Season preview 2017-2018 : St. Louis Blues
Western Conference – Central Givision
Autre chef, même musique

Vladimir Tarasenko a confirmé sa très belle saison 2015-2016. Avec 39 buts, il était l’an dernier le quatrième meilleur buteur de la ligue.
L’‘attelage semblait bancal, il n’a pas tenu la distance. L’an dernier, les Blues avaient entamé la saison avec un improbable duo, Ken Hitchcock dans le rôle de l’entraîneur chef dont on savait déjà qu’il dirigeait St. Louis pour une dernière saison, et Mike Yeo dans celui de l’assistant coach / successeur désigné. Recipe for disaster comme disent les Américains, d’autant que le vestiaire des Blues avait perdu deux éléments importants l’été précédent (David Backes et Troy Brouwer), que Kevin Shattenkirk était au centre de multiples rumeurs, et surtout que Jake Allen et Carter Hutton étaient à peine capable d’empêcher un ballon de basket de rentrer dans un trou de golf (88,7% d’arrêts pour le duo, plus faible de la ligue, au moment du congédiement de Hitchcock).
Dans ces conditions, et alors que St. Louis occupait la quatrième place de sa division avec un bilan inquiétant (24-21-5) le 1er février, Doug Armstrong, le GM a fini par se résoudre à sacrifier son ami Hitchcock, renvoyé en même temps que l’entraîneur des gardiens, Jim Corsi. Mike Yeo a donc pris les commandes en cours de saison, et opéré un redressement spectaculaire. Malgré le départ de Kevin Shattenkirk à la trade deadline, ses Blues ont gagné 22 de leurs 32 derniers matchs et décroché la 5e place de la conférence, avant de régler le sort de Minnesota en cinq petits matchs. La belle série s’est toutefois interrompue en six matchs face aux Predators lors du tour suivant.
Ce rétablissement express a confirmé la décision de confier les destinées des Blues à Mike Yeo, qui a étoffé son staff en confiant un job d’adjoint à l’ancien bench boss des Flyers Craig Berube ainsi qu’à Daniel Tkaczuk, et le poste d’entraîneur des gardiens à David Alexander, qui œuvrait depuis quatre saison à Syracuse, avec le Crunch, la farm team du Lightning. Mais Doug Armstrong a aussi fait bouger son effectif avec un move spectaculaire. Jori Lehtera, qui sortait d’une saison affreuse, a été échangé à Philadelphie, en compagnie de deux choix de première ronde, contre Brayden Schenn. Moins spectaculaire, mais peut-être plus surprenant, Armstrong a réussi à soutirer un choix de première ronde aux Penguins pour Ryan Reaves, qui était certes en progression, et capable de produire du hockey très convenable pour un enforcer. St. Louis a aussi perdu David Perron, repêché par Vegas.
Pour le reste, 14 joueurs ont quitté le navire, parmi lesquels les seuls noms notables sont ceux de Scottie Upshall et Nail Yakupov, dont l’arrivée en début de saison dernière a confirmé l’incapacité à tenir un rôle significatif dans la ligue. Les Blues ont également fait quelques signatures mineures sur le marché des agents libres (Nate Prosser, 1 an, 650 000$; Chris Thorburn, 2 ans, 1,8M$; Beau Bennett, 1 an, 650 00$). Enfin St. Louis a prolongé Jordan Binnington (1 an, 660 000$), Oskar Sundqvist (1 an, 650 000$) et surtout Colton Parayko (5 ans, 27,5 M$). L’ensemble semble quand même moins dense que l’an dernier, et beaucoup dépendra de la capacité de la défense à, collectivement, remplacer Shattenkirk, et de celle de Brayden Schenn à devenir un contributeur important.
En attaque, le choix de la profondeur
Pour passer un palier en playoffs, il faudra toutefois trouver plus de solutions en attaque, car les Blues ont coincé face aux Predators (5 buts lors des 4 derniers matchs). Le rendement offensif était pourtant en progrès en saison régulière, avec 2,84 buts par match, passant de la 15e à la 12e place de la ligue grâce à un powerplay de très bon niveau (21,3% d’efficacité, 8e de la ligue). Le principal atout des Blues demeure Vladimir Tarasenko, l’un des buteurs les plus dangereux de la ligue (116 buts lors des trois dernières saisons, seul Ovechkin a fait mieux). Le Russe est à la fois créatif, rapide et puissant. Il devra toutefois faire sans son habituel centre, Jori Lehtera, même si ce dernier a beaucoup peiné l’an dernier. C’est probablement Paul Stastny qui devrait récupérer le poste de premier centre. L’ancien de l’Avalanche, excellent passeur, n’a pas réussi à franchir la barre des 50 points depuis son arrivée dans le Missouri. L’an dernier, il a tout juste atteint les 40 unités, il est vrai freiné par les blessures qui lui ont coûté 16 matchs. Evoluer avec un buteur du niveau de Tarasenko pourrait l’aider à retrouver un niveau plus conforme à son salaire (7M$ par saison). Le trio devrait être complété par Jaden Schwartz, un playmaker petit format qui a bien rebondi après un exercice 2015-2016 ruiné par les blessures. Schwarz a notamment brillé en playoffs, où il a été le meilleur attaquant de la franchise.
La deuxième unité devrait être celle de Brayden Schenn (lire ci-contre), un nouveau venu dont on attend beaucoup à St. Louis. Il pourrait évoluer à l’aile plutôt qu’au centre, et Patrik Berglund en profiterait alors pour grimper sur le deuxième trio. Le grand Suédois devra toutefois patienter, puisqu’il s’est fait opérer cet été d’une épaule disloquée, et ne pourrait reprendre le jeu qu’en décembre. Un contexte qui pourrait faire le bonheur du jeune et talentueux russe Ivan Barbashev. A l’aile droite, quelque soit le centre finalement choisi, on devrait retrouver l’excellent Robby Fabbri, dont la deuxième saison NHL, après une année rookie très réussie a été interrompue par une blessure au ligament du genou le 3 février dernier. Petit ailier rapide et très adroit, il devrait constituer un renfort de poids pour St. Louis s’il a retrouvé l’intégralité de ses moyens.
Les Blues devraient aligner un troisième trio expérimenté, pivoté par le Tchèque Vladimir Sobotka, qui est revenu l’an dernier en Amérique du Nord après trois saisons dans la KHL. Centre petit format, mais très intense et solide dans sa zone, il a connu de très bonnes années offensives en Russie. La question est de savoir s’il saura transposer ce succès en NHL, où s’il redeviendra un joueur à vocation défensive. Il devrait être associé à Alexander Steen, un ailier two way capable d’évoluer plus haut dans l’alignement. A 33 ans, on ne le reverra sans doute plus inscrire 33 buts sur une saison, mais il continue de produire à un rythme intéressant. C’est aussi un joueur de caractère, comme en témoignent ses derniers playoffs, intégralement joués avec une fracture du pied, ce qui ne l’a pas empêché d’inscrire 7 points en 10 matchs. Le trio pourrait être complété par Beau Bennett, l’un des nouveaux arrivants. Bennett, ancien choix de première ronde des Penguins, n’a jamais répondu aux attentes du fait de nombreuses blessures. Mais il reste sur une saison encourageante avec New Jersey. Enfin le dernier trio est un peu celui des déceptions, mis à part le solide vétéran Kyle Brodziak. Magnus Pääjärvi, comme Dmitrij Jaskin sont en effet d’anciens choix de première ronde qui n’ont pas tenu leurs promesses. Ils ont toutefois les moyens de tenir convenablement leur rôle dans un bottom six. On devrait aussi voir l’ancien Jet Chris Thornburn, un costaud au talent limité, mais qui ne manque pas de cœur.
Le déclin de Jay Bouwmeester
En défense, habituel point fort de la franchise, les Blues ont connu un fléchissement significatif l’an dernier, notamment du fait des énormes difficultés de leurs gardiens pendant la première partie de la saison. St. Louis encaissait 2,67 buts par match, glissant de la quatrième à la douzième place dans ce domaine. Le PK restait, lui, de haut niveau (3e de la ligue avec 84,8%).
L’arrière garde demeure de très haut niveau, avec pour emblème le capitaine Alex Pietrangelo, un blueliner grand, fluide, dangereux offensivement et très propre dans sa zone. Il reste sur une très bonne année qui l’a vu se classer dans le top 15 des meilleurs pointeurs de la ligue parmi les défenseurs (48 points). On n’en dira pas autant de son traditionnel partenaire, Jay Bouwmeester. L’Albertain au splendide coup de patin semble clairement sur la pente descendante. Sa contribution offensive est en net recul, mais sa complicité avec Pietrangelo est un des atouts des Blues.
Sur la deuxième unité, on retrouvera l’excellent Colton Parayko, qui a confirmé sa très belle saison rookie. Ce très gros gabarit, bon patineur, est doté d’un excellent tir. Il a brillé lors du mondial en France et en Allemagne. Il devrait retrouver son partenaire Joel Edmundson, un solide arrière défensif qui a connu une explosion offensive inattendue en playoffs (6 points en 11 matchs). Vraisemblablement plus un accident statistique qu’autre chose. Enfin la dernière paire pourrait être composée du défensif Robert Bortuzzo et de Carl Gunnarsson, un arrière complet doté d’un bon coup de patin, mais que les blessures ont fait nettement ralentir. Nate Prosser, arrivé en tant qu’agent libre du Wild n’est guère mieux qu’un septième défenseur, mais on pourrait aussi voir Jordan Schmatlz assez rapidement prendre une place dans l’alignement.
Devant le filet, on l’a dit, tant Jake Allen que Carter Hutton ont largement failli l’an dernier, avant de se reprendre en fin de saison. Allen, à qui l’on offrait enfin l’opportunité d’être l’incontestable starter s’est heureusement repris en fin de saison, une fois le changement de coach opéré. Il termine d’ailleurs avec des statistiques honorables (91,5% d’arrêt, 15e parmi les gardiens à plus de 40 matchs, et 2,42 buts encaissés en moyenne, 12e), et a ensuite écœuré les attaquants du Wild en playoffs (lire « le chiffre »). Hutton, lui, est un honnête numéro 2 qui devra prouver que son début de saison l’an passé n’était qu’un accident.
Le lineup probable
Jaden Schwartz (#17) – Paul Statsny (#26) – Vladimir Tarasenko (#91)
Brayden Schenn (#10) – Patrik Berglund (#21) – Robby Fabbri (#15)
Alexander Steen (#20) – Vladimir Sobotka (#71) – Beau Bennett (#78)
Magnus Pääjärvi (#56) – Kyle Brodziak (#28) – Dmitrij Jaskin (#23)
Ivan Barbashev (#49)
Jay Bouwmeester (#19) – Alex Pietrangelo (#27)
Joel Edmundson (#6) – Colton Parayko (#55)
Carl Gunnarsson (#4) – Robert Bortuzzo (#41)
Nate Prosser (#39)
Jake Allen (#34)
Carter Hutton (#40)
Coach: Mike Yeo
ST. LOUIS BLUES
Création: 1967.
Propriétaires: St. Louis Blues Hockey Club, présidé par Tom Stillman depuis 2012
Patinoire: Scottrade Center
Palmarès: aucun.
Equipe affiliée AHL:
Chicago Wolves
L’AN DERNIER
5e de la conférence Ouest avec 99 points.
Eliminés en demi-finale de Conférence Ouest par les Predators de Nashville (4-2).
Meilleur pointeur et buteur: Vladimir Tarasenko (75 points, 39 buts).
Le joueur à suivre :
BRAYDEN SCHENN
A Philadelphie, l’ancien des Kings n’a jamais pleine-
ment convaincu. Remarquable sur le PP (17 buts l’an dernier, meilleur buteur de la ligue en avantage numériques), on lui reprochait un jeu moins plus chaotique à cinq contre cinq. Schenn pâlissait aussi de la comparaison avec Wayne Simmonds, arrivé avec lui dans l’échange de Mike Richards, et qui a explosé bien avant lui. Le centre canadien est toutefois une amélioration sensible par rapport à Jori Lehtera, mais vu le tarif de l’échange, la pression sera forte sur lui tout au long de la saison.
La relève :
L’INÉPUISABLE FILON
Classement
ESPN : 8e
La source ne se tarit pas. Habitué des repêchages tardifs, St. Louis continue de débusquer des joueurs intéressants. Cette année, Bill Armstrong a ainsi mis la main sur le puissant et complet centre de London, Robert Thomas (19e overall), avant de tenter un pari qui peut valoir cher, avec Klim Kostin (31e), un grand ailier russe aussi talentueux qu’imprévisible. De quoi compléter une attaque intéressante, qui compte aussi le gros ailier US Tage Thompson (26e en 2016), dont la progression a été sensible cette année, le talentueux et gritty centre russe Ivan Barbashev (33e en 2014) et le petit mais rapide Jordan Kyrou (35e en 2016). En défense, le meilleur espoir est l’Américain Jake Walman (82e en 2014), malheureusement out deux mois l’an dernier, et le très bon patineur Vince Dunn (56e en 2015). Le mobile Jordan Schmaltz (25e en 2012) n’est, lui, plus très loin du niveau NHL. Et devant le filet, le grand Finlandais Ville Husso (94e en 2014) a fait ses débuts en Amérique du Nord l’an dernier. Débuts encourageants.
Le pronostic de TPPQB
Pour les Blues, il faut espérer que Jake Allen, reprendra au niveau où il a fini la saison. Si c’est le cas, les Blues ont les moyens de se qualifier en playoffs, même si la division centrale est très compétitive. On surveillera aussi l’impact de Mike Yeo sur une saison complète. Pour aller plus loin, par contre, St. Louis semble un peu juste offensivement, notamment au centre, à moins que Barbashev ne se révèle ou que Fabbri ne passe un cap. Notre pronostic : sortie au premier tour des playoffs.