris Kunitz (#14)- Evgeni Malkin (#71) – Bryan Rust (#17)
Carl Hagelin (#62) – Nick Bonino (#13) – Phil Kessel (#81)
Tom Kühnhackl (#34) – Matt Cullen (#7) – Eric Fehr (#16)
Oskar Sundqvist (#40)
Brian Dumoulin (#8) Kris Letang (#58)
Olli Määtä (#3) – Trevor Daley (#6)
Ian Cole (#28) – Justin Schultz (#4)
Derrick Pouliot (#51)
Marc-André Fleury (#29)
Matt Murray (#30)
Coach: Mike Sullivan
PITTSBURGH PENGUINS
Création: 1967
Propriétaires: Mario Lemieux, Ron Burkle, depuis 1999.
Patinoire: Console energy center
Palmarès: 4 Stanley Cups (1991, 1992, 2009, 2016)
Equipe affiliée AHL:
Wilkes-Barre/Scranton Penguins
L’AN DERNIER
2e de la Conférence Ouest avec 104 points.
Vainqueurs de la Coupe Stanley face aux San Jose Sharks (4-2)
Meilleur pointeur et buteur : Sidney Crosby (85 points, 36 buts).
Le joueur à suivre :
MATT MURRAY
Il a confirmé que ses records lors de sa saison rookie en AHL ne devaient rien au hasard en devenant le 5e gardien recrue (après Dryden, Roy, Ward et Niemi) à remporter la Coupe. Appelé en mars pour remplacer un Fleury en proie à une commotion cérébrale. il n’a plus jamais plus laissé sa place en n’encaissant que 2 buts ou moins lors de 22 de ses 34 apparitions. Doté d’un calme étonnant pour un gardien si jeune, il a fait preuve d’une solidité et d’une détermination remarquable, gagnant les six matchs suivant ses défaites durant les séries éliminatoires. Sera-t-il capable de répéter ces performances sur une saison entière? Celui qui peut encore remporter le trophée Calder cette année devra le prouver pour s’assurer le rôle de prochain franchise goaltender des Pens.
La relève :
LE RÉSERVOIR EST VIDE
Classement ESPN: 27e
Comme presque chaque année depuis 2012, le DG de Pittsburgh a échangé son choix de première ronde au repêchage, difficile dans ces conditions de remplir le prospect pool.
Les meilleurs prospects (Pouliot, Murray, Sundqvist) étant déjà avec l’équipe championne, les espoirs des pens se trouvent surtout chez les gardiens avec Tristan Jarry (44e overall en 2013) qui sera le titulaire du club-école et Filip Gustavsson (55e overall en juin) troisième gardien drafté l’année dernière et qui joue déjà quelques matchs avec Luleå en SHL. Chez les patineurs, Daniel Sprong (45e overall en 2015), l’espoir numéro 1 de la franchise est out pour encore 4 mois à cause d’une épaule récalcitrante. Il devrait repartir dans le circuit junior à son retour. Jack Guentzel (77e overall en 2013) pourrait surprendre en cas d’accumulation de blessures dans le grand club.
Le pronostic de TPPQB
Les Penguins seront-ils capables de rééditer l’exploit de l’année dernière ? Rien n’est moins sûr, aucune équipe n’ayant réussie à remporter deux coupes à la suite depuis les Red Wings de Scotty Bowman il y a presque 20 ans. Cependant, si les statistiques ne sont pas vraiment favorables aux hommes de Mike Sullivan, l’effectif quasi-inchangé et la confiance accumulée par la campagne victorieuse donnent des raisons d’y croire. Au cas où les blessures ne viennent pas polluer la saison des joueurs clés, on devrait retrouver les Crosby Boys à la lutte pour le titre de la Conférence Est, voir de la Coupe Stanley.