Season preview 2016-2017 : Washington Capitals

Eastern Conference – Metropolitan division


L’ogre veut
sa revanche

Alex Ovechkin et les Caps ont une nouvelle fois buté sur le deuxième tour des playoffs après une brillante saison régulière. Pour le grand ailier russe, le temps commence à presser.

Vainqueur du trophée Jack Adams de meilleur entraîneur : Barry Trotz. Vainqueur du trophée Vézina de meilleur gardien de la ligue : Braden Holtby. Meilleur buteur de la ligue et seul joueur à avoir inscrit 50 buts l’an dernier : Alex Ovechkin. 107 passes pour le binôme Bäckström-Kuznetsov, meilleur duo de passeurs de la ligue. Trophée du président de meilleure équipe de la saison régulière avec 120 points et 56 victoires, deux records dans l’histoire de la franchise. La liste des accomplissements des Capitals de Washington l’an dernier a de quoi faire des envieux. Sauf que ce succès remarquable en saison régulière ne s’est pas traduit, une fois encore, par un parcours à la hauteur en playoffs. Vainqueurs sans trembler des Flyers au premier tour, les Capitals se sont cassé les dents, une fois encore, sur leur rival Pittsburgh, qui a notamment réussi à complètement museler Evgeni Kuznetsov (1 maigre point en 6 matchs). Une sortie de route de plus les joueurs de la capitale US qui, malgré tout leur talent, n’ont jamais atteint la finale de conférence depuis l’arrivée d’Alexander Ovechkin dans la ligue.
Pour enfin passer ce cap, le DG Brian MacLellan a choisi une approche prudente. Plusieurs joueurs ont vidé leur casier cet été, mais ce sont essentiellement des grinders et des joueurs de complément qui ont quitté Washington (Mike Richards, Jason Chimera, Michael Latta). A l’inverse, les Capitals n’ont fait qu’une addition majeure, celle du centre danois de Montréal Lars Eller, obtenu en retour de deux choix de deuxième ronde en 2017 et 2018. MacLellan a tout de même ajouté de la profondeur avec Brett Connolly, un ancien haut choix de première ronde qui a échoué à Tampa et à Boston, et Brad Malone, un gros gabarit appelé à jouer surtout sur le quatrième trio, voire en AHL.

Kuznetsov ou Bäckström avec Ovechkin?
L’attaque n’est pas un problème pour les Capitals, véritable machine à marquer qui n’a été devancée l’an dernier que par les Stars de Dallas (2e de la ligue avec 3,02 buts par match, avec le 5e powerplay de la ligue à 21,9% d’efficacité). Une attaque incarnée, depuis onze ans, par la superstar russe Alex Ovechkin. L’an dernier, « Ovie » a connu une saison dans ses standards (71 points dont… 50 buts). L’ailier moscovite est un fantastique mélange de puissance, de vitesse et d’intensité, doté d’un des lancers les plus redoutables de la ligue. Sans conteste, c’est le buteur le plus craint de la NHL, collectionnant les trophées Rocket Richard comme d’autres collectionnent les timbres. L’an passé, il a parfois changé partenaire préférentiel, Barry Trotz préférant utiliser Evgeny Kuznetsov avec son capitaine plutôt que Nicklas Bäckström en début de saison. Mais le Suédois a fini par regagner sa place de centre numéro 1 et démontré qu’il était toujours l’un des tout meilleurs passeurs de la ligue (50 assists en 75 matchs), tout en atteignant le plateau des 20 buts qu’il n’avait pas touché depuis 2009-2010.  TJ Oshie, lui, a réussi ses débuts dans la capitale américaine après avoir été obtenu des Blues dans un échange estival. Sans doute bien aidé par le style très offensif des Caps, il a établi son record personnel de buts (26). Oshie s’est montré très dangereux en playoffs (10 points en 12 matchs, dont six buts). Cet ailier technique et agressif apporte une dimension supplémentaire a l’attaque des Caps… sans parler du fait qu’il excelle dans le jeu défensif, et est un intercepteur particulièrement adroit (11e de la ligue avec 62 interceptions).

Burakovsky, la prochaine vedette?
La deuxième unité devrait donc être pilotée par Evgeny Kuznetsov. Le talentueux centre russe a réussi une très grosse saison, mais a disparu en playoffs  l’an dernier (lire ci-contre). Il devrait évoluer avec un autre jeune talent de l’organisation, André Burakovsky. Pour sa deuxième saison NHL, le Suédois a participé quasiment à l’intégralité des matchs de son équipe. Sa production est en hausse (de 22 à 38 points, dont 17 buts), malgré un temps de glace encore limité (13 minutes par match seulement). C’est un ailier rapide et très adroit, qui dispose en outre d’un gabarit solide. Il devrait encore progresser cette année, surtout si Barry Trotz lui accorde un peu plus de temps de jeu, notamment sur le powerplay. Le trio sera complété par un autre Suédois, Marcus Johansson. L’ancien de Färjestäd est un bon élément de complément dans un top 6, capable de contribuer régulièrement et même de dépanner sur le premier trio, où il a formé une complicité intéressante avec Bäckström et Ovechkin. Rapide, solide dans les deux sens de la patinoire, c’est un joueur intelligent et polyvalent qui a décroché l’été dernier un contrat de 3 ans et 13,7M$.
Le nouveau venu Lars Eller devrait donc prendre place au centre du troisième trio. Cet ancien choix de première ronde des Blues (13e overall en 2007) est un bon centre two way, grand, rapide, et costaud en PK, mais n’a pas débloqué offensivement pendant son séjour montréalais. Le potentiel est là, et son arrivée dans une équipe plus tournée vers l’attaque que le Canadien pourrait l’y aider. Il devrait évoluer avec l’ancien King Justin Williams, auteur d’une solide saison pour ses débuts avec les Caps (22 buts et 51 points). Il a par contre connu un premier tour décevant en playoffs avant de se réveiller au deuxième tour face aux Penguins. A 35 ans, ses meilleures années sont derrière lui, mais il demeure un très solide joueur de complément, un luxe sur un troisième trio. Cette ligne pourrait être complété soit par Tom Wilson, un ailier très physique qui semble se spécialiser aujourd’hui dans un rôle plutôt défensif, ou par Daniel Winnik. Acquis en cours de saison dernière, l’ancien de Toronto est un solide bottom sixer, physique et impliqué défensivement. Enfin le quatrième trio sera donc composé de Wilson ou Winnik associé au centre défensif Jay Beagle et à l’ailier Brett Connolly, un pari de MacLellan qui connaît son potentiel, et espère qu’il parviendra enfin à l’exprimer au niveau NHL avec les Caps. S’il devait débloquer, ce serait un gros plus pour une attaque déjà surarmée.

Carlson doit rebondir
En défense, Washington bénéficie depuis deux saisons de la science de Barry Trotz, et ça se voit. L’ancien coach de Nashville a redonné de la consistance au système défensif des Caps, qui ont terminé l’an dernier au 2e rang pour la moyenne de buts encaissés (2,33) et en PK (85,2% d’efficacité). Des statistiques remarquables car le lineup défensif de Washington ne déborde pas de défenseurs all star. Sur le premier binome, on devrait retrouver le défensif Karl Alzner avec Matt Niskanen. Ancien très haut choix des Caps (5e overall en 2007), Alzner est devenu un spécialiste défensif, capable de s’avaler un gros temps de glace (plus de 21 minutes l’an dernier). Son partenaire, Matt Niskanen est encore plus endurant (24’40 » par match). Depuis son arrivée en tant qu’agent libre, le rapide arrière US  n’a pu réitérer le rendement de sa très belle dernière saison avec Pittsburgh (46 points), mais il apporte une trentaine de points tout de même, et un jeu défensif fiable.
Sur la deuxième paire, on devrait retrouver le talentueux russe Dmitry Orlov, qui a confirmé l’an dernier tout le bien que l’on pensait de lui en s’imposant dans le top 6 des Caps. C’est un arrière doué et mobile qui excelle dans la relance et possède en outre un excellent lancer qui le rend très dangereux en powerplay. Malgré des négociations complexes et une menace de retourner en KHL, il a resigné pour un an et 2,57M$ avec les Caps. Il pourrait évoluer avec le meilleur arrière de la franchise, l’Américain John Carlson, qui sort lui d’une année délicate, où deux blessures à la cheville et au pied lui ont fait manquer 25 matchs. Ce patineur puissant, remarquable par sa lecture du jeu et sa qualité de passe, est une arme de premier plan sur le powerplay. Remis de ses blessures, il devrait vite retrouver son statut de numéro 1 de la défense des Caps.

Holtby, la valeur sûre
Les blessures, Brooks Orpik a donné l’an dernier. L’ancien des Penguins a été victime d’une fracture du fémur qui lui a fait manquer la moitié de la saison. Le gros arrière défensif et physique des Capitals est tout de même revenu pour les playoffs, mais a réussi à récolter une suspension de trois matchs qui lui a coûté la moitié de la série face aux Penguins. Espérons pour lui que l’été lui a permis de se refaire une santé. Orpik devrait évoluer avec l’une des bonnes surprises de la saison dernière, Nate Schmidt. Pour sa première saison complète dans la ligue, l’ancien joueur de Fargo, dans la USHL, a montré qu’il avait le niveau, s’appuyant sur sa mobilité et sa capacité à remonter le puck. Au besoin, Taylor Chorney a prouvé l’an dernier qu’il pouvait contribuer, disputant 55 matchs et décrochant une prolongation de deux saisons courant février (1,6M$).
Individuellement, la défense des Caps est solide, sans être exceptionnelle. Mais elle a la chance de compter sur l’un des meilleurs gardiens du circuit, récompensé l’an dernier par un trophée Vézina bien mérité. Braden Holtby a connu une très grosse saison régulière (92,2% d’arrêts, 7e de la ligue, 2,20 buts encaissés par match, 3e), disputant 66 match (3e de la ligue). Sélectionné pour la Coupe du Monde, il n’y était que le troisième gardien derrière Price et Crawford, mais à Washington, c’est l’incontestable numéro 1 et un des atouts les plus importants de l’équipe. Athlétique et rapide, il excelle en outre avec le puck sur sa palette. Il a aussi su hausser son niveau en playoffs, malgré une blessure au genou subie lors du premier tour. Son backup, l’Allemand Philip Grubauer, a affiché de bonnes stats l’an dernier (2,32 buts par match, 91,8% d’arrêts. Mais à moins d’une blessure, il ne devrait pas disputer plus d’une vingtaine de matchs cette saison.


Le lineup probable

Alexander Ovechkin (#8) – Nicklas Bäckström (#19) – TJ Oshie (#77)
Marcus Johansson (#90) – Evgeny Kuznetsov (#92)  – Andre Burakovsky (#65)
Daniel Winnik (#26) – Lars Eller (#20) – Justin Williams (#14)
Tom Wilson (#43) – Jay Beagle (#83) – Brett Connolly (#10)
Brad Malone(#42)

 Karl Alzner (#27) – Matt Niskanen (#2)
Dmitri Orlov (#9) – John Carlson (#74)
Brooks Orpik (#44) – Nate Schmidt (#88)
Taylor Chorney (#4)

Braden Holtby (#70)
Philip Grubauer (#31)

Coach: Barry Trotz


WASHINGTON CAPITALS
Création: 1974
Propriétaires: Ted Leonsis (Monumental Sports & Entertainment), depuis 1999
Patinoire: Verizon Center
Palmarès: Aucun
Equipe affiliée AHL:
Hershey Bears

L’AN DERNIER
1er
de la conférence Est avec 120 points.
Vainqueurs de la division métropolitaine et du trophée du président.
Eliminés en demi finale de conférence Est par les Penguins de Pittsburgh (4-2).
Meilleur pointeur: Evgeny Kuznetsov (77 points)
Meilleur buteur: Alexander Ovechkin (50 buts).

Le joueur à suivre : EVGENY KUZNETSOV

C’est l’autre magicien russe des Caps, rapide, inventif, intelligent. L’an dernier, replacé au centre, Kuznetsov a brillé. Avec 77 points, il termine 9e scoreur de la ligue, et à 24 ans, il peut encore progresser. Le seul souci, c’est que l’ancien du Traktor Chelyabinsk a quelque peu disparu des radars en playoffs, n’inscrivant que trois petits points en douze matchs. Une tendance à vite corriger cette année, d’autant que le Russe est en fin de contrat. S’il confirme et hausse son niveau de jeu au printemps, l’augmentation risque d’être particulièrement salée pour les Caps.

La relève :
DU MONDE DERRIÈRE

Jakub Vrána

Classe-
ment
ESPN: 26e

Même si c’est une équipe de haut de tableau depuis plusieurs saisons, Washington compte plusieurs
prospects
intéressants, en particulier en défense. L’arrière offensif Madison Bowey (53e overall en 2013) sort ainsi d’une très belle première saison pro avec Hershey et devrait vite viser le top 6 des Caps. Le Suisse Jonas Siegenthaler (57e overall en 2015) est sans doute plus loin de la grande ligue, mais son style physique et intense plaît beaucoup au front office. Quant à Lucas Johansen (28e overall en juin), frère de la star des Preds, il a les moyens de devenir un solide défenseur two way. En attaque, c’est moins riche, avec principalement le  Tchèque Jakub Vrána  (13e overall en 2014), un ailier rapide au tir dangereux qui va poursuivre son adaptation au jeu nord-américain à Hershey. Mais c’est devant le filet que se tient le meilleur espoir des Caps, Ilya Samsonov (22e overall en 2015), titulaire avec Magnitogorsk en KHL, et annoncé comme un futur gardien d’élite.

Le pronostic de TPPQB

Cette saison encore, les Caps risquent de se balader en saison régulière. Leur lineup est équilibré et regorge de talent à toutes les positions. Pittsburgh peut leur poser quelques problèmes pour la première place de la division métropolitaine, mais Washington est le favori objectif. En playoffs, c’est toutefois une autre histoire. les Capitals ont tous les atouts pour sortir de la Conférence Est, mais à force de buter sur le deuxième tour, une sorte de blocage psychologique est à redouter. Surtout si Pittsburgh se dresse une nouvelle fois en travers de la route d’Ovechkin et compagnie.