Season preview 2016-2017 : Tampa Bay Lightning
Eastern Conference – Atlantic division
Tonnerre
de presque

Meilleur marqueur du Lightning en saison régulière, Nikita Kucherov a encore élevé son jeu d’un cran en playoffs.
L’an dernier, le Lightning a presque perdu son capitaine, Steven Stamkos. Courtisé par de nombreuses franchises, il a choisi de demeurer à Tampa (8 ans, 68M$). Le DG Steve Yzerman, sous la pression de Jonathan Drouin, insatisfait de son temps de jeu, a presque cédé aux velléités de départ de sa jeune star québécoise. Tampa a presque raté sa saison régulière, ne terminant qu’au 6e rang à l’Est après un début d’exercice médiocre. Surtout, les Floridiens ont presque fait tomber les Penguins, ne cédant qu’au 7e match face aux futurs vainqueurs de la Coupe Stanley (4-3). Mais cette année, il n’y aura plus de place pour les approximations. Tampa est aujourd’hui une des grandes puissances de la ligue, un membre crédible du club restreint qui peut prétendre cette année à remporter la Coupe Stanley.
Un constat qu’a parfaitement fait Steve Yzerman, qui n’a que très peu fait évoluer son effectif cet été. Le seul mouvement notable dans le roster NHL est en fait le départ d’un Matt Carle en phase avancée de déclin, et dont le temps de jeu a été considérablement réduit l’an dernier par Jon Cooper, son entraîneur. Yzerman a également choisi de mettre un terme à l’expérience Anthony DeAngelo, talentueux mais difficile à gérer, envoyé chez les Coyotes en retour d’un choix de deuxième ronde qui lui a permis de repêcher le défenseur tchèque Libor Hajek. Pour le reste, ce sont surtout des minor leaguers qui ont fait la navette. Michael Bournival, Cory Conacher, Gabriel Dumont ou Jeremy Morin ont rejoint le Lightning pour y tenir sauf blessure, un rôle marginal, quand Michael Blunden, Jonathan Marchesssault ou Philippe Paradis ont fait le chemin inverse.
Attention aux triplés
Paradoxalement, vu son potentiel immense, l’attaque du Lightning a connu une saison quelconque (12e de la ligue avec 2,73 buts par match), avec un powerplay particulièrement décevant (26e de la ligue avec 15,8% d’efficacité). Un avantage numérique sur lequel devrait travailler l’ancien coach du Wild et des Jackets Todd Richards, embauché cet été pour prêter main forte à Jon Cooper. A priori, tous les ingrédients sont là pour que l’attaque floridienne brille à nouveau. peu d’équipes dans la ligue disposent en effet d’un potentiel offensif aussi impressionnant, à l’image du premier trio Killorn – Stamkos – Drouin. Stamkos, on l’a dit, sort d’une saison où les interrogations sur son avenir ont certainement beaucoup pesé. Le capitaine du Lightning, qui a en outre souffert de caillots sanguins en fin de saison dernière, a tout même terminé la saison avec une récolte plus qu’honorable de 64 points, avec surtout 36 buts. Le fait que ces statistiques soient globalement décevantes pour lui témoignent surtout du potentiel incroyable de ce centre two way rapide et intelligent, qui s’appuie sur une qualité de shoot remarquable, en particulier sur les one timers. L’an dernier, Stamkos a surtout beaucoup évolué avec Killorn, mais aussi Callahan. Cette saison, sauf blessures, il devrait bénéficier de la présence d’un élément autrement plus talentueux sur sa ligne, Jonathan Drouin. Le Québécois a fait beaucoup parler de lui l’an dernier. En mal lorsqu’il a exigé, courant novembre, un échange, faute de jouer suffisamment à son goût, avant de quitter Syracuse, la farm team de Tampa pour retourner chez lui au Québec. En bien lorsqu’il a mis de côté sa frustration une fois la date des échanges passée, pour réaliser une fin de saison honorable et surtout exploser en playoffs (14 points, dont 9 buts, en 17 matchs). Drouin est un talent exceptionnel, brillant techniquement, insaisissable, et voit le jeu avec une remarquable acuité. Son association avec Stamkos risque de faire des étincelles. D’autant qu’elle sera complétée par Alex Killorn, un joueur de complément très solide, capable de marquer des buts importants. Avec Drouin et Stamkos, il n’est pas exclu de le voir atteindre le plateau des 20 buts pour la première fois de sa carrière NHL. L’organisation a confiance en lui, comme en témoigne le généreux contrat de 7 ans et 31M$ qui lui a été consenti en juillet.
Sur la deuxième unité, on retrouvera les fameux triplés, qui avaient ébloui la ligue lors de la saison précédente. L’année dernière a été moins brillante pour Ondrej Palat et Tyler Johnson, mais Nikita Kucherov a, lui, fait mieux que confirmer. Non content de dépasser (d’un point) son score de la saison régulière précédente (66 points), il a atteint le plateau des 30 buts avant de faire des playoffs de très haut niveau (19 points en 17 matchs). Patineur explosif, créatif, le Russe est aussi un sniper adroit, qui s’appuie sur un redoutable lancer du poignet. A l’heure où nous bouclions ce preview, il n’avait toutefois pas encore renouvelé son contrat avec le Lightning. Son binôme Tyler Johnson a lui connu une saison régulière délicate du fait de blessures à répétition qui lui ont coûté 13 matchs. Ce petit playmaker rapide et intelligent a refait surface en playoffs avec 17 points en 17 matchs. Quant au troisième larron, Ondrej Palat, il a vu sa saison très perturbée par une blessure à la cheville qui lui a fait manquer 20 matchs. L’ailier tchèque a lui aussi connu de solides playoffs (10 points en 12 matchs). C’est un playmaker très intelligent, qui excelle dans le jeu two way.
Filppula se réveillera-t-il?
La bonne surprise de l’an dernier est venue du Russe Vladislav Namestnikov, qui a apporté une contribution intéressante (14 buts, 35 points) pour sa deuxième saison NHL. Ce joueur intelligent, solide dans le jeu défensif, a démontré des promesses offensives qui lui ont permis de grimper dans l’alignement quand le besoin s’en faisait sentir. Il devrait évoluer avec Valtteri Filppula, dont le rendement est pour le moins inquiétant depuis deux saisons. En 2013-2014, le subtil playmaker finlandais s’était fendu de 58 points. 48 voici deux saisons, et seulement 31 l’an dernier. Un déclin qui peut sans doute s’expliquer par une utilisation moindre, et surtout dans un rôle moins offensif, mais qui a fait naître quelques rumeurs sur un possible échange. Ryan Callahan est dans une situation similaire. Deux ans après sa signature au bas d’un contrat de 6 ans et 34,8 M$), l’ancien capitaine des Rangers a vu sa production offensive quasiment divisée par deux (de 54 à 28 points). Un rendement qui s’explique sans doute en partie par une blessure à la hanche qui l’a forcé à l’opération cet été (et pourrait lui faire manquer le premier mois de compétition). Cet ailier intense et responsable va devoir rebondir offensivement.
Le quatrième trio sera piloté par le grand Brian Boyle, un des quatrième centres les plus intéressants de la ligue, tant par sa présence physique que par sa capacité à inscrire quelques buts importants (5 buts en playoffs l’an dernier). Il symbolise un quatrième trio dont le rendement offensif est un véritable plus, à l’image du petit, mais très déterminé JT Brown, auteur de 22 points l’an dernier et que Steve Yzerman a prolongé de deux ans (2,5M$). Cédric Paquette joue, lui, un rôle plus classique de fourth liner responsable et gros travailleur, mais peu présent en attaque. En cas de blessures, l’expérimenté Erik Condra peut apporter sa contribution à ce quatrième trio.
Attention aux triplés
Réputée offensive, l’équipe floridienne avait considérablement resserré sa garde lors des playoffs 2015. Une bonne habitude qui s’est prolongé la saison dernière avec, au final, la 5e meilleure défense de la ligue (2,41 buts encaissés par match), avec notamment un excellent PK (7e avec 84% d’efficacité). Une défense qui s’appuie sur un très solide premier tandem suédois composé de Victor Hedman et Anton Stralman. Le premier s’est définitivement installé parmi l’élite des défenseurs de la ligue. L’ancien deuxième choix overall du repêchage 2009 derrière John Tavares a pris son temps pour se développer, mais le résultat est impressionnant. Puissant, fluide, doté d’un excellent lancer, il sait tout faire. Steve Yzerman a donc pris les devants avec lui, prolongeant le grand Suédois de huit ans pour un total de 63M$. Son partenaire, Anton Stralman, a dû terminer la saison avec des regrets. Blessé au péroné, il a raté 9 matchs de saison régulière et les deux premiers tours des playoffs. Sans être aussi spectaculaire que son partenaire, c’est un arrière extrêmement fiable et complet.
Sur la deuxième unité, Jason Garrison fait un numéro 3 tout à fait convenable, rugueux et à l’aise avec le puck. Il a toutefois vu sa production offensive décliner de façon spectaculaire depuis quelques saisons. Il devrait être associé à l’immense Andrej Sustr, un arrière solide dans sa zone et capable d’assurer une bonne première passe. Quant au troisième binôme, il sera mené par l’expérimenté Braydon Coburn, qui est aujourd’hui un défenseur essentiellement défensif, qui utilise sa taille pour protéger son filet. Nettement moins imposant, Nikita Nesterov est un bon puckmover, intelligent, qui peut apporter offensivement sur l’avantage numérique. On pourrait également voir Slater Koekkoek, un ancien choix de première ronde qui a disputé une petite dizaine de matchs l’an dernier lorsque Stralman était absent, et s’en est sorti honorablement.
L’ensemble est costaud et solide, mais pas exceptionnel. A part Hedman, cela manque un peu de potentiel offensif. Heureusement, Tampa s’appuie aujourd’hui sur l’un des tout meilleurs tandems de gardiens, même s’il ne poursuivra vraisemblablement pas au-delà de cette saison (lire ci-contre). Ben Bishop est le titulaire incontesté. Le grand gardien américain a connu une explosion tardive, mais il est aujourd’hui l’un des tout meilleurs tenders de la ligue, comme en témoignent ses statistiques: 92,6% d’arrêts, 2e de la ligue et 2,06 buts encaissés par match, là encore 2e de la ligue. Seule la très grande saison de Braden Holtby l’a d’ailleurs privé l’an dernier du trophée Vézina. Mais l’an dernier, le jeune Andrei Vasilevskiy a montré qu’il faudrait vite compter avec lui. Le Russe est l’un des plus grands espoirs du poste, et il a affiché de solides statistiques l’an dernier (24 matchs, 91,3% d’arrêts, 2,60 buts encaissés par match. L’avenir lui appartient et son règne pourrait commencer plus tôt que prévu.
Le lineup probable
Alex Killorn (#17) – Steven Stamkos (#91) – Jonathan Drouin (#27)
Ondrej Palat (#18) – Tyler Johnson (#9) – Nikita Kucherov (#86)
Vladislav Namestnikov (#90) – Valtteri Filppula (#51) – Ryan Callahan (#24)
Cédric Paquette (#13) – Brian Boyle (#11) – JT Brown (#23)
Erik Condra (#22)
Victor Hedman (#77) – Anton Stralman (#6)
Jason Garrison (#5) – Andrej Sustr (#62)
Nikita Nesterov (#89) – Braydon Coburn (#55)
Slater Koekkoek (#29)
Ben Bishop (#30)
Andrei Vasilevskiy (88)
Coach: Jon Cooper
TAMPA BAY LIGHTNING
Création: 1992.
Propriétaire: Jeffrey Vinik depuis 2010 (Lightning Hockey LP)
Patinoire: Amalie Arena
Palmarès: 1 Stanley Cup (2004)
Equipe affiliée AHL:
Syracuse Crunch
L’AN DERNIER
6e de la Conférence Est avec 97 points.
Battus en finale conférence Est par les Penguins de Pittsburgh (4-3).
Meilleur pointeur: Nikita Kucherov (66 points)
Meilleur buteur: Steven Stamkos (36 buts).
Les joueurs à suivre :
BEN BISHOP ET ANDREI VASILEVSKIY
Pendant la saison? A la trade deadline? En juin prochain? Avec l’arrivée de Las Vegas, Tampa Bay ne pourra conserver son remarquable duo de gardiens. Soit Steve Yzerman choisit de garder toutes ses armes pour donner à son équipes les meilleurs chances de remporter la Stanley Cup, au risque de perdre Bishop pour rien lors du repêchage d’expansion, soit il échange son numéro 1 pour récupérer quelques assets. Vasilevskiy est un brillant jeune portier, moins cher en salaire. La logique est que Bishop plie bagage. Mais la façon dont les deux gardiens répondront à cette pression dictera sans doute aussi le comportement de Stevie Y.
La relève :
UNE BONNE CUVÉE 2016
Classement ESPN: 14e
Pour Tampa, l’avenir c’est mainte-
nant, et leur banque d’espoir n’est pas très reluisante. Mais en juin, les Bolts ont récupéré trois espoirs intéressants. Brett Howden (27e overall) est un centre two way, gros travailleur, mais dont le potentiel offensif n’est pas exceptionnel. Le Tchèque Libor Hájek (37e overall) est un arrière à dominante défensive qui s’appuie sur un bon coup de patin. L’ailier Boris Katchouk (44e overall) est lui un joueur très intense, qui semble avoir un potentiel offensif. Le meilleur espoir de l’organisation reste tout de même le petit, mais talentueux Brayden Point (79e overall en 2014). On peut également citer le power forward Adam Erne (33e overall en 2013), qui prend un peu de temps pour s’installer au niveau pro, carrière tchèque Dominik Mason (35e overall en 2014) ou le rapide Mitch Stephens (33e overall en 2015), qui démontre de belles qualités de leader.
Le pronostic de TPPQB
Pour Tampa, tout autre résultat qu’une finale de Coupe Stanley sera une déception. Les Bolts ont les moyens de remporter la division atlantique et devraient atteindre la finale de conférence. Ensuite, face à Pittsburgh ou Washington, cela pourrait se compliquer, mais les hommes de John Cooper ne partiront certainement pas perdants. Cette équipe a les moyens d’aller au bout, surtout si Ben Bishop finit la saison sans être échangé, et si Steven Stamkos retrouve tous ses moyens, enfin libéré des conjectures sur son avenir. Au point que l’on en fera volontiers notre favori pour la victoire finale.