Montréal Canadiens
Un autre blockbuster pour Bergevin
Pendant les premières années de son mandat de DG montréalais, Marc Bergevin a souvent fait l’objet de critiques pointant sa prudence excessive et son amour inconsidéré des joueurs de bottom six. Un peu moins d’un an après avoir échangé, à la suprise de beaucoup et à l’indignation de plus encore, PK Subban contre Shea Weber, le DG du Canadien a récidivé avec un autre gros échange.
Cette fois, c’est Mikhail Sergachev, premier choix de Montréal lors de la draft 2016, et héritier annoncé d’Andrei Markov qui quitte l’organisation en compagnie d’un choix conditionnel de deuxième ronde en 2018. La contrepartie ? Un choix de sixième ronde en 2018, et surtout l’ailier québécois du Lightning de Tampa Bay, Jonathan Drouin.
Cette fois, l’indignation sera minime, même si Sergachev est une lourde perte pour l’avenir du Canadien. A court terme, Montréal met en effet la main sur l’un des jeunes attaquants les plus doués de la ligue, véritable magicien avec le puck, patineur agile. L’équipe, qui manquait sérieusement de créativité, récupère un playmaker de classe mondiale, qui a inscrit 53 points en 73 matchs l’an dernier, et souvent été le meilleur attaquant du Lightning l’an passé. Cerise sur le gâteau, Drouin est Québécois, et n’a pas caché sa joie de pouvoir enfiler le mythique chandail frappé du CH, l’équipe qu’il supportait lorsqu’il était enfant.Dans la foulée de l’échange, Drouin s’est engagé pour 6 ans et 33 M$, un tarif relativement raisonnable pour un joueur de ce talent.
Ce ne sera sans doute pas le dernier move de cette intersaison pour le Canadien, qui doit encore décider s’il resigne Alexander Radulov, et s’il poursuit sa collaboration avec Alex Galchenyuk. Le talentueux attaquant américain semble dans le viseur de sa direction, qui doute de sa capacité à assumer le rôle de centre, alors que des rumeurs insistantes dressent le portrait d’un joueur un peu trop fêtard pour la très conservatrice organisation montréalaise.
Ses détracteurs pointent une fin de saison décevante pour l’Américain, qui, on l’oublie un peu vite, a dû encaisser une lourde blessure au genou en cours de saison qui lui a coûté près de deux mois, et mis fin à une période convaincante au centre. Les insiders les mieux informés disent que Montréal cherche même à l’échanger en retour d’un défenseur.
Il faudra que le retour soit de grande valeur pour justifier une telle transaction. D’abord parce que le talent offensif de Galchenyuk sera très délicat à remplacer. Mais aussi parce que la situation du Canadien au centre est préoccupante. Sans « Chucky », même s’il n’est pas parfait dans ce rôle, il faudra dégotter un centre numéro 1. Tâche dans laquelle les DG montréalais échouent avec constance depuis les départs de Vincent Damphousse et Saku Koivu.
N’oublions pas non plus que l’organisation montréalaise a plusieurs fois échangé des joueurs importants parce que leur comportement hors glace n’était pas irréprochable, avant d’amèrement le regretter. Chris Chelios, Guy Carbonneau, et (sans doute) PK Subban, notamment.