Season preview 2017-2018 : Edmonton Oilers

Western Conference – Pacific division


 

McMenace

 

Darnell Nurse, Dante Caggiula et tous les fans des Oilers ont vu la différence. Pour sa première saison complète, Connor McDavid a remporté le Hart, le Lindsay, et amené Edmonton à un match de la finale de conférence. Et il va continuer à s’améliorer…

 

He’s the real deal. Peu en doutaient encore, mais le phénomène Connor McDavid est bien à la hauteur de ses immenses promesses. Après une première saison gâchée par une fracture de la clavicule, McSavior s’est manifesté l’an dernier avec une incroyable saison de 100 points, le trophée Hart et le trophée Ted Lindsay remportés au nez et à la barbe de Sidney Crosby, une équipe d’Edmonton qui remporte la division pacifique et atteint les demi finales de conférences…

Au point que certains observateurs ont déjà conclu que McDavid était d’ores et déjà supérieur à Crosby. La victoire du plus ancien en Stanley Cup a ramené tout le monde à la raison. McDavid est l’héritier, mais le roi Crosby tient toujours le sceptre. Pour combien de temps ? C’est une autre question.

Cette saison 2015-2016 devrait en tout cas rester celle du tournant sportif pour les Oilers, qui avaient opéré quelques changements majeurs l’été dernier, attirant notamment Milan Lucic et Adam Larsson, dans un échange retentissant pour Taylor Hall. Cet été, malgré la progression sensible de son équipe, le GM Peter Chiarelli est demeuré actif. En commençant par garder son meilleur joueur, gratifié d’un contrat record de 8 ans et 100M$. Quant à Leon Draisaitl, il a été récompensé de sa superbe saison par un contrat de 8 ans et 68M$. Chiarelli a également prolongé Kris Russell (4 ans, 16M$), Zack Kassian (3 ans, 5,85 M$) et Eric Gryba (2 ans, 1,8M$).

Peter Chiarelli a également mis un terme au bail de l’agaçant Benoît Pouliot, rachetant son contrat qui courait encore sur deux ans, et signé Jussi Jokinen (1 an, 1,1M$), Ty Rattie (1 an, 700 000$) ainsi que l’arrière tricolore Yohann Auvitu (1 an, 700 000$), vraisemblablement plus pour jouer en AHL qu’avec le grand club, malheureusement. Surtout, le GM des Oilers a tranché dans le vif avec Jordan Eberle, dont le nom flottait dans le rumeurs depuis des mois. Le petit ailier a été échangé aux Islanders en retour de Ryan Strome. C’est un pari pour Edmonton, qui perd un ailier de premier trio et rajoute un potentiel, mais cela permet aux Oilers d’économiser 3,5M$ sur le cap cette année, ce qui n’est pas négligeable avant l’entrée en vigueur du contrat de McDavid l’an prochain, conjuguée au nouveau contrat de Draisaitl cet été, à la prolongation à venir de Patrick Maroon… Les comptables d’Edmonton vont bien s’amuser.

McDavid, l’alchimiste
Les Oilers ont progressé dans tous les domaines entre les deux dernières saisons. Mais le rendement en attaque est peut-être l’amélioration la plus impressionnante : l’an dernier, les Oilers ont inscrit 44 buts de plus, soit une augmentation de 22%. Dans une ligue où l’attaque est une denrée rare, c’est un bond en avant spectaculaire. L’attaque des Oilers s’est classée l’an dernier au 8e rang avec 2,96 buts par match. Elle était la saison précédent la 25e de la ligue. Et le powerplay a été un ingrédient important (5e, 22,9% d’efficacité).

Une progression qui doit évidemment beaucoup au retour de Connor McDavid. L’Ontarien voit tout et sait tout faire sur la glace, mais c’est sa capacité à opérer à une vitesse incroyable qui le rendent particulièrement redoutable. Comme tous les plus grands joueurs, il a la capacité de rendre ses partenaires meilleurs. C’est très certainement ce qui est arrivé avec Patrick Maroon. Le gros ailier américain n’avait jamais inscrit plus de onze buts sur une saison NHL. Aux côtés de McDavid, il en a inscrit… 27 l’an dernier. Sans lui faire offense, on peut imaginer qu’une telle performance aurait été plus compliquée s’il évoluait avec un centre plus ordinaire… C’est ce type de transformation que l’on peut espérer voir avec Ryan Strome, un joueur au potentiel offensif bien supérieur à celui de Maroon.

Draisaitl, la menace allemande
L’arrivée de Strome devrait pouvoir permettre de faire glisser l’autre superstar des Oilers, Leon Draisaitl, sur le deuxième trio. L’Allemand est un centre naturel très complet, qui a connu une progression spectaculaire l’an dernier, et s’est montré particulièrement redoutable en playoffs (16 points en 13 matchs). Les comparaisons avec Anže Kopitar paraissaient un brin exagérées au moment de son repêchage. Nettement moins aujourd’hui. Draisaitl devrait piloter un trio complété par Milan Lucic et Anton Slepyshev. L’ancien des Bruins a amené à Edmonton son style rugueux, mais n’a pas explosé offensivement comme on pouvait l’espérer faute de pouvoir suivre le rythme de McDavid, rendant une copie dans ses standards récents en saison régulière. En playoffs, «Looch» s’est montré plus discret, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Quant à Slepyshev, c’est un ailier russe gros format qui ne manque pas de talent, et s’est progressivement imposé en NHL l’an dernier, disputant une bonne demi saison. Il a également tenu sa place en playoffs, dans un rôle de fourth liner, cela dit. Compte tenu de la relative faiblesse d’Edmonton à l’aile, le coach Todd McLellan pourrait être tenté de lui confier un poste plus offensif cette année.

Sur la troisième unité, on devrait retrouver la grande victime de l’éclosion de Draisaitl, Ryan Nugent-Hopkins. L’ancien premier choix overall en 2011 est relégué dans un rôle de complément des deux stars des Oilers, principalement chargé des missions défensives. Ce playmaker talentueux a pourtant les moyens de contribuer offensivement. Si Ryan Strome ne s’impose pas, il est probable que l’on le revoie dans le top 6. Mais dans le cas contraire, à 6M$ par saison, c’est un troisième centre bien coûteux, et son nom risque d’apparaître régulièrement dans les rumeurs de transaction cette année. Il pourrait néanmoins piloter un trio intéressant avec deux Finlandais, Jussi Jokinen, un petit ailier playmaker qui sort d’une saison compliquée avec Florida, du fait d’une blessure au genou, et le grand espoir de l’organisation, Jesse Puljujärvi, à la peine au niveau NHL l’an dernière et qui a donc passé la majorité de la saison avec Bakersfield, en AHL. C’est un gros ailier rapide et talentueux qui, s’il se développe bien, trouvera rapidement sa place dans le top 6 des Oilers.

Enfin le quatrième trio devrait être composé du fiable Mark Letestu, un joueur particulièrement à l’aise sur les équipes spéciales, du jeune Drake Caggiula, un petit scoreur d’appoint qui a plutôt réussi ses débuts NHL, et de Zack Kassian. L’ancien des Canucks s’est taillé une place dans le roster des Oilers, faisant oublier ses problèmes de la saison passée. C’est un gros ailier qui ne manque pas de talent, mais qui devrait s’épanouir dans un rôle de complément.

La trouvaille Matt Benning
En défense, la progression de Oilers a également été spectaculaire. 27e la saison précédente, la défensive d’Edmonton est grimpée dans le top 10 de la ligue l’an passé (8e, 2,52 buts encaissés par match). Une défense qui sera toutefois privé d’un de ses éléments majeurs, puisqu’Andrej Sekera a été victime d’une déchirure du ligament du genou en mai qui le tiendra éloigné de la glace jusqu’en décembre, au mieux. Le puckmover slovaque devrait être remplacé par le jeune Matt Benning, une trouvaille de Peter Chiarelli l’été dernier qui s’est imposé l’an dernier, disputant 62 matchs. A l’aise pour transporter le puck Benning est un arrière appliqué qui limite les erreurs. Il devrait évoluer avec Kris Russell, auteur d’une bonne saison l’an dernier dans l’Alberta après être arrivé tard dans le roster, malgré les blessures qui lui ont coûté 14 matchs. C’est un spécialiste du shot blocking, qui apporte de l’expérience au jeune groupe des Oilers.

La première paire défensive d’Edmonton est composé du duo suédois Adam Larsson – Oscar Klefbom. Le premier, arrivé l’été dernier après un spectaculaire échange qui avait coûté Taylor Hall aux Oilers, a livré une saison dans la lignée de celles qu’il offrait à New Jersey. Sans être très productif offensivement (19 points), il est capable d’avaler un temps de jeu important, et de donner de la sécurité à une défense. Son binôme, Oscar Klefbom, a disputé l’an dernier sa première saison complète en NHL, avec beaucoup de succès. Très solide dans sa zone, il a connu l’an dernier une véritable explosion offensive, inscrivant 38 points, et faisant grimper spectaculairement son nombre de tirs au filet (201, 9e dans la ligue). Si son taux d’efficacité au tir (6%) venait à grimper, il pourrait devenir une menace offensive plus forte encore. Enfin le troisième binôme défensif devrait être celui de Darnell Nurse, le meilleur espoir de l’organisation en défense. L’ancien 7e choix overall en 2013 est grand, costaud, et dangereux offensivement. Edmonton devra être patient avec lui, d’autant qu’il a raté 38 matchs l’an dernier, notamment du fait d’une blessure à la cheville. Il pourrait évoluer avec le costaud, mais un brin soft Mark Fayne, à moins que l’on ne lui préfère le rugueux Eric Gryba.

Devant le filet, Cam Talbot est désormais l’incontestable numéro 1 des Oilers. Après une saison d’adaptation derrière une équipe faiblarde, il s’est épanoui derrière la machine qu’est devenue l’équipe albertaine. Avec des statistiques de très bonne facture : 10e parmi les gardiens ayant disputé 40 matchs ou plus pour le pourcentage d’arrêts avec 91,9% et 9e à la moyenne de buts encaissés avec 2,39. Et il a su monter d’un cran en playoffs. A 30 ans, il est en pleine maturité, et devrait être un élément important de la franchise à l’avenir. Il faudra toutefois lui ménager un peu plus de repose : l’an dernier, il a débuté 73 matchs, de très loin le plus haut total des gardiens de la ligue, puisque le deuxième, Frederik Andersen, en a démarré 66… Charge donc au jeune Laurent Brossoit de donner un peu d’air à son starter.


Le lineup probable

Patrick Maroon (#19) – Connor McDavid (#97) – Ryan Strome (#18)
Milan Lucic (#27) – Leon Draisaitl (#29) – Anton Slepyshev (#42)
Jussi Jokinen (#37) – Ryan Nugent-Hopkins (#93) – Jesse Puljujärvi (#13)
Drake Caggiula (#36) – Mark Letestu (#55) – Zack Kassian (#44)
Matt Hendricks (#23)

Oscar Klefbom (#77) – Adam Larsson (#6)
Kris Russell (#4) – Matthew Benning (#83) / Andrej Sekera (#2)
Darnell Nurse (#25) – Mark Fayne (#5)
Eric Gryba (#62)

Cam Talbot (#33)
Laurent Brossoit (#1)

Coach: Todd McLellan


EDMONTON OILERS
Création: 1971 (WHA). Rejoint la NHL en 1979.
Propriétaires: Oilers Entertainment Group, dirigé par Daryl Katz depuis 2008.
Patinoire: Rogers Place
Palmarès: 5 Stanley Cups (1984, 1985, 1987, 1988, 1990)
Equipe affiliée AHL:
Bakersfield Condors

L’AN DERNIER
4e 
de la Conférence Ouest avec 103 points.
Meilleur pointeur et buteur : Taylor Hall (100 points, 30 buts).

Le joueur à suivre :
RYAN STROME

Vu le traitement réservé à Jordan Eberle par les fans des Oilers lors des derniers playoffs, Ryan Strome arrive presqu’en terrain conquis dans l’Alberta. Mais l’Ontarien doit surtout prouver et se prouver qu’il vaut mieux que ses deux dernières saisons, décevantes, après avoir pourtant fait une entrée en fanfare dans la ligue (50 points lors de sa première saison complète, voici deux ans). Très talentueux, Strome manque de constance et d’implication physique. Il va devoir démontrer rapidement qu’il peut hausser le ton dans ces deux domaines, ou l’espoir de le voir devenir un joueur top 6 risque de s’évanouir.

La relève :
PULJUJÄRVI A BESOIN DE TEMPS

Jesse Puljujärvi

Classement ESPN : 28e 
Avec un noyau très jeune, le pipeline des Oilers ne déborde pas. Mais il compte un joyau, Jesse Puljujärvi (4e overall en 2016). Le gros ailier finlandais  a connu une difficile saison d’adaptation en Amérique du Nord, qui a contraint Edmonton à le renvoyer en AHL. Puissant, rapide, doté d’un bon tir, il a tout pour devenir un ailier de premier trio. Tyler Benson (32e en 2016) en 2012 pourrait, s’il arrive à éviter les blessures, s’établir au centre dans un top 9 NHL. Enfin, le (tout) petit dernier Kailer Yamamoto (22e en juin) est aussi talentueux que minuscule. Un pari qui peut rapporter gros. En défense, on citera principalement les puck movers Ethan Bear (124e en 2015) et Caleb Jones (117e en 2015), frère de Seth et le plus défensif Markus Niemelainen (62e en 2016). Et devant le filet, Edmonton compte beaucoup sur le Québécois Laurent Brossoit (164e en 2011, choix de Calgary).

Le pronostic de TPPQB

Avec les jeunes équipes, le risque est toujours de voir un recul après l’année où elles explosent. Mais cette équipe d’Edmonton semble avoir les moyens de s’éviter ce pas en arrière. Il faudra compenser l’absence de Sekera, et on surveillera le sort de Ryan Nugent-Hopkins si cela s’avère compliqué. RNH pourrait en effet servir de monnaie d’échange pour améliorer la défense. En tout état de cause, Edmonton devrait lutter avec Anaheim pour la tête de la division pacifique, et l’affrontement probable entre les deux cadors de la division en demi finale de conférence devrait être décisive pour la suite.