Season preview 2017-2018 : Calgary Flames

Western Conference – Pacific Givision


Fini les incendies

en défense

 

Meilleur buteur des Flames l’an dernier, Sean Monahan a emmené son équipe en playoffs, mais Calgary a explosé face aux Ducks.

 

Cela fait maintenant quatre saisons que Miika Kiprusoff a quitté les Flames. Et depuis le départ du Finlandais, aucun gardien n’a su s’imposer sur la durée à Calgary. Jonas Hiller, Kari Ramo, Reto Berra et Joni Ortio se sont succédés sans résoudre le problème. L’an dernier, ce sont Brian Elliott (90,9% d’arrêts, 40e de la ligue, et  2,55 buts encaissés en moyenne, 26e) et Chad Johnson (91%, 38e et 2,59, 27e) qui s’y sont essayés, en vain, offrant des statistiques sans relief en saison régulière avant de disparaître corps et bien en playoffs face à une équipe d’Anaheim certes supérieure, mais à qui Calgary aurait pu, avec un goaltending honorable, soutirer au moins un ou deux matchs et s’éviter ainsi l’humiliation du sweep.

Les Flames disposent d’un noyau intéressant, tant en attaque qu’en défense. Régler le problème devant le filet était donc la priorité de Brad Treliving, le GM de l’organisation, cet été. Et les options ne manquaient pas, que ce soit Ben Bishop, Marc-André Fleury ou Steve Mason. Mais Treliving a fait préféré investir sur Mike Smith (lire ci-contre), un vétéran de 35 ans, sacrifiant au passage le jeune arrière Brandon Hickey et un choix conditionnel de troisième ronde. Un raisonnement qui se tient. Calgary dispose en effet de deux excellents prospects devant le filet avec Tyler Parsons et Colton Gillies. Il paraissait donc logique de ne pas embaucher un gardien jeune qui aurait obstrué la voie des deux jeunes goalies. Dans l’intervalle, Mike Smith est, a priori, capable de tenir la baraque.

Treliving a fait aussi l’acquisition d’Eddie Lack (90,2% d’arrêts, 49e et 2,64 buts encaissés en moyenne, 52e), arrivé de Carolina avec Ryan Murphy et un choix de septième ronde dans le prochain repêchage, en retour du jeune défenseur Keegan Kanzig et d’un choix de sixième ronde. Lack était vu comme une futur numéro 1 lorsqu’il a quitté Vancouver, mais n’a pas su confirmer ces promesses avec Carolina. Un nouveau départ ne peut pas lui faire de mal.

Lack et Smith auront besoin d’aide
Le nouveau duo présentait l’an dernier des statistiques comparables, voire même inférieures à celles d’Elliott et Johnson, mais ces deux derniers bénéficiaient d’une bonne défense à Calgary, ce qui est moins le cas pour Lack, et surtout Smith, constamment exposé par la faible arrière garde des Coyotes. L’espoir est donc qu’avec une équipe plus solide devant eux, les deux goalies fassent les arrêts dont Calgary a besoin pour passer un cap.
La défense a d’ailleurs, elle aussi, était bien renforcée cet été. Attendu depuis de longs mois, l’échange de Travis Hamonic s’est finalement concrétisé en juin, Calgary sacrifiant ses deux premiers choix au repêchage 2018 et un choix conditionnel de second tour en 2019 pour obtenir le défenseur franco-manitobain des Islanders (et un choix conditionnel de quatrième tour). Acquis plus tôt des Coyotes, Michael Stone a signé un contrat de trois ans et 10,5M$. De quoi donner aux Flames un top 5 de très haut niveau.

Treliving a également devancé la concurrence sur Spencer Foo, un ailier albertain jamais drafté qui évoluait en NCAA, et était donc libre de signer où bon lui semblait (contrat de 2 ans, 1,85M$), et récupéré l’ailier tchèque Marek Hrivik (1 an, 650 000). Il a resigné les ailiers Micheal Ferland (2 ans, 3,5M$) et Kris Versteeg (1 an, 1,75M$) , et laissé partir 9 joueurs, parmi lesquels Dennis Wideman, Ladislav Smid ou Brandon Bollig.

L’éclosion de Hamilton
La défense sera donc la clef pour les Flames cette année. L’an passée, mis à part les déficiences des gardiens qui n’ont pas permis à la franchise albertaine de se distinguer en playoffs, le rendement défensif des hommes de Glen Gulutzan était honorable ( 2,67 buts encaissés par match, 14e de la ligue), avec un PK plutôt correct (81,6% d’efficacité, 12e). Cette arrière-garde s’appuie avant tout sur le duo Mark Giordano-Dougie Hamilton. Le capitaine des Flames a connu un petit recul statistique la saison dernière, passant de 56 à 39 points. Mais il reste un défenseur moderne, rapide, à l’aise avec le puck et pour distribuer le jeu, avec un bon lancer. Quant à Hamilton, il semble avoir passé un palier supplémentaire après s’être acclimaté à Calgary la saison précédente. Grand, costaud et fluide, il dispose d’un bon tir qui le rend très dangereux en avantage numérique. L’an dernier il a touché pour la première fois le plateau des 50 points, de quoi rentrer dans le top 10 de la ligue à son poste. A ce rythme, il pourrait rapidement devenir un défenseur de premier plan. A 24 ans, la marge de progression reste importante, et la décision de Boston de l’échanger voici deux saisons est toujours plus incompréhensible.

Sur la deuxième unité, on devrait retrouver le nouveau venu Travis Hamonic, un arrière complet et solide, qui reste toutefois sur deux années compliquées. La première parce que la maladie d’un membre de sa famille proche l’avait conduit à demander un échange pour revenir à l’Ouest du Canada que Garth Snow n’a jamais pu conclure, la seconde à cause de blessures, notamment au poignet qui l’ont contraint à rater plus de 30 matchs. En forme, c’est un arrière combatif et intelligent, capable de produire offensivement, même s’il a connu un recul sur ce plan lors des deux dernières saisons.

Il devrait évoluer avec TJ Brodie, qui vient lui aussi de connaître une saison en deçà de ses standards. Ce puckmover au coup de patin agile et fluide avait pour habitude d’évoluer avec Mark Giordano, mais l’association du capitaine et de Hamilton l’a repoussé sur la deuxième paire, où il a évolué avec Dennis Wideman puis Michael Stone. Deux partenaires qui ne lui ont pas permis de s’exprimer aussi librement que Giordano, d’autant qu’il a dû évoluer à gauche, lui qui préfère le côté droit. Brodie a donc vu sa production décliner. Il sera intéressant de voir si Gulutzan l’utilise systématiquement avec Hamonic, et lequel des deux occupera le côté droit. Enfin, la troisième paire devrait être celle de Michael Stone, un autre puckmover, plus expérimenté, mais moins doué que Brodie, qui devrait évoluer avec Matt Bartkowski, un arrière plus limité. L’ensemble est solide, en particulier le top 4. Reste à trouver les associations qui permettront à tous d’exprimer leur potentiel.

Backlund, l’atout caché
En attaque, Calgary a été un soupçon moins efficace que lors de la saison précédente, glissant de la 10e à la 16e attaque de la ligue (2,71 buts par match), et ce alors que le powerplay progressait de trois points (20,2% d’efficacité, 10e de la ligue). Un recul en partie dû à la saison plus complexe de Johnny Gaudreau. Le petit magicien américain, victime d’une fracture au doigt en début de saison, a manqué une dizaine de match et peiné à tromper les gardiens adverses avec la même régularité que l’an dernier (18 buts, contre 30 la saison précédente), avant de produire des playoffs anonymes. Il reste néanmoins une menace offensive à prendre en considération. Son habituel binôme Sean Monahan a lui eu des difficultés à démarrer la saison, mais a fini par retrouver son rythme, et conclu par des playoffs convaincants. Ce gros centre responsable et intelligent est déjà une valeur sûre à 24 ans. Le duo pourrait être complété par le costaud et travailleur Micheal Ferland. Promu sur le premier trio l’an dernier, Ferland en a profité pour augmenter spectaculairement son scoring, enregistrant 15 buts un peu à la surprise générale. Attention quand même, son pourcentage élevé au tir (14,15%) est en très nette augmentation par rapport à ses deux premières saisons. Avec le risque qu’il redescende à des niveaux plus modestes.

Monahan-Gaudreau, c’est l’image et le glamour des Flames, mais la deuxième ligne de Calgary est elle aussi redoutable. Elle est pilotée par le Suédois Mikael Backlund, un centre two way habile et très complet, qui était pour beaucoup le meilleur joueur de Calgary l’an dernier. Enfin installé dans un rôle de centre numéro 2 sans discussion possible, Backlund a brillé, et fait briller ses deux partenaires de trio, le Tchèque Michael Frolik, un ailier two way rapide et travailleur, et le 6e choix du repêchage 2016, Matthew Tkachuk. Le fils de Keith, l’ancienne stars des Coyotes et des Blues a connu une très belle première saison NHL, s’offrant 48 points, dans un style à la fois responsable et plein d’agressivité qui va vite faire de lui un de ces joueurs que les autres NHLers détestent affronter.

Sur la troisième unité, on retrouvera vraisemblablement le grand espoir des Flames, le centre Sam Bennett. Gros travailleur, plein de talent, il a néanmoins régressé l’an dernier par rapport à son premier exercice dans la ligue, inscrivant dix points de moins et soulevant des interrogations sur sa capacité à évoluer au centre, du moins à court terme, au niveau NHL. A ses côtés, Troy Brouwer a, lui aussi, constitué une déception l’an dernier. Acquis à un tarif prohibitif sur le marché des agents libres (18M$ sur 4 ans), l’ancien des Blues a rendu une copie catastrophique l’an dernier, finissant relégué sur le quatrième trio, et son impact en playoffs a été minimal. Ce gros ailier rugueux et travailleur va devoir rebondir rapidement. Signé après le camp d’entraînement pour apporter de la profondeur en attaque, Kris Versteeg a répondu aux attentes. Ce petit scoreur opportuniste, et à l’aise en avantage numérique peut dépanner dans un top 6, mais il est plus à sa place sur un troisième trio. Enfin le quatrième trio devrait associer le vétéran Matt Stajan à Alex Chiasson et Curtis Lazar. L’ancien des Senators, acquis en cours de saison d’Ottawa, était vu comme un futur attaquant two way pour un top 9, voir un top 6. Il doit prouver que ce potentiel existe toujours.


Le lineup probable

Johnny Gaudreau (#13) – Sean Monahan (#23) – Micheal Ferland (#79)
Matthew Tkachuk (#8) – Mikael Backlund (#11) – Michael Frolik (#67)
Kris Versteeg (#10) – Sam Bennett (#93) – Troy Brouwer (#36)
Curtis Lazar (#20) – Matt Stajan (#18) – Alex Chiasson (#39)
Spencer Foo (#15)

Mark Giordano (#5) – Dougie Hamilton (#27)
TJ Brodie (#7) – Travis Hamonic (#24)
Matt Bartkowski (#44) – Michael Stone (#26)
Rasmus Andersson (#54)

Mike Smith (#41)
Eddie Lack (#31)

Coach: Glen Gulutzan


CALGARY FLAMES 
Création: 1972. Arrivée à Calgary en 1980
Anciens noms: Atlanta Flames.
Propriétaires: Calgary Sports and Entertainment depuis 1980, présidé par N. Murray Edwards.
Patinoire: Scotiabank Saddledome
Palmarès: 1 Stanley Cup (1989)
Equipe affiliée AHL:
Stockton Heat

L’AN DERNIER
7e
de la Conférence Ouest avec 94 points.
Meilleur pointeur : Johnny Gaudreau (61 points)
Meilleur buteur : Sean Monahan (27 buts)

Le joueur à suivre :
MIKE SMITH

La grande lessive continue devant le filet. Le binôme Brian Elliott – Chad Johnson, recruté l’an dernier, ayant échoué, on fera confiance cette année à un autre vétéran, l’ancien Coyote Mike Smith. L’an dernier, Smith affichait une mauvaise moyenne de buts encaissés (2,93, 27e parmi les gardiens de la ligue), mais un solide pourcentage d’arrêts (91,4%, 17e), mais a, de l’avis général, réalisé une grosse saison. Plusieurs fois ses partenaires se sont même excusés dans les médias de ruiner ses belles performances. Avec une défense de haut niveau, ses stats devraient logiquement se faire plus reluisantes.

La relève :
TRÈS SOLIDE DEVANT LE FILET

Tyler Parsons

Classement
ESPN : 25e

La bonne nouvelle, si Mike Smith et Anders Lindback ne font pas le job, c’est que Calgary a du costaud devant le filet. Malgré un gabarit ordinaire, Tyler Parsons (64e overall en 2016) a connu une belle saison avec London et Team USA, et beaucoup le voient comme un futur numéro 1. Jon Gillies (75e en 2012) est lui un gardien très gros format qui ne manque pas non plus de potentiel. En attaque, Mark Jankowski (21e en 2012) se développe lentement, mais semble capable d’atteindre son potentiel dans un rôle de centre top 9, voire top 6. Il y a par contre de l’inquiétude pour Emile Poirier (22e en 2013), talentueux, mais qui doit gérer un sérieux problème d’alcool. Citons deux petits ailiers, Morgan Klimchuk (28e en 2013), qui a connu une bonne deuxième saison AHL et Dillon Dube (66e en 2016)En défense, Juuso Valimaki (16e en juin) a les moyens de jouer dans un top 4 NHL. Calgary compte trois autres blueliners au flair offensif certain, les Suédois Oliver Kylington (60e en 2015) et  Rasmus Andersson (53e en 2015) et l’Américain Adam Fox (66e en 2016).

Le pronostic de TPPQB

Calgary a une belle équipe, dense, talentueuse et équili-
brée. 
Après deux saisons d’appren-tissage, les Flames doivent toutefois passer un palier et devenir plus qu’un figurant en playoffs. La division pacifique est moins redoutable qu’il y a quelques années, mais les Ducks demeurent une valeur sûre, et les Oilers ont démontré l’an dernier qu’ils étaient relancés sur la voie du succès. Avec les Sharks toujours dangereux, il n’y a pas une énorme marge de manœuvre pour les Flames. Si les gardiens font le job, une qualification en playoffs est probable. Mais passer l’obstacle des Oilers ou des Ducks sera difficile.