Season preview 2017-2018 : Nashville Predators
Western Conference – Central division
L’envie d’y regoûter

PK Subban et Roman Josi, deux des éléments forts de la défense des Predators, base du remarquable parcours de l’équipe du Tennessee, arrivée l’an dernier en finale de la Stanley Cup.
Quel Nashville débutera la saison ? L’équipe pataude qui a entamé le dernier exercice, pour finalement trouver sa cadence au cœur de l’hiver ? Celle qui s’est qualifiée de justesse, au tout dernier rang de la conférence Ouest, 16e des 16 qualifiés pour la joute printanière ? Ou celle qui a roulé sur les grands favoris chicagoans avant d’envoyer dans les cordes des Blues et des Ducks pourtant solides ? Ou bien celle qui a lutté vaillamment avant de s’incliner devant les Penguins de Crosby et Malkin ?
La réponse est simple : c’est une autre équipe encore. Car le finaliste de la Stanley Cup a perdu plusieurs éléments notables de son effectif. A commencer par James Neal, le sniper canadien, que les Golden Knights de Vegas n’ont pas hésité à récupérer lors du repêchage d’expansion. Nashville a également perdu son capitaine, Mike Fisher, qui a décidé début août de prendre sa retraite. Enfin, c’est Colin Wilson qui a quitté le navire, envoyé à Colorado contre un choix de quatrième ronde. Après plus de 500 matchs sous l’uniforme des Predators, Wilson avait fini par lasser par son inconstance. Exit aussi des joueurs plus marginaux comme Mike Ribeiro, Vernon Fiddler, P.A. Parenteau ou Harry Zolnierczyk.
Pour les remplacer, David Poile compte à la fois sur la promotion interne d’éléments comme Frederick Gaudreau, Pontus Aberg et Kevin Fiala, même si ce dernier a été lourdement blessé l’an dernier. Mais il a aussi récupéré trois NHLers confirmés : le défenseur Alexei Emelin, ancien de Montréal repêché par les Golden Knights, puis échangé aux Preds contre un choix de troisième ronde en 2019; le robuste ailier Scott Hartnell, ancien de la maison, signé pour un an et 1M$, et surtout l’un des bourreaux du printemps, l’ancien Penguin Nick Bonino (4 ans, 16,4M$).
Järnkrok va devoir confirmer
Longtemps portée par sa défense pendant les années Barry Trotz, Nashville est, depuis l’arrivée de Peter Laviolette, en progression constante sur le plan offensif, passant du 18e rang dans la ligue l’année précédant son intronisation au 11e l’an passé, avec 2,9 buts inscrits par match. Et ce avec un powerplay sans relief (16e de la ligue avec 18,9% d’efficacité).
Il faut dire que les Preds sont désormais bien outillés offensivement, malgré le départ de James Neal, qui apportait tout de même une contribution intéressante (plus de 25 buts en moyenne pendant ses trois années dans le Tennessee). Cette année, c’est Viktor Arvidsson (lire ci-contre) qui devrait le remplacer sur l’aile droite du premier trio. Celui-ci sera piloté par l’excellent Ryan Johansen, qui a beaucoup manqué en finale de la Stanley Cup après une blessure peu ordinaire à la jambe. Le Canadien est l’exemple parfait du gros centre playmaker de premier trio que recherchent toutes les équipes, à la fois solide dans sa zone et très dangereux offensivement. David Poile ne s’y est pas trompé, lui accordant un énorme contrat de 8 ans et 64M$. Il devrait poursuivre sa fructueuse collaboration avec Arvidsson et avec l’autre star offensive des Predators, Filip Forsberg. L’ailier suédois a été un brin moins productif l’an dernier en saison régulière, mais a fait de sérieux dégâts en playoffs, inscrivant 9 buts, de quoi terminer au 3e rang des buteurs du tournoi printanier. Rapide, efficace dans les deux sens de la patinoire, Forsberg s’appuie sur un remarquable lancer du poignet. A seulement 22 ans, c’est déjà une valeur sûre.
Pour continuer à scorer autant que l’an dernier, Nashville devra toutefois trouver des relais à son premier trio. La deuxième unité pourrait y contribuer. Elle sera pilotée par Calle Järnkrok, un centre petit format utilisé à toutes les sauces l’an dernier par Peter Laviolette, et qui a fini par s’installer sur le deuxième trio, profitant du départ de Mike Ribeiro. Joueur two way très accompli, le Suédois commence à devenir régulier offensivement, effaçant pour la deuxième année consécutive la barre des 30 points. Avec un peu plus de temps de glace et de meilleurs partenaires, il pourrait augmenter ce rendement. On devrait le voir associé au très talentueux ailier suisse Kevin Fiala, qui a connu une saison rookie très mouvementée, entre débuts chaotiques, affirmation à mi parcours, et fin prématurée des playoffs sur une blessure sérieuse. Le potentiel est là. Comme pour Pontus Åberg, un ailier suédois qui a lui aussi beaucoup navigué entre Nashville et Milwaukee, où réside la farm team des Predators. Profitant de la blessure de Colin Wilson, cet ancien choix de deuxième ronde a réalisé de solides playoffs pour un débutant.
La troisième ligne devrait être nettement plus expérimentée, avec la recrue Nick Bonino au centre. L’ancien Penguin, double champion NHL, est un centre complet et travailleur, qui devrait donner aux Predators la possibilité de faire tourner trois lignes offensives respectables. On pourrait le voir associé au vétéran Scott Hartnell, un ailier intense et travailleur qui a toutefois pas mal décliné depuis son départ de Philadelphie. Le trio devrait être complété par Craig Smith, un ailier d’ordinaire très fiable et régulier, mais qui a connu une saison difficile l’an dernier. Enfin, le quatrième trio devrait être composé de Cody McLeod, un ailier énergique, mais franchement limité, et du duo Colton Sissons – Austin Watson. Le premier a peiné l’an dernier avant de se faire une place dans le bottom six, et de terminer sur la première ligne des Preds après la blessure de Johansen. Joueur énergique et responsable, il a les moyens de devenir un bon centre de troisième trio. Quant à Watson, c’est un ailier très compétitif, un bon patineur utile dans un bottom six, mais qui n’a probablement pas le potentiel pour aller plus haut. On devrait aussi voir à l’occasion le Québécois Frederick Gaudreau, le tonique ailier finlandais Miika Salomaki, voire l’espoir russe Vladislav Kamenev. L’ensemble est dense, jeune et talentueux. Reste à voir si les jeunes attaquants seront capables de faire oublier James Neal et comment le leadership de Mike Fisher sera remplacé.
Un top 4 d’élite
En défense, les Predators restent constants. L’an dernier, les hommes de Peter Laviolette ont terminé en milieu de tableau (15e, 2,68). Mais individuellement, plus encore qu’en attaque, c’est le top 4 défensif des Predators qui fait la force de cette équipe. Un top 4 très mobile, à l’image du premier duo composé de Roman Josi et Ryan Ellis. Défenseur d’élite, remarquable patineur, Josi s’est affirmé plus encore l’an dernier dans la foulée du départ de Shea Weber, au point que beaucoup d’observateurs voient en lui le futur capitaine de la franchise. Il a passé l’essentiel de la saison jumelé à Ryan Ellis, un arrière petit format, mais gros talent. L’ancien Windsor Spitfire a mis un peu plus de temps que prévu à atteindre son potentiel, mais il est aujourd’hui un pilier des Predators, au même titre que Josi, et a contribué à atténuer la perte de Shea Weber, notamment sur le powerplay, où il s’est révélé excellent.
Sur la deuxième unité, l’ancien Montréalais PK Subban a mis un peu de temps à digérer la méga-transaction qui l’a envoyé dans le Tennessee. Statistiquement, il a connu une année en deçà de ses standards. Mais sa fin de saison, et surtout ses playoffs ont été spectaculaires. Arrière désormais très complet, Subban est devenu particulièrement redoutable en défense, tout en gardant ses qualités de puckmover de très haut niveau. Même si la perte de Weber est immense pour les Predators, difficile de ne pas penser aujourd’hui que c’est bien Nashville qui a remporté la transaction. Subban évoluait l’an dernier avec l’excellent Matthias Ekholm, un arrière suédois qui a considérablement progressé dans l’aspect défensif. Excellent patineur, Ekholm est un parfait complément de Subban à qui sa présence rassurante permet de prendre les risques nécessaires.
Après ce top 4 de très haute volée, peut-être le meilleur de la ligue, la troisième paire est plus quelconque, avec deux autres anciens joueurs de Montréal, le Russe Alexei Emelin et le Suisse Yannick Weber. Le premier est un arrière défensif agressif et puissant, solide dans sa zone la plupart du temps, mais qui peine à relancer le jeu et commet régulièrement des bourdes défensives. Weber est, lui, un arrière plus mobile et offensif, doté d’un bon lancer, mais friable dans sa zone.
Enfin, devant le filet, Pekka Rinne a bien rebondi après une saison 2015-2016 décevante. Ses statistiques (91,8% d’arrêts, 11e de la ligue, 2,42 buts encaissés en moyenne, 12e) le ramènent à quelques encablures du premier tiers des gardiens titulaires. Il n’a toutefois pas fait montre d’une constance absolue dans cette saison, un peu à l’image de ses playoffs où il fut absolument face aux Blackhawks, solide ensuite, avant de rater sa finale. Il demeure un starter de qualité, mais n’est plus aujourd’hui digne du top 5 de la ligue, comme voici quelques années. Sa doublure, Juuse Saros a lui produit une belle saison régulière, mais n’a pas sur se montrer à la hauteur lorsque l’on a fait appel à lui en playoffs.
Le lineup probable
Filip Forsberg (#9) – Ryan Johansen (#92) – Viktor Arvidsson (#38)
Kevin Fiala (#56) – Calle Jarnkrok (#19) – Pontus Aberg (#46)
Scott Hartnell (#17) – Nick Bonino (#13) – Craig Smith (#15)
Cody McLeod (#55) – Colton Sissons (#10) – Austin Watson (#51)
Frederick Gaudreau (#32)
Roman Josi (#59) – Ryan Ellis (#4)
Mattias Ekholm (#14) – PK Subban (#76)
Alexei Emelin (#25) – Yannick Weber (#7)
Matt Irwin (#52)
Pekka Rinne (#35)
Juuse Saros (#74)
Coach: Peter Laviolette
NASHVILLE PREDATORS
Création: 1997
Propriétaires:Predators Holdings LLC depuis 2007, dirigé par Thomas Cigarran
Patinoire: Bridgestone Arena
Palmarès: aucun
Equipe affiliée AHL:
Milwaukee Admirals
L’AN DERNIER
8e de la Conférence Ouest avec 94 points.
Finaliste de la Stanley Cup, battus par les Penguins de Pittsburgh (4-2).
Meilleurs pointeurs : Viktor Arvidsson et Ryan Johansen (61 points)
Meilleurs buteurs : Viktor Arvidsson et Filip Forsberg (31 buts)
Le joueur à suivre :
VIKTOR ARVIDSSON
Ses premiers pas dans la ligue étaient prometteurs. Mais la deuxième saison de Viktor Arvidsson a été éblouissante. Meilleur buteur des Preds, le petit ailier suédois a explosé l’an dernier, avec 61 points, dont 31 buts en saison régulière, suivis de solides playoffs. Intelligent, toujours à l’affût d’une échappée, il se distingue par une grosse qualité de patinage. Arvidsson est un volume shooter, il produit beaucoup de tirs au filet (246 l’an dernier, 20e dans la ligue), ce qui lui permet de scorer régulièrement. Une statistique qui semble indiquer que sa performance de l’an dernier n’est pas un mirage. C’est ce que pense Nashville, qui lui a consenti un rondelet contrat de 7 ans.
La relève :
A NOUVEAU D’ATTAQUE
Classement
ESPN : 3e
A Nashville, la tradition est de faire son marché parmi les défenseurs. Mais cet été, l’équipe de dépisteurs de Jeff Kealty a mis l’accent sur l’attaque, repêchant notamment deux ailiers petit format, mais talentueux. Le premier est le sniper finlandais Eeli Tolvanen, qui a glissé jusqu’au 30e rang alors qu’on l’attendait autour du 15e. On dit qu’il disposait du meilleur lancer du repêchage. Le deuxième est l’Américain Grant Mismash, un autre scoreur, qui ajoute une intéressante agressivité. Les Preds comptent aussi sur un centre d’avenir avec le Russe Vladislav Kamenev (42e en 2014), gros et bon patineur. Mais le meilleur espoir de l’organisation demeure toutefois le défenseur Dante Fabbro (18e en 2016), un arrière two way qui semble avoir le potentiel pour évoluer sur un premier duo défensif. Moins complet, Samuel Girard (47e en 2016) est un petit gabarit, mais son potentiel offensif est considérable.
Le pronostic de TPPQB
Après son remarquable parcours en playoffs, on imagine mal Nashville ne pas se bagarrer pour la tête de la division centrale. L’équipe est jeune, équilibrée, et a même su ajouter une dose d’expérience importante avec Hartnell et surtout Bonino. Attention quand même au contrecoup de ce parcours printanier. Mais Nashville a les moyens de retrouver au moins la finale de conférence.